Tout sur la récolte des tomates
Ce n’est pas un secret, j’ai une réelle passion pour les tomates et j’adore la transmettre. Ce qui n’est pas difficile considérant que je ne suis pas la seule à apprécier la «reine du potager». J’ai l’habitude de dire que l’été serait trop triste sans au moins un plant de tomates. Mais en y repensant, je crois que trois plants, c’est un minimum. Un plant de mini-tomates que l’on consomme comme des bonbons, un plant de tomates de table pour les indispensables sandwichs et enfin un plant de tomates italiennes pour les sauces.
En ce qui me concerne, je cultive habituellement entre 30 et 40 plants dans mon petit jardin urbain. Mais durant l’été où j’ai écrit mon livre, La tomate de la terre à la table, j’ai planté 120 plants de tomates de variétés différentes. Ce fut une année de récolte extraordinaire. Je me suis gavée sans compter en plus de faire des réserves de toutes sortes, car je m’étais donné comme objectif de ne pas gaspiller ne serait-ce qu’une seule mini-tomate. Bien sûr, je ne vous recommande pas de cultiver autant de plants de tomates à moins de profiter d’un très grand terrain. Comme on dit «ne faites pas ça à la maison, je suis une professionnelle».
Pour éviter les problèmes de ravageurs et de maladies, il est souhaitable de favoriser la diversité. S’il eut fallu que le mildiou frappe cette année-là, comme c’est arrivé en 2023, je me serais roulée en boule dans un coin. D’ailleurs, je suis encore marquée par cette hécatombe que j’espère ne plus revivre.
La meilleure tomate?
On me demande souvent quelle est la meilleure tomate. Difficile de répondre considérant qu’il existe plus de 15 000 variétés de tomates, que je ne les ai pas toutes testées et que les goûts varient d’une personne à l’autre. Même si j’ai un faible pour les bonnes grosses tomates anciennes, comme la Mémé de Beauce par exemple, j’ai tendance à penser que rien n’égale la saveur de la première tomate mûrie au jardin, et ce, peu importe la variété.
Gérer l’abondance… ou non
Selon la zone climatique où vous demeurez, les variétés cultivées, les conditions météorologiques et bien sûr les soins que vous avez apportés à vos plants, la récolte peut être extraordinaire ou… décevante. Dans ce dernier cas, c’est le moment de faire un examen de conscience et de prendre des notes afin que les récoltes de la prochaine année soient à la hauteur de vos attentes. Voici quelles pourraient être les causes d’une mauvaise productivité, ainsi que des pistes de solution:
- Un ensoleillement insuffisant. Un minimum de 8 heures est idéal;
- Un sol ou un terreau trop pauvre. La tomate exige un sol riche;
- Une mauvaise pollinisation. Cultivez à proximité des fleurs attractives pour les pollinisateurs. Les bourdons sont des champions pour polliniser les tomates;
- Un contenant trop petit. Optez pour des contenants ayant au moins 30 cm de diamètre et de profondeur;
- Une irrégularité dans la disponibilité de l’eau. L’utilisation de paillis à la base de plants de tomates est un incontournable pour maintenir le sol humide autant en pleine terre qu’en contenants;
- Des températures trop fraîches. Si vous cultivez dans une région froide, songez à la culture en serre ou sous tunnel;
- Des températures trop élevées. Si vous cultivez en serre, assurez-vous que l’aération soit optimale. Autrement, prenez votre mal en patience, nous n’avons pas de contrôle sur les périodes de canicule;
- Des variétés qui ne sont pas adaptées pour une saison courte. Optez pour des variétés hâtives ou cultivez en serre.
Le bon moment pour récolter
Les tomates sont à leur meilleur lorsqu’elles mûrissent sur le plant. Ainsi, elles sont tendres et leur taux de sucre et de vitamines est au maximum.
Selon la variété, la récolte débute 60 à 90 jours après la transplantation. La récolte des variétés de type déterminé est relativement concentrée dans le temps, alors que celle des variétés de type indéterminé s’échelonne sur plusieurs semaines.
Idéalement, on devrait récolter les tomates au fur et à mesure qu’elles mûrissent, ceci pour encourager le mûrissement des suivantes.
La bonne façon de récolter
Les petites tomates se détachent facilement du plant sans effort. Pour les autres, on peut tenter de casser le pédoncule en donnant un petit mouvement de torsion au fruit. Mais il est parfois préférable d’utiliser un sécateur pour faire une coupe bien nette tout en évitant de faire tomber les fruits voisins qui ne sont pas encore mûrs.
