Mythe horticole : Il faut appliquer une peinture d’émondage après la taille d’un arbre

Il est loin d’être certain qu’il faut appliquer une peinture d’émondage sur une blessure d’arbre. Photo: Max Pixel
Est-ce vrai qu’il est important d’appliquer une peinture ou pâte d’émondage lorsqu’on supprime une branche importante sur un arbre?

L’utilisation de peinture d’émondage est carrément déconseillée.
Nos ancêtres le croyaient! La théorie était que couvrir la blessure avec une peinture ou un autre produit imperméable empêchait les champignons de s’y installer. D’ailleurs, mon père peignait n’importe quelle peinture sur les blessures: les arbres chez nous étaient parfois décorés de grosses taches de peinture orange ou bleue!
Mais la science ne confirme pas la croyance. Même, les blessures traitées avec une peinture ou une pâte d’émondage sont plus sujettes aux champignons, et donc la pourriture, qu’une blessure qui ne l’a pas été. Que se passe-t-il?
Comment un arbre réagit-il à une blessure
Quand une branche casse ou est coupée, l’arbre entre tout de suite en mode protection.
Il bouche les cellules blessées avec de la sève pour prévenir l’entrée des champignons et des insectes, une sève d’ailleurs qui repousse les envahisseurs non seulement physiquement, mais chimiquement. Vous pouvez même voir cette transformation: la blessure change peu à peu de couleur.

Ici, le cal est en train de recouvrir la blessure. Dame Nature a la situation bien en main. Photo: MadalenaPestana , Flickr
Tout autour de la blessure, un cal se forme qui grandit peu à peu pour recouvrir la blessure. La blessure ne guérit pas, mais elle est compartimentée (isolée). C’est la protection naturelle de l’arbre.
Quand on applique une peinture d’émondage…
Les peintures et pâtes d’émondage sont généralement à base de pétrole et sont toxiques aux tissus environnants. Ainsi, elles blessent les cellules vivantes de l’arbre et empêchent le cal de se former.
Aussi, alors que le but prétendu des peintures d’émondage est de garder la blessure sèche pour empêcher l’envahissement par les champignons, elles ont l’effet contraire. Elles couvrent la blessure d’une couche imperméable qui la maintient humide plutôt que de la laisser s’assécher, créant justement un milieu idéal pour la germination des spores de champignons reliés à la pourriture.

