Augmenter l’humidité aide à compenser une luminosité faible
Il y a certaines choses que le jardinier amateur moyen semble mal comprendre au sujet de ses plantes d’intérieur. L’une d’entre elles est l’importance d’une bonne humidité atmosphérique. C’est peut-être parce qu’on ne voit pas l’humidité et ne le sent pas beaucoup non plus, mais on tend à ne pas s’en occuper… et cela peut être une erreur.
L’humidité a plus d’importance que les gens pensent. Il n’est pas seulement question d’augmenter l’humidité ambiante pour empêcher les feuilles de faner ou de brunir à la marge, ni de prévenir l’avortement des boutons floraux. L’air sec influence jusqu’à la photosynthèse!
L’automne, c’est d’ailleurs la saison idéale pour en discuter, car l’humidité atmosphérique est en forte baisse dans toutes les demeures.
Air humide, plantes heureuses
Sous une humidité élevée, la plupart des plantes réussissent mieux à faire de la photosynthèse et poussent donc avec plus de vigueur. Ainsi, améliorer l’humidité ambiante de vos plantes équivaut à leur donner à une dose supplémentaire de soleil… même si vous ne leur donnez pas vraiment plus de lumière!
Les plantes retirent-elles de l’énergie de l’air humide?
Ce n’est pas tout à fait ça. Mais une humidité élevée peut aider à compenser la diminution de la photosynthèse.

Les feuilles des végétaux sont munies de petits orifices, appelés stomates, d’où peuvent avoir lieu des échanges gazeux entre la plante et l’air environnant (oxygène, dioxyde de carbone, vapeur d’eau, etc.). Les stomates, par contre, se ferment quand l’air est trop sec, et ce, pour empêcher une trop grande perte d’eau. En effet, dans les conditions typiques de nos demeures, les plantes d’intérieur perdent déjà environ 97% de toute l’humidité qu’elles absorbent par transpiration (évapotranspiration pour être plus précis). Elles ne peuvent pas se permettre de perdre beaucoup plus!
Ainsi, lorsque l’air est trop sec, les stomates se ferment partiellement ou complètement. Par conséquent, il n’y aura que peu ou pas de respiration et alors la photosynthèse ne s’effectue pas efficacement. Ainsi, nos plantes n’utilisent pas très efficacement la lumière du soleil dont elles disposent pour produire de l’énergie pour leur croissance future.
Le résultat est que votre plante pourrait être placée dans ce qui devrait être la bonne quantité de lumière naturelle pour une croissance parfaite… et quand même commencer à dépérir plutôt que de pousser. La raison? L’air est trop sec!
Les terrariums montrent les bénéfices d’une bonne humidité
Les terrariums sont d’excellents exemples de ce qui se passe quand l’humidité est abondante.
Vous ne pouvez pas mettre un terrarium en plein soleil, surtout pas un terrarium fermé (muni d’un couvercle), car la chaleur s’accumulera et les plantes seront tuées. Nous savons tous ce qui se passe lorsque vous garez une voiture au soleil! Imaginez les pauvres plantes prisonnières d’un terrarium au soleil!

Cela oblige les jardiniers à placer leurs terrariums loin des fenêtres, dans des emplacements ombragés. Généralement des endroits où ils reçoivent peu ou pas de rayons directs du soleil. «Tant pis pour les plantes!» seriez-vous probablement porté à penser. «Elles vont avoir de la difficulté à survivre!» Mais ce n’est pas ce qui se passe. Dans leur emplacement sombre, elles s’épanouissent!
C’est parce que l’atmosphère dans un terrarium est humide. Très humide. Même ceux qui sont ouverts offrent généralement environ 70% d’humidité. Les terrariums fermés donnent souvent un taux d’humidité de l’ordre de 90%. Alors, les plantes peuvent y garder leurs stomates complètement ouverts presque tout le temps. Aucune quantité importante d’humidité ne sera perdue par transpiration. Ainsi, pendant 12 heures (voire plus si vous cultivez vos plantes sous éclairage artificiel en utilisant une minuterie), la photosynthèse tourne à plein régime.
Trop d’une bonne chose
Cela devient même un problème. Les plantes de terrarium poussent beaucoup plus vite que si elles avaient été à l’air libre et, ainsi, débordent rapidement de leur espace prévu. Si vous souhaitez créer un terrarium qui ne se transforme pas presque immédiatement en jungle, vous devrez donc vous en tenir à des plantes naturellement miniatures. Sinon, vous aurez à passer votre temps à rabattre les plantes trop hautes et à enlever celles qui sont devenues envahissantes.
Les succulentes font exception à la règle

