Par Colin Laverdure
10 décembre 2024

Guide d’entretien d’une plante inconnue 1: le type de plante et la lumière

Cet article est le premier d’une série de quatre guides qui seront publiés au cours du mois de décembre et qui ont pour objectif d’aider à déterminer les soins à prodiguer à une plante dont on ignore tout.

Vous revenez du magasin de plantes, détour imprévu, mais agréable après une petite journée de magasinage. Sur un coup de tête, vous achetez une plante que vous n’avez jamais vue auparavant, mais qui vous plaît décidément beaucoup. Comble de malchance, elle n’est pas identifiée par le magasin. Comment alors connaître les soins à lui prodiguer?

Pourquoi chercher des renseignements

En général, on aime bien les consignes claires et sans ambiguïté. C’est pour ça que plusieurs ont un horaire régulier d’entretien des plantes, souvent hebdomadaire, et ne se posent pas davantage de questions. (Ils perdent aussi beaucoup plus de plantes à cause de la pourriture que ceux qui osent mettre leur doigt dans la terre.)

Cependant, les conseils de base ont des limites, car les plantes d’intérieur sont véritablement des plantes d’extérieur qui survivent à nos conditions d’intérieur; elles nous viennent tout autant de la jungle que du désert. Je ne vous surprendrai pas en faisant remarquer que les conditions de survie d’une fougère tropicale sont bien différentes de celles d’un cactus!

Pour trouver la bonne information sur une plante, des sources sérieuses (comme ce blogue) sont nécessaires… mais difficile de trouver de l’information sans avoir le nom de la nouvelle plante!

Objectif des présents guides

L’entretien des plantes d’intérieur ne tient pas du hasard le plus arbitraire. Au contraire, on retrouve beaucoup de constantes, pour peu qu’on prenne le temps de réfléchir à la plante dont on cherche à prendre soin.

Cette série de «guides d’entretien d’une plante inconnue» vise à encourager une pratique plus réflexive pour entretenir nos amies vertes. À force d’observation de quelques caractéristiques externes, on peut arriver à comprendre l’entretien général d’une plante d’intérieur dont le nom nous échappe.

Des exceptions?

Évidemment, si le soin des plantes était simple et systématique, ce blogue n’existerait pas. Il y aura toujours des exceptions qui nous compliquent la vie. Ce guide n’est donc pas absolu: rien ne bat la recherche dans des ouvrages ou sur des sites de qualité.

Ce que ces guides ne sont pas

Il ne s’agit pas d’un guide de base pour l’entretien des plantes d’intérieur. Il existe bien d’autres articles qui donneront aux néophytes tous les conseils dont ils ont besoin pour se lancer dans cette merveilleuse passion verte! On ne parlera pas de couche de drainage ou de pots de culture troués. Pour ceux que ça intéresse, voici divers articles sur…

• les plantes d’intérieur
• l’arrosage
• le surfaçage

Préface

Les deux premiers guides concernent la lumière à donner à une plante, le troisième traite de l’arrosage et le quatrième des autres soins à apporter à une plante inconnue (rempotage, terreau, fertilisation, températures, propagation, etc.).

Pour illustrer les objectifs de l’article, nous observerons cette nouvelle plante-mystère et nous en tirerons, selon les informations apportées par l’article, certaines conclusions qui pourront nous mener à comprendre ses besoins en lumière.

La lumière: quelques principes de base

Ce n’est pas par hasard que nous nous intéressons d’abord à la lumière: c’est l’aspect du soin des plantes le plus important. En effet, toutes les plantes ont besoin d’une certaine quantité de lumière pour survivre, à des niveaux plus ou moins élevés.

Rappelons d’abord que la lumière à l’intérieur de nos maisons est beaucoup plus basse qu’à l’extérieur et que nous avons tendance à considérer nos pièces comme plus lumineuses qu’elles ne le sont. À vrai dire, presque toutes les plantes d’intérieur aimeraient avoir plus de lumière qu’elles n’auront jamais dans nos demeures. Il suffit de les mettre dehors, à l’ombre profonde (quand les températures sont adéquates), pour les voir pousser soudainement beaucoup plus vite et devenir beaucoup plus belles.

Les dommages plus fréquents

Ensuite, bien que des dommages en raison du trop-plein de lumière soient possibles, ils sont surtout dus à la chaleur et au manque de circulation d’air d’une position trop rapprochée de la fenêtre. Rares sont les plantes qui souffrent de recevoir des rayons de soleil direct. Plus d’informations dans cet article.

Enfin, quand on s’éloigne de quelques centimètres d’une fenêtre, la concentration en lumière chute radicalement, donc il faut vraiment considérer la lumière à l’endroit où l’on place la plante et non dans une pièce en général.

Ce qu’il faut retenir sur la lumière et les plantes, c’est que dans le doute, donner plus de lumière que trop peu est probablement l’option la plus sécuritaire.

