Categories

Recherche

Quel est le secret pour avoir des tonnes de tomates cet été?

Par Julie Boudreau

En général, la culture des tomates au potager et d’une grande simplicité. C’est souvent un des légumes que l’on conseille au jardinier débutant, car il donne facilement des résultats satisfaisants. Mais, soudainement, on croise ce voisin, cet ami ou cet oncle qui sort des pleins paniers de tomates de son jardin, alors que votre récolte à vous est… disons, correcte. Comment s’y prend-il? Quel est le truc pour obtenir une production de tomates qui va au-delà de nos attentes? Voici quelques pistes de réponses.

Photo : Bartosz Kwitkowski sur Unsplash

Choisir la bonne variété

Avec plus de 400 variétés de tomates facilement disponibles, il y en a pour tous les goûts. Pour certains jardiniers, l’important, c’est la saveur. D’autres n’ont d’yeux que pour les tomates cerises ou les tomates moineau. Pour les jardiniers nordiques, la production hâtive sera la priorité. Et enfin, pour ceux qui veulent une généreuse production de tomates, il existe aussi des variétés dont c’est la principale qualité.

Parmi ces championnes, nous pouvons souligner les exploits des tomates ‘Big Beef’, ‘Carmello’, ‘Rose de Berne’, ‘Ace 55’, ‘Stupice’ ou ‘Red Snapper’. Les amateurs de tomates italiennes doivent découvrir ‘Federle’ ainsi qu’une version améliorée de la ‘San Marzano’ qui porte le nom de ‘Marzinera’. Aussi, même si toutes les tomates cerises sont très productives en général, la ‘Red Pear’ et la ‘Red Currant’ sont, selon moi, les deux variétés les plus productives de ce groupe, même si plusieurs ne jurent que par la ‘Super Sweet 100’.

Le choix de la bonne variété dépendra aussi de la résistance aux maladies. Bien sûr, un plant de tomate qui succombe rapidement au mildiou de la tomate a bien peu de chance de produire abondamment.

La tomate ‘Big Beef’ est un grand classique bien connu et elle demeure une des variétés les plus productives. Photo: Stokes Seed

Planter les tomates dans un sol fertile

C’est assurément un point très important. Chaque tomate est remplie de minéraux qu’elle puise dans le sol. On insiste souvent sur l’importance du calcium et du magnésium qui permettent de prévenir la pourriture apicale. Mais, il ne faut pas négliger l’essentiel, comme l’azote, le phosphore et le potassium. Les sols de types argileux retiennent mieux les éléments nutritifs. C’est pourquoi la production de tomates est meilleure dans ce type de sol. Pour les sols sablonneux, où les minéraux sont plus facilement lessivés, il faut appliquer souvent de petites doses d’engrais, afin d’assurer une disponibilité constante des minéraux.

Dans tous les cas, l’application de compost, la fertilisation liquide hebdomadaire ou l’intégration d’engrais granulaire dans le sol sont essentielles à une bonne productivité. Pour avoir de nombreuses tomates, les engrais et les amendements… on ne peut pas s’en passer!

Cet été, j’obtiens de très bons résultats avec un mélange de fumier de ver de terre (Merci Hélène!) et de fumier de poule. Une fois par mois, j’applique deux généreuses poignées de ce duo au pied de chaque plant et je l’incorpore au sol de surface avec mes gants. Il faut dire que je jardine dans un sol sablonneux. Photo: Julie Boudreau

Planter les tomates dans un sol capable de retenir l’humidité

En suite logique, pour absorber les minéraux, les plants auront besoin d’eau! L’arrosage régulier est aussi une de clés de la productivité! Dans les sols très drainants ou pour la culture en contenants de feutres, on conseille même d’appliquer un tapis de paille au pied des plants pour garder la fraîcheur.

Et même s’il pleut, on arrose! Parfois, le feuillage dense des plants de tomates fait que l’eau ne se rend pas nécessairement au pied des plants. Si on peut garder le sol frais en tout temps, c’est parfait. Cela veut dire que l’on sent la fraîcheur du sol quand on enfouit ses doigts dans la terre.

