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La biodiversité… ça commence dans votre pelouse!

Une pelouse peut être beaucoup plus que de l’herbe!

Par Édith Smeesters, biologiste et auteure

Qu’est-ce qu’une belle pelouse?

On a souvent tendance à comparer une belle pelouse à celle d’un terrain de golf. Et si on changeait de point de référence?

Si on comparait la pelouse idéale à celle qui embaume comme un matin de printemps avec toutes ces odeurs qui vous rappellent votre enfance?

Une pelouse fleurie et colorée qui attire par le fait même une quantité d’organismes utiles pour contrôler les infestations: oiseaux, insectes prédateurs ou autres?

Pieds d'enfant dans une pelouse mixte d'herbe et de trèfle.
Pourquoi une pelouse remplie de fleurs diverses et où les enfants peuvent jouer sans crainte et les adultes marcher nu-pieds ne serait-elle pas la définition même d’une belle pelouse?

Une pelouse originale et sensuelle que vous pouvez fouler sans crainte sous vos pieds nus?

Une pelouse où vos enfants pourront se rouler sans danger et que votre chat pourra mâcher sans tomber malade?

Ne seriez-vous pas fiers d’une telle pelouse?

La biodiversité est la clé de l’équilibre naturel

Pelouse mixte d'herbe, trèfle, brunelles, violettes, etc.
La parfaite harmonie d’une pelouse biodiversifiée! Ici, herbe, trèfle, violette, prunelle, etc.

Dans une prairie ou une forêt sauvage, il y a toujours plusieurs espèces qui vivent en association. Ces plantes qui apparaissent spontanément sont toujours les plus appropriées à l’habitat. Elles germent et prospèrent parce que l’environnement leur convient. Elles s’entraident, stabilisent le sol et préparent le terrain pour d’autres variétés plus exigeantes ou plus délicates. De plus, les plantes sauvages vivent en étroite association avec les autres organismes vivants du sol: insectes, nématodes, bactéries, vers de terre, etc. Si un ravageur détruit une plante, ou même une espèce au complet, il y aura toujours d’autres espèces présentes pour combler les espaces vacants et prendre la relève.

La pelouse «parfaite»

Pelouse parfaite.
La pelouse parfaite est un concept créé par les marchands pour vendre davantage de pesticides. Belle? Peut-être, mais que de dommages écologiques!

Le concept de pelouse idéale véhiculé depuis quelques décennies est aux antipodes de ces mécanismes naturels. La pelouse soi-disant «parfaite» est un milieu excessivement pauvre d’un point de vue écologique, car elle se compose seulement de graminées (herbes) souvent posées à la hâte sur de la terre pauvre et compactée. Pour survivre dans des conditions aussi artificielles, une telle pelouse a besoin d’engrais chimiques et de pesticides.

Accepter la nature 

Pelouse naturelle avec trèfle blanc.
Une pelouse dense et naturelle dans un environnement sain devrait être le but de tout propriétaire.

Pour avoir une pelouse dense et naturelle dans un environnement sain, vous pouvez améliorer le sol de façon à le rendre plus propice aux herbes à gazon. Il est cependant impossible d’obtenir seulement des graminées sans livrer une guerre de tous les instants aux autres plantes qui supportent une coupe régulière. De plus, une monoculture est une source de problèmes constants. Ne serait-il pas plus simple et surtout plus naturel d’accepter la biodiversité dans votre pelouse?

Encore des pelouses traitées aux herbicides toxiques

Beaucoup de gens croient à tort que les pesticides utilisés à des fins esthétiques ont été bannis au Québec et donc que les produits appliqués sur les pelouses sont biologiques, mais ils ont tort.

Le Code de gestion des pesticides du Québec n’a interdit qu’une vingtaine de pesticides (ingrédients actifs) et même là, seulement sur les pelouses. Le produit qu’on utilisait autrefois abondamment pour détruire les pissenlits (le 2,4 D) est maintenant interdit. Par contre, le Dicamba (un produit qui a le même effet) est encore permis d’utilisation par les professionnels. C’est pourquoi on voit encore tant de pelouses «parfaites». 

Pancarte d'avis de traitement dans un gazon.
Des pelouses sont encore traitées aux produits toxiques au Québec, notamment à l’herbicide Dicamba.

