L’ABC du compostage domestique, 2e partie
Découvrez l’ABC du compostage domestique, 1re partie.
Ça y est, vous avez au moins un composteur et vous l’avez placé dans un secteur stratégique de votre terrain, soit d’accès facile de la cuisine et du jardin, à proximité d’un point d’eau et si possible dans un secteur mi-ensoleillé. C’est le moment de passer à l’action.
Bien qu’il existe plusieurs méthodes pour faire du compost, voici les deux que je recommande, soit la méthode de l’accumulation graduelle et la méthode en une opération.
La méthode de l’accumulation graduelle
Il s’agit de la méthode la plus commune. Commencez par mettre une bonne couche de matériaux bruns au fond du composteur. Puis au fur et à mesure, de leurs disponibilités, ajoutez les matériaux verts (les résidus de cuisine et les résidus de jardin). Ajoutez de temps à autre des matériaux bruns. Visez un ratio de trois pour un, soit trois parties de matériaux bruns pour une partie de matériaux verts. Si vous compostez peu de résidus de jardin, ajoutez de temps à autre une pelletée de terre de votre jardin, ceci pour introduire «des petits employés bénévoles».
La méthode en une opération ou la méthode «lasagne»
La méthode de compostage en une opération se fait habituellement au printemps. Elle s’adresse aux jardiniers qui ont davantage d’expérience et qui ont accumulé des matériaux bruns et des matériaux verts. À noter qu’il n’y a que l’hiver que l’on peut accumuler ces derniers comme on le verra plus loin. En d’autre temps, il n’est pas possible d’accumuler des matériaux verts.
Je l’ai surnommée la méthode lasagne puisque tout comme dans cette recette, on superpose alternativement trois ingrédients (sauce, pâtes, fromage), soit des matériaux bruns, des matériaux verts et un peu de terre.
La méthode en une opération peut se faire dans un composteur ou directement au potager dans le but de faire une butte pour les Cucurbitacées.
Concrètement, il s’agit de mettre une couche de matière brune (habituellement des feuilles), puis d’ajouter le tiers en matière verte (des résidus de cuisine qui ont été stockés durant l’hiver) et une petite couche de terre du jardin ou de vieux compost. On poursuit l’alternance de ces trois couches jusqu’à ce que tous les matériaux verts soient utilisés.
L’entretien du compost
L’entretien du compost se résume à combler les besoins de base de nos petits employés bénévoles. Et ces besoins sont, comme c’est le cas pour la plupart des organismes vivants, de la nourriture, de l’eau et de l’air.
On a déjà fourni la nourriture avec notre matière organique, il reste à combler les besoins en eau et en air afin que la décomposition se fasse dans les meilleures conditions.
C’est bien connu, tous les organismes vivants ont besoin d’eau. Votre compost devrait toujours avoir l’aspect d’une éponge essorée. C’est-à-dire qu’il devrait être humide, mais pas détrempé. Gardez l’œil et agissez au besoin. Voici en ordre les actions que vous pourriez faire:
- Ouvrez le composteur lorsqu’il pleut, refermez-le ensuite.
- Arrosez avec l’eau de pluie de votre baril.
- Arrosez avec l’eau potable.
Pour introduire de l’air dans le compost, deux actions sont possibles. Il s’agit du brassage et du retournement.
Le brassage peut se faire à l’aide de différents outils de jardin tels que la fourche à bêcher ou la binette à dents. Mais on retrouve sur le marché un outil qui facilite le travail dans les petits composteurs. Il s’agit d’un aérateur à ailettes. Un brassage aux deux semaines est idéal… sans être obligatoire.
Le retournement est une méthode très efficace pour introduire de l’air dans le compost. C’est ici que le deuxième composteur entre en scène. Lorsque le premier composteur est plein, je suggère d’en transférer totalement le contenu dans le deuxième composteur. En inversant les couches de cette façon, la matière très décomposée du premier composteur se retrouvera sur le dessus du deuxième composteur. Par la suite, il s’agit de recommencer à accumuler des matériaux dans le premier composteur, mais de ne plus rien ajouter dans le deuxième composteur. Toutefois, il faudra continuer à l’entretenir en l’humidifiant et en l’aérant régulièrement, et ce jusqu’à ce que le compost soit prêt. De cette façon, on alimente toujours le premier composteur et on récolte le compost mûr dans le deuxième.
