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Plante-zèbre: origine, variétés et conseils de culture

La plante-zèbre a un niveau d’entretien assez exigeant. Découvrez pourquoi.

Novembre, l’hiver est à nos portes… Avec l’hiver vient la faible luminosité, avec le chauffage vient la sécheresse atmosphérique et avec les jours courts vient parfois la période de dormance. Pour certains jardiniers, vient aussi l’inquiétude de voir les plantes dépérir tranquillement (rien à faire, l’hiver, les plantes sont laides!) – et parmi les plantes qui souffrent le plus l’hiver se trouve la plante-zèbre (Aphelandra squarrosa). Voilà donc une bonne occasion d’en apprendre plus sur elle et de l’aider à vivre jusqu’au printemps prochain!

Origine

L’Aphelandra squarrosa est originaire du Brésil. Seul ce petit arbuste persistant du genre Aphelandra est cultivé comme plante d’intérieur: les autres espèces du même genre, quelques 200 qu’elles soient, restent à l’extérieur bien sagement. Elles appartiennent toutes à la famille des Acanthacées. La floraison d’A. squarrosa rappelle d’ailleurs celle de deux autres plantes de la famille qu’on cultive parfois à l’intérieur: la plante-crevette (Justicia brandegeeana ou Beloperone guttata) et le pachystachys jaune (Pachystachys lutea).

Il y a quand même un petit air de famille, non? À gauche, J. brandegeeana par Agnieszka Kwiecie?; au milieu, A. squarrosa par Kai Yan & Joseph Wong; à droite, P. lutea par Prenn.

Le terme «Aphelandra» vient du grec, Apheles (simple) et Andros (homme). Cependant, son nom n’a pas été donné en l’honneur d’un homme simplet; la vraie raison est bien moins intéressante, il s’agit d’un nom qui désigne des anthères, la partie de l’étamine (organe mâle de la fleur) qui produit le pollen, d’une seule cellule. Pour une plante nommée en raison de cette particularité, il existe étonnamment peu d’information sur les anthères des Aphelandras – les vraies raisons derrière cette nomenclature se sont peut-être perdues dans le temps.

De son côté, le terme «squarrosa» vient du latin et s’emploie pour désigner des feuilles ou des fleurs qui s’emboîtent comme le feraient des écailles. C’est sans doute une référence aux épis floraux… un mot très spécifique, en tout cas.

Description

Dans la nature, la plante-zèbre peut atteindre une hauteur de deux mètres pour un étalement tout aussi large, formant ainsi un petit arbuste au feuillage ornemental persistant. Dans la maison, on voit surtout des plantes plus timides, souvent d’une trentaine de centimètres, qui peuvent parfois croître pour atteindre 60 centimètres de hauteur et 40 cm d’étalement.

Les tiges sont épaisses et robustes, parfois ramifiées, portant de grandes feuilles ovales pointues. D’un vert foncé, elles sont brillantes et agréablement ornées de nervures blanches qui font tout leur charme. Les cultivars modernes sont compacts, avec des veines dont la couleur blanche s’étale largement en dégradé sur le limbe de la feuille.

Quand A. squarrosa fleurit, chaque tige porte un épi floral dont les bractées sont d’un jaune éclatant. Les fleurs de la même couleur sont plutôt éphémères (et sans grand intérêt ornemental), mais l’épi coloré peut durer plusieurs semaines.

Photo par Daderot.

Variétés

Il existe en gros deux variétés qui sont disponibles sur le marché. La plante généralement présentée, compacte et aux veines blanches bien définies, se nomme Aphelandra squarrosa ‘Dania’.

Un autre cultivar se retrouve à l’occasion en vente: on le distingue par ses nervures qui présentent des bandes blanches encore plus larges, qui sont très saturées au centre et s’étalent en transparence, ce qui lui donne une apparence un peu poudreuse ou fantomatique. Ce cultivar porte divers noms du style ‘Snow White’, ‘White Wash’ ou ‘Snowflake’. A priori, il n’y a pas nécessairement de différences entre eux.

Photo du cultivar ‘Snow Flake’ tel qu’identifié par Geoff McKay qui a pris la photo. On peut voir ici que la couleur crème des veines s’étend sur toute la feuille.

D’autres variétés existent également, avec des fleurs roses, rouges ou oranges, mais elles sont plus difficiles à trouver.

Conseils de culture

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Lumière

A. squarrosa se plaît bien sous un éclairage moyen. Si les rayons du soleil ne lui sont pas fatals, la hausse de température qui accompagne souvent les fenêtres baignées de soleil peut l’être: il est plus simple de la tenir à l’écart. Un trop-plein de lumière peut amener diverses difformités sur les feuilles.

Arrosage

Malgré ses tiges robustes, la plante-zèbre ne supporte pas la sécheresse. Lorsqu’elle a soif, ses feuilles pendent mollement et tristement. Pour garder son terreau constamment humide, mais pas détrempé, il est mieux de l’arroser peu, mais souvent, plutôt que beaucoup et sporadiquement. Éviter de mouiller les inflorescences.

A. squarrosa est donc un des rares bons candidats pour les pots à arrosage automatique, qui arrosent systématiquement trop la plupart des autres plantes. Photo par Kurt Andreas.

