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L’amélanchier: Un arbuste génial

Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine le 17 juillet 1999 dans le journal Le Soleil.


Parfois, l’être humain a tendance à chercher loin alors que la solution, l’idée, voire le bonheur sont à sa portée. Ça lui pend au bout du nez et il ne voit rien. Comme dans la vie de tous les jours, il en va de même en horticulture. Ainsi, on importera des plantes exotiques en espérant trouver quelque chose d’extraordinaire alors que notre végétation indigène offre une vaste gamme de plantes souvent supérieures à celles qu’on importe. C’est justement le cas de l’amélanchier, un arbuste courant des forêts québécoises.

Amélanchier ‘Martin’. Photo : Vegetolan

L’amélanchier, un arbuste génial

On ne peut pas dire que l’amélanchier a été entièrement négligé par les horticulteurs. On le trouve facilement en pépinière, mais moins présent que de nombreux autres arbustes. Pourtant, à mon avis, il s’agit tout simplement du meilleur arbuste qui soit pour nos jardins.

Voyez-vous, beaucoup d’arbustes offrent une seule saison d’intérêt, soit la floraison printanière, soit la coloration automnale et d’autres en offrent deux. Mais je ne peux penser à aucun autre arbuste que l’amélanchier qui présente de l’intérêt 12 mois durant, car il est vraiment attrayant en toute saison.

Photo: Gilles Ayotte

Au printemps, très tôt, bien avant la majorité des autres arbustes à fleurs, l’amélanchier égaie nos jardins avec ses fleurs. Petites, blanches et nombreuses, elles créent une véritable tempête de blanc dans un paysage qui commence à peine à verdir. Après les fleurs, les feuilles apparaissent: ovales, dentées, rougeâtres au début, mais devenant vertes, elles sont jolies et décorent bien l’arbuste, sans plus.

Leur intérêt relatif l’été (beaucoup d’autres arbustes ont des feuilles plus décoratives) est cependant compensé par les petits fruits qui se forment rapidement et qui mûrissent dès le début de juillet. Verts à la formation, ils deviennent rouges, pourpres ou noirs, selon l’espèce, et ils sont délicieux. Dans nos campagnes, on les appelle couramment «petites poires », même s’ils sont ronds! Si vous ne les mangez pas, les oiseaux viendront en grand nombre se délecter, un autre «plus» dans le jardin.

À l’automne, le feuillage vert se colore de rouge, d’orange et de jaune, faisant de l’amélanchier, avec le vinaigrier, l’un des arbustes à la coloration automnale la plus intéressante.

Feuille de l’amélanchier à l’automne. Photo: ca2hill.

Beau, même l’hiver

Même l’hiver, alors que les autres arbustes n’ont plus d’attrait, l’écorce gris pâle joliment marquée de lenticelles (petites marques) noires tranche avec la blancheur de la neige avec beaucoup de grâce. Même sa silhouette, souvent un peu tordue, comme un bonsaï géant, est attrayante.

Autres attraits

Si quatre saisons d’intérêt ne suffisent pas, prenez note de ses autres attraits.

D’abord, il est peu sujet aux insectes et aux maladies, mais il est aussi très résistant au froid, pouvant pousser jusque dans le Grand Nord (zone 2). Il tolère tous les sols et réussit bien tant à la mi-ombre qu’au soleil, ce qui en fait un véritable arbuste passe-partout.

L’amélanchier peut servir d’arbuste vedette, seul dans un aménagement, ou être cultivé en groupe… et une haie d’amélanchiers, c’est de toute beauté! Le seul défaut de cet arbuste est peut-être d’avoir une croissance un peu lente, mais comme tous les arbustes à croissance lente, cela rend son bois plus solide et donc moins sujet aux bris hivernaux causés par le poids de la neige.

Plusieurs espèces

Il existe plusieurs espèces d’amélanchier et aussi quelques hybrides, mais ils se ressemblent beaucoup et on peut choisir l’un ou l’autre sans trop se tromper. Il suffit surtout de choisir selon le critère de la taille désirée.