Que faire en hiver?
Lorsqu’arrive l’hiver, trois stratégies sont possibles. Vous pourriez décider de mettre vos résidus de cuisine à la collecte municipale, mais ça sera dommage de vous priver de cette belle matière, en plus du fait que vous devrez recommencer à former les membres de votre famille lorsque le printemps sera de retour.
Si le site de compostage est accessible, la deuxième option consiste à continuer à y accumuler les résidus de cuisine. Toutefois, ça sera important d’y ajouter des feuilles de temps à autre.
Enfin, la troisième stratégie est celle que je privilégie. Il s’agit d’accumuler les résidus de cuisine à l’extérieur dans des seaux en plastique de 20 litres. Dès que le beau temps se pointe, il faut procéder sans tarder au compostage en une opération comme je l’ai décrit précédemment.
Quand le compost est-il prêt?
Le compost peut être prêt à récolter en moyenne après un an… mais cela peut prendre aussi jusqu’à trois ans. Voici les facteurs qui influencent le processus de décomposition de la matière organique.
- Le bon rapport entre les matériaux verts et les matériaux bruns.
- La dimension des matériaux.
- La méthode de compostage et le volume à composter.
- L’entretien du compost (pensez à l’eau et à l’air).
L’ABC du compostage… transformé en ABCD
Bon, j’ai peut-être dépassé l’ABC du compostage domestique que j’avais prévu au départ. Après avoir formé de milliers de personnes sur le sujet, je connais déjà vos interrogations et j’ai tenté d’y répondre.
D’ailleurs, même si cela peut vous paraître complexe pour le moment, n’hésitez plus à passer à l’action. Procurez-vous un composteur et un récupérateur de cuisine et commencez à composter sans tarder. Avec le temps, cette pratique fera partie de votre quotidien et vous ne verrez plus jamais une pelure de banane autrement que transformée en un véritable or brun qu’est le compost.
À vos marques, prêts… compostez!
Pour en savoir plus sur le sujet, consultez mon livre Le compost: Pourquoi? Comment?.
Note: toutes les photos sont de l’autrice.
Bonjour mme michaud ,
Je fais partie de la société d’horticulture du haut Richelieu ,
nous organisons des conférences en automne et l’hiver .
nous cherchons des conférenciers pour 2025 2026 ,est-ce que vous seriez intéressé à vous déplacer dans la région de Saint-Jean sur Richelieu ?
Les conférences ont lieu le mercredi soir. Si vous êtes intéressé ,me le laisser savoirs avec votre tarif svp
Merci ,
Martine Therrien ,administratrice
Même en hiver, j’ajoute du vert et du brun dans le composteur. Ça compost quand même, la pile descend mais plus lentement.
J’ai 2 composteurs rotatifs a deux sections… pour brasser c’est super facile… j’adore
Peut-on introduire des vers à vermicompostage au début de l’été pour accélérer le processus?
J’ai mis beaucoup plus de vert que de brun dans mon composteur, il serait prêt à être utilisé. Puis-je le mettre dans mes plates-bandes, est-ce que ça pourrait nuire aux plantes ou serais-je mieux de l’étendre sur le gazon? Merci
Merci pour votre ABC-D du compostage maison, vos conseils très utiles ! Juste une petite question. Durant l’hiver, je congele toutes les pelures et tous les déchets des fruits el légumes et les garde ainsi jusqu’au printemps. Est-ce une bonne façon de faire? Mille mercis pour votre réponse.
Pourquoi ne peut-on pas mettre des feuilles de rhubarbe dans le compost ?
https://jardinierparesseux.com/2021/05/11/mythe-horticole-il-ne-faut-pas-composter-les-feuilles-de-rhubarbe/