Quand vieillesse doit rimer avec paresse, mais surtout avec sagesse!
On n’a pas tous les jours vingt ans, un titre de chanson interprétée par Patrick Bruel, ou encore J’avais 20 ans du regretté chanteur préféré de ma mère, Fernand Gignac, fait état d’une certaine nostalgie d’une jeunesse passée. Cette partie de notre vie qui évoque des souvenirs amoureux et des passions que nous pouvions vivre à fond de train, ayant l’énergie de la jeunesse pour les réaliser.
Le jardinage en vieillissant
Quand on a la passion de jardiner, comme je me doute que c’est votre cas, celle-ci ne s’éteint pas avec l’âge. Bien souvent, c’est le contraire! Au fil des années de pratique, on prend de l’expérience grâce aux nombreux essais et erreurs, aux références dans le domaine, aux lectures sur le sujet. Cette accumulation d’expériences nous met de plus en plus en confiance pour expérimenter d’autres projets horticoles ou de jardinage. Dans bien des cas, on doit se modérer, se raisonner, se restreindre à faire des choix afin de respecter ses limites de temps, de budget, de connaissances et surtout lorsqu’on vieilli, ses limites physiques parce que, on ne se le cache pas, avec l’âge, les titres des chansons citées au début prennent tout leur sens.

Je jardine depuis que j’ai 13 ans. J’ai toujours aimé la nature même si je suis né à Montréal. J’ai commencé à jardiner quand mes parents ont acheté une terre et que mon père, enseignant au Cégep, est devenu Gentleman Farmer. Comme mes parents n’avaient jamais fait de jardin à Montréal et que j’avais, à 13 ans, reconnu le goût de jardiner, c’est moi qui m’occupais du grand jardin pour nourrir la famille de 5 enfants dont j’étais l’aîné. C’est la découverte de cette passion qui m’a amené à étudier dans ce domaine et qui encore aujourd’hui, à 65 ans, me passionne tout autant.
Quand on veut, on peut!
La passion y est toujours, même après toutes ces années. Cependant, l’énergie pour satisfaire cette passion n’est plus la même qu’à vingt ans. On réalise qu’en vieillissant, l’expression «Quand on veut, on peut!» prend un autre sens. Non pas qu’en vieillissant, on ne peut plus vivre notre passion, mais n’ayant plus l’énergie de la jeunesse, il faut trouver des astuces, des moyens, des façons de faire qui vont nous permettre de continuer à satisfaire cette passion.
Un sage m’a dit un jour: «Serge, si tu fais ce que tu as toujours fait, tu n’auras que ce que tu as toujours eu, rien de plus!» J’ai trouvé cette phrase pleine de sens et depuis, elle m’habite et m’aide à changer les choses, les gestes, les habitudes qui ne m’apportent pas la satisfaction, la paix et l’harmonie que je désire dans ma vie.

Jardiner demande des efforts physiques et de la patience. Les résultats attendus ne viennent pas avec un coup de baguette magique. Il faut prendre le temps et y mettre les efforts nécessaires. Pour ce qui est du temps, rendu à notre retraite, on est censé en avoir plus, bien que plusieurs retraités se disent plus occupés que jamais. Pour ce qui est des efforts physiques pour y arriver, c’est à ce niveau qu’on doit changer notre façon de faire, car nos capacités ne sont plus les mêmes qu’à 20 ans. Alors, que faire?
Lorsqu’on jardine, il y a, pour ainsi dire, trois grandes étapes à exécuter:
- Les semis et plantation;
- L’entretien durant la saison;
- Les récoltes à profusion.
Les semis et plantation
Cette étape est plaisante, peu exigeante en efforts physiques. On peut faire des semis à l’intérieur pour certaines variétés et cela ne demande pas de gros efforts physiques. C’est juste plaisant de se reconnecter à la terre et aux plantes en plein hiver. On a du temps pour rêver à notre futur jardin et ce qu’on va faire pousser dès que la saison chaude arrivera.