On entend parfois parler de «plantes de lumière faible». Soulignons que ces plantes sont véritablement des plantes qui survivent en lumière faible, mais qui en préféreraient davantage. Et la lumière faible, ce n’est pas l’absence de lumière!

Pour plus d’information sur la luminosité, consultez cet article.

Le type de plante: une caractéristique révélatrice

La première caractéristique à observer pour comprendre les besoins d’une plante est la place qu’occuperait la plante dans la nature… ce qui n’est pas toujours facile.

Cactus

Il est généralement simple d’identifier les cactus: leurs tiges sont enflées et globalement dépourvues de feuilles (ou alors, les feuilles sont succulentes et disproportionnées par rapport aux tiges) ou garnies d’épines (qui sont des feuilles modifiées). Ces adaptations permettent aux cactus de supporter des conditions désertiques.

Dans le cas d’un cactus inconnu, le mieux est donc de lui offrir le plus de lumière possible, dont beaucoup de soleil direct.

Exemples :  Echinocactus, Opuntia, Mammilaria, Echinopsis, Cereus

Arbres miniatures

On voit aussi beaucoup de plantes d’intérieur qui deviennent, dans la nature, de véritables arbres ou des arbustes. Une des manières de les reconnaître, c’est que leurs troncs sont généralement peu flexibles et se couvrent d’écorce au fil des semaines. Bien que les besoins des arbres utilisés comme plantes d’intérieur varient énormément, il faut comprendre qu’ils atteignent de grandes tailles pour rechercher le plus de lumière possible: des éclairages intenses, ou au moins vifs même sans lumière directe, leur sont bénéfiques (même si beaucoup de ceux rencontrés habituellement dans nos intérieurs peuvent se contenter de lumière moyenne).

Exemples: Ficus, Pachira, Dracaena, Schefflera, Codiaeum

Grimpantes

Les plantes grimpantes sont plutôt faciles à identifier: avec l’âge, leurs tiges se courbent, mais contrairement aux plantes tombantes et aux couvre-sols, elles sont aussi serties d’organes qui leur permettent de grimper, notamment des racines adventives ou des vrilles. Les plantes grimpantes sont un cas assez drôle: elles grimpent parfois seulement pour s’éviter d’avoir à développer un tronc solide par elle-même et parfois pour atteindre davantage de lumière, mais elles vivent le début de leur vie à l’ombre. On peut donc leur donner une lumière vive avec un peu de soleil direct tout comme leur donner une lumière plus modeste.

Exemples: Epipremnum, Philodendron hederaceum, Hedera helix, Monstera, Syngonium

Plantes d’ombre

Finalement, les plantes des bas-fonds… Ces plantes forment une catégorie moins homogène que les précédentes. On voit souvent des plantes de taille restreintes, qui tendent à pousser plutôt en largeur qu’en hauteur, à former des rosettes ou à se multiplier par rejets souterrains, rhizomes ou stolons. Elles ont comme caractéristique de pousser à l’ombre d’autres plantes et de ne développer aucun moyen, à la différence des catégories précédentes, pour quitter cet état: elles se contentent de ce qu’elles ont avec humilité. Ces plantes tolèrent donc les lumières vives à moyennes (et parfois même basses, si elles y sont contraintes).

Ex: Saintpaulia, Spathiphyllum, Begonia Rex

Les lecteurs avertis noteront que les catégories évoquées précédemment n’encapsulent pas la diversité qui caractérise la flore intercontinentale. En effet! D’autres catégories, comme celle des plantes succulentes, varient tellement dans leur présentation ou dans les soins à leur apporter qu’il serait inutile de les nommer. Heureusement, il existe un autre critère révélateur des besoins en lumière de la plante, que nous aborderons dans le prochain article.

Exemple appliqué: la plante-mystère

Selon les informations dont on dispose sur le type de plante, que peut-on dire sur les besoins en lumière de cette plante?

L’observation suggère une croissance en rosette (la plante produit en effet très peu de tiges et les pétioles restent globalement courts). On peut donc conclure qu’une lumière vive serait bénéfique et une lumière moyenne devrait être suffisante pour elle.

Exercice pratique

Nous parlerons, lors du prochain article, de la couleur des feuilles et de son influence sur les besoins en lumière des plantes. En attendant, que pouvez-vous dire sur le besoin en lumière des plantes inconnues suivantes en observant le type de plante dont il s’agit? N’hésitez pas à écrire vos réponses dans les commentaires. Les réponses apparaîtront lors du prochain article.

Colin Laverdure

Colin Laverdure n’a d’autre qualification que son nom de famille et une passion légèrement démesurée pour les végétaux en tout genre, mais particulièrement pour les plantes d’intérieur. Quand il n’est pas en train d’arroser sa collection personnelle, il s’intéresse à la rédaction de romans ou chante avec sa chorale.

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