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La capillarité: comme une lampe à l’huile

Saviez-vous que jusqu’à 80% des besoins en eau des végétaux sont comblés par l’eau souterraine. Sans cette source d’approvisionnement en eau, comment croyez-vous que les arbres matures trouveraient les 100 à 300 litres d’eau qui leur sont nécessaires quotidiennement en plein été? C’est ce qu’on nomme «le phénomène de la capillarité». C’est la capacité de l’eau à pouvoir s’infiltrer dans les petits espaces entre les grains de terre et à se rendre jusqu’en surface, comme l’huile qui monte sur la mèche d’une lampe à l’huile. C’est grâce à la tension superficielle que possède l’eau, comme tout liquide d’ailleurs! Cette source d’eau est constante et la quantité d’eau qui remonte est dépendante de la grosseur des particules qui composent le sol.

Photo: Eric Prouzet

Une terre sablonneuse fait remonter moins d’eau qu’une terre argileuse. C’est ce qui explique que les terres sablonneuses sèchent plus vite et nécessitent plus d’arrosage que les terres limoneuses ou argileuses, comme disait Larry, car les espaces entre les grains de sable sont plus grands et rendent la remontée de l’eau par capillarité plus difficile.

À quel moment survient la sécheresse du sol?

C’est lorsque la quantité d’eau consommée par les plantes en plus de celle qui s’évapore du sol dépasse celle que le sol peut faire remonter par capillarité. Comme il y a moins d’eau qui remonte d’un sol sablonneux, ce type de sol démontre un assèchement plus rapide qu’un sol argileux qui a une remontée d’eau plus grande.

Photo: Kitti 

Quelques preuves du phénomène de capillarité

Qu’arrive-t-il lorsque vous arrosez vos plantes d’intérieur en mettant l’eau dans la soucoupe? Le phénomène de capillarité fait remonter l’eau dans le terreau, à l’image de l’huile qui imbibe progressivement la mèche d’une lampe à l’huile.

Plantes d’intérieur

Dans le même sens, pourquoi se forme-t-il des sels blancs ou jaunâtres sur le dessus du terreau de vos plantes d’intérieur, surtout dans les pots de celles que vous arrosez par la soucoupe? C’est parce que l’eau qui remonte dans le terreau jusqu’en surface remonte avec elle des sels provenant des engrais et lorsqu’elle atteint la surface, elle s’évapore et les sels se cristallisent. Si la capillarité n’existait pas, cela ne se produirait pas!

Photo: www.bettyongardening.com

Arbre, pelouse et sol

Pourquoi sous un gros arbre est-il difficile d’avoir une belle pelouse? Sachant que la source d’eau principale provient du sous-sol, qui boit l’eau en premier? Les racines de l’arbre ou la pelouse en surface?

Pourquoi un sol lourd, limoneux ou argileux est plus dur à réchauffer au printemps? C’est encore dû à ce phénomène! Il a une plus grande remontée d’eau par capillarité et comme cette eau qui remonte est froide, car elle provient de la fonte des neiges, le soleil peine à la réchauffer.

Arrosage des contenants

Pourquoi l’arrosage des pots et les bacs surélevés est-il si difficile à régulariser? Parce qu’ils sont carrément coupés de la source naturelle. Zéro remontée d’eau par capillarité. Ce qui oblige à arroser énormément plus et les arrosages ne valent jamais la régularité d’un approvisionnement par capillarité.

Photo: ballycroy

Un autre facteur à considérer est la distance entre la source d’eau (nappe phréatique) et le besoin (les racines de vos plantes). Imaginez si l’huile d’une lampe avait à grimper sur une mèche de 1 mètre de longueur, se rendrait-elle jusqu’en haut? La réponse est non. Pourquoi? Parce que plus la distance entre la source et le besoin est grande, moins le liquide peut se rendre. Donc, même si vous cultivez en bacs posés au sol, par le fait d’avoir surélevé le lit de culture, vous avez diminué l’approvisionnement naturel d’eau par capillarité.

L’eau souterraine est gratuite et ne demande pas d’effort. Vous avez tout avantage à en profiter, tout comme le font les végétaux dans la nature, car personne ne les arrose en temps de sécheresse.

Quelques suggestions de trucs écoresponsables

Prioriser un système d’arrosage qui vous permettra d’utiliser moins ou pas d’eau potable.

Contrôler les pertes par évaporation

  1. Ne jamais laisser un sol à nu. Appliquez du paillis organique autour de toutes vos plantations. Le paillis limite le ruissellement de surface, maintient les racines au frais et ralentit l’évaporation du sol, réduisant ainsi significativement les besoins en arrosage.
  2. Tentez d’éviter les d’arrosages de surface, car toute humidité qui est en surface sera évaporée.
  3. Certains systèmes d’arrosage sont mieux conçus pour diminuer l’évaporation, comme les systèmes goutte à goutte ou les boyaux suintants.
  4. Pour les jardins et les aménagements, évitez les arrosages par aspersion, manuels ou automatiques, car en plus de mouiller inutilement le feuillage, la très grande majorité de l’eau que vous aurez mise sera évaporée. Préférer l’arrosage le soir en pensant éviter cela ne fera que retarder le phénomène d’évaporation qui se produira quand même le lendemain. Ce retard n’abreuve pas plus la plante, mais permettra aux limaces, aux maladies fongiques et aux mauvaises herbes de s’installer.

Repartir la capillarité du sol

Plus un sol s’assèche, moins la capillarité peut apporter de l’eau aux racines, plus vos plantes en souffrent. Mouiller la surface n’abreuve pas les racines. Priorisez un type d’arrosage qui ira porter l’eau à la bonne place, sous la terre, sans humecter la surface, mais au niveau des racines et surtout qui pourra réhumecter la «mèche» afin que la capillarité naturelle reprenne. Rares sont les systèmes d’arrosage qui tiennent compte de cette logique d’arrosage. Un dispositif de type Logissol-O a été pensé en ce sens. C’est le seul type d’arrosage qui permet de réactiver la capillarité.

Le dispositif d’arrosage écologique Logissol-O.

L’eau du sous-sol, c’est comme la brassée de bois dans le poêle à bois. Il faut allumer le feu grâce à une allumette, mais on ne compte pas sur la chaleur de l’allumette pour chauffer la maison. L’arrosage doit être comme l’allumette. L’eau que vous fournissez ne doit pas combler les besoins des plantes, mais doit servir à remettre en marche la capillarité naturelle afin que celle-ci abreuve vos végétaux. C’est ce qu’un système d’arrosage approprié permet de faire, et ce, avec beaucoup moins d’eau et moins d’effort. Cela est plus que de la paresse, c’est de la sagesse!


commentaire sur "La capillarité: comme une lampe à l’huile"

  1. Ce message conseil M a beaucoup plu….je vous lis chaque jour depuis des années…j ai l a main verte .comme on dit…la serai encore meilleur grâce a vous….gros merci ?

  2. Merci pour votre participation au blog du Jardinier paresseux. Vos explications sont limpides. Lorsque les marmottes jouent les trouble-fêtes et déjouent toutes les tentatives pour les amener à partir, le jardinage en pleine terre en souffre. L’an passé , nous avons opté pour le jardinage en Smart pots surélevés, paillés et bien garnis en compost, tout en conservant notre jardin en pleine terre pour les plants délaissés par les marmottes. Votre article d’aujourd’hui m’amène cependant à remettre en question le choix des Smart pots. Un jardin clôturé, à distance de l’actuel qui est adossé à un muret (véritable autoroute pour les marmottes), en vaudrait peut-être le coup.

    • Bonjour Diane!
      Souvent, pour résoudre un problème, on s’en crée deux autres.
      La solution de clôturer est celle qui règle tous ces problèmes car, un jour c’est une marmotte et demain ce sera un chevreuil, ou un raton laveur, ou une moufette, un chien, un chat. Avec une clôture on à la paix et encore plus si elle est électrifiée.

  3. À la lecture de ces informations et conseils, je réalise que le jardinage de paresseuse n’est pas pour demain! Nous venons de faire poser de la tourbe de gazon sur une grande partie du terrain, sur un sol sec, sablonneux et pierreux… Pour les pentes, dégarnies de la bonne terre rapportée par les pluies des derniers jours, nous pensons à l’hydro-ensemencement. Je nous souhaite des belles pluies, de nuit. Et le soleil pour le jour 😉

    • Bonjour Diane!
      Souvent, pour résoudre un problème, on s’en crée deux autres.
      La solution de clôturer est celle qui règle tous ces problèmes car, un jour c’est une marmotte et demain ce sera un chevreuil, ou un raton laveur, ou une moufette, un chien, un chat. Avec une clôture on à la paix et encore plus si elle est électrifiée.

    • Bonjour Monique!
      Oh boy! Vous venez de signer un beau contrat d’entretien avec Mère Nature 🙂

  4. En français s
    V.p.

  5. Bonjour Monsieur Fortier, j’aime bien votre analogie à la lampe à L’huile pour expliquer la capillarité ou le mouvement de l’eau dans le sol. Comme le sol d’une partie de mon potager est constitué de terre plutôt légère et déficiente en humidité en été, j’apprécie énormément le système Logissol que vous m’avez fourni. Je les utilise surtout pour mes plants de concombres et Zucchini, étant donné qu’il est possible de fournir un apport d’eau sans arroser le feuillage (sensibilité aux maladies.

  6. Bonjour André!
    Je suis heureux que puissiez bénéficier du système Logissol-O pour arroser et profitiez de tous ses avantages!
    Bon jardinage!