Défi Pousse après pousse: chasser le gris, ramener la vie
Et si on remplaçait une surface pavée par un parterre de fleurs? Ou un coin d’asphalte par un potager? C’est exactement ce que propose le défi Pousse après pousse, une initiative portée par le Centre d’écologie urbaine dans le cadre de son projet Sous les pavés. L’idée est aussi simple que géniale: enlever l’asphalte ou les pavés d’un coin de terrain – une cour, une allée, un stationnement – pour le rendre à la nature, un plant à la fois. Ce printemps, c’est à nous de jouer!

L’asphalte, ennemi juré des jardiniers… et de la planète
Quand on pense aux causes des îlots de chaleur, aux inondations ou à la disparition des insectes pollinisateurs, on pense souvent aux changements climatiques. Mais il y a un autre suspect qui passe souvent inaperçu: la minéralisation excessive de nos milieux de vie.
À force de recouvrir nos sols d’asphalte et de pavés – que ce soit pour se stationner, se déplacer ou «faire propre» –, on a transformé nos quartiers en véritables fours. Ces surfaces imperméables retiennent la chaleur, limitent l’absorption de l’eau de pluie par le sol, et surtout, empêchent toute vie de s’y établir.
Le constat est simple: trop de béton, pas assez de chlorophylle.
Et c’est là qu’intervient le défi du Centre d’écologie urbaine.

Une démarche simple, pour un impact réel
Le défi Pousse après pousse nous invite à identifier un coin de terrain où l’on peut retirer une surface imperméable pour le transformer en oasis de verdure. Ça peut être une toute petite section d’une cour arrière, un coin oublié dans une ruelle, ou carrément un stationnement en façade de maison.
L’objectif? Redonner de l’espace au vivant.
Voici les grandes étapes proposées par le Centre d’écologie urbaine:
- Identifier une zone à déminéraliser: un espace asphalté ou pavé qu’on est prêt à transformer.
- S’informer et se préparer: le Centre propose plusieurs guides pratiques en ligne pour bien planifier l’opération (outils requis, bonnes pratiques, étapes à suivre).
- Enlever la surface imperméable: entre ami·es ou en famille, en mode festif ou avec l’appui de professionnel.les, c’est le moment de retirer l’asphalte ou les pavés!
- Ramener de la vie: plantez des végétaux indigènes adaptés à votre climat, pour favoriser la biodiversité.
- Partager votre projet: pour participer au concours, il suffit de documenter sa transformation en photos et de la publier sur les réseaux sociaux avec le mot-clic #PousseAprèsPousse ou de remplir le formulaire en ligne.
Pour pimenter le tout, les participant·es courent la chance de gagner l’une des trois cartes-cadeaux de 100$ à dépenser dans une pépinière près de chez eux.
Tous les détails et ressources sont disponibles sur le site relevonsledefi.ca.
Mais… est-ce que c’est compliqué?
Retirer une surface minéralisée, ce n’est pas forcément une affaire de gros bras et de machinerie lourde.
Oui, il faut un peu d’huile de coude et de persévérance, mais avec de la méthode et de bons outils, tout est possible! Dans cet article de La Presse, un couple qui a sauté le pas affirme que «si on a attendu pendant six ans, c’est qu’on pensait qu’il fallait un marteau-piqueur. On voyait ça gros. On ne pensait pas que ça se soulevait comme ça, l’asphalte, quand c’est mal posé!»
Mais si votre espace est vaste ou que l’asphalte est particulièrement épais, n’hésitez pas à faire appel à un·e professionnel·le pour manipuler des outils plus techniques, comme une scie à béton ou un marteau-piqueur.
Et si vous êtes locataire ou en copropriété? Pas de souci: le Centre d’écologie urbaine propose aussi un argumentaire pour mobiliser votre propriétaire ou votre voisinage. C’est parfois un petit changement de mentalité qui peut faire toute la différence.
Pourquoi participer?
