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Découvrez la molène: une beauté sauvage aux vertus multiples

La molène, aussi connue sous le nom de bouillon-blanc, est une plante extraordinaire qui mérite une place de choix dans nos jardins et nos armoires à pharmacie. Originaire du bassin méditerranéen, cette plante majestueuse, avec ses hautes tiges et ses fleurs d’un jaune éclatant, est un véritable bijou botanique. Que ce soit pour son allure sculpturale qui attire le regard dans un aménagement paysager ou pour ses nombreuses vertus médicinales, la molène ne cesse de fasciner.

Facile à cultiver et à entretenir, elle est tout aussi simple à utiliser pour renforcer les poumons et les bronches, ses domaines de prédilection. En adoptant la molène, vous découvrirez une alliée précieuse non seulement pour les sphères respiratoires, mais aussi pour les systèmes immunitaire, tégumentaire, nerveux et digestif.

Dans cet article, nous explorerons les différentes facettes de la molène, de ses usages traditionnels à ses propriétés médicinales, en passant par ses exigences de culture et les précautions à prendre. Préparez-vous à être émerveillé par cette plante versatile qui a beaucoup à offrir, à la fois au jardinier passionné et à l’herboriste averti.

Les appellations de la molène

Elle est originaire du bassin méditerranéen. Les Romains la nommaient candelaria et utilisaient ses hampes florales trempées dans l’huile pour faire des cierges.

«Molène» serait un dérivé de mollis, qui veut dire doux, mais aussi émollient.

En France, on appelle bouillon-blanc l’espèce spécifique de Verbascum thapsus, la plus utilisée et reconnue médicinalement, alors que le terme molène s’applique au genre Verbascum en général.

«Verbascum» pourrait venir du latin barbascum, qui veut dire barbu, en lien avec l’apparence velue de ses feuilles (et d’ailleurs de presque toute la plante, à l’exception de quelques parties des fleurs qui en sont exemptes).

Au Québec, on préfère le terme molène pour parler de V. thapsus, et pour éviter les confusions, on spécifie souvent avec le nom latin. Mais comme les espèces s’hybrident assez facilement, plusieurs herboristes sont assez laxistes et acceptent plusieurs espèces de molènes comme médicinales et interchangeables. Ce qui rend bien utile le terme générique de molène.

Molène commune (Verbascum thapsus). Crédit photo: Michel Leduc.

Au Québec, on entend aussi parfois le terme «tabac du diable» pour la molène. Pourquoi ce nom? Peut-être parce que plusieurs peuples autochtones fument la molène qui aurait, à faible dose, des vertus pectorales. J’ai lu également des recommandations de substituer progressivement de plus en plus de tabac par des feuilles de molène pour aider à combattre la dépendance. Y en a-t-il parmi vous qui avez essayé? Partagez votre expérience en commentaires!

Description botanique

Famille des Scrofulariacées

Bisannuelle, la première année, la molène forme une grosse rosette de plus de 30 cm aux feuilles très lanugineuses. La 2e année s’ajoute une immense tige qui atteindra de 1 à 2 m selon les conditions de culture, garnie de feuilles sessiles et alternes se terminant en un ou parfois plusieurs épis floraux ornés de fleurs jaunes. Celles-ci, éphémères mais nombreuses, se renouvelleront pour offrir une période de floraison prolongée. Sous terre, le tout est bien ancré par une profonde racine pivotante qui protégera la plante de la sécheresse, mais rendra la transplantation ou la culture en pot difficiles.

Au jardin

Je me permets ici de citer Larry Hodgson à propos de la molène soyeuse (V. bombysiferum): «Avec ses feuilles grosses comme des rames mais si joliment couvertes de duvet blanc, la molène soyeuse est si attrayante la première année qu’on ne pense pas qu’elle a besoin de fleurir pour être belle. Mais quand vous la verrez en fleur l’année suivante, avec ses hauts épis blancs cotonneux et ses fleurs d’un jaune si franc, vous tomberez encore plus amoureux. C’est l’une des plus belles plantes qui existent pour les jardins de climat tempéré… et de surcroît, si facile à cultiver.»

