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Du gazon en plaques écolo?

Gazon en plaques écologique

J’ai envie de poursuivre la réflexion de Mathieu du 3 septembre dernier sur les pelouses et le bon voisinage, car je pense que le désir d’avoir des «pelouses parfaites» est étroitement relié au fait que la grande majorité des nouvelles pelouses sont faites de gazon en plaques au Québec, tout comme dans la plupart des banlieues nord-américaines. Or, le gazon en plaques est généralement composé de 100% de pâturin des prés (ou Kentucky). C’est ce qu’on appelle généralement la «pelouse de prestige».

Malheureusement, c’est une monoculture et, comme on a payé très cher pour l’installer, on veut conserver cette uniformité. Mais ce sera un combat de tous les instants pour éviter les pissenlits et autres envahisseurs, car une monoculture est aussi beaucoup plus sensible aux ravageurs comme les punaises et les vers blancs. Comme la plupart des propriétaires n’ont pas le temps ou les connaissances pour s’occuper de tous ces tracas, des compagnies d’entretien offrent évidemment d’appliquer des herbicides sélectifs et des insecticides «approuvés par le gouvernement».

Le gazon en plaques traditionnel est composé de pâturin de prés (Kentucky) à 100%. Photo: Edith Smeesters

Monoculture de la pelouse : Propreté vs biodiversité

De là vient la grande frustration de ceux qui paient pour ce service, ou qui passent beaucoup de temps à quatre pattes pour éliminer les intrus, pendant que leur voisin laisse libre cours à la nature. C’est surtout problématique dans les nouveaux quartiers où tous les propriétaires ont créé une belle uniformité avec du gazon en plaques, jusqu’à ce qu’un nouveau venu décide de semer sa pelouse. Le temps que ça germe et que la pelouse soit assez dense pour occuper tout l’espace, les pissenlits et autres fleurs sauvages auront eu tout le loisir de s’installer. Aux yeux de certains voisins, cela va rompre l’uniformité de la rue et multiplier les semences indésirables transportées chez eux par le vent. C’est le conflit entre un certain désir de «propreté» vs la biodiversité.

Les plantes sauvages sont perçues comme des saletés dans une pelouse impeccable! Photo: Edith Smeesters

Les temps changent et une nouvelle génération est beaucoup plus sensible à l’environnement, à l’importance des pollinisateurs et à la biodiversité. Mais il reste que c’est beaucoup plus long d’obtenir une pelouse dense par semis que de poser du gazon en plaques qui donne un bel effet immédiat. Par ailleurs, si on pose du gazon en plaques avec l’idée de laisser revenir les fleurs sauvages, cela risque de prendre quelques années avant que ce soit beau et il faudra sans doute donner un coup de pouce avec de la scarification et des sursemis.

Un producteur de gazon en plaques écolo

Heureusement, depuis quelques années, un producteur de gazon du Québec, Groupe Richer, a décidé de produire du gazon en plaques écolo avec de la biodiversité. Wow! C’est une révolution dans le monde du gazon en plaques! Et ils offrent tout un éventail d’options: pelouses à faible entretien, biodiversité, avec trèfle, ombragé, etc. Cela économise des heures de labeur, on obtient un beau look écolo qui évite toutes sortes de problèmes ultérieurs et on ne doit plus attendre un an pour obtenir la densité requise qui permet aux enfants de jouer sur la pelouse peu de temps après.

On ne trouve pas encore ce produit dans les jardineries, car celles-ci ne peuvent pas entreposer toute une variété de rouleaux de gazon sans pertes. Par contre, l’entreprise Groupe Richer pourra sûrement vous aider si vous avez un projet intéressant. Elle est présente dans plusieurs régions du Québec et livre partout.

Le gazon en plaques « Eco-trèfle ». Photo: Groupe Richer
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