Categories

Recherche

Ces plantes qui s’accrochent: les grimpantes (partie 1)

Comme souvent, je me suis posé une question et, trouvant la réponse fascinante, je la partage avec vous. Ma question: comment une plante fait-elle pour s’accrocher à une autre plante et «l’escalader»?

Ben… les plantes, ça pousse par en haut là…

Oui, mais comment fait-elle pour tenir? Sans être repoussée par le vent, la pluie, les animaux? L’avantage de croître sur un hôte est assez logique: plus de lumière en hauteur, plus de visibilité pour les pollinisateurs, meilleure dispersion des graines, etc. Le tout, sans avoir à faire un gros tronc solide et très long à pousser. C’est une stratégie payante, à n’en pas douter.

Bourreau des arbres (Celastrus scandens). Photo: gary-james

Mais question de s’émerveiller sur le «comment», et aussi peut-être pour vous aider à choisir le tuteur approprié à la stratégie de grimpe de votre plante, voici un survol de quelques façons qu’ont les plantes d’escalader roches, troncs et maisons.

La tige qui twiste

Certaines plantes, comme les haricots, ont une tige principale qui pousse naturellement comme un tire-bouchon. Le terme horticole est une plante grimpante à tige volubile. Ce faisant, elle se tortille dans tous les sens lors de sa croissance et quand elle rencontre un obstacle du bout de sa tige, elle y reste accrochée. Elle peut alors s’enrouler autour, mais pas de façon très serrée. Dans un grillage lâche, les tiges pourraient serpenter de trou en trou, mais dans un grillage trop serré, c’est plus difficile. Souvent, ces plantes finissent par former des espèces de grosses tresses de tiges quand elles s’utilisent les unes les autres comme support.

Haricot d’Espagne (Phaseolus coccineus). Photo: jaelanaranjo

La vrille

J’adore ces plantes qui font des vrilles. Je les trouve élégantes! Qui n’aime pas le look d’un beau vignoble, hein? Ce sont d’excellents grimpeurs sur les grillages serrés ou larges, justement à cause de ces petites tiges qui s’entortillent autour de n’importe quoi. Assurez-vous d’avoir un support assez fin: les petites tiges ne feront pas le tour de 2×4! Encore une fois, attention aux nœuds: quand plusieurs vrilles s’enroulent les unes sur les autres, impossible de les démêler. Si vous ne voulez pas être obligé de couper une partie de votre plante qui aurait poussé sur la porte de votre clôture, intervenez rapidement pour diriger sa croissance dans une autre direction.

Pois cultivé (Pisum sativum). Photo: jakob_t

Selon les espèces, des vrilles peuvent se former à l’aisselle des pétioles (branche transversale) comme chez les pois, mais chez d’autres espèces, la branche elle-même peut faire la vrille avant de faire pousser ses feuilles.

Très difficile de trouver une belle image, mais j’attire votre attention sur les tiges secondaires de cette clématite qui sont tordues. Elles ont cherché à s’accrocher sans rencontrer d’obstacle. Ce n’est pas la tige principale qui twiste, ce sont bel et bien les tiges secondaires. Photo: mira_

L’épineuse

D’autres plantes se servent de leurs épines pour s’accrocher et s’élever. Ce ne sont pas les meilleures grimpeuses: vos rosiers grimpants auront sans doute besoin de votre aide pour couvrir un mur ou une clôture de manière élégante. En effet, les épines ne servent pas vraiment à «s’accrocher», mais plutôt à s’élever au-dessus des obstacles. Par obstacle, j’entends des rochers ou des troncs, mais pas un mur lisse. Souvent, ces plantes, lorsque laissées à elles-mêmes, font un entrelacs de branchages plus ou moins lâche. Au fil des années, le monticule grossit avec l’accumulation de nouvelles branches épineuses. Si vous avez des ronces sauvages, vous savez de quoi je parle!

Ronce odorante (Rubus parvifolius). Photo: tomfletcherr

La ventousée

Celle-ci est, selon moi, la stratégie la plus originale. Certaines plantes arrivent à faire pousser une tige ultraspécialisée au bout de laquelle il y aura… des ventouses. Certaines produisent même au bout de ces petits disques une substance collante qui adhère aux surfaces les plus lisses et qui permet à la plante de s’élever sans peine. C’est ainsi que la vigne vierge peut recouvrir un mur, une clôture ou même un poteau métallique sans aucune peine.

Bien que ces ventouses ne soient pas dommageables, elles peuvent être très difficiles à retirer, elles peuvent même laisser des traces indélébiles sur leur support. De plus, lorsque la plante atteint une taille considérable, il est recommandé d’installer un câble pour la sécuriser. En effet, lorsque la tige primaire s’épaissit et devient un tronc ligneux (comme du bois), les ventouses peuvent se briser, ne laissant que les jeunes tiges du haut supporter tout le poids de la plante. En cas de forts vents, votre joli mur végétal pourrait donc être arraché de son support.