En effet, certaines espèces, comme l’amélanchier stolonifère (Amelanchier stolonifera), sont naturellement petites, n’atteignant qu’environ 90 à 120 cm de hauteur, et conviennent pour les emplacements restreints. D’autres, comme l’amélanchier du Canada (A. canadensis) et l’amélanchier à grandes fleurs (A. x grandiflorus) peuvent atteindre 6 ou 7 m de hauteur et même, si on ne permet qu’à une seule tige de pousser, faire office de petits arbres.

Enfin, si les fruits de l’amélanchier vous intéressent particulièrement, il y a des cultivars, généralement dérivés de l’amélanchier de Saskatoon (A. alnifolia) qui produisent des fruits plus gros et plus prolifiques que ceux des amélanchiers sauvages. C’est notamment le cas des cultivars ‘Smokey’, ‘Honeywood’, ‘Thiessen’, ‘Success’ et ‘Martin’.


commentaire sur "L’amélanchier: Un arbuste génial"

  1. Merci pour cet article… Cela fait plusieurs années que je me demande si je devrais en planter un chez moi dans l’est de la France où les hivers sont froids…
    J’ai une question ; peut on faire de la confiture avec les fruits de n’importe quelle variété ?

    • Bonjour, Toutes les variétés d’amélanchier sont comestibles mais les fruits de l’amélanchier de Saskatoon (A. alnifolia) sont les seuls assez gros pour être vraiment considérés pour une réelle cueillette. La grosseur des fruits des autres variétés est comparable de celle de la fraise des champs sauvage… Bon jardinage

    • Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le commentaire de Alain Mallette. Il est vrai que les fruits sont petits, mais ils se cueillent très bien, sont délicieux et font d’excellentes compotes ou confitures. Par contre, lorsque l’on cueille des fraises des champs, les baies d’un amélanchier, des bleuets ou autres fruits sauvages, il faut être un peu (beaucoup!) plus patients que pour des fraises cultivées ou des pommes. Mettons que les contenants de cueillette se remplissent pas mal moins rapidement. Mais ça en vaut la peine. À Québec, nous ne sommes pas les seuls à profiter de cette manne, puisque nous voyons régulièrement des cueilleurs profiter de l’occasion et remplir de pleins contenants même sur les arbustes qui ornent les parcs, les terrains publiques ou commerciaux.

  2. Chez moi j’ai un extraordiaire amélanchier. Tellement fleuri au printemps, en été même pas le temps d’entrevoir les petits fruits rouges que toutes espèces d’oiseaux viennent en grand nombre les manger. Quel spectacle pour les yeux et douce musique aux oreilles. Ne pas craindre de lui donner une place de choix surtout s’il se trouve une fenêtre près pour ne rien rater du spectacle.

    • J’aurais pu avoir écrit ce commentaire de Carole. Idem chez moi. Les oiseaux dévorent les fruits avant que je puisse en profiter. Mais voici que j’ai trouvé 5 ou 6 amélanchiers poussant le long de ma piste préférée pour la marche. J’ai pu cueillir 6 tasses de fruits que j’ai congelés. Bientôt, j’en ferai une confiture qui sera sans aucun doute délicieuse. Comme toujours le Jardinier paresseux a raison.

    • Bonjour je me demande s’il est possible de tailler un amelanchier du Canada. Le mien pousse beaucoup en hauteur avec pas trop de blanche latérale ?

  3. Merci pour vos chroniques toujours très intéressantes.

  4. Merci beaucoup à vous bin jardinier je vais aller acheter un amaelanchier

  5. Tout d’abord, merci beaucoup de nous permettre la lecture de cet excellent article de Larry … Pour ma part , j’ai goûté au fruit de l’amélanchier indigène que j’aime beaucoup . J’ai aussi fait une délicieuse compote avec la recette de la nutritionniste » Isabelle Coté «  . Au risque de me répéter: un grand merci de nous rappeler que cet arbuste si près de nous existe et qu’il est délicieux autant sauvage que cultivé !

  6. Bonjour,
    Quelle variété donne les fruits les plus gros et les meilleurs s’il vous plaît ? Smoky, strawberry sensation, greatberry, saskatoon , autre… ?
    Merci beaucoup !