Molène soyeuse (Verbascum bombyciferum ‘Polar Summer’). Photo: perennialle.com.au.

Que dire de plus, sinon peut-être vous renvoyer à son article: ma mauvaise herbe préférée.

Outre la molène soyeuse (V. bombysiferum) et la molène commune (V. thapsus), on retrouve aussi la molène d’Olympe (V. olympicum) et celle du Caucase (V. pyramidatum), spectaculaires la 2e année à cause de leurs nombreux épis floraux et probablement tout aussi efficaces que la molène commune.

Naturalisée en Amérique, la molène aime les sols pauvres, secs, sableux et pierreux. C’est une plante qui ne craint ni la chaleur, ni le froid, ni le soleil, même les sécheresses. Seules exigences: elle demande un sol bien drainé et un minimum de soleil (environ 5h).

La molène s’adapte aux sols secs et chauds.

Privilégiez les usages où sa hauteur et la lumière de ses fleurs seront un atout esthétique et faites-lui confiance. Elle saura se débrouiller avec ce que vous lui donnerez et viendra de façon sculpturale mettre de la hauteur dans les massifs, les jardins plus sauvages et les rocailles.

Attention: la molène qui est aujourd’hui naturalisée au Québec peut être considérée comme envahissante, car elle se ressème facilement quoique généralement pas à foison. Une fois que vous aurez cultivé de la molène, vous retrouverez en effet chaque année quelques nouveaux plants. Ah oui, et les graines ont une très grande longévité: au moins 30 ans, et certaines sources parlent de 100 ans. Si vous utilisez du paillis, la molène aura de la difficulté à germer de façon volontaire et sera alors facile à contrôler.

La multiplication

On peut faire des semis extérieurs en automne (et ainsi laisser l’hiver faire la stratification) ou encore des semis intérieurs, mais alors il est préférable de prévoir de 2 à 3 semaines pour la stratification. Et encore: j’ai obtenu d’excellents taux de germination sans faire de stratification, avec des semences de l’année.

On me demande souvent où trouver des semences des plantes dont je parle. Le plus simple est de chercher les plantes dans les fiches plantes de la plateforme Tisane et jardin. Vous y trouverez, pour chaque plante, les semenciers que nous vous recommandons. D’ailleurs, si vous ajoutez la plante à votre jardin virtuel, vous aurez alors gratuitement accès au calendrier de culture et vous pourrez acheter toutes vos semences chez ces semenciers… Nous vérifions pour vous les inventaires des semenciers, et nous vous offrons 5% de rabais.

Vous pouvez aussi créer une simple liste de vos plantes. Voici une vidéo qui explique comment faire et tous les avantages de passer par Tisane et jardin.

Récoltes

On récolte les feuilles de préférence la première année, ou encore la deuxième en début d’année, avant que ne se développe la hampe florale.

Quant aux fleurs, elles ne sont disponibles que la 2e année, de juillet à la fin août. On voit fleurir tous les jours de nouvelles fleurs éphémères dont on ne cueille que la corolle et le système reproducteur. On laisse donc les sépales verts et poilus sur l’épi et on repasse tous les 2 jours cueillir les nouvelles fleurs. En plus d’être très prisées médicinalement, cueillir les fleurs réduit la production de graines produites et donc le caractère potentiellement envahissant de la plante. Mais cela demande de la patience et de l’assiduité! Ce n’est pas sans raison que les fleurs séchées sont plus dispendieuses que les feuilles.

