Par Mathieu Hodgson
8 septembre 2024

Planter à l’automne: comment réussir la plantation d’arbres et arbustes

Les températures plus fraîches et l’humidité accrue en automne réduisent le stress des plantes, les aidant à s’établir confortablement dans leur nouvel environnement. Pas besoin de les chouchouter constamment avec des arrosages, la pluie automnale s’en occupe. Le sol, encore chaud après l’été, stimule l’enracinement, permettant aux plants de bien s’installer avant l’arrivée du gel. Au printemps, vos plantes auront déjà une longueur d’avance sur les nouvelles plantations. De plus, qui dit automne dit aussi bonnes affaires! Les pépinières offrent souvent des rabais en fin de saison, ce qui vous permet d’ajouter de nouvelles beautés à votre jardin sans vider votre portefeuille.

Planter au printemps aussi

Le printemps est également un bon moment pour planter, surtout si vous n’avez pas eu l’occasion de le faire à l’automne. Mais attention, le printemps, c’est la haute saison pour les jardiniers. Tout le monde se lance en même temps, et c’est un peu la course pour acheter les meilleurs plants. Il faut aussi être plus attentif, car les jeunes plants ne doivent pas manquer d’eau pour bien s’établir, surtout si le printemps est sec. Surveillez-les surtout lors des chaleurs et sécheresses de l’été. Le sol est encore froid au début, ce qui peut ralentir un peu l’enracinement, mais dès que les températures grimpent, les racines poussent rapidement.

Des exceptions

Les conifères sont particulièrement sensibles à la déshydratation pendant l’hiver en raison de leurs aiguilles persistantes. Contrairement aux arbres à feuilles caduques qui perdent leurs feuilles à l’automne, les conifères gardent leurs aiguilles tout l’hiver, ce qui signifie qu’ils continuent à perdre de l’eau par transpiration, même lorsque le sol est gelé et que l’eau disponible est limitée. C’est pourquoi ils ont besoin de bien s’enraciner avant l’hiver pour pouvoir absorber suffisamment d’eau et éviter la déshydratation. Planter des conifères au printemps leur donne toute la saison de croissance pour développer un solide réseau de racines capable de puiser de l’eau plus en profondeur.

Certaines autres plantes sont mieux plantées au printemps, notamment les arbres et arbustes à racines nues, qui sont plus vulnérables aux rigueurs de l’hiver. De même, les espèces de climats plus chauds que le nôtre, qui sont à la limite de leur rusticité, ont souvent besoin de plus de chaleur pour s’acclimater avant leur premier hiver québécois. Enfin, les arbres et arbustes aux racines peu profondes, tels que les rhododendrons, doivent être plantés au printemps pour s’enraciner solidement avant l’arrivée des gels.

Choisir un arbre ou un arbuste à planter

Choisir un arbre ou un arbuste à planter, c’est un peu comme choisir une bonne paire de bottes pour l’hiver: il faut que ça fitte avec le climat, le sol et l’espace disponible. D’abord, optez pour des espèces adaptées à votre zone de rusticité. Pas la peine de rêver à un palmier si vous êtes en zone 4! Ensuite, vérifiez la qualité de votre sol. Est-il lourd et glaiseux ou plutôt léger et sablonneux? Choisissez des plantes qui s’y plairont naturellement. Finalement, pensez à la taille adulte de votre futur arbre ou arbuste. C’est bien beau de vouloir un érable majestueux, mais si votre cour est petite, ça risque de devenir un gros problème. Et un dernier truc de paresseux: privilégiez les petits spécimens. Ils s’adaptent plus vite, coûtent moins cher et dans quelques années, ils auront rattrapé les gros sujets!

Plantation des arbres et arbustes: la technique de base

1. Préparation: Arrosez bien la motte de la plante et l’emplacement de plantation 24 heures avant de commencer pour humidifier le sol et faciliter le travail. Rassemblez aussi les outils nécessaires, tels que pelle, sécateurs, mycorhizes, etc.
2. Positionnement: Placez l’arbre ou l’arbuste sur son futur emplacement pour vérifier l’effet visuel. N’oubliez pas de vérifier sa taille à maturité pour vous assurer qu’il aura assez de place!
3. Trous de plantation: Creusez un trou deux fois plus large que la motte, mais de la même profondeur. Ameublissez légèrement le fond du trou, puis tassez avec le pied. Si le sol est argileux, grattez légèrement les parois du trou pour faciliter l’extension des racines.
4. Vérification de la profondeur: Placez la motte au fond du trou pour vérifier la hauteur. Assurez-vous que le collet (l’espace entre les racines et le tronc) ne soit pas spous le niveau du sol. Ajustez-la motteen ajoutant ou en enlevant de la terre si nécessaire.
5. Plantation:
   • Pour les arbres et arbustes en pot: Commencez par dépoter la plante en retournant le conteneur et en tapotant le fond pour faire tomber la motte. Une fois la plante sortie, vérifiez les racines : si elles sont enroulées, entailler la motte sur les quatre côtés pour les diriger vers l’extérieur. Cela empêche les racines de continuer à encercler la motte et étouffer la plante. Enfin, placez l’arbuste dans le trou préparé, ajustez la profondeur si nécessaire en ajoutant ou en retirant de la terre.
   • Pour les arbres et arbustes emmottés: Détachez et retirez le jute, puis placez l’arbuste sur un petit monticule de terre au centre du trou.
   • Pour les végétaux à racines nues: Taillez les racines endommagées, puis étalez les racines autour d’un monticule de terre au centre du trou.