Si vous êtes le moindrement intéressé par les causes environnementales, informez-vous auprès de votre entrepreneur pour connaitre les produits qu’il utilise. Et n’exigez pas une pelouse parfaite. 

Heureusement, de plus en plus de municipalités interdisent tous les pesticides sauf quelques produits à faible impact. Parlez-en à vos élus si ce n’est pas le cas! 


À propos de l’auteure

Édith Smeesters est l’auteure de plusieurs livres sur l’horticulture écologique tels que le Guide du jardinage écologique aux Éditions Broquet, 2013.

Photos d’Édith Smeesters

Étiquettes + Pelouse écologique, Définissons une belle pelouse, Pelouse biodiverse


commentaire sur "La biodiversité… ça commence dans votre pelouse!"

  1. Anonyme dit :

    Je vote pour

  2. de Permentier Claudine dit :

    Entièrement d’accord !!!

  3. Martine Rivest dit :

    Quelle est la recette secrète pour établir la biodiversité d’une belle pelouse. Je dois semer bientôt. Est-ce que 50% de semences de trèfle et 50% de graminées pourrait être intéressant ? Y a-t-il quelque chose que je pourrais rajouter ? Merci !

  4. Diane Legris dit :

    J’adore la première photo de la diversité. Mon « gazon » ressemble à cela, j’aimerais qu’il y ait encore plus de petites fleurs.

  5. Johanne dit :

    Entièrement d’accord ! Je vis en campagne sur le terrain familial qui appartenait à mon grand-père et ensuite à mon père et jamais aucun pesticide n’a été utilisé. Mon terrain est diversifié et magnifique.

  6. Claire Choquette dit :

    Nous devons ensemencer et réparer notre pelouse endommagé par de récents travaux. Je pensais acheter des semences Herbionik. Que nous conseiller vous?

  7. Chantal dit :

    Oui, c’est ce que M. Hodgson a déjà proposé dans une de ses chroniques. Herbionix avec endophytes et un peu de trèfle soit intégré directement au mélange ou qu’on ajoute.

  8. Ric dit :

    Décadence … une belle pelouse n’a rien èa voir avec quelques marchands …mais de l’attention qu’on y porte … quand on est paresseux évidemment on nivelle par le bas … l’environnement est plus que du fanatisme irréfléchi …il n’y a rien de pire qu’un voisin incapable d’entretenir minimalement sa pelouse qui devient une friche … un paresseux qui se cache devant l’environnment dont il ne connaît que dalle

  9. P.O.D dit :

    Thym…vous n’aurez plus besoin de tondre …(seulement deux fois dans l’été) ….et ça sent tellement bon !

  10. Michel dit :

    Magnifique. Je commence par le trèfle.
    Le THYM a quelle hauteur ? Merci.

  11. Françoise+C dit :

    Ma terre est très sablonneuse. Depuis 5 ans, je travaille à apporter de la diversité dans ma pelouse. Jusqu’ici, ce qui se répand bien et ne cause pas de soucis, c’est le trèfle et le trèfle nain. J’ai des pensées qui se répandent partout.
    J’ai ajouté des houstonias l’an dernier, en bordure de mes plates-bandes ; cette petite fleur me rappelle les prés fleuris et les pelouses de mon enfance. Si tout va bien, elles vont se répandre aussi dans la pelouse.
    J’ajoute du thym rampant cette année, ça se ressème abondamment dans un coin de ma plate-bande, je vais le mettre là où la pelouse est sèche et pousse très mal. J’ai des couvre-sol partout dans ma plate-bande, des oeillets de poète nains, si ça va dans ma pelouse, on ne les empêchera pas. Bon jardinage !

  12. Anonyme dit :

    Le trèfle blanc prend beaucoup de place et 5% de semences dans un mélange suffisent amplement sinon vous n’aurez que du trèfle. Ils vont prendre toute leur place dès la 2ème année, sont beaucoup plus résistants à la sécheresse et sont dédaignées par les punaises.

  13. Le trèfle blanc prend beaucoup de place et 5% de semences dans un mélange suffisent amplement sinon vous n’aurez que du trèfle. Ils vont prendre toute leur place dès la 2ème année, sont beaucoup plus résistants à la sécheresse et sont dédaignées par les punaises

  14. Mohand Abdelli dit :

    Merci de rappeller ce que doit être une pelouse! Après des années à nous battre à grands efforts physiques et monétaire au seul profit de notre Kentucky Blue, nous avons decidé d’apprivoiser plutôt tout ce qui pousse dans notre arrière cour. Résultat notre cour est un mini pré au grand plaisir des yeux, des insectes et des oiseaux.