Il est plutôt rare que l’on récolte les racines. Celles-ci sont difficiles à extraire du sol, car elles sont profondes et doivent être récoltées au premier automne (donc, récolter la racine revient à se priver des fleurs). De plus, les racines sont souvent décevantes, car elles peuvent être grignotées par des larves. On trouve peu de documentation sur l’usage des racines, mais celles-ci auraient des propriétés similaires aux feuilles et pourraient être utilisées en décoction ou en teinture.

Transformation

On utilise la feuille séchée en tisane. Le séchage des feuilles de molène est un peu délicat, car les feuilles ont tendance à noircir. Pour éviter cela, manipulez les feuilles avec délicatesse et évitez de les exposer à une température au-dessus de 35 °C.

Astuce: retirez la nervure centrale des feuilles; ceci facilitera et accélérera le séchage.

Les fleurs peuvent être:

  • Macérées fraîches dans l’huile (usage préféré, surtout si vous comptez les utiliser pour les maux d’oreille). Attention: lorsqu’on fait une macération huileuse de plante fraîche, il faut couvrir le contenant d’un tissu (et non d’un couvercle) pour laisser l’eau de la plante s’évaporer. On laisse macérer de 1 à 3 semaines en brassant régulièrement avant de filtrer. Pour une macération plus concentrée, on répète l’opération avec de nouvelles fleurs, jusqu’à 3 fois. Ces macérations sont uniquement utilisées en externe;
  • Séchées, puis utilisées en infusion;
  • Macérées dans un alcool doux (40%) ou un vinaigre de cidre (8%).

Autres usages

Autrefois, on utilisait les hampes florales que l’on trempait dans l’huile ou la graisse pour faire des flambeaux.

Larry Hodgson l’inclut dans ses plantes pour remplacer le papier de toilette. En anglais, certains l’appellent d’ailleurs la «cowboy toilet paper». Moi je laisse cet usage aux cowboys, car les poils, bien que soyeux, sont quand même assez irritants pour stimuler la circulation sanguine. Elle est (était?) utilisée pour remplacer le fard à joues.

Usages médicinaux

Les avis divergent. Les Européens privilégient la fleur et les Nord-Américains, de leur côté, aiment beaucoup les feuilles. Les préférences peuvent donc varier selon la source consultée.

En général, la feuille est citée pour le système respiratoire et pour la peau et les autres muqueuses.

Quant aux fleurs, elles sont privilégiées dans la sphère ORL, le système nerveux (calmant), le système immunitaire et la lymphe.

Beaucoup des composés actifs sont présents dans la feuille et la fleur. Dans une certaine mesure, elles sont donc interchangeables. Ma recommandation: cultivez-la! Vous aurez à la fois feuilles et fleurs en abondance et pourrez utiliser les 2 mélangées, en tisane.

En interne

Système respiratoire

La molène est l’une des spécialistes du système respiratoire. La molène ouvre les poumons, réduit la toux, liquéfie le mucus, favorise la restauration des muqueuses respiratoires. On l’utilisera seule ou combinée dans le cas de vieille toux, de toux sèche[1] et irritable, de bronchite, sinusite, asthme, rhume des foins, et emphysème.

Plante anticatarrhale[1], elle vient liquéfier le mucus et dégager les bronches et les sinus. Parce que son action expectorante est reliée à son action mucolytique, on la dit expectorante relaxante.

C’est une bonne plante à prendre le soir, quand on veut dégager ses poumons sans pour autant tousser toute la nuit.

Système musculosquelettique

Cette application de la molène est récente et peu documentée. Elle a été découverte et popularisée par M. Wood[2]. Selon mes tests et usages, je la considère comme très prometteuse, encore qu’il serait souhaitable que ces propriétés soient plus profondément testées. Mais comme elle goûte bon et n’est pas toxique, pourquoi ne pas l’essayer vous aussi!

La molène améliore la lubrification des tissus connectifs comme les cartilages, et relâche le liquide synovial dans les cavités articulaires. Également, l’usage de la molène vient diminuer les douleurs nerveuses, les sensations de nerf pincé et irrité.