L’application de paille au pied des plants de tomate aide à conserves l’humidité et la fraîcheur du sol. Photo: Picryl

Contrôler les mauvaises herbes

Même si j’ai un penchant pour les jardins de fouillis, le jardinier qui vise la production maximale de tomates accordera une grande importance au désherbage à la base des plants. L’obsédé de la productivité verra chaque mauvaise herbe comme une compétitrice, voleuse de minéraux qui étaient réservés à ces précieuses tomates. Certains (moi, mettons) argumenteront que les mauvaises herbes aident à garder la fraîcheur du sol, qu’il ne fait jamais laisser le sol à nu. Mais quand la mission est «Total Tomates», le désherbage est de mise.

À propos des gourmands (qui ne sont pas vraiment des gourmands)

Dans le domaine de la productivité des tomates, il s’avère qu’on obtient un plus important volume de tomates si on ne taille pas les tiges secondaires. En général, les plants de tomates taillés produisent de plus grosses tomates, mais en plus petite quantité. Si le sempiternel débat concernant la taille ou non des «gourmands» de tomates vous intéresse, Larry y avait consacré un article très complet qui figure parmi les sujets de discussion les plus populaires de ce blogue!

Et voilà les grandes lignes des étapes à suivre pour augmenter votre production de belles tomates. Bien sûr, chaque jardin n’obtiendra pas les mêmes résultats. La région, l’altitude, l’ensoleillement, la qualité physique, chimique et biologique du sol entrent dans l’équation. Et c’est d’ailleurs une des raisons pourquoi les jardiniers écologiques se procurent des semences chez un fournisseur local qui cultive dans des conditions similaires aux siennes.

Je serais très curieuse de connaître vos variétés coup de cœur pour la productivité ainsi que vos trucs et «recettes de grand-mère» pour avoir de belles grosses tomates et grande quantité! N’oubliez pas d’indiquer dans quelle région vous êtes, histoire d’inspirer les lecteurs de votre patelin!

La tomate ‘Stupice’. Photo: Henry Steinbock sur Flickr

Étiquettes + tomate


  1. Merci Julie pour le rappel; je courre mettre de l’engrais à mes tomates ce matin!

  2. Bonjour, est-il recommandé d’enlever les branches au feuillage jauni ou de les laisser sur le plant de tomate. Merci

  3. WoW toujours pertinent tes article douçe Julie, pour moi qui demeure à Laval, mes meilleures tomates sont:
    Rappenzel pour les tomates cerises super grappes très sucrées abondantes
    Cœur de boeuf mais je n’ai pas beaucoup de tomates dans mes plants?. Par contre je vais ajouter du composte de poule dès aujourd’hui
    Merci beaucoup pour tes précieux conseils. A la prochaine bella ??

  4. Merci pour ce petit article fort intéressant.

  5. Mini: Sungold, Sweetheart.
    Petite: Tigarella.
    Moyenne-grosse: Plourde.

  6. J’ai lu dernièrement l’existence de l’échelle Brix qui mesure, entre autres,  »combien sucrée » est une tomate, les tomates cerises étant les plus sucrées. Est-ce qu’il existe une liste qui nous donne cette mesure pour plusieurs tomates? Merci

  7. Bonjour à tous,
    Quand on parle légumes, il est effectivement indispensable de parler de nourriture !
    Perso, je travaille avec des engrais minéraux n’ayant rien d’autre sous la main. Je tente de respecter un apport annuel en NPK de 180-80-250, pour les tomates, avec un peu d’ammonitrate (4 fois 10 gr/m² sur le cycle) et autour de 100 g/m² d’un ternaire 6-12-24. à la plantation.
    Quand Carmen parle de fientes de volaille, attention !!!! C’est très fort en azote (24 à 28%) et on dépasse très vite les besoins de la plante.