  7. Nous en avions 1 depuis 15 ans
    Un 2e a été ajouter car tellement beau !
    La gent ailé les adores!
    Jamais goûté à leur fruit… pas le temps !
    Les oiseaux les surveillent et hop parti dès que mûres !!

  8. Je pense à des amelanchiers celui de 120 cm au plus, comme haie le long de la maison, soleil du matin, est-ce une bonne idée ?
    Si oui, à combien de distance devrais-je les planter ?
    Merci ? à l’avance !

  9. Bonjour, un sincère merci pour tous ces bons conseils. je commence à m’interesser aux fleurs et aux arbres et je suis vraiment heureuse d’avoir découvert votre site. Vos conseils sont simples et faciles. Merci beaucoup

  10. Catherine Côté Marchand

    Bonjour! Pourriez-vous me dire quel amélanchier a des feuilles argentées au printemps? J’ai déjà eu cette variété sur un ancien terrain et j’aimerais bien la ravoir ??. Merci!

  11. J’ai dû arracher le mien qui se faisait massacrer par les scarabées japonais. Il était très loin d’être le meilleur arbre chez moi.

  12. J’adore le mien ! Il est encore tout jeune mais au printemps, il fait mal paraître tous les autres arbres aux alentours ; ) Il est devant ma fenêtre de chambre & a beaucoup de visite & non, je n’ai pas le temps de manger ses fruits, je préfère que les oiseaux en profitent. Dans quelques années peut-être… Merci à l’arboriculteur qui me l’a suggéré, les plantes indigènes sont fascinantes !

  13. J’ai un arbuste indigène. On m’a dit que c’était un amélanchier. Je suppose donc que ce doit être un amélanchier du Canada. Les fruits sont petits et plutôt durs. J’ai déjà essayé d’en manger, mais le goût n’y est pas. Par contre ce sont les fruits préférés des Jaseurs des cèdres. Ils en raffolent. Et d’ailleurs concernant les Jaseurs des cèdres, entendez-vous leur sifflement ? Moi je les entends toujours avant de voir les Jaseurs. Mais un grand nombre de personnes ne les entendent pas. Qu’en est-il de vous ?

  14. j’en ai des dizaines sur mon terrain. Cet arbre a toutes les qualités que vous avez indiquées avec une qualité supplémentaire: il se reproduit facilement ,ce qui explique le grand nombre sur mon terrain.
    Gilles Bergeron, Saguenay

  15. Ne pourrait-on pas dire presque les mêmes chose pour le sorbier des oiseaux?

  16. Article sur le mélendier, très intéressant.

  17. Nous en avons 5 pieds dans une haie depuis plus de 30 ans. Très joli en toute saisons.

  18. Hubert albert coNStant rene Clolus

    Thansk for your advice. I’m sure to go to Truffaut’s and buy one, as I practise already garden ornithology. Long live Quebec !

  19. Nous n’avons pas pu manger d’amélanches/petites poires depuis plusieurs années. Les merles s’installent et mangent tout tout tout. Mais les fruits sont délicieux, plus ils sont foncés, plus ils sont sucrés. Ils font la taille des myrtilles/bleuets. Et lavés, saupoudrés d’un peu de sucre et de crème chantilly, un délice !

  20. Bonjour!!

    J’ai comme cactus « opuntia humifusa » avec racine et plusieurs que j’ai reparti par moi même il y a environ 1 mois.

    Ma question est: je demeure dans Les Laurentides précisément à Val David à côté de Ste-Agathe.Est ce que je peux planter mes cactus en pleine terre pour l’année (même les nouveaux)?
    Ou seulement ceux qui avaient des racines?
    Où ni un ni l’autre, je dois les garder dans la maison l’hiver?

  21. Pour les amelanchier nous on en a poser bcp l’an passer le fruit est petit noir et ouff c amer et pâteux j’ai pas aimer contrairement au cassis hybride groseille ….mais c tellement sec je sais même pas comment je pourrais faire une compote avec le fruit

  22. Personne n’a parlé de son parfum persistant et très agréable. Agathe