  15. Anonyme dit :

    Oh là là, heureuse de pas être votre voisine. ????

  16. Francine dit :

    Oui tout à fait d’accord

  17. Maude Laflamme dit :

    Le trèfle est dominant. Habituellement, on recommande 5 % de trèfle dans 95 % de graminées.
    Par contre, si un parterre de trèfle vous tente, vous pouvez en mettre plus!

  18. J.J. dit :

    La sarriette des montagnes (qui pousse très bien en plaine) n’est pas mal non plus : belles petites fleurs mauves.

  19. J.J. dit :

    “Une pelouse peut être beaucoup plus que de l’herbe!”
    C’est prêcher un convaincu !
    On a découvert avant hier un joli orchis pyramidal qui a eu le bon goût de pousser au pied d’un arbre, ça évitera de faire des acrobaties à la prochaine tonte pour l’éviter.

  20. Sylvie dit :

    Je lis votre billet en lunchant sur ma terrasse entourée des effluves des pesticides épandus ce matin même chez mon voisin qui se contre-fiche de l’environnement et ce régulièrement depuis 4-5 ans, et au son du chant des 2 couples d’oiseaux qui nichent sur mon terrain. Je ferai prochainement le décompte des plantes et des insectes qui mourront inévitablement… quelle tristesse.

  21. Anonyme dit :

    Excellent choix!

  22. Corinne dit :

    La “belle pelouse” n’est pas la seule ennemie de la biodiversité, il y a aussi la chasse à l’herbe à poux et l’herbe à la puce avec l’incitation des municipalités et surtout une ignorance totale de ce que sont ces plantes et la façon de le faire.

    L’un me dit faut arracher ça, c’est de l’herbe à puce, et pointe du doigt une petite plante dont les feuilles ressemblent à celles de la coriandre vietnamienne et aux fleurs en épis roses, et qu’on trouve partout, même à montréal.

    L’une dit je suis allergique à l’herbe à puce en désignant un grand pied d’asclépiade même pas en fleur.

    Un autre, depuis qu’il ne travaille plus, passe la tondeuse trois fois par semaine, surtout après la pluie, c’est la ville qui nous demande ça, à cause de l’herbe à poux. Avec ses lames trop basses et mal aiguisées, il ne se contente pas de défoncer le sol humide en laissant des traces de roues, il arrache la terre, la dénude, déchire les racines des arbres, et balaie les feuilles mortes, les empêchant de refaire une couche d’humus.

    Ce qui autrefois était le royaume des grenouilles, des papillons, des abeilles, des merles, des bruants des boutons d’or, des saponaires, des bardanes, des pissenlits, du lierre terrestre, des graminées, du trèfle blanc et du rouge, n’est plus qu’une croûte de terre dure, de cailloux, de racines d’arbres déchiquetées, où ne poussent plus que quelques pissenlits malingres, des porcelles enracinées dont la rapide croissance des tiges justifie, pour ce jardinier, non pas paresseux mais fainéant, des tontes fréquentes, et … une profusion d’herbe à poux, qui montent bien en graines à la fin de l’été, et qu’il dissémine partout avec sa tondeuse mal entretenue.

  23. J.J. dit :

    …des porcelles enracinées…
    C’est la seule herbe que j’arrache systématiquement dans ma pelouse- prairie car elle prolifère et asphyxie les autres plantes.
    Je pense que je n’en viendrai jamais à bout.

  24. Corinne dit :

    J’ai lu que cette plante était un indice de mauvaise qualité du sol, peut- être faudrait-il rajouter du composte (du vrai ?) ?

  25. Koch dit :

    Figurez-vous que les écoles françaises de jardinages invitent à limiter la pelouse qui est déjà en soi un mélange de poacés (graminées supportant la taille très courte) en placage et en semis !
    Donc non pas de paresse, mais l’accompagnement d’un écosystème plus diversifié, à priori plus adapté et adaptable. Et oui, ces professions évoluent… sur des bases scientifiques. J’espère que vous aussi, à votre rythme ?.