Bien sûr, rien à voir avec l’action coup de poing des propositions pharmaceutiques. Vous n’aurez aucun «buzz» et la douleur diminuera de façon progressive avec un usage constant, mais après seulement 2 tisanes par jour pendant 2 jours, vous devriez ressentir les premières améliorations si la molène est la bonne plante pour vous.

Muqueuses internes

L’European Medicines Agency recommande la molène entre autres contre les maux ou irritations de gorge[1], la toux et le rhume. Attention de bien filtrer les poils de la molène, par exemple avec un filtre à café, car ceux-ci pourraient irriter davantage la gorge.

La molène est utilisée en cas de diarrhée et de colite, elle vient calmer les spasmes et rétablir l’équilibre.

On cite également souvent la molène en cas d’hémorroïdes, mais alors en utilisant la macération huileuse en externe.

Externe

La macération de fleurs de molène vient réduire l’inflammation et la congestion des tympans, ou au niveau des ganglions et autres tissus lymphatiques[3]. Particulièrement efficace chez les jeunes enfants quand la douleur et l’inflammation est due à une accumulation de mucus, on l’évite dans le cas de l’oreille du baigneur, où elle ne serait pas assez forte pour contrer l’infection.

Elle est aussi utile sur la peau en cas de dermatites et de prurits (démangeaisons) causés par l’herbe à puce ou encore l’ortie. Ici, on préfère la macération huileuse de fleur. On peut l’utiliser pour remplacer ou en combinaison avec le plantain (ce dernier étant probablement encore plus efficace).

La molène est cicatrisante, mais ici aussi, on peut penser à d’autres plantes peut-être plus puissantes, comme la calendule ou la consoude.

Les propriétés médicinales de la molène

PropriétésDéfinitionMolène
PectoraleNourrit et vitalise les poumons3 [4], [5], [6]
BéchiqueCalme la toux3[4], [7], [8]
Expectorante relaxanteLibère les sécrétions de mucus tout en apaisant les spasmes bronchiaux3[9], [10], [11]
Anticatarrhale et mucolytiqueRéduit la formation de mucus et le liquéfie2[6], [10], [11]
Anti-inflammatoireRéduit l’inflammation2[9], [12]
ÉmollienteAdoucit, lutte contre les tissus enflammés ou irrités2[5], [6], [9]
Vulnéraire et cicatrisanteCicatrise les plaies2[6], [9]

Quels sont les composés actifs de la molène?

Hétérosides iridoïdes (harpagine, 6?-xylosylaucuboside, capol et aucubine): solubles dans l’eau, le vinaigre et les alcools à 40% et moins, mais ces composés sont instables et détruits lors du séchage. Action anti-inflammatoire, antivirale, antiarthritique, antibactérienne, anticatarrhale, diurétique, antifongique et bronchodilatatrice.

Saponine triterpène (verbascoside): soluble à la fois dans l’eau, l’huile, le vinaigre et l’alcool: action immunostimulante, antibactérienne entre autres contre Klebsiella pneumonia et quelques Staphylococcus[12], certains virus tels que l’herpès (type 115), en plus d’une action expectorante, anti-inflammatoire et antispasmodique.

Mucilage et flavonoïdes: solubles principalement dans l’eau et le vinaigre, viennent adoucir les muqueuses, liquéfier le mucus et aider à l’expectoration en douceur. En externe, les mucilages seront cicatrisants.

3,5-dihydroxy-6,7– diméthoxy flavone: probablement soluble dans l’alcool (40%) ou le vinaigre (8%). Ce composé est antiasthmatique et antiallergique[1].

Flavonoïdes (apigénine, lutéoline, rutine, kaempférol, etc.): plus solubles dans l’alcool (préférablement 60%). Relaxants de la musculature lisse, antihistaminiques, anxiolytiques, anti-inflammatoires.