L’utilisation d’une peinture ou d’une pâte d’émondage augmente le risque d’une infestation de champignons. Photo: IngaMun, Flickr
Cet effet ne paraît pas tout de suite. Le mycélium d’un champignon peut se développer à l’intérieur du tronc pendant des années avant que vous ne doutiez qu’il y ait un problème. C’est quand le tronc devient creux ou que le corps du champignon apparaît sur l’extérieur du tronc qu’on se rend compte de l’erreur.
Une exception?
Bien sûr, l’information qui précède présume que vous avez supprimé la branche pendant que l’arbre est en dormance, entre la fin de l’automne et au début du printemps, soit la période habituellement recommandée pour la taille des arbres. Si la taille à lieu pendant une période de croissance active, à partir du milieu du printemps jusqu’au début de l’automne, les risques d’invasion par les champignons ou les insectes s’accroissent. Idéalement, vous éviterez de les tailler à cette saison… mais on sait bien que le passage d’un orage ou d’un vent fort en plein été peut faire des dégâts qui demandent un certain nettoyage.
Même dans ce cas, habituellement aucun traitement spécial n’est nécessaire sauf l’égalisation de la blessure, surtout pas l’application d’une peinture d’émondage, mais il peut être sage d’appliquer un insecticide/fongicide sur la blessure, notamment dans les cas des arbres réputés sensibles aux insectes ou aux maladies, comme les ormes.
Enfin, notez qu’il n’y a pas de saison spécifique pour supprimer une branche morte. Vous pouvez le faire quand vous la remarquez.
Ainsi, la meilleure chose à faire après avoir coupé même une grosse branche est… de ne rien faire du tout. Laissez la blessure exposée à l’air pour qu’elle s’assèche d’elle-même… et dame Nature s’occupera du reste!
Sujet très intéressant! En effet, j’ai pu constater moi aussi les effets de la nature sur mon grand pin et mon érable, qui souvent lors de gros orages perdent de grosses branches, C’est plus le souvent le pin qui subit ce genre d’avaries, les branches de l’érable étant moins fragiles au vent.
M.. Le jardinier paresseux, j’ai un puis de surface à environ 200″
De mes Plate bandes, puis je utiliser du round up pour le tour de mes Plate bandes pour empêcher le mauvais herbe de toujours revenir dans ces dernières .
Impatiente d’avoir votre opinion
Merci a l’avez ce
Suzanne
Les plus farouches environnementalistes diront sûrement que non, mais il faut parfois regarder les choses d’un oeil rationnel. Le Round Up (glyphosate) se fixe solidement aux particules du sol quand on le vaporise et ne peut donc pas atteindre la nappe phréatique (ni un puits, à moins de le verser dedans). Il se décompose assez rapidement, au pire dans les 6 mois suivant le traitement. Donc, non, il n’y a pas de risque pour le puits. Par contre, couvrez-vous bien lors de l’application.
Un reportage récent disait que le glyphosate n’était que très peu bio-dégradable… et se retrouvait dans les nappes phréatiques françaises… ce que j’ai tendance à croire. L’ancien propriétaire de ma maison l’utilisait pour les allées gravillonées (un jardin de 6m de large : allée de 1m, plate-bande de 2m, allée de 1m, plate-bande de 2m). Comment pouvait-il imaginer ne pas empoisonner les plantes des plate-bandes ?!?!? 3ans après mon emménagement et la fin de ce traitement (de torture), “BLOOM” la nature a explosé ! les primevères sont légions (mes voisins ne veulent pas me croire quand je leur dit que je ne fais rien pour !), le palmier a doublé de hauteur en qq années, et toutes les graines de l’albizia tombées au sol germent (j’en arrache une cinquantaine chaque jour du printemps à l’automne…!). Le seul cas où j’utilise le glyphosate, c’est pour une ronce récalcitrante qui réapparait un an sur deux, au PINCEAU sur les feuilles.
De toute évidence, nous avons beaucoup de croyances en commun!
Je viens de laisser un message,
Suzanne sans vous laisser mon email, alors voilà , Re puis de surface
pouvez-vous me dire si l’anémone à fleurs roses du jardin est toxique . Merci de me répondre
Toutes les anémones sont toxiques si on les ingère. Leur sève peut aussi être irritante pour certaines personnes.
Bonjour, J’ai un cèdre blanc et un autre de type smaragd environ 6 – 7 pieds de haut et 2 pieds de large. Je me demande si je peux les déplacer et les replanter ailleurs dans la cour. Quelles sont mes chances pour une bonne reprise?
Vos chances sont excellentes! Il n’y a pas de problème particulier à déplacer des thuyas. Idéalement, attendez que les températures baissent baissent un peu. Les plantes reprennent mieux quand la température est fraîche.
Merci pour la réponse et bonne journée.
[…] bords de la blessure, enlevant l’écorce déchirée ou décollée, les éclats de bois, etc. N’appliquez pas de peinture ou pâte d’émondage. Ainsi, la blessure pourra se compartimenter (se recouvrir d’écorce) rapidement. S’il y a […]
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[…] régulièrement tout outil de coupe dans de l’alcool isopropylique (alcool à friction). N’appliquez pas de peinture ou pâte d’émondage: cela pourrait aggraver les choses! Ensuite, laissez mère Nature voir ce qu’elle peut faire pour […]
Bonjour,
Nous avons un magnolia infesté de cochenilles et nous avons dû couper plusieurs branches… est-ce que l’on devrait mettre une protection aux endroits de coupes pour éviter que les cochenilles aillent directement s’accrocher??? L’article suggère de ne rien mettre mais dans le cas d’un arbre infesté, est-ce différent?
Merci d’avance pour votre réponse!??
Mylene
Cela ne change rien. Les cochenilles fixent sur l’écorce, pas sur les bois (partie exposée par la taille)
[…] endommagées et appliquer de l’engrais pour stimuler la régénérescence des racines. Il ne faut pas couvrir la blessure de peinture ou de pâte d’émondage: cela risquerait d’empirer la […]