Stimuler la maturation des tomates au jardin
À la fin de l’été, lorsque les températures nocturnes avoisinent les 10 °C, voici ce que vous pouvez faire pour stimuler la maturation des fruits qui sont encore verts:
- Taillez les têtes des variétés de type indéterminé si cela n’a pas déjà été fait (je le fais habituellement lorsque les plants atteignent 1,5 m et qu’ils ont au moins trois grappes de fleurs).
- Enlevez toutes les fleurs qui n’ont pas été pollinisées.
- Taillez les feuilles malades seulement. Évitez les effeuillages excessifs.
- Espacez les arrosages lorsque la majorité des fruits ont atteint leur taille définitive.
Quand le temps froid s’installe!
Les tomates n’apprécient pas le froid. À l’approche de l’automne, lorsque les plants sont exposés à températures nocturnes sous la barre de 5 °C, la croissance des plants cesse et la saveur des fruits est affectée. Si les températures basses semblent temporaires, on peut protéger les plants durant la nuit à l’aide d’une couverture flottante ou autre, ceci pour tenter de prolonger la saison.
Mais lorsque les basses températures semblent s’installer, il vaut mieux récolter tous les fruits qui ont atteint la dimension attendue même s’ils sont encore verts.
Heureusement, vous pourrez les faire mûrir à l’intérieur.
Faire mûrir les tomates à l’intérieur
Si vous préférez mettre vos tomates vertes sur le bord de la fenêtre, cela peut fonctionner pour quelques tomates qui ont commencé à mûrir. Toutefois, il y a une façon plus efficace de faire mûrir les tomates, surtout quand elles sont encore vertes.
En fait, une fois qu’elles sont récoltées, ce n’est pas le soleil qui fait mûrir les tomates, mais la chaleur et l’éthylène, car il s’agit d’un fruit climactérique tout comme la pomme et la banane. Cela signifie que la maturation se poursuit après la récolte grâce à l’éthylène, un gaz produit naturellement par les fruits mûrs.
Pour faciliter le mûrissement des tomates, vous avez donc avantage à les regrouper dans un espace clos, mais non totalement étanche (éviter le plastique), tout en vous assurant que l’ensemble comprend au moins une tomate (ou encore une pomme ou une banane) bien mûre. Selon la quantité de tomates, vous pourrez opter pour:
- Un sac de papier brun;
- Une boîte de carton fermée;
- Des plateaux à semis garnis de papier journal (ou des sacs de papier brun), puis recouverts d’une couverture.
Dans tous les cas:
- Évitez autant que possible que les fruits se touchent;
- Inspectez régulièrement vos tomates et retirez celles qui sont mûres (sauf une) et éliminez celles qui sont détériorées;
- Placez le tout dans un endroit chaud (au maximum 30 °C).
Si au contraire, vous préférez que vos tomates mûrissent lentement de façon à pouvoir les consommer fraîches le plus longtemps possible, conservez les dernières récoltes dans un endroit frais, soit entre 13 et 16 °C, mais jamais plus bas que 10 °C. Avec un peu de chance, vous pourrez consommer vos tomates à Noël.
En terminant, j’espère que vous apprécierez vos «pommes d’or» comme les Italiens appelaient la tomate au XVIe siècle. En partant de l’incontournable sandwich aux tomates jusqu’aux nombreuses façons de conserver les tomates (mise en conserve, déshydratation, etc.), il existe mille façons de les consommer à court et à long terme.
D’ailleurs, pour tirer profit de l’abondance des mini-tomates, voici une recette tirée de mon livre La tomate, de la terre à la table (Éditions MultiMondes, 2018).
Sauce facile aux mini-tomates grillées (4 portions)
Ingrédients :
- 8 tasses de mini-tomates
- 1 oignon
- 2 gousses d’ail
- ¼ tasse d’huile d’olive
- 8 à 12 feuilles de basilic frais
- Sel et poivre
- Parmesan râpé
Étapes :
Préchauffer le four à 400 °F (200 °C). Peler l’oignon et le couper en quartier. Peler les gousses d’ail. Déposer les tomates, l’oignon, l’ail et l’huile dans une grande poêle en fonte. Cuire au bas du four durant une heure. Laisser refroidir durant 10 minutes. Passer au pied mélangeur ou au mélangeur. Remettre la sauce dans la poêle, ajouter le sel, le poivre. Réchauffer la sauce sur le feu durant 5 minutes. Ciseler le basilic et le mélanger à la sauce. Servir sur des pâtes. Saupoudrer de parmesan.
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant.
Quid de la taille des plants au fur et à mesure de leur croissance?
Merci beaucoup.
Très cordialement.
