Encourageons les pollinisateurs… et pas seulement les abeilles domestiques!
Depuis quelques années, le déclin des abeilles a réveillé notre conscience environnementale collective face au danger des pesticides, mais la majorité des gens pensent aux abeilles domestiques. On s’inquiète des impacts sur la production de miel, mais aussi sur la pollinisation de nos arbres fruitiers et autres grandes cultures qui louent des ruches durant la floraison de leurs cultures.
Les personnes les plus intéressées par ce déclin savent qu’il y a aussi des abeilles indigènes qui sont propres à chaque région, mais la plupart des gens pensent que toutes les abeilles se ressemblent, vivent en colonies, produisent du miel et peuvent piquer si on les dérange. Or, il y a environ 860 espèces d’abeilles indigènes au Canada, certaines ont des couleurs qui diffèrent du jaune et du noir, la majorité ne pique pas, elles sont souvent solitaires et aucune ne produit du miel. Mais toutes contribuent à la pollinisation de façon importante à condition de leur offrir des habitats propices.
C’est en voyant les magnifiques photos de mon ami Gilles Arbour que j’ai pensé à vous sensibiliser à la grande diversité des espèces pollinisatrices et à l’importance de leur offrir des sources de nectar et de pollen du printemps jusque tard en automne.
Une incroyable diversité
Outre les abeilles domestiques et indigènes, incluant les bourdons, il y a une quantité d’autres insectes capables de polliniser les fleurs, entre autres des mouches, comme les syrphes et les bombyles, des guêpes, des papillons, des coléoptères, des fourmis, etc. Toutes ont besoin de fleurs durant toute la saison de croissance et certaines ont des préférences marquées pour les plantes indigènes. Pensons juste au papillon monarque dont la chenille consomme uniquement des asclépiades.
Des milieux propices
En milieu rural: les bordures de routes, les fossés et les bandes fleuries en bordure des champs sont des milieux propices pour attirer les pollinisateurs, à condition bien sûr qu’il n’y ait pas d’application de pesticides ou de fauchage précoce.
Les brise-vent ont un effet très positif sur la réduction du vent en milieu agricole, et s’ils sont diversifiés, ils peuvent aussi offrir toutes sortes de fleurs à différentes saisons et aussi des cavités ou des tiges creuses pour se cacher.
En milieu urbain: les espaces verts, les îlots de verdure et surtout les plates-bandes fleuries dont la période de floraison s’étale durant toute la saison estivale sont très intéressants pour les pollinisateurs. L’idéal est d’avoir une connectivité entre les diverses zones fleuries et des pelouses avec une diversité végétale.
Quelques magnifiques photos de Gilles Arbour qui montrent la diversité incroyable du monde des pollinisateurs:
Sites de nidification
La plupart des insectes pollinisateurs ont besoin de cavités et de sols peu perturbés pour nicher durant une partie de leur vie. On a vu apparaître des «gîtes à insectes» dans des parcs urbains et même dans certains commerces. Ces nichoirs peuvent présenter des matériaux divers avec des orifices de profondeur et de diamètre variés, mais fermés à une extrémité. Cependant ces installations doivent être entretenues, nettoyées ou remplacées fréquemment, car elles peuvent aussi attirer des parasites ou des infections.
Personnellement, je préfère créer des habitats propices aux pollinisateurs avec une grande diversité de fleurs tout au long de l’année et laisser aux insectes le choix de se loger où bon leur semble, en ne faisant pas trop de «nettoyage» dans mon jardin.
À lire en complément d’information: Pollinisateurs et plantes mellifères, Guide d’identification et de gestion, Joseph Moisan-De Serres, France Bourgouin et Marie-Odile Lebeau, CRAAQ, 2013.
À propos de Gilles Arbour
Gilles Arbour est un photographe naturaliste très en demande. Il jouit d’une belle reconnaissance au Québec, mais aussi au Canada et à l’international. Il a participé à différents livres, à des articles scientifiques et à des guides nord-américains, dont « Les araignées du Québec » avec Pierre Paquin, à paraitre cet automne chez Natureweb. Sa mission est de contribuer à développer un attachement viscéral à la nature en exposant le public à la biodiversité de ce qui est autour de nous. Pour en savoir plus, visitez le site web Natureweb.
Derrière mes Lavandes, je plante des Calaminthas, celle-ci prennent le relais après la floraison des Lavandes, fleurissent jusqu’à octobre, et se couvrent d’abeilles indigènes tout l’été.
Comment et surtout quand nettoyer mon condo à abeilles
Pour nettoyer votre hôtel à abeilles, faites-le à la fin de l’automne ou au début du printemps, lorsque les abeilles ne l’utilisent pas activement. Retirez les matériaux de nidification, nettoyez les tubes avec une brosse fine pour enlever les débris, désinfectez-les en les trempant dans une solution d’eau de Javel diluée (1 partie de Javel pour 9 parties d’eau) pendant quelques minutes, puis rincez-les bien. Assurez-vous que les tubes sont complètement secs avant de les remettre en place. Un nettoyage régulier prévient les maladies et parasites.
C’est assez complexe, d’après les espèces et les matériaux que vous avez mis dans votre condo. Il y a une bonne description dans le livre que j’ai cité en référence.
Vous pouvez trouver le livre du CRAAQ ici : https://www.craaq.qc.ca/Publications-du-CRAAQ/guide-d_identification-et-de-gestion-pollinisateurs-et-plantes-melliferes/p/PAPI0102
Très bon article ,il faut de la diversité dans la nature
J’ai hâte de voir le livre sur les araignées qui sont très importantes et mal aimées des gens .Je constate depuis les dernières années qu’il y en a moins est ce que je me trompe ?
Je n’ai pas lu d’études spécifiques au Québec, mais selon des recherches américaines, il y a eu une réduction notable des populations d’araignées en Amérique du Nord. Ce déclin est lié la perte d’habitat, l’utilisation de pesticides et le changement climatique. Les araignées, qui jouent un rôle crucial dans le contrôle des populations d’insectes, sont affectées par la diminution de la diversité des espèces d’arbres et les changements dans leurs habitats. Des études ont montré que l’augmentation de la diversité des arbres peut contribuer à renforcer les populations d’araignées en offrant de meilleurs microclimats et des habitats plus complexes, qui sont essentiels à leur survie et à leurs fonctions de lutte contre les parasites.
Very good article, we need diversity in nature.
Merci pour vos mots encourageants ! En effet, la diversité dans la nature est cruciale, et les araignées jouent un rôle essentiel malgré leur mauvaise réputation. Il est intéressant de noter votre observation sur leur diminution ces dernières années. Les études sur les populations d’araignées pourraient apporter des éclaircissements à ce sujet.
Recognizing the significance of diversity in nature is key, and spiders, despite their often negative portrayal, contribute significantly. Your observation regarding their declining numbers in recent times is thought-provoking. Research into spider populations could provide valuable insights into this phenomenon.
Merci pour vos mots inspirants ! La diversité de la nature est vraiment essentielle, et les araignées, malgré leur mauvaise réputation, y jouent un rôle clé. Votre remarque sur leur diminution récente est intrigante. Des recherches sur les populations d’araignées pourraient nous en apprendre davantage à ce sujet. blob opera