Les mycorhizes, ces petits champignons microscopiques qui font équipe avec les racines de vos plantes, sont probablement déjà présentes dans votre sol, surtout s’il est en santé. Mais honnêtement, ça ne coûte rien d’en rajouter un peu au moment de la plantation (sauf le prix du produit, bien sûr). Pour ce faire, saupoudrez une poignée de mycorhizes directement sur la motte de racines de votre arbre ou arbuste. Ces champignons vont aider vos plantes à mieux absorber l’eau et les nutriments.

7. Remplissage du trou: Remplissez le trou à moitié avec la terre, tassez légèrement, puis arrosez abondamment. Ensuite, complétez le remplissage et arrosez à nouveau.
8. Formation d’une cuvette: Formez une cuvette de terre autour de l’arbuste pour retenir l’eau et faciliter l’arrosage, surtout sur un terrain en pente.
9. Paillis: Étalez une couche de paillis organique de 8 à 10 cm autour de l’arbre ou de l’arbuste pour maintenir l’humidité, protéger les racines du froid et réduire les mauvaises herbes.
10. Arrosage: Arrosez généreusement une autre fois.

Fertilisation après la plantation

Après la plantation, on se demande souvent s’il faut fertiliser. La réponse courte: ce n’est pas nécessaire, sauf si une analyse de sol révèle des carences spécifiques. Si vous avez ajouté des mycorhizes, elles feront leur travail en allant chercher les nutriments.

Si vous préférez amender ou fertiliser, optez pour du compost ou un engrais biologique à libération lente, contenant du phosphore qui aide les racines à bien s’ancrer. Épandez-le simplement sur le sol, sans l’incorporer, et laissez la nature rendre les nutriments disponibles aux plantes. N’oubliez pas de couvrir toute la zone que les racines de votre plante occuperont à maturité, pas juste autour de la motte. En d’autres mots: nourrissez le sol, pas seulement la plante.

Le Compost marin et forestier Bionik et l’engrais Enracineur multi-usage Bionik: une excellente combinaison pour la plantation d’arbres et d’arbustes.

Le compost marin et forestier Bionik est riche en matières organiques provenant à la fois de résidus marins (crabes, bourgots, poissons, etc.) et de résidus forestiers (écorces, branches, etc.). Cette richesse en matière organique améliore la structure du sol, augmentant sa capacité à retenir l’eau et à aérer les racines, tout en libérant progressivement des nutriments essentiels au fil du temps. Le compost marin, en particulier, est souvent riche en minéraux comme le calcium et le magnésium, qui sont bénéfiques pour la croissance des plantes.

De son côté, l’engrais enracineur multi-usage Bionik, riche en chitine grâce à la farine de crabe des neiges, joue un rôle crucial dans la stimulation de la vie microbienne du sol. La chitine, un polysaccharide qui compose la carapace des crustacés, favorise l’activité des champignons et des bactéries bénéfiques. Ces micro-organismes transforment la chitine en chitosane, qui non seulement renforce les racines des plantes, mais améliore aussi directement leurs défenses naturelles contre les maladies en stimulant leur système immunitaire. Ensemble, ces deux produits créent un environnement optimal pour l’enracinement et la croissance des arbres et arbustes, tout en les protégeant des stress environnementaux. Il aide également à stimuler et développer les mycorhizes présentes naturellement dans sol ce qui revient à dire qu’il travaille vraiment en collaboration avec la vie du sol.

Soins après la plantation

Une fois votre arbre ou arbuste en terre, il ne reste plus qu’à lui donner un peu d’attention pour qu’il s’installe bien. Premièrement, assurez-vous d’arroser généreusement après la plantation et continuez à le faire régulièrement, surtout s’il ne pleut pas, pendant la première année après la plantation. Même si le temps est frais, les racines ont besoin d’eau pour se développer. Arrosez en profondeur plutôt que souvent, pour encourager les racines à descendre.

Ensuite, appliquez une bonne couche de paillis organique autour de la base. Le paillis garde le sol humide, réduit les mauvaises herbes et protège les racines des variations de température. N’en mettez pas directement contre le tronc, laissez un petit espace libre.

Pour ce qui est des tuteurs, la plupart des arbustes et des arbres n’en ont pas besoin. Cependant, si vous avez planté un spécimen particulièrement grand ou dans une zone venteuse, un tuteur peut être utile pour les premières saisons. Assurez-vous de le fixer solidement, mais sans trop serrer, pour permettre à la plante de se balancer légèrement avec le vent, ce qui renforce ses racines. N’oubliez pas d’enlever le tuteur une fois que l’arbre est bien enraciné pour éviter que les branches ou le tronc ne se déforment en poussant autour du tuteur.

Enfin, ne vous précipitez pas pour tailler. Laissez l’arbuste s’installer avant de penser à lui donner forme. Si vous voyez des branches mortes ou abîmées, enlevez-les, mais pour le reste, donnez-lui le temps de grandir un peu avant de sortir les sécateurs.

Mathieu Hodgson

Mathieu est gestionnaire des sites web jardinierparesseux.com et laidbackgardener.blog, pour lesquels il aime bien écrire. Il est aussi concepteur de jardins à Montréal, au Canada. Dans ses temps libres, on peut le retrouver à jardiner sur sa terrasse ou à la pêche sur le bord d'une rivière.

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