Ma première exposition aux pesticides s’est produite très jeune: je devais avoir à peine 5 ou 6 ans. Notre voisin immédiat avait appliqué un herbicide sur la pelouse devant sa maison. Mon père m’avait très bien averti de ne pas y mettre les pieds. Je me souviens très clairement de la petite pancarte blanche apparue sur son terrain: un bonhomme barré d’un cercle rouge. Elle a tout de suite piqué ma curiosité. Je l’avais déjà vue ailleurs et, à mon souvenir, je la trouvais assez jolie. Enfant, j’étais même un peu content de la voir un peu partout en été, répétant gaiement que c’était du poison… sans trop comprendre ce que je disais. Ce bonheur naïf n’a pas duré. Quelques jours plus tard, j’ai retrouvé l’un de nos nombreux chatons – à l’époque, on stérilisait rarement les chats – mort, tout près de la pelouse du voisin. La cause du décès sautait aux yeux: avant de s’éteindre, le petit avait... Lire la suite >
En 2015, mon père, Larry Hodgson, a annoncé avoir gagné la guerre contre le criocère du lis, un petit coléoptère orange vif au corps allongé, redouté des jardiniers pour les ravages qu’il cause aux lis et aux fritillaires. Actif dès le printemps, il pond ses œufs sous les feuilles, donnant naissance à des larves voraces qui se recouvrent de leurs excréments pour se camoufler. Ces larves, tout comme les adultes, dévorent feuilles, boutons et fleurs, affaiblissant gravement les plantes. Très habile, l’adulte se laisse tomber au sol et se retourne sur le dos pour se dissimuler lorsqu’il est menacé. Originaire d’Eurasie, il s’est répandu en Amérique du Nord au fil du 20e siècle, devenant un ravageur redouté dans de nombreux jardins. Comment a-t-il vaincu ce ravageur envahisseur? Après des années de lutte inefficace – incluant la récolte manuelle, les vaporisations biologiques, les plantes répulsives et les recettes maison – il en est venu à bout… en arrachant tous ses lis... Lire la suite >
Bon, je sais: la belle saison est tellement courte au Québec qu’on devrait en profiter pour jardiner tout le temps, non? Eh bien, je ne suis pas d’accord! Je proteste, même! Oui, j’adore jardiner, mais, à mes yeux, les mois de juillet et d’août (et peut-être un peu septembre, je vous l’accorde) sont les vrais mois d’été. C’est la période où l’on peut s’adonner à toutes sortes d’activités impossibles à faire le reste de l’année: se baigner dans les lacs ou les rivières, faire du kayak, du canot ou du paddleboard, assister à des spectacles en plein air, découvrir les villages de notre belle et grande province – et leurs jardins aussi! –, cueillir des petits fruits, savourer une crème glacée, flâner dans un marché public, lire dans un hamac, observer les étoiles, organiser un BBQ entre amis, allumer un feu de camp (là où c’est permis), ou simplement admirer un coucher de soleil en amoureux. Et j’en passe! Alors... Lire la suite >
J’envisage de planter un saule-crevette, mais la réputation de ses racines envahissantes et potentiellement destructrices pour les canalisations m’inquiète. Pourriez-vous me dire s’il existe réellement un risque et quelles précautions il conviendrait de prendre avant d’installer un tel arbre? Réponse Vous faites bien de poser la question, car les saules, en général, ont la réputation d’avoir un système racinaire vigoureux, parfois problématique. Cela dit, le saule-crevette (Salix integra ‘Hakuro-Nishiki’) ne fait pas partie des espèces à risque élevé. Contrairement aux grands saules arborescents, comme Salix alba ou Salix babylonica, réputés pour leurs racines longues, puissantes et envahissantes, le saule-crevette est un arbuste de petite taille, parfois greffé sur tige, dont le système racinaire est beaucoup plus limité. On estime que ses racines s’étendent généralement dans un rayon équivalant à sa couronne, qui peut atteindre jusqu’à 3 mètres de hauteur et de largeur après plusieurs années. Toutefois, cette étendue peut varier selon les conditions de sol, d’humidité et de culture. Les... Lire la suite >
L’herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia) est largement détestée. Le pollen de cette plante, qu’on connaît aussi sous les noms d’ambroisie à feuilles d’armoise ou de petite herbe à poux, est la principale cause du rhume des foins (rhinite allergique). Cette condition touche environ une personne sur quatre à cinq en Amérique du Nord. Aux États-Unis seulement, on compte plus de 13 millions de consultations médicales par an liées aux rhinites allergiques. L’Europe et la Chine sont également gravement touchées. L’herbe à poux pose aussi un problème sérieux en agriculture. Elle envahit les champs de maïs, de soya et de tournesol, où elle nuit aux récoltes en accaparant l’eau, les nutriments et la lumière. De plus, elle développe une résistance aux herbicides les plus utilisés, ce qui complique grandement sa maîtrise. Claude Lavoie récidive En 2024, dans Pissenlits contre pelouse: une histoire d’amour, de haine et de tondeuse (Multimondes, 240 pages, 2025), le biologiste Claude Lavoie, professeur à l’Université Laval, retraçait... Lire la suite >
