Faire du compost pour nous et notre jardin
Depuis l’arrivée des bacs bruns pour récolter nos matières organiques à la maison, de nombreuses personnes ont arrêté de faire du compost chez eux. Ils trouvent que c’est trop compliqué de séparer les matières organiques végétales des matières d’origine animale qui attirent des animaux indésirables dans leur composteur domestique. En général, ils ont eu de mauvaises expériences avec des ratons laveurs ou des moufettes et c’est beaucoup plus simple pour eux de tout mettre au bac brun et d’aller chercher du compost à l’écocentre lors de la distribution annuelle gratuite. La plupart des jardiniers continuent cependant à composter leurs déchets de jardin en fin de saison, car c’est souvent trop volumineux à mettre dans le bac brun et ça n’attire pas les animaux.
Je trouve que c’est vraiment dommage de se priver des déchets de cuisine dans le compost, car ce sont des matières très riches en azote qui équilibrent le rapport carbone/azote et accélèrent le processus de compostage, surtout si on a beaucoup de feuilles mortes à composter.
Quelques principes de base en bref
Pour faire du compost rapidement et sans problème, il faut:
- Un équilibre entre les matières «vertes» et humides (riches en azote) et les matières «brunes» et sèches (riches en carbone): environ moitié-moitié. Couvrez toujours vos déchets de cuisine avec des feuilles mortes ou un peu de sciure de bois. S’il y a trop de matériaux bruns, cela prendra plus de temps à décomposer.
- De l’air: le compostage est un processus aérobie. En l’absence d’air, cela devient de la putréfaction pouvant dégager une odeur d’œufs pourris. Aérez votre compost de temps en temps avec une fourche, cela accélère aussi le processus.
- De l’humidité! Trop de gens ferment soigneusement leur composteur en permanence pour éviter les animaux. Songez à arroser le compost ou à enlever le couvercle lorsqu’il pleut.
- Du volume: un gros tas de compost va se décomposer plus rapidement qu’un petit. Mais si vous n’êtes pas pressé, ce n’est pas un problème. Cependant, un petit tas ne va pas générer la chaleur requise pour détruire les adventices, les maladies, etc.
Des conseils pour éloigner les animaux
Pour ne pas attirer les animaux, évitez:
- Les restes de viande et de poisson, incluant les os et les arêtes;
- Les produits laitiers, incluant le fromage;
- Les restes d’aliments cuits, en particulier pain, pizza, gâteaux;
- Les restes de maïs (très attirants pour les ratons laveurs!).
Aussi, installez votre composteur sur un grillage avec des mailles d’un cm2. Les rongeurs vont s’y casser les dents.
Pensez-y bien avant d’ajouter au tas de compost des mauvaises herbes qui sont en train de monter en graine ou même qui sont à la fin de leur cycle de floraison. Vous éviterez ainsi le problème de la germination de leurs graines dans le jardin lorsque vous utiliserez plus tard le compost que vous avez produit. Un tas de compost bien monté se réchauffera passablement. Après une semaine à 55 ° C, la plupart des graines de mauvaises herbes sont mortes, mais il faut un mois à 63 ° C ou plus pour tuer les plus résistantes. La plupart des mauvaises herbes courantes produisent en fait des graines qui sont assez faciles à tuer et elles mourront à des températures relativement basses. N’ajouter jamais aux compost des plantes aux rhizomes agressifs comme le chiendent ou le liseron! Pour plus d’information, consultez: Comment tuer les graines dans le compost.
Comment je procède pour faire du compost chez moi
J’accumule mes déchets de cuisine végétaux dans un petit contenant en inox sur mon comptoir. Je prends soin de déposer deux épaisseurs de papier journal dans le fond, pour absorber l’excès d’humidité, et je vide le tout aux 2 ou 3 jours dans un composteur domestique standard juste à côté de ma maison, bien caché derrière un arbuste. Je recouvre immédiatement ces matières avec un peu de feuilles mortes, de BRF ou de sciure de bois que j’entrepose dans un deuxième bac situé juste à côté du précédent. Cela évite les odeurs qui attirent les animaux.
Je mets les déchets d’origine animale dans un petit sac compostable au congélateur jusqu’à la veille de la collecte du bac brun et comme je n’ai pas grand-chose à y mettre, je peux souvent attendre un mois avant de mettre mon bac brun au bord du chemin.
J’ai aussi un composteur double de fabrication artisanale, juste à côté de mon potager, où j’entrepose les rebuts végétaux tout au long de l’été. Je n’y mets pas de gazon coupé, car je fais de l’herbicyclage évidemment, donc pas d’odeurs désagréables.
À l’automne
Vers la mi-octobre, souvent après le premier gel, je fais un gros tas de compost en mélangeant mon compost du jardin avec celui de la cuisine: je fais une sorte de lasagne qui chauffe et qui diminue rapidement de volume sous l’action des bactéries. Si j’ai le temps, je retourne ce tas avant l’hiver.
Au printemps
Au dégel, je retourne encore ce gros tas de compost pour l’aérer et j’y incorpore les déchets de cuisine accumulés au cours de l’hiver. Mais oui: on n’arrête pas de composter en hiver! Mais il faut mettre la boîte à compost le plus près possible de la maison. S’il fait trop froid, j’entrepose mes déchets verts dans de grands seaux de 22 litres munis d’un couvercle, dans mon garage et, s’il y a un redoux, j’ajoute le contenu dans mon composteur. Si vous n’avez pas de garage, vous pouvez entreposer les seaux sur un balcon ou dans un endroit facilement accessible près de votre maison.