Chantal
Bonjour. Je suis assez novice, depuis 4 ans je sème des tomates en avril et les cultive dans 10 gros pots sur mon balcon dans Les Laurentides en zone 4b. J’adore cela, c’est comme un petit miracle de voir des plants plein de tomates parties d’une petite graine. Je réussi bien les tomates cocktail et les minis mais pas de succès avec les grosses. Après un échec avec des « beef » l’an dernier, j’ai semé des Savignac que plusieurs recommandaient dans des groupes Facebook de jardinage au Québec(je n’ai pas trouvé de mémé de Beauce). . J’ ai 5,6 tomates par plant et elles sont grosses comme un citron. A date aucune n’est mûre et plusieurs ont eu le cul noir, ce qui n’est pas arrivé aux tomates des autres plants exposés aux mêmes conditions météo et engrais fumier de poule aux 4 semaines. Est-ce que les grosses tomates ne se plairaient pas en pot? Aussi, est-ce nécessaire de remettre de l’engrais à cette période? Merci à l’avance. Bonne récolte à vous.
Bonjour Pierrette,
J’ai trouvé des graines de Mémé de Beauce aux Jardins de l’écoumène. Malheureusement, je n’ai pas eu de succès, puisque les deux étés où je les ai cultivées, j’ai eu des “culs noirs”. Je vous souhaite plus de chance que moi! ?
J ai testé cette année des plantations de tomates en ” jardinières ” ( énormes pots) avec réserve d eau. 4 plants.
Je suis en France, en région de LYON
Espèce testée : la monstrueuse de Lyon.
Traitement = 0 sauf un traitement à la bouillie bordelaise quand le climat a été humide…
Cul noir = 0 cause arrosage par la réserve d eau…
Record actuel de la plus grosse:
550 g.
Bouquets de 3/4 tomates : environ 1.5 kg
2 à 3 bouquets par plant.
Terreau préparé au fumier de cheval…
Exposition solaire non maximale mais au moins 6 h/ jour.
Jardinières contre un mur blanc.
Si ces informations peuvent vous être utiles….
De l’engrais aux 4 semaines est amplement suffisant, je n’en ferais pas autant. Le cvul noir est souvent causé par une humidité du sol inconstant, il est important de surveiller ou encore mieux utiliser un paillis organique. Pour ma part, je trouve que les tomates murissent lentement cette année. On m’a dit que d’autres ont vécu la même chose. C’est probablement lié à la météo. Du temps frais en début de saison, par exemple, peut retarder la croissance des plants.
Merci oui j’adore les tomates et ma mère aussi adorait les tomates . Vive les tomates d’été!
Votre article :), est rès instructif et je vais essayer votre recette de sauce ! Merci beaucoup pour ce beau partage.
Merci pour la recette! Je vais l’essayer. Et j’ai bien aimé savoir que la “pomodoro” italienne signifie pomme d’or. Savoureux.
Bonjour Mme Michaud, je cultive des tomates dans des bacs depuis 5 ans. Depuis les 3 dernières, les grosses tomates comme les Mémé de Beauce, Brandywine, Costulato Genovese, ont toutes des faces de chat. Que puis-je faire pour éviter ça? Pourquoi protéger les plants après transplantation? Comme mentionné dans votre livre la tomate, Je demeure dans la zone 4b. Je les plantes début juin. Bravo pour vos formations, et vos livres. Ils sont très complets et détaillés. Merci de me répondre. Bonne journée. Bonne cueillette.
PS J’ai hâte de lire votre prochain livre.
Merci.
Je tiens à vous remercier pour
Mes récoltes sont foutues depuis 3 ans. Les feuilles jaunissent et noircissent, les tomates craquent, mildiou? J’ai changé l’endroit de culture, la terre est belle et j’ajoute régulièrement de la “mère poule”, j’habite région joliette…renoncer à cultiver , attendre un an ou 2?
Si mildiou est la cause des problèmes avec vos tomates, vous pourriez aussi essayer des variétés résistantes, assurez un bon espacement des plants pour améliorer la circulation de l’air, et arrosez de manière à éviter l’humidité excessive sur les feuilles et utiliser un paillis organique comme des feuilles déchiquetées. Si ces mesures échouent, il pourrait être sage de laisser le sol en jachère ou planter autre chose que des solanacées pendant une ou deux saisons pour réduire la pression du mildiou.
Est-ce vrai qu’en mettant le côté pédoncule vers le bas la tomate mûrira plus rapidement? Merci !
Article très intéressant (que je vais conserver à titre de référence).
J’ai déjà essayé des tomates cerises oranges, entre autres.. Elles étaient très bonnes (sucrées). Je n’ai pas documenté la variété malheureusement. Seriez-vous en mesure de m’en proposer quelques-unes pour l’an prochain?
Comment reconnaître les fleurs qui n’ont pas été pollinisées ?