J’ai un laurier-sauce que je cultive à l’intérieur depuis plusieurs années, sans l’avoir déplacé. Ce printemps, j’ai remarqué que ses nouvelles feuilles deviennent collantes et qu’elles dégagent un liquide sucré qui se dépose sur tout ce qui entoure la plante. Je n’ai jamais observé ce phénomène auparavant. Auriez-vous une idée de la cause, et y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour y remédier? Réponse Si les feuilles de votre laurier-sauce (Laurus nobilis) sont collantes, il est probable que votre laurier-sauce soit aux prises avec un insecte suceur. La substance collante observée est du miellat, un liquide sucré excrété par des insectes qui se nourrissent de la sève, comme les cochenilles (farineuses ou à carapace), les pucerons et les aleurodes (mouches blanches). Ce miellat attire parfois la fumagine, une moisissure noire qui recouvre les feuilles et nuit à la photosynthèse. Pucerons et aleurodes Ces deux insectes sont fréquents sur les plantes d’intérieur. Les pucerons forment de petites colonies sur... Lire la suite >
Votre jardin en pots est maintenant aménagé, et vous avez choisi et planté vos végétaux. Mais comme tout jardin cultivé en contenants est un milieu plus artificiel qu’un jardin en pleine terre, il demande un peu plus d’attention. Cela dit, rassurez-vous: il existe plusieurs astuces pour vous simplifier la vie. Je peux vous l’assurer, on peut très bien paresser dans un jardin en pots! Arrosage La règle de base pour l’arrosage en pot est simple: arrosez abondamment jusqu’à ce que toute la motte soit bien imbibée, puis attendez que le terreau soit presque sec avant de recommencer. Malheureusement, il n’existe pas de fréquence universelle: tout dépend de la météo, de l’exposition, du type de pot, du terreau et des plantes. Par temps chaud et sec, un arrosage quelques fois par semaine – voire tous les jours pour les paniers suspendus – peut être nécessaire. Mais lorsqu’il pleut souvent, il se peut que vous n’ayez pas besoin d’arroser du tout. Vérifiez... Lire la suite >
Presque toutes les plantes peuvent se prêter à la culture en pot ou en balconnière: annuelles colorées, fines herbes aromatiques, légumes savoureux, tropicales exotiques, vivaces robustes ou même quelques arbustes compacts. Le choix ne dépend pas uniquement des conditions de culture – soleil, vent, humidité – mais aussi de nos envies: veut-on un espace éclatant de couleurs, un coin gourmand ou un refuge pour la biodiversité? En contenant, comme en pleine terre, chaque plante devrait idéalement jouer un rôle adapté à nos besoins et désirs: embellir l’espace, nourrir l’humain ou la faune, offrir de l’ombre ou parfumer l’air. Ce qui est petit doit être doublement utile! En réfléchissant à la fois à l’esthétique (formes, textures, ports variés) et à la fonction (nourricière, écologique, sensorielle), on peut transformer même les plus modestes pots en véritables mini-jardins vivants et pleins de sens. Annuelles Les annuelles sont les championnes de la floraison continue: elles offrent des fleurs abondantes, souvent parfumées, et de longue... Lire la suite >
Comme le cycle des saisons, chaque mois apporte son lot de transitions pour les jardiniers. Si mai marque dans le sud du Québec le passage de la préparation à l’implantation, juin, lui, annonce le début de l’entretien. Bon, ça, c’est en théorie. Mais en réalité, la météo ne suit pas toujours le plan: plusieurs attendent encore de planter ou semer, que ce soit au potager ou dans les jardinières. Et c’est bien correct. Il n’y a pas de date officielle pour planter le jardin. On suit les aléas de la nature! Mais une chose est sûre: en juin, tout pousse à fond la caisse! Avec la chaleur et les journées qui s’allongent, les plantes grandissent à vue d’œil, les floraisons se succèdent, les premières récoltes pointent le bout du nez… et tout semble réclamer notre attention en même temps. Le défi? Trouver l’équilibre entre suivre le rythme effréné de la nature… et ne pas y laisser notre santé (ni notre... Lire la suite >
Je me souviens de mon tout premier «jardin», dans une petite cour intérieure asphaltée, entourée de murs de briques. J’y avais placé une jardinière en plastique peu profonde, avec quelques plants de concombre. Sans le savoir, j’avais cumulé les erreurs: pas assez de soleil, contenant trop petit et arrosages irréguliers. Avec la chaleur, le terreau s’asséchait rapidement et mes pauvres concombres n’ont pas survécu assez longtemps pour produire un seul fruit. Depuis, les choses ont bien changé. Après plusieurs déménagements, je vis maintenant en ville, dans un appartement avec une grande terrasse. Mon jardin est entièrement en pots. Bien que la pleine terre reste idéale, j’arrive à cultiver fines herbes, légumes et fleurs avec un bon rendement et relativement peu d’efforts. Un jardin en contenants demande plus d’attention, c’est vrai… mais il est tout à fait possible d’en tirer de belles récoltes et beaucoup de plaisir. Voici quelques éléments qu’il est bon de connaître lorsqu’on souhaite créer un jardin en... Lire la suite >