Humidité atmosphérique

La raison pour laquelle les plantes-zèbres souffrent l’hiver, c’est qu’elles ont besoin d’une bonne humidité atmosphérique (on parle de plus de 50%). Pour cela, à moins de la mettre près d’un humidificateur, il vaut mieux la cultiver bien entourée d’autres plantes. Si ce n’est pas possible, il peut être nécessaire de la placer dans un sac de plastique transparent durant l’hiver.

Terreau et rempotage

Tout terreau drainant pour plantes d’intérieur fait bien l’affaire. Je trouve que les terreaux à base de fibre de coco sont faciles à garder uniformément humides.

Engrais

Pendant la période de croissance, on peut la fertiliser avec un engrais à dose normale, ou à la moitié de la dose suggérée.

Température

Les températures entre 18 et 21 °C sont optimales pour cette plante tropicale. Au niveau du froid, des températures entre 15 et 18 °C entraînent une période de pseudorepos (voir la section suivante). Des descentes à 13 °C finissent par entraîner des dégâts après quelques semaines; elles sont donc à éviter. En ce qui concerne la chaleur, la plante-zèbre est également sensible aux excès: un maximum 30 °C nous permet d’éviter tous les désagréments.

Attention aux arrosages hivernaux: il est important de toujours laisser l’eau froide atteindre la température de la pièce en la faisant reposer de quelques minutes à quelques heures avant d’arroser. Sinon les racines, particulièrement sensibles au froid, peuvent être endommagées. Photo par Juan Carlos Caicedo.

Entretien

On peut tailler la plante pour l’amener à se ramifier ou pour garder son port compact. Tailler de préférence en période de croissance.

La période de repos n’est pas strictement nécessaire. On met la plante en repos en baissant la température aux alentours de 15 °C et en réduisant légèrement les arrosages. Par contre, A. squarrosa a encore besoin de lumière durant cette période, à la différence d’autres plantes qu’on met en repos.

Certaines sources recommandent une légère période de repos après la floraison. Tout au moins, le jardinier devrait être attention aux changements des besoins en eau: quand la plante n’a plus besoin d’abreuver son inflorescence, il est possible qu’elle ait moins besoin d’être arrosée.

Une période de repos peut également favoriser la floraison. Pour ce faire, la réduction de température et d’eau doit se faire dans une pièce abondamment éclairée. En effet, la production de fleurs demande que la plante soit sous un éclairage vif, avec peut-être un peu de soleil direct le matin (il peut être alors difficile de réduire les arrosages). Ces conditions peuvent être difficiles à atteindre pour les personnes qui n’ont pas de serre – des lumières de croissance sont alors nécessaires.

La technique des paresseux: puisque la plante est très belle même sans fleur, ne pas s’essayer avec des jeux de température et d’arrosage. A. squarrosa est déjà assez exigeante à garder en vie sans s’amuser à réduire son apport d’eau! Photo par Justin Charles

Multiplication

Le bouturage de jeunes pousses est assez délicat. Il faut prélever une bouture d’environ dix centimètres et effeuiller le bas de la tige pour révéler un nœud duquel pousseront les racines. La bouture est à planter en terreau à peine humide, à l’étouffée (c’est-à-dire en effet de serre) et, si possible, sur un plateau chauffant ou à une température d’au moins 25 °C. Une lumière vive, sans soleil direct, est également nécessaire. Lorsque la plante sera bien enracinée, on peut graduellement l’habituer à l’humidité ambiante et, ensuite, à une lumière plus modeste au besoin.

Problèmes

Au moins,la plante-zèbre est très communicative de ses besoins, grâce à son feuillage.

  • Le feuillage qui s’enroule et dont les pointes sèchent: manque d’humidité atmosphérique;
  • Le feuillage qui pend tristement: manque d’arrosage. À noter qu’A. squarrosa tolère très peu la sécheresse. (Il peut être nécessaire d’arroser une plante assoiffée par bassinage.);
  • Le feuillage qui jaunit: trop d’arrosage, attention à la pourriture des racines;
  • Le feuillage qui tombe: la plante réagit aux chocs. Il se peut que ce soit un coup de chaleur, un changement brusque d’humidité atmosphérique, un courant d’air ou un défaut d’arrosage rectifié trop tard. Comme pour les autres plantes, il est mieux de l’habituer graduellement aux changements. Dans le doute, augmentez légèrement la lumière et l’humidité ambiantes: ça ne peut faire de mal! Et pour la plante en choc, il faut s’armer de patience et la laisser réagir quelques semaines.

Insectes: les plantes-zèbres sont occasionnellement visitées par tous types de cochenilles, des tétranyques et, moins fréquemment, par les pucerons et les aleurodes.

Maladies: parfois, A. squarrosa est atteinte de maladies foliaires ou de mildiou. Divers traitements existent – le plus simple est de retirer le feuillage atteint. Il peut alors être bénéfique d’éviter de mouiller le feuillage (arroser par bassinage) et d’augmenter la circulation d’air.

Toxicité

A. squarrosa n’est pas toxique.

Conclusion

Comme nous l’avons vu ensemble, la plante-zèbre est une plante de culture délicate, avec des sensibilités notamment au niveau de l’arrosage et de l’humidité atmosphérique. Si elle souffre un peu l’hiver, c’est pour nous offrir toute l’année un feuillage ornemental agrémenté d’une longue floraison colorée – un défi qu’il vaut la peine de relever!


commentaire sur "Plante-zèbre: origine, variétés et conseils de culture"

  1. Encore un article que j’ai dévoré… même si je n’aurai jamais de plante zèbre car je n’ai pas la main verte, ni même le pouce 😉

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