Les principales exceptions à cette règle sont les plantes succulentes telles que les cactus, les aloès et les echevérias. Elles sont naturellement adaptées à une faible humidité et s’accommoderont parfaitement d’une humidité de 20%, soit moins que l’humidité relative moyenne dans le désert du Sahara (25%)!
C’est parce que les succulentes font les choses différemment: elles effectuent une photosynthèse CAM, CAM voulant dire métabolisme acide des Crassulacées. Il a été découvert pour la première fois dans des plantes de la famille des Crassulacées — d’où le nom — mais il est présent dans de nombreuses familles de plantes.
Les plantes succulentes ont appris à effectuer la respiration séparément de la photosynthèse. Ainsi, elles ferment leurs stomates à la chaleur du jour pour ne pas perdre d’eau. Elles ne les ouvrent pour échanger des gaz que la nuit, quand il fait plus frais, rejetant de l’oxygène et faisant le plein de gaz carbonique. Elles peuvent ensuite utiliser le dioxyde de carbone stocké pour créer des sucres pendant que le soleil brille le jour. Autrement dit, en faisant la photosynthèse pendant que le soleil brille le jour, mais avec le dioxyde de carbone capté la veille. Ingénieux, n’est-ce pas!
Cela dit, les succulentes n’aiment pas la culture en terrarium. Dans nos maisons, elles préfèrent de beaucoup être en plein soleil juste à côté de la fenêtre où leur croissance, bien que lente (la photosynthèse CAM est moins efficace que la photosynthèse régulière), est au moins régulière. Elles pourrissent quand l’humidité est forte.
Aider vos autres plantes à survivre à l’automne et à l’hiver

La plupart des plantes tropicales proviennent de climats humides et cela comprend à peu près toutes les plantes d’intérieur autres que les plantes succulentes. Elles réussiront mieux avec une humidité élevée, même si cela signifie qu’elles doivent subir une diminution de leur part en lumière.
Les plantes à feuilles minces, comme le fittonia, la plante aux éphélides (Hypoestes phyllostachya), le brugmansia, l’abutilon, le calathéa, la plupart des fougères, etc., font partie de ce groupe. Elles prospèrent rarement en dehors des mois d’été où le soleil brille et où l’air est humide. Elles vous indiqueront souvent qu’elles ne sont pas satisfaites en enroulant légèrement leurs feuilles vers le bas, ou en montrant une marge qui bruni ou une pointe qui se dessèche ou noircit. Les feuilles peuvent aussi pendre mollement même après un arrosage ou, le plus évident de tous, simplement tomber au sol.
Les plantes non succulentes, mais à feuillage épais, coriace ou cireux sont relativement résistantes à l’air sec, tout comme les plantes à feuilles très poilues. Beaucoup d’entre elles sont originaires de régions un peu arides. Ce sont principalement des plantes succulentes ainsi que des plantes qui passent l’hiver en dormance. Elles tiennent à leur pleine ration de soleil l’été, mais supporteront un air plus sec l’hiver en retour.
La chaleur = air sec

Lorsque nous commençons à chauffer nos maisons à l’automne, l’humidité relative chute rapidement. Lorsque vous chauffez de l’air froid, il devient «assoiffé» et absorbe toute l’humidité qu’il peut. Les molécules d’eau dans l’air deviennent peu nombreuses et s’espacent les une des autres. Plus vous chauffez, plus l’air devient sec. Donc, si vous voulez garder vos plantes heureuses, vous devez augmenter l’humidité atmosphérique.
Votre maison a probablement déjà un humidificateur central ou une thermopompe centrale. Cependant, ces appareils ne sont généralement pas si efficaces, ayant de la difficulté à conserver une humidité relative de 40%. Les plantes et les humains sont plus à l’aise à 60% (le niveau recommandé). On considère une humidité relative de 50% «acceptable», mais pas idéale. En fait, une humidité relative de 80% n’est pas trop pour les plantes*! Donc, vous voudrez probablement ajuster vôtre appareil au «maximum».
*Mais est trop pour les humains, paraît-il. Pour éviter le développement de moisissures, visez une humidité relative à environ 60%.
Autres sources d’humidité

Une solution possible est de dédier une pièce de votre