Synergie avec d’autres plantes

Précautions

À l’exception des graines, qui sont toxiques et ne doivent pas être consommées, la molène n’est pas toxique.

Notez que L’European Medicines Agency[1] ne la recommande pas pour les enfants de moins de 12 ans. Par contre, elle n’offre aucune explication (pour cette plante non toxique dont l’usage chez les enfants a un long historique). Bref, je transmets sans comprendre cette dernière mise en garde.

À ce jour, aucun problème n’a été rapporté, mais l’innocuité pour la femme enceinte ou qui allaite n’a pas été formellement établie[13].

Avertissement

En cas de troubles importants ou de maladies chroniques, consultez un médecin.

Il est dangereux de faire son propre diagnostic et de pratiquer l’automédication.

Sauf indication explicite, les usages décrits sont pour les plantes et ne sont pas applicables aux huiles essentielles.

Avant de consommer une plante: s’assurer de bien l’identifier et toujours lire la notice «Précautions».
Les posologies sont données à titre indicatif et sauf précision contraire, elles sont adaptées à l’adulte.

Malgré tout le soin apporté à la rédaction de l’article, une erreur aurait pu s’y glisser. Nous ne saurions être tenus responsables de ses conséquences ou d’une interprétation erronée, car, rappelons-le, aucun article ne peut remplacer l’avis du médecin.


Sources

[1] European Medicines Agency: https://www.ema.europa.eu/en/medicines/herbal/verbasci-flos

[2] Wood M. (2008). The Earthwise Herbal volume 1 A Complete Guide to Old World Medicinal Plants. Berkeley: North Atlantic Book. 828 p.

[3] Christopher J. R. (2010). Herb syllabus Master herbalist guide. États-Unis: Christopher Publications. 753 p.

[4] Debuigne, G., Couplan F., Folliard, T. (2019). Le Petit Larousse des Plantes qui guérissent – 500 plantes et leurs remèdes. 2. Italie: Larousse. 1029 p.

[5] Schneider, A. (2011). La nouvelle pharmacie verte – se soigner par les plantes. : Montréal: Les Éditions de l’Homme. 206 p.

[6] Fournier, P.-V. (2010). Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. 2. France: Omnibus. 1047 p.

[7] Minker, C (2015). 200 plantes qui guérissent. 2e. Espagne: Larousse

[8] Valnet, J. (2019). La phytothérapie, se soigner par les plantes. Paris: Vigot

[9] Hoffmann, D. (1986). The Holistic Herbal. 2. Dorset: Element Books Ltd. 280 p.

[10] Blumenthal, M., Goldberg A.,Brinckmann J. (2000). Herbal Medicine Expanded Commission E Monographs. Newton: Integrative Medicine Communications

[11] Gladstar, R. (2012). Rosemary Gladstar’s Medicinal herbs a beginner’s guide: Storey publishing. 225 p.

[12] Lorrain, E. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. Malakoff: Dunod. 1290 p.

[13] Upton, R., Bear, S., Winston, D., Gagnon, D., Romm, A.j., Low Dog, T., Hardy, M., Craker, L. (2013). Botanical Safety Handbook. 2. London: CRC Press. 1035 p.


commentaire sur "Découvrez la molène: une beauté sauvage aux vertus multiples"

  1. Wow!! Tout un bel article…Merci

    • Merci et Merci à Mathieu (notre jardinier paresseux) de me donner la possibilité de partager ma passion avec vous!