Bien sûr, en hiver, on pourrait aussi faire du vermicompostage ou utiliser d’autres technologies, mais je vous en parlerai peut-être une autre fois.
Quand vient le temps de planter mes courges d’hiver, au début juin, j’ai un magnifique tas de compost à moitié décomposé que les cucurbitacées adorent. Je subdivise mon tas pour y planter des courgettes, des concombres et des courges d’hiver dans une pelletée de compost mûr sur le dessus de chaque tas. Cette année j’ai obtenu en prime une belle citrouille qui a poussé toute seule à partir d’une graine non décomposée.
L’utilisation du compost
Après la récolte de mes courges, j’ajoute le compost résiduel sur mon potager et je recouvre le tout avec du paillis avant l’hiver. Le cycle est complété et la gestion du bac brun est minimale. Par contre, je vais quand même chercher du compost mûr gratuit à l’écocentre au printemps, car je n’en ai jamais assez pour le reste de mon jardin!
Après la récolte de mes courges, j’ajoute le compost résiduel sur mon potager et je recouvre le tout avec du paillis avant l’hiver. Le cycle est complété et la gestion du bac brun est minimale. Par contre, je vais quand même chercher du compost mûr gratuit à l’écocentre au printemps, car je n’en ai jamais assez pour le reste de mon jardin!
Pour en savoir plus, procurez-vous ce livre incontournable de Lili Michaud: Le compost, pourquoi, comment?
Merci, cela va parfaire ma propre pratique.
Lorsque vous mentionnez qu’à l’automne vous recouvrez d’un paillis votre surface de potager nouvellement amendé de compost, s’agit-il de paillis de plastique ? Une toile d’occultation fera-t-elle l’affaire ?
Merci et j’aime vos contributions
Non pas de plastique! Je recouvre avec des feuilles mortes déchiquetées à la tondeuse, en général, ou du BRF si j’en ai disponible. Il faut éviter de laisser le sol à nu. Je mets encore plus de paillis sur l’ail que je vais planter bientôt (environ 10 cm).
Oh là là ! Cours complet sur le compostage, ce que je cherchais. Merci
Bac brun … nous y mettons une partie mais vrai que manque bac à compost sera bien mieux!!
Transfert aux villes de ma gestion de déchets organiques ? Paresse ouaip…
Bonjour,
Je mets beaucoup plus de déchets de table que de feuilles mortes dans mon compost, est-ce que mon compost sera moins efficace? Merci
Toute matière organique va se décomposer tôt ou tard et deviendra du compost. C’est le processus qui peut présenter des problèmes. Par exemple, si on met trop de déchets de cuisine (riches en azote) cela génère des mauvaises odeurs et attire des animaux indésirables. Le tas aura aussi tendance à être très compact et humide, ce qui ralenti le processus. C’est pourquoi il vaut mieux y ajouter un équivalent de matières brunes, riches en carbone. J’aime bien ajouter aussi du BRF (branches déchiquetées) car cela aère le tas. Sur les sites de compostage à grande échelle, ils utilisent beaucoup de BRF à cet effet. La plupart des villes qui ramassent les branches, en mettent à la disposition des citoyens gratuitement.
Merci beaucoup Mme Smeesters
Toujours très intéressant vous lire .
Merci de ces conseils! tout est bien clair. J’ai essayé une autre méthode l’an dernier et j’aimerais votre avis.
À l’automne, dès que j’enlève les plants dans mon jardin, je creuse un trou (20-25 cm) pour y enfouir mon sceau de compost de cuisine et le recouvre de +ou- 10 cm de terre. Je marque d’un piquet et je progresse ainsi à chaque semaine jusqu’au gel définitif de la terre ( ce qui arrive assez tard, la terre étant maniable longtemps). Cela fait une assez grande surface enfouie…. et au printemps, tout a été composté!…C’est très simple…qu’en pensez-vous? Merci
Diane C.
Cette méthode s’appelle le compostage de surface et cela marche bien en effet. Parfois cela peut attirer des animaux si ce n’est pas bien enfoui et en hiver, au Québec, on fait une pause évidemment.
Je composte en ville depuis plus de 35 ans sans problème d’odeurs ou de faune. Je garde un bac sur mon balcon l’hiver depuis au moins 20 ans. Ce que j’accumule l’hiver est déjà très décomposé au printemps a cause de l’effet du gel. 2 composteurs. Je mets dans un mes résidus une année.et je laisse mûrir le contenu de l’autre pour l’utiliser l’année suivante. La deuxième année, je vide le deuxième composteur au jardin et c’est dans celui-là que je mettrai mes résidus.
Très intéressant,merci
Je met de la terre par dessus et je n,ai pas d,odeur. Je roule après avoirmis de la terre car il est sur bering es ce OK MERCI
avec parpaings c’est plus solide et évite lez visites des rongeurs
JAMAIS je ne donnerai mon compost à la ville
je suis parfaitement autonome depuis plusieurs années pour mes plates-bandes et potager
merci pour l’information