Ça rampe, ça siffle… Qui a peur des serpents?

Au menu aujourd’hui, vous pouvez les aimer, les détester, les craindre ou les charmer, mais en aucun cas les serpents ne laissent indifférents.

Pourquoi a-t-on peur des serpents?
La phobie des serpents serait inscrite dans nos gènes. Chez certains, elle ne se manifeste pas, alors que chez d’autres, le corps peut réagir fortement: sueurs froides, rythme cardiaque qui s’accélère, évanouissement, etc.
Il y a longtemps, nos ancêtres côtoyaient des serpents très dangereux et n’avaient que très peu de moyens de s’en protéger. Quand on marche pieds nus dans la forêt et qu’on vit dans une grotte, on peut imaginer qu’en effet, avoir peur des serpents est un bon moyen de survie. Celui qui n’a peur de rien peut paraître courageux, mais la réalité, c’est qu’il risque de se mettre en danger de mort.
La peur des serpents est donc devenue un avantage à la survie et s’est transmise dans les gènes des générations suivantes… Et cette peur innée perdure encore aujourd’hui!
Évidemment, dans les pays occidentaux, cette peur n’était plus d’actualité. Alors la phobie a fini par devenir plus rare. Dans d’autres régions du monde, où les serpents vraiment dangereux sont fréquents, la peur innée est plus présente.
D’autres, sans avoir de sueurs froides, n’aiment pas particulièrement ces bestioles rampantes pour une tout autre raison:

Les serpents dans la culture populaire
Honnêtement, vous en connaissez combien des films avec un gentil serpent, vous?
Les films, les livres, la culture en générale ont besoin de susciter des émotions pour divertir.
Que serait Jafar sans son bâton serpent?
Que serait Ève sans tentation?
Que serait le Fort Boyard sans sa légendaire pièce aux serpents?
On a besoin d’un méchant pour l’histoire. Et quoi de mieux que de jouer dans les zones déjà sensibles de notre cerveau? Serpents, rats et vers, ajoutons une fausse croyance à l’histoire, et voilà! Un beau méchant de film qui fait bien peur… et qui nuira à la réputation de l’animal très longtemps!

Les 5 secrets sur les serpents que Hollywood ne veut pas que vous sachiez
- Ils ne sont pas gluants, ils sont seulement très lisses. Leurs écailles de kératine sont comme vos ongles: elles réfléchissent la lumière, leur donnant un aspect luisant. Pensez-y un instant: s’ils étaient gluants, la terre et les feuilles mortes leur colleraient à la peau!

- Ils n’ont pas tous du venin, et celui-ci est en quantité limitée. Le serpent venimeux ne veut pas vous mordre. S’il le fait, il utilise son venin et se retrouve dépourvu de ce précieux moyen de défense pour quelques temps. Il doit en refabriquer. C’est pourquoi beaucoup de serpents venimeux ont un moyen de prévenir qu’ils sont là et de se faire reconnaître. Pensez au serpent à sonnette qui fait un bruit très reconnaissable avant d’attaquer.

- Ils ne mangent pas d’humain, même s’ils sont très gros. En fait, si un serpent mange un si gros repas, il risque de ne pas pouvoir se déplacer pendant un bon bout de temps, le rendant vulnérable aux prédateurs. Est-ce que c’est impossible? Non, mais il faudrait qu’un humain pas trop gros et très affaibli aille dormir tout seul en pleine jungle, sans protection: ne le faites pas et vous ne risquez rien 😉
- La langue n’est pas venimeuse. C’est juste… une langue! Elle est fourchue car le serpent s’en sert pour sentir. Oui, oui, vous avez bien compris: il «goûte» l’air. Les molécules d’odeurs se collent à sa langue, qu’il insère ensuite dans son palais dans deux petits trous nommés l’organe de Jacobson. Il peut ainsi analyser les odeurs, savoir si elles viennent de droite ou de gauche, et poursuivre sa quête de nourriture paisiblement.

- Les charmeurs de serpents n’existent pas. Il s’agit de serpents entraînés à suivre le mouvement de la flûte suite à de nombreux coups de celle-ci… pas très éthique, je vous l’accorde. Même si les serpents peuvent sentir les vibrations, ils sont sourds. Alors pour danser en rythme, on repassera.
Bonus: Il m’arrive d’entendre : «J’ai peur des serpents, mais pas des couleuvres.»
Les couleuvres sont des serpents de la famille des colubridés. De rien! 😉
Le rôle des serpents au jardin
J’espère qu’avec tous ces faits, vous commencez à comprendre que les serpents ne sont pas une grande menace. En fait, ils ont plus peur de vous que le contraire! C’est pourquoi quand vous croisez une couleuvre dans vos plates-bandes, laissez-lui de l’air. Elle s’en ira d’elle-même. Pas besoin de lui donner des coups de pelle ou de crier après (je vous rappelle qu’elle est sourde, mais elle a senti les vibrations de vos pas approcher).
Les serpents se nourrissent généralement de petits mammifères nuisibles au jardin; souris, mulots, rats. Ils sont très pratiques dans les champs et aux États-Unis, les cultivateurs vont même jusqu’à relâcher volontairement des serpents des blés (nommés corn snakes en anglais) dans leurs champs pour les protéger des ravageurs.