  26. Anonyme dit :

    Quelle arrogance!

  27. Mikie dit :

    Quelle importance l’arrogance, s’il nous livre une info intéressante ! Un peu de tolérance ne vous empêchera pas de vivre ! Ce site n’est pas fait pour ce genre de commentaire !

  28. Corinne dit :

    Oui, moi aussi j’ai appris plein de choses, d’abord je ne comprends pas vite (j’ai encore mis un ‘e’ à compost, et répété un mythe d’Internet,…)???, ensuite, les trois sortes de graminées dans mon petit sac d’Herbionik sont de la famille des poésies, et que même la zizanie est de la poésie, alors, semons la zizanie ! … et des pissenlits aussi !?

  29. Anonyme dit :

    Bien beau la diversité mais quand les pelouses des voisins sont complètement envahis par les pissenlits et d’autres herbes sauvages qui d’envahissent également, car tout cela multiplie pollen et se traduit par beaucoup d’allergies, ça devient dérangeant et esthétiquement ça traduit une négligence.

  30. pgagnongames dit :

    Vous avez entièrement raison. Mes voisins utilisent les services d’une compagnie qui fait usage de produits toxiques. Je le sais car, à chaque épandage, je tousse et suis mal en point au niveau respiratoire durant une bonne dizaine de jours. En outre, on sent l’odeur des produits utilisés, cela prend à la gorge. Suite à une plainte à la ville, on m’a répondu qu’ils allaient s’assurer que la compagnie utilise des affichettes… Que répondre à cela? Ma pelouse est remplie de trèfle, de micro-trèfles et elle est magnifique. J’ai plein d’insectes chez moi et d’oiseaux qui visitent mes fleurs et j’en vois fort peu chez mes voisins. Les oiseaux savent sans doute qu’ils n’y sont pas les bienvenus: ils risquent leur vie 😉 Merci pour vos articles et sujets toujours intéressants.

  31. sophier dit :

    Mon chum adore sa pelouse! il faut dire qu’on l’a faite poser il y a 3 ans avec une bonne couche de bonne terre en dessous, donc elle reste belle. On ne met pas de produits chimiques, on met notre propre compost de poule. Il ne tond pas trop court non plus, ce qui aide à limiter les dégâts dans les grosses chaleurs, et il change toujours de sens, il paraît que c’est meilleur. Mais j’ai agrandi mes plates-bandes de fleurs et j’ai triché sur la limite sur laquelle on s’était mis d’accord en les élargissant un peu plus que prévu. Il n’a rien vu! Et puis les voisins nous complimentent beaucoup sur nos fleurs, alors je ne désespère pas de gagner un peu plus de terrain à l’usure, surtout que je lui laisse le plaisir de la tonte. 😉 Je pense mettre un peu de thym rampant dans un coin de ma plate-bande et j’espère qu’il s’étendra à sa guise comme couvre-sol.
    Dans la cours arrière par contre, on a semé un mélange avec trèfles qui poussent bien, et nos poules aident au contrôle des pissenlits. J’ai vu une maison dans un autre quartier qui avait une pelouse de trèfles et de fleurs, j’ai adoré et ça n’avait pas du tout l’air négligé. Mon chum n’est pas encore convaincu.

  32. Josée Lévesque dit :

    À quel hauteur doit-on couper la pelouse, au Québec?

  33. Thérèse Houde dit :

    Mais pour une pelouse à l’ombre on met quoi?

  34. Corinne dit :

    Il y a aussi :
    https://jardinierparesseux.com/2021/01/19/le-gaillet-odorant-plus-quun-couvre-sol/

    Entrez “ombre” dans l’outil de recherche, vous aurez plein de réponses intéressantes. Bon jardinage ?

  35. Thérèse Houde dit :

    est-ce que le sol doit être modifié pour une implantation de mousse?

  36. Thérèse Houde dit :

    Ce que je cherche doit remplacer la pelouse

  37. Marie Grandbois dit :

    J’ai malheureusement une partie de mon terrain à la campagne envahie par l’Égopode podagraIre .Comme lu dans un de vos article sur les plantes envahissantes ,j’ai mis un plastic noir opaque que je comptais laisser jusqu’au printemps par contre l’herbe entoure un beau mélèze est-que cette bâche pourrait mettre l’arbre en danger (manque d’eau)?

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