    • Bonjour, effectivement cette plante est très belle. Elle a surgi dans mon jardin accolé, serré au pied d’un jasmin jaune. Je l’admirais et le bichonnais, ravie qu’il ait élu domicile dans mon jardinet. Je l’ai laissé vivre sa vie jusqu’au jour où – oh horreur ! – une myriade de chenilles était en train de dévorer à qui mieux mieux, les feuilles du bouillon qui ressemblait à un champs de ruine. Je me suis débarrassée du bouillon que j’ai coupé et mis dans le champs d’à côté pour que les prédatrices terminent leur festin, ailleurs que dans mon jardin. Pourquoi ? Probablement un vrai manque de connaissance des insectes donc ces chenilles là, je les ai bannies de mon jardin où elles sont revenues, habillées de leurs nouveaux atours ailées . Du moins je suppose que c’était elles. Par contre le bouillon blanc n’a plus jamais repoussé. Au hasard de mes promenades, je l’admire dans divers coins de mon village où il pavane. Avec l’espoir secret que le vent de la mer lui fera retrouver le chemin de mon jardin et qu’enfin, moins inculte, je laisserais la nature faire ses petites affaires…

  2. Chez nous en Haute Marne ,grand mère en cueillait à la fraîche pour faire sa liqueur avant 1900 , les descendants font pareil l’inconvénient de cette plante : attire des micro coléoptères dans les maisons aimant les livres ,ravagent les ouvrages des bibliothèques .lhuissellois.

    • Oh! Chez nous je n’ai pas eu ce problème, peut-être n’a t’on pas cet insecte chez nous? Peut-être préparer et faire l’inspection à l’extérieur… Parce qu’on est tous attaché à nos livres.

  3. Toute une recherche bien documentée, merci!

  4. Je l´adore et elles ne poussent que sur le sable de mon champs
    d´épuration. Impressionnante avec sa hampe semblable à certains cactus. Plusieurs en ligne cette année comme les statues de
    l´île de Pâques. Les chardonnerets grainivores semblables au canari raffolent de ses graines. Rien, vents ou neige ne couche sa longue hampe florale qui morte restera debout la troisième année. Pourquoi ne pas en faire une oeuvre d´art avec des teintures végétales comme celles du raisin, noyer, betterave etc… ou en décoration intérieure ? Des heures de plaisir pour les jeunes avec cet immense épi de maïs au bout de sa lance. Avec les années vous aurez d´avantage de plants, mais ce n´est pas non plus envahissant comme le chiendent. Le hic on ne contrôle où elle pousse ce qui peut compliquer la tonte du gazon. Si je la heurte avec mon tracteur de gazon elle finit par se coucher et mourir. Pourtant si résistante aux intempéries. J´en ai suffisamment pour l´année prochaine commencer la cueillette des feuilles. Son imposante stature la rend facilement identifiable dans les champs. De couleur verte lorsque bien vivante, puis ses fleurs jaunes sur un long épi puis brune au complet à sa mort, pour ceux voulant des semences. Vous en avez et ne la désirez ? Passez lui dessus avec la tondeuse lorsqu´elle est jeune, elle finira par mourir. Vous l´avez fait par accident ? Soyez sans crainte, elle s´en remettra.
    J´adore sa grandeur. Impressionnant tout comme certains chardons plus grands que nous, sans les épines. Merci pour cet article de la “belle des champs”. Avoir un sol sableux et non glaiseux, je la semerai pour en faire une haie ” de soldats ” montant la garde…

  5. Merci Daniel, magnifique et poétique commentaire. En fait, selon mes tests, il est possible de faire coucher la molène si on la plante dans un terrain très ombragé (elle pousse alors en hauteur) et s’il y a une queue d’ouragan qui la détrempe… Mais on s’entend que ce sont des conditions extrêmes.

  6. Très beau travail!

  7. Domage que ce n’est qu’aujourd’hui que tu parles de cette plante. Lorsque nous avions notre chalet il en avait partout le long de la route. Papa aimait les plantes à fleurs, il ce promenait dans la forêt et s’il trouvait une belle plante que nous n’avions pas sur notre terrain, il prenait le temps de l’annalyser, de lui rendre visite souvent pour savoir si celle-ci pourrait vivre sur notre terrain autour du chalet. Sachant ce que tu viens d’écrire, il l’aurait ajouté à son trésor. Elle est vraiment belle. Merci Audray.

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