Ces serpents ne sont évidemment pas nuisibles aux humains et les cultivateurs évitent d’utiliser une tonne de produits chimiques: c’est ce qu’on appelle la lutte biologique.
Accessoirement, sachez que le venin de serpent est à l’étude pour la fabrication de médicaments. Eh oui! On pourra peut-être un jour réguler la pression artérielle grâce à une dose (très diluée!) de venin de serpent.
Ok, mais admettons que je me fasse quand même mordre?
Au Québec, nos couleuvres ont de toutes petites dents qui percent à peine la peau et elles ne sont pas venimeuses. Lavez la plaie avec du savon et de l’eau: il est possible qu’elle ne saigne même pas puisque les dents sont plus petites que des aiguilles!
Il est toujours possible de les manipuler avec des gants, en les tenant près de la tête, dans le cas où elle serait en difficulté (entrée dans votre cabanon par exemple), mais elles se débrouillent généralement très bien seules.

Si vous êtes aux États-Unis, dans l’Ouest canadien ou dans certaines régions de l’Europe, sachez qu’il y a peu de chance que vous soyez vraiment en danger, mais il existe quand même certains serpents venimeux en régions rurales.
Si vous vous faites mordre, le premier réflexe à avoir, c’est de bien observer l’animal ou même de le prendre en photo avant qu’il ne retourne se cacher. De quelle taille est-il? Quelle est sa couleur? A-t-il des signes distinctifs comme une forme particulière, des yeux d’une couleur différente, un son qu’il émet?

