C’est le temps de l’herbe à poux et les allergies qui viennent avec!
Malheureux sont ceux et celles qui souffrent d’allergies et qui se retrouvent dans un environnement où l’herbe à poux est présente. Si vous faites partie de ce groupe de malchanceux, vous savez qu’il n’est nul besoin d’avoir cette plante dans votre champ de vision pour ressentir son effet allergique. La plante en soi n’est pas problématique. C’est son pollen qui pose problème. Et pour ce qui est de produire du pollen, l’herbe à poux n’a pas son égal.
Ambrosia artemisiifolia, voilà son nom latin! Même si on le connaît, cela ne rend pas immunisé contre son pollen les quelques 20% de la population qui sont affectés. Personnellement, je fais partie des 80% de chanceux et je sympathise avec vous, les moins chanceux! Je me souviens, à l’âge de 15 ans, avoir eu à faucher un champ rempli d’herbe à poux haute d’au moins 1,25 m. J’étais jaune de pollen partout! Le filtre à air du tracteur a eu besoin d’être changé tellement il y avait de pollen dans celui-ci. Avoir été allergique, je serais mort au bout du champ!
Le mois d’août est celui où la plante est en fleur, donc produit son pollen. La légèreté de ce pollen le rend facile à être transporté par le vent. Pourtant cette plante est monoïque, c’est-à-dire qu’elle possède les deux sexes sur la même plante. C’est à se demander pourquoi produire tant de pollen et l’envoyer en l’air alors que la partie femelle n’est qu’à quelques millimètres de la partie mâle productrice de pollen. Mais voilà: la pollinisation par le vent est beaucoup moins efficace que celle faite par les insectes. La plante compense donc par la quantité, histoire de mettre toutes les chances de son côté.
Bon, maintenant, que fait-on avec ça?
Avant tout, j’aimerais partager avec vous ma vision environnementale sur ce sujet, comme j’ai l’habitude de faire. Il n’y a rien de mieux que de comprendre les processus dont se sert la nature ainsi que les lois environnementales qui les régissent.
D’abord, l’herbe à poux est une plante annuelle. La caractéristique d’une plante annuelle est de faire son cycle de vie complet en une saison de croissance. Toutes les annuelles commencent par une semence qui germe, qui pousse vite durant la saison chaude pour arriver à fleurir et à produire ses semences avant l’hiver afin que ces dernières soient prêtes à germer le printemps suivant.
La nature a horreur du vide
On remarque que, dans la nature, jamais une surface ne reste à nue bien longtemps. Certains disent que la nature a horreur du vide et c’est le cas! Cette nature a développé un ingénieux mécanisme pour toujours couvrir les surfaces terrestres qui sont ou seraient mises à nue. Ses alliés pour y arriver sont les végétaux et chacun d’eux a un rôle précis à jouer selon les conditions. Je nomme ce mécanisme de protection «Les vêtements de la terre». L’objectif est de protéger les sols afin que ceux-ci demeurent fertiles ou qu’ils le deviennent à la longue, et ce sont les végétaux qui jouent ce rôle.
Quand on y pense, cela est plein de bon sens, car si un sol reste à nu, celui-ci va s’appauvrir, il va s’éroder par le vent et la pluie, il va surchauffer par le soleil et s’assécher, le rendant infertile pour la vie dans la terre et pour les végétaux qui s’en nourrissent. Comme rien n’est laissé au hasard et que tout dépend de tout dans la nature, les végétaux ont tout avantage à protéger le sol, car le sol a besoin d’eux pour rester fertile afin de les nourrir. C’est un échange gagnant-gagnant où toutes les vies de l’écosystème trouvent leur compte.
Les vêtements de la terre
Lorsqu’un sol est à nu, ce mécanisme s’active pour atteindre l’objectif ultime qui est d’avoir une couverture végétale permanente le plus rapidement possible. Le type de végétaux et le temps qu’il leur faudra pour coloniser l’espace jusqu’à une couverture végétale permanente dépendront des conditions environnementales. Cependant, le processus est toujours le même. Ainsi se succède au fil du temps l’implantation de plantes herbacées annuelles, suivis de plantes herbacées vivaces, de plantes arbustives et finalement de plantes forestières.
