Attention! Nul besoin d’être vieillissant pour détester les tâches d’entretien: désherbage, sarclage, binage, arrosage et de tous les autres ouvrages qui exigent des efforts physiques ou qui demandent du temps que certains d’entre vous n’ont pas!
Cet article fait suite au précédent qui portait le titre: Quand vieillesse doit rimer avec paresse, mais surtout avec sagesse! Je mentionnais que, parmi les trois grandes étapes de la mise en culture d’un jardin, celle qui demande le plus d’effort et qui limite souvent un adepte du jardinage est sans aucun doute l’entretien au cours de la saison de croissance.
Dans la vie, on n’a rien pour rien! Lorsqu’on veut quelque chose, il faut faire les efforts nécessaires pour l’obtenir. Avoir tout cuit dans le bec ne donne pas la même satisfaction que d’y avoir mis du temps, des efforts et de la patience. Cependant, le degré de satisfaction est-il proportionnel à la quantité d’efforts fournis pour y arriver? Personnellement, je ne crois pas! Après plus de 50 années à faire un jardin, je récolte aujourd’hui plus de satisfaction qu’autrefois, et cela, avec moins d’effort, moins de temps consacré à l’entretien, moins d’utilisation de produits horticoles et, par surcroît, moins de dépense monétaire. Un gain personnel qui se répercute sur plusieurs plans de ma vie.
La gestion du temps
Tout le temps qu’on consacre au jardin est du temps qu’on n’a plus pour faire d’autres activités qui nous intéressent. Si on veut voyager, prendre des vacances, voir ses enfants et petits-enfants, aller à des spectacles, inviter des amis ou simplement relaxer sur le patio avec un apéro, il faut du temps! Comme les journées n’ont que 24 heures, la gestion de notre temps est primordiale. Il faut parfois faire des choix déchirants dans ce qu’on voudrait accomplir, faute de temps.
Face à cette évidence, j’ai moi-même eu à faire des choix. Ou bien je jardine et j’accepte de manquer de temps pour faire d’autres activités qui me plairaient, ou je laisse tomber le jardinage pour avoir le temps de faire autre chose… mais vivre avec le regret de ne pas satisfaire ma passion du jardinage? D’autant plus qu’en vieillissant, le jardinage nous éreinte de plus en plus!
Mon approche de culture
Et si j’allais chercher le meilleur des deux mondes? Habité par l’adage:«Si tu fais ce que tu as toujours fait, tu n’auras que ce que tu as toujours eu, rien de plus!», je me suis questionné à savoir si je pouvais jardiner autrement en tentant de copier le plus possible la nature qui n’a besoin d’aucun effort pour faire pousser les végétaux. En observant, j’ai reconnu huit grands principes environnementaux qui donnent au monde végétal son autonomie. Les utilisant comme base de jardinage, j’ai pu développer une approche de culture qui respecte ces grands principes et qui me permet de sauver un temps fou à l’entretien.
Je les ai nommés ainsi:
(J’ai inventé les noms, mais pas les principes qu’ils représentent. Ces principes sont immuables et existent depuis des millénaires!)
- Le pâté chinois naturel;
- Les vêtements de la Terre;
- La lampe à l’huile;
- La place est au plus fort;
- La lumière, source de vie des végétaux;
- Chasse le naturel et il reviendra au galop;
- Vivre et laisser vivre;
- La patience est une vertu.
Fondamentalement, la nature fait bien son travail si l’environnement végétal est doté d’une structure de sol adéquat. Cette structure est omniprésente partout sur la planète et est toujours composée de trois couches fondamentales, comme un pâté chinois!
Vous remarquerez que dans la nature, partout où il y a des végétaux, on peut distinguer trois types de matières. D’abord, le sol. Celui-ci peut être sableux, limoneux, argileux et même que cette première couche peut aussi être parfois le roc. Par-dessus cette couche on retrouve une couche d’humus qui résulte de l’accumulation au fil du temps de matière organique. Finalement, la couche du dessus est composée de végétaux morts (paillis) et/ou de végétaux vivants (couvre-sol) qui couvrent la surface.
Quels sont les rôles de ces trois couches?
Le sol ou le roc: Sert de milieu de soutien aux végétaux, d’approvisionnement en eau et en minéraux qui remontent du sous-sol grâce au phénomène de capillarité.
L’humus: De couleur foncée, cette couche abrite la vie de l’écosystème et est source de nutriments.
Paillis ou couvre-sol: Sert de protection contre l’assèchement, les écarts de température, la compaction du sol, le contrôle des adventices et aussi, sert de nourriture à l’écosystème du sol.
Mais attention! Tout comme le pâté chinois (steak, blé d’Inde, patates), le pâté chinois naturel doit être composé des bons ingrédients. Dans la nature, les trois couches n’ont pas les mêmes composantes s’il s’agit d’une prairie, d’un boisé de feuillus ou d’une forêt de conifères. Nous y reviendrons plus tard dans un autre texte. Vous verrez, ce n’est pas compliqué à comprendre!
Le pâté chinois naturel! Voilà le premier principe qui m’a révélé plein de choses et auquel les sept autres principes sont rattachés.
Devant cette évidence, souhaitez-vous connaître les autres principes?
Grâce à la compréhension de ces lois ou de ces principes naturels, j’ai pu éliminer une foule de tâches d’entretien d’un jardin et ainsi continuer à jardiner à 65 ans avec plus de facilité qu’à 20 ans, sans compromettre les rendements, bien au contraire.