Ces informations sont très importantes car c’est ce qui permettra aux médecins de déterminer s’il faut vous administrer un antivenin et, si oui, lequel. Chaque venin a son propre antivenin, alors c’est grandement utile de pouvoir identifier le coupable rapidement.
Finalement, si vous allez en Australie… Eh bien sachez que 8 des 10 serpents les plus venimeux au monde s’y trouvent, bon voyage! 🙂
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Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine Andromaque)
Ici, on leur a fait des cabanes au ras du sol, soit un refroidisseur inefficace à vin en grès, soit une huilière qui a pris un odeur rancie, soit mon beau verre à eau en céramique ébréché, soit un bout de tuyau en …? trouvé quelque part, soit un gros pot en grès pour plantes cassé en 2, couché sur le côté. Nous les en avons placé un peu partout dans nos jardins et apercevons de jolies couleuvres de temps à autre. J’adore les voir se faufiler à toutes vitesses… !!
Super intéressant! Merci.
Bonjour! Quelle plaisir de vous lire! Protéger ces petites bêtes mal connues! En vélo, à pied, on en voit souvent à l’automne sur le bitume bien chaud. Elles s’y réchauffent. Attention de ne pas les écraser!!
Ici nous n´avons que d´inoffensives couleuvres et sans en avoir peur c´est l´effet de surprise. Totalement bien camouflée dans l´herbe subitement juste devant vous une couleuvre
s´enfuit à toute hâte. Idem pour les crapauds et grenouilles. Mon cerveau est plus conditionné à voir des batraciens sur ma propriété. Être filmé alors que je marche et subitement fait la “danse de la couleuvre” alors que je la vois fuir un pas devant moi. Je dois
m´arrêter net pour ne pas lui marcher dessus sans perdre équilibre et chuter. Pour sur j´aurai beaucoup de “like”. J´en ai vu une fois en 2021 et 3 en 2022, d´ou l´effet de surprise. Tant
qu´elle ne touche pas aux minuscules grenouilles arboricoles, elles sont les bienvenues.?
Ici nous n´avons que d´inoffensives couleuvres et sans en avoir peur c´est l´effet de surprise. Totalement bien camouflée dans l´herbe subitement juste devant vous une couleuvre
s´enfuit à toute hâte. Idem pour les crapauds et grenouilles. Mon cerveau est plus conditionné à voir des batraciens sur ma propriété. Être filmé alors que je marche et subitement fait la “danse de la couleuvre” alors que je la vois fuir un pas devant moi. Je dois
m´arrêter net pour ne pas lui marcher dessus sans perdre équilibre et chuter. Pour sur j´aurai beaucoup de “like”. J´en ai vu une fois en 2021 et 3 en 2022, d´ou l´effet de surprise. Tant
qu´elle ne touche pas aux minuscules grenouilles arboricoles, elles sont les bienvenues.?
Bonjour, votre site est super intéressant: on apprends des choses….donc on s’instruit !
Je vis à la campagne pas loin d’un sanctuaire d’oiseaux nicheurs et migrateurs. Je lisais ce matin votre article sur les serpents, ici il n’y a encore que des couleuvres… et il y a une photo que j’ai prise d’un tamia qui tient dans sa bouche une couleuvre ( morte, car la tête pendait sur le côté…probablement attaquée par un faucon ou autre ..) et le tamia était en train de l’emmener quelque part !!! Où, je ne sait pas, mon imagination fertile m’a dit: il veut peut être se faire un sac avec ou des chaussures …Le tamia me regardais et je le regardais en me questionnant !!!
j’aimerais bien partager cette photo…mais je ne sais pas comment !!!
J’ai pas mal de photos d’animaux étranges: des écureuil blancs , par exemple!!!
et beaucoup d’oiseaux, chevreuil mâle, femelles et bébé !!! Mon jardin était un vrai zoo !!!
Bonjour, il n’est malheureusement pas possible de publier vos photos sur le blogue. Toutefois, si vous croyez qu’elles pourraient nous être utiles pour d’éventuels articles, je vous invite à me les envoyer par courriel au audrey@jardinierparesseux.com. Pensez à me donner votre nom complet pour que je vous accorde le crédit. Nous avons toujours besoin de jolies photos 🙂
Merci pour cet article! Je voulais juste ajouter un petit commentaire. J’ai compris que c’était vulgarisé donc qu’on passe par dessus quelques détails alors de mon côté c’est une technicalité, mais les serpents ne sont pas réellement sourds.
Ils possèdent bien une oreille interne et, malgré l’absence d’oreille externe et d’oreille moyenne, ils ont l’équipement en place pour analyser le son. En fait ils ont surtout du mal à entendre les hautes fréquences. (Celles qui voyagent par les airs et que l’on capte avec nos oreilles externes) Ils sont par contre capables d’entendre les basses fréquences et leur capacité à le faire varie d’une espèce à l’autre.
Ce que j’avais lu sur les serpents, c’est qu’on peut imaginer leur ouie un peu comme ce que l’on entend quand on nage sous l’eau et que quelqu’un parle au dessus. Donc une couleuvre va sûrment vous entendre crier après, mais même si elle comprenait le français, elle ne pourrait pas discerner les mots.
Vous avez tout à fait raison. Ces sons qu’ils perçoivent sont en réalité des vibrations qu’ils perçoivent grâce à l’oreille interne. Si nous parlons, les surfaces (et l’air!) qui entrent en contact avec ces sons vibrent, et c’est ce que perçoit le serpent.
Pour ressentir les sons un peu comme un serpent, on peut penser à une voiture qui vibre quand la musique est trop forte, ou, plus siple, mettez votre main devant votre bouche et parlez. Vous sentirez dans votre paume les vibrations qu’«entend» le serpent.
Bonjour Geneviève ! c’est toujours intéressant de vous lire.
Je voudrais savoir comment mettre une photo du tamia qui transporte une couleuvre morte dans sa bouche… probablement pour se faire des chaussures avec !!! Je ne sais pas s’il se nourrit avec, est-il carnivore, omnivore ?? merci de me dire quoi faire pour mettre une photo…
j’ai 76 ans, je n’ai pas de Facebook et je suis passionnée de photographie !
Où j’habite, dans la région de Québec, à l’époque connu sous le jolie nom de Château d’eau, la couleuvre était monnaie courante, on en voyait souvent et partout sur ce petit territoire. Elles sont pratiquement disparue, c’est devenue une rareté de les apercevoir, développement urbain oblige… Suite à la lecture de votre article, fort intéressant soit-dit en passant, est-il possible de les réintroduire dans mon milieu. J’ai un potager et des milieux humides à proximité. Est-ce qu’il existe des organisations qui permettent la réintroduction de cette espèce? Merci pour vos articles et opinions avisées. Jean-Pierre
Comme il ne s’agit pas vraiment d’une espèce menacée, je ne crois pas que de tels programmes de réintroduction existent. Toutefois, si votre terrain est favorable et pas très loin d’un milieu naturel où il y en a, elles pourraient venir d’elles même s’installer chez vous dans le futur.
[…] dans nos gènes. Je vous ai déjà parlé de l’avantage évolutif de cette peur dans l’article Ça rampe, ça siffle, qui a peur des serpents?, alors je vais plutôt vous parler ici de la méthode utilisée pour découvrir que cette peur […]