Parce qu’on y gagne sur tous les plans:
- Une baisse de la température autour de chez soi en été
- Moins d’inondation et d’eau stagnante lors de fortes pluies
- Un espace plus beau, plus vert et plus accueillant
- Des pollinisateurs en visite: oiseaux, abeilles, papillons, etc.
- Un sentiment de fierté d’avoir posé un geste concret pour l’environnement!
Et ce n’est pas que du bien-être: la science le confirme. Être en contact avec la nature réduit le stress, améliore la concentration, et même la santé respiratoire et cardiovasculaire. Quelques plantations, et c’est déjà un souffle d’air frais pour votre santé.
Quelques exemples d’inspiration
Vous manquez d’idées pour démarrer? Voici quelques transformations possibles (testées et approuvées par des participant·es du défi):
- Une bande d’asphalte convertie en jardin de vivaces indigènes
- Un stationnement asphalté qui respire mieux grâce à des pavés alvéolés
- Une entrée pavée reconvertie en espace de détente avec arbustes mellifères
- Une zone en bordure de trottoir replantée avec des graminées et des couvre-sols
- Une arrière-cour de duplex verdie avec des arbres fruitiers nains
Même un tout petit geste – enlever quelques pavés pour y mettre un lilas ou un rosier rustique – peut créer un effet domino dans le voisinage. Et c’est là toute la beauté du défi: inspirer les autres, pousse après pousse.
Le jardinier paresseux dans tout ça?
Vous vous demandez peut-être: «Mais est-ce que ça demande beaucoup d’entretien?»
Pas nécessairement! En choisissant des plantes indigènes bien adaptées au climat, on limite l’arrosage, les fertilisants et les soins. Moins d’efforts pour plus de résultats – voilà une philosophie que le jardinier paresseux appréciera!
Et si vous optez pour du paillis, des couvre-sols et une bonne planification, vous obtenez un espace écologique, esthétique et peu exigeant. Le rêve, non?
En résumé: un geste simple, un effet durable
Le défi Pousse après pousse, c’est un appel à l’action accessible pour faire une différence concrète dans son milieu de vie.
Alors que les grands enjeux environnementaux peuvent parfois nous sembler lointains ou paralysants, ce défi remet les outils entre nos mains – littéralement. En redonnant un peu d’espace à la nature, on contribue à un écosystème plus résilient, plus sain, plus beau.
Et qui sait? Vous pourriez découvrir que sous les pavés… il y a une nouvelle façon d’habiter le monde.
Pour tout savoir, consulter les guides pratiques ou participer au concours: relevonsledefi.ca
Et n’oubliez pas d’utiliser le mot-clic #PousseAprèsPousse pour inspirer votre réseau… et courir la chance de gagner une carte-cadeau!
Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi on asphalte les piste cyclables en région rurale. Ex : piste cyclable du petit train du nord .
C’est exactement ce que nos voisins et nous avons souhaité obtenir, il y a quatre ans maintenant : diminution de l’effet îlot de chaleur, augmentation de l’absorption de l’eau de pluie et grande amélioration de la beauté de l’espace entre nos deux maisons. Nous avions une longue entrée d’auto commune qui se rendait jusqu’à l’arrière de nos maisons, entièrement couverte de vieille asphalte sur toute sa largeur. (Évidemment, nous avons accordé le contrat à un spécialiste.) La largeur permettait de conserver un passage pour les autos tout en installant une plate-bande de 24 po, le long de chacune de nos maisons. Ce passage a été entièrement couvert de galets de rivière jusqu’à l’arrière des maisons. À l’avant, la partie comprise entre les maisons et le trottoir est en pavé de couleur claire.
Dans nos plate-bande, nous avons planté différentes vivaces choisies en tenant compte de l’éclairage. Les différentes solutions répondent aux besoins de chacun et nous en sommes très satisfaits !
il me semble qu’il manque une étape, car il faudra bien disposer de l’asphalte enlevée… et ce n’est pas nécessairement évident!