Les plantes annuelles sont donc l’armée de végétaux que la nature privilégie parce que celles-ci s’implantent rapidement puisqu’elles font leur cycle de vie en une saison. Les annuelles sont utilisées pour protéger les sols à nue en attendant que les plantes herbacées vivaces se soient implantées sur toute la surface. La preuve: voyez-vous des annuelles dans une prairie sauvage? Il n’en poussera que sur un sol dénudé.
En résumé
Première année:
- Germination d’annuelles et de vivaces
- Croissance rapide des annuelles pour couvrir le sol et produire de nouvelles semences, pendant que les vivaces s’implantent en dessous.
Deuxième année:
- Germination d’annuelles dans les espaces qui ne seraient pas encore occupés par les vivaces.
- Croissance et floraison des vivaces qui occupent de plus en plus l’espace.
Troisième année:
- En principe, la prairie est composée de vivaces partout.
- Pas d’annuelles, mais le sol est garni d’innombrables semences qui pourront germer si le sol était mis à nu à nouveau à certains endroits.
Le rôle de l’herbe à poux
En comprenant ce cycle, on peut mieux comprendre pourquoi l’herbe à poux est présente et quel rôle elle joue à des endroits bien précis. Elle ne sera présente qu’aux endroits dénudés et particulièrement sur des surfaces arides, pauvres et ensoleillées. Il n’est pas exclu qu’elle puisse être présente sur des sols de meilleure qualité, mais elle sera en compétition avec d’autres plantes annuelles, alors qu’elle est avantagée sur des surfaces dénudées où le sol est pauvre et inculte.
Son rôle dans la nature n’est donc pas de nous faire éternuer, mais de combler des surfaces qui autrement resteraient à nue. Sa croissance rapide apporte au fil du temps de la matière organique sur le sol, attirant les vers de terre et tout un écosystème qui permettra au fil du temps l’implantation d’autres végétaux.
Couvrir le sol
Tout ça pour dire que si on ne fait qu’arracher l’herbe à poux, on règle le problème dans l’immédiat, mais il sera récurrent si la surface dénudée reste dénudée. Il faut donc couvrir de végétaux vivaces ou d’un paillis afin d’éviter que les semences d’herbe à poux ne puissent germer.
Tout comme toutes les semences qui sont produites et réparties aléatoirement sur les sols, celles de l’herbe à poux est au même titre une «assurance protection de sol». Grâce à toute cette diversité de semences, la nature s’assure de toujours pouvoir protéger les surfaces à nue.
Cette logique est applicable pour tous et non pas juste pour ceux et celles qui souffrent d’allergie à l’herbe à poux. Si chacun de nous voit à éviter de laisser les sols à nue, tout le monde en sera gagnant, car si ce n’est pas de l’herbe à poux qui pousse, ce sera d’autres types de plantes que nous considérons tout de même comme des mauvaises herbes.
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Elle est apparue dans mon département 41 ,il y a 6ans seule en bordure de l’allée , la trouvant jolie l’ai gardée , photographiée , puis j’ai su qu’elle était allergisante .Masqué l’ai supprimée en faisant attention aux repousses , détruites illico.Puis Bardane est arrivée c’est une autre histoire.
Elle pousse souvent en bordure des trottoirs ou carrément entre les »craques » de celui-ci ou dans les pelouses ensoleillées.
Nous avons mis du trèfle et grains de graminée mais l’herbe à poux a réussi à s’infiltrer au travers.. Avec la tonte ça devrait aider à en avoir moins.
On en fait tout un plat de l’herbe à poux, mais que fait-on avec l’herbe à puces???
Bien que désagréable, l’herbe à puce est loin d’être une nuisance généralisée. Il faut marcher dedans pour avoir une réaction. C’est donc un très faible pourcentage de gens qui seront affectés et le problème n’est pas récurrent comme le pollen de l’herbe à poux qui lui voyage partout dans l’air et affectera à tous les ans les personnes allergiques.
On est affecté par l’herbe à puce par ignorance de sa présence à un endroit donné, ou par négligence. L’herbe à poux, elle est insidieuse car nul ne sait ou ne voit s’il y a du pollen dans l’air qu’on respire.
Très instructif! Merci
on m’a toujours dit de combattre une allergie en consommant un produit de la même famille. alors, étant donné que l’herbe à poux est de la famille des astéracées, je prends en infusion de la verge d’or(même famille) un gros mois à l’avance et ça diminue de beaucoup mes symptômes allergiques. Car en général, j’ai l’impression que mon visage est gonflé à l’hélium tellement que mes allergies sont fortes et ce, malgré la médication.