    Quant aux variétés, je cultive depuis longtemps un trio avec la « vraie » Cœur de bœuf, Ananas et Rose de Berne mais surtout pas ces F1 pourries du gène RIN, sans goût, mais vénérées par les GMS pour leur capacité à ne pas s’abimer dans les étals !
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/tomate-a-la-recherche-du-gout-perdu_14275

    Un petit mot pour les fous d’écologie qui vante le purin d’ortie comme fertilisant !!! qui contient moins de 400 mgr de minéraux/litre.
    La composition de ce purin en NPK en g./litre est de 0,012-0,007-0,28.
    Pour satisfaire les besoins de nos tomates, il faudrait apporter par pied de tomate :
    – 480 litres pour les besoins azotés,
    – 180 litres pour le phosphore
    – et 250 l. pour la potasse !!!!
    Ce purin est protecteur de la santé des plantes mais ce n’est pas un fertilisant.
    Depuis Toulouse avec un peu de fraîcheur après une incroyable canicule qui a fait avorter beaucoup de fleurs rendant les pieds de tomates un peu dégarnis cette année.

  8. J’aime beaucoup les tomates BrandyWine et Carbone pour leur incroyable saveur mais elles ne font pas dans l’esthétique, elles sont grosses et tout croche ; c’est comme ça on ne peut pas tout avoir. Je les cultive en serre et demeure dans les terres de Trois-Pistoles. J’ai d’autres sortes aussi mais elles sont moins savoureuses.

  9. J’aime beaucoup la Noire de Crimée, les Zebra (green et red), mais aussi Liguria, Ananas, Rose de Berne, J’ai aussi cultivé Gregori Altaï et Prudence Purple. En cerise, ma préférée, Petite Prune Noire.

  10. Bonjour!
    Je fais pousser mes tomates dans des gros pots sur mon balcon et je me demandais si on pouvait mettre du paillis de cèdre naturel au lieu de la paille pour garder l’humidité?
    Merci beaucoup!

    • Bonjour Marie. De ce que j’ai lu, l’application de paillis de cèdre serait déconseillé à cause de ses effets inhibiteurs sur la croissance des plantes.

  11. Mes variétés préférées: Green Zebra (petite zébrée verte), Big Rainbow (grosse multicolore), Candy Sweet Icicle (petite mince pointue zébrée multicolore) – toutes formidablement délicieuses; un peu moins sucrée mais incroyablement productive: Russian Queen (italienne zébrée rouge); je pars tous ces bijoux de semences en avril dans ma cave de plomberie….

  12. Mes tomates Big Beef hybride, une amélioration de la Big Beef. Bonne résistance aux maladies. Je sème cette depuis qu’une année j’ai perdu presque toute ma récolte à cause du mildiou. Je suis au Bas St-Laurent

  13. julie, que de comentaires! vousne pourrez jamais tous les lire
    je suis en france et je suis tombe amoureux d une variete lyonnaise oubliée: la monstrueuse de lyon
    un grosse tomate, 500g, 600g voire meme plus, gouteuse,charnue, avec peu d eau a l interieur,mais tardive
    elles sont sous tunnel et donc pas de souci par le mildiou, mais j ai teste l efficacite d une pulverisation de lait a 10/100 sur mes courgettes atteinte par l oidium,hebdomadaire, mais quotidien en cas d attaque, a voir sur les tomates
    coquilles d oeufs en poudre lors de la plantation,paillis fait de crottin de cheval trituré au pied pour garder l humidite,et tres important un arrosage au goutte a goutte
    rien de compliqué!

  14. De Saint Hubert en Montérégie, la cerise chocolat est ma numéro 1! Extrêmement productive, sucré mais pas trop et super résistante au maladie, elle produit généralement jusqu’au gel.

  15. J’habite un coin de Bretagne où le mildiou est un énorme problème chaque année. J’ai d’abord renoncé puis découvert la variété Honeymoon (hybride) il y a 3 ans et elle triomphe du mildiou même quand les étés sont très humide et les fruits sont bons. Crockini pour les cerises résiste aussi très bien. Le tunnel semble une bonne solution, les maraîchers et jardiniers s’en servent beaucoup ici, mais les fruits n’ont pas du tout le bon goût d’une tomate murie en plein air, pleine terre au soleil.