Vigne vierge à trois pointes (Parthenocissus tricuspidata), considérée comme envahissante dans certaines provinces canadiennes et certains états américains.. Photo: wernerova

La cramponnée

Elle ressemble beaucoup à la ventousée: elle aussi s’accroche sans tuteur à n’importe quelle surface et peut, à maturité, avoir besoin d’un câble pour la sécuriser. Là où c’est différent, c’est son moyen d’accroche: elle utilise des racines aériennes, parfois microscopiques, pour s’ancrer dans le moindre interstice. On les nomme parfois des plantes à crampons. Ces plantes ont cependant le désavantage de causer des dommages dans certains cas. Lorsque la racine, qui était minuscule au départ, s’élargit à mesure que la plante grandit, elle peut briser l’interstice dans lequel elle s’était faufilée à l’origine.

Lierre d’Europe (Hedera helix), considérée comme envahissante dans certaines provinces canadiennes et certains états américains. Photo: gatorhawk

J’espère qu’avec tout ceci vous serez en mesure de mieux comprendre vos grimpantes et de leur trouver le support idéal. Portez toujours une attention particulière au poids de votre plante: j’ai moi-même fait pencher, voire s’effondrer, quelques tuteurs un peu trop faibles pour mes haricots et courgettes!

Hey, attends! C’est écrit partie 1 dans le titre!

Mais vous êtes observateurs, dites donc! Allez, je vous donne en primeur le titre de l’article de la semaine prochaine: Ces plantes qui s’accrochent: les épiphytes (partie 2). Tourelou!


En savoir plus sur Jardinier paresseux

Subscribe to get the latest posts sent to your email.


  1. J aurais aimé des conseils sur des associations de grimpantes, entre elles, avec des arbres ..qui ne nuisent ni a l un ou a l’ autre..voir s apportent des bénéfices…
    .dans le cas de forêts nourricières par exemple associer une vigne a un arbre, un kiwi à un passiflore, dans un petit jardin, une grimpante a fleurs mellifères et un arbre fruitier….
    Merci

    • Les grimpantes ne sont généralement pas dommageable sur les arbres matures. Les plantes qui grimpent sans aide sur les troncs sont celles avec les ventouses, les racines crampons, celles qui font des vrilles, et dans certains cas, les toges qui twistent. Finalement, pas mal tout sauf les épineuses !

      • Concernant les plantes grimpantes, c’est magnifique de voir un mur recouvert de ces plantes. Là où j’habitais il y a quelques années, les murs extérieurs étaient en brique sur deux étages. Les plantes grimpaient jusqu’en haut et entraient même dans le grenier par les soffites.
        Mais, ces grimpantes à ventouses dégagent un produit qui s’attaque à l’aluminium des cadrages de fenêtre jusqu’à perforation. J’ai dû réparer et finalement arracher les plantes. Il était difficile d’aller les tailler régulièrement à plus de 20 pieds de hauteur. C’était superbe de voir ce mur de plantes, mais…

  2. Merci d’attirer mon attention sur ces plantes! J’étais justement en questionnement pour mes clématites… 😉

  3. Que j’aime vous lire le matin! J’ai le sourire aux lèvres! Apprendre en souriant, quel plaisir!

  4. J,ai toujours suivit votre père durant sa vie de jardinier et ses conférences et aujourd,hui c,est vous qui le remplacer et j,aime encore vous suivre bonne continuité merci

    • Les fusains s’accrochent eux aussi, aux arbres s’ils le peuvent, en faisant pousser leurs racines dans le bois des arbres leur causant des dommages. Il est très difficile de les «  déraciner ». Je trouvais cela mignon un arbuste panaché grimpant aux arbres mais lorsque je me suis aperçue de l’ampleur du phénomène j’ai dû sévir…

  5. Les fusains s’accrochent eux aussi, aux arbres s’ils le peuvent, en faisant pousser leurs racines dans le bois des arbres leur causant des dommages. Il est très difficile de les «  déraciner ». Je trouvais cela mignon un arbuste panaché grimpant aux arbres mais lorsque je me suis aperçue de l’ampleur du phénomène j’ai dû sévir…

  6. J’aimerais vous montrer une photo et ou un vidéo de mon hydrangée grimpante. Elle a environ une trentaine d’années.
    Une beauté!

  7. Très intéressant! Quel moyen utilise une glycine (la variété rustique au Québec) pour grimper? Peut-elle abîmer les murs d’une maison? Merci!

Inscrivez-vous au blogue

Saisissez votre courriel pour vous abonner à ce blog et recevoir les notifications des nouveaux articles.