Quand arrive le moment de semer ou de transplanter à l’extérieur, la frénésie de jardiner nous empare et nous énergise. Cette étape se fait relativement facilement aussi. On peut y aller à notre rythme et, normalement, une fois cette étape accomplie, on n’a pas à la refaire.
Les récoltes à profusion
À cette étape, c’est l’aboutissement de nos efforts et de notre patience. C’est le plaisir de récolter ce qu’on a semé et entretenu toute la saison. Cette étape se fait graduellement, au fur et à mesure que nos cultures arrivent à maturité. Quoi de plus plaisant que d’aller cueillir une laitue fraîche et quelques radis pour se préparer une belle salade? Cueillir de belles petites tomates cerises et les manger immédiatement pendant qu’on fait le tour du jardin! Cette étape n’est pas exigeante physiquement et peut être accomplie par tous les jardiniers de tous les âges et de pratiquement toutes les conditions physiques.

L’entretien durant la saison
Ah, voilà où ça bogue! C’est durant cette étape que plusieurs d’entre vous doivent limiter leurs envies de jardiner, faute de capacité physique pour l’entretien que cela exige ou, du moins, semble exiger. Par exemple, aller désherber des heures de temps, au gros soleil, accroupis, à suer à grosses gouttes parce qu’il fait un temps humide et au-delà de 30 °C, je crois que personne ne trouve ça plaisant!

À 65 ans, il y a longtemps que j’ai pensé comment je pouvais me simplifier la vie tout en ayant un beau jardin et de beaux aménagements. Déjà à 40 ans, j’y songeais. À cette époque, non pas que je n’avais plus la capacité physique (je touche du bois, j’ai une très bonne santé et je remercie le ciel pour ce don de la vie), mais c’est qu’à l’époque je gérais un centre de jardin et j’étais paysagiste et ce qui me manquait, c’était du temps!
Du temps pour le désherbage, le sarclage, le binage, l’arrosage, le taillage, bref, tout ce qui finit en «age» qui enrage parce que c’est de l’ouvrage! Par manque de temps, je négligeais ces opérations et je me retrouvais avec des résultats médiocres, insatisfaisants et décourageants malgré tous les efforts que j’y avais consacrés depuis les semis, ce qui me donnait comme sentiment d’avoir perdu mon temps!
Plus de sagesse
Jeunes comme plus âgés, personne n’aime perdre son temps et fournir des efforts inutiles. Et cela n’est pas de la paresse, mais je dirais qu’il s’agit plus de sagesse. Donc, pour pouvoir vivre sa passion, il faut couper les tâches et ce sont celles au niveau de l’entretien de nos cultures qu’il faut simplifier, voire éliminer.

Dans le prochain écrit, je vous donnerai des pistes de solutions pour simplifier toutes les tâches d’entretien énumérées précédemment. Cela plaira autant aux jeunes jardiniers qu’aux retraités avec expérience, car il n’y a pas d’âge pour acquérir de la sagesse qui, pour moi, est le fondement d’un jardinier paresseux comme l’était notre ami Larry!
Quelle belle introduction. J’ai très, très hâte de lire la suite!
J’attends la suite avec une hâte patiente.
Merci pour vos encouragements !
Hâte de lire la suite aussi, et tellement vrai ce que vous dites
Une bien belle chronique Serge, hâte de lire la suite et connaître tes trucs qui sont
toujours plein de gros bon sens ?
Suzanne H.
Merci Suzanne!
Une bien belle chronique Serge, hâte de lire la suite et connaître tes trucs qui sont
toujours plein de gros bon sens ?
Suzanne H.
Cher Serge, ma passion pour le jardinage a été en dormance pendant 20 ans et ce, par obligation. Mais, depuis 5 ans, j’ai retrouvé mes semis, mes pots et mes plates-bandes ! Alors, votre article de ce matin est extrêmement intéressant pour la femme active et en santé de 72 ans que je suis ! Très impatiente de lire le prochain ! Merci de partager votre sagesse avec nous !
Je suis bien heureux que cela vous plaise, Johane!
Merci, M. Fortier, pour ce bel article ce matin!
J’espère que vous serez un collaborateur régulier du Jardinier Paresseux car j’apprécie votre plume, votre philosophie et vos bons conseils. Bien hâte de lire la suite…
Bienvenue Diane!
J’ai déjà quelques articles d’écrit pour le jardinier paresseux (été automne 2024)
Hâte de lire la suite!
merci pour ce papier.
hâte de lire le second.
ici, contributeur du jardinier paresseux.
Très bel article. J attends avec impatience la suite parce que jardiner m apporte énormément à tout point de vue ! une « Mamoune » de bientôt 70 ans !!!!
Merci pour ce bel article. J’aime votre respect pour les ainé.es! J’aurai 71 ans en août et je ne trouverai jamais assez d’heures dans une journée pour accomplir toutes mes tâches. Mon mari et moi avons une grande cour en ville ou nous cultivons de belles variétés de fleurs, surtout des vivaces, orchidées indigènes et des centaines de zinnias, fleur favorite de mon mari… et de légumes pour nous soutenir pendant l’hiver. Il est toujours bon de trouver des astuces de gens qui ont la connaissance et la bonté de nous partager.
C’est bon de savoir que mes découvertes peuvent être utiles à d’autres personnes qui vivent des situations semblables aux mienne! Bon jardinage!
Tellement heureuse de constater qu’une personne mentionne « qu’il ne suffit pas seulement de vouloir pour pouvoir ». Vous touchez M. Fortier, une réalité très déterminante pour plusieurs jardiniers. J’attends avec impatience vos trucs, pour m’aider à poursuivre mes projets. Oui, de l’énergie nous en avons encore, mais pour ce qui est de refaire le plein de cette dernière, et bien dans mon cas, cela demande plus de temps. Merci à vous.
La chanson « On n’a pas tous les jours 20 ans » (auteur : Léon Raiter) a été créée en 1934 par Berthe Sylva. Patrick Bruel n’était pas encore né … La chanson a été ultérieurement interprétée par de nombreux chanteurs – Charles Aznavour, Frida Boccara …
J’ai bien hâte de lire la suite. Depuis quelques années, je réfléchis et adapte du moins j’essaie d’adapter mon jardin à mon âge qui avance. Je suis adepte du Jardinier paresseux depuis longtemps, mais si vos trucs et conseils peuvent encore me faciliter la tâche, ils sont les bienvenus.
J’espère qu’ils seront vous satisfaire et vous permettre de jardiner encore pour 25 ans minimum, comme criait HiHa Tremblay! 🙂
Je suis aussi adepte de jardinier paresseux depuis quelques années.. par contre je n’avais pas vraiment le temps de m’y mettre « pour vrai », j’ai 61 ans, donc j’ai l’âge et pas d’expérience? par contre j’ai un peu plus de temps. J’ai hâte de voir vos conseils pour faciliter mon jardinage! Merci
Merci, moi aussi j’ai hâte de lire la suite.
J’ai mon 80 ans, je suis encore en forme. Je fais mon jardin depuis plusieurs années.
Cette année je voudrais me sauver des étapes qui demandent de l’energie.
Merci pour vos futurs conseils.
La suite devrait vous satisfaire, chère Suzanne!
Mon principal problème en jardinage est la présence d’animaux indésirables. Marmottes , lièvres et autres de même que les insectes. J’ utilise un paillis de paille pour limiter le désherbage et des boyaux suintants pour l’arrosage. Mais depuis 2 ans , je pense à délaisser le jardinage à cause des indésirables…Y a-t-il une autre solution?
Peut-être que Serge aura d’autres solutions, mais pour ma part, je crois que les barrières physiques, comme les grillages ou clôtures bien enfoncés dans le sol, restent les plus efficaces contre les marmottes, lièvres et autres petits mammifères. Pour que cela fonctionne bien, il faut s’assurer que le grillage soit enfoui d’au moins 30 cm sous terre pour empêcher les animaux de creuser en dessous.
Les plantes aromatiques, comme la lavande, la menthe, le romarin et l’ail, peuvent également avoir un effet répulsif sur certains mammifères, bien que leur efficacité varie selon les espèces et le niveau de pression des ravageurs.
Certaines personnes ont aussi du succès avec des dispositifs de dissuasion, comme des jets d’eau automatiques à détecteur de mouvement, des filets de protection sur les cultures ou des effaroucheurs lumineux ou sonores.
Enfin, une autre approche, qui peut-être complémentaire, consiste à diversifier les plantations et à créer un équilibre écologique où les prédateurs naturels des ravageurs peuvent prospérer. Par exemple, d’avoir des zones en friche à proximité du potager, ou d’inclure des plantes ornementales à fleur entre vos cultures.
En plus des lièvres, marmottes, écureuils, chats, ce sont les chevreuils…et ils ne sont pas peureux…bientôt. ils vont sonner à la porte pour réclamer de ka nourriture…sérieux, j’ai dû me clôturer et mettre du grillage partout pour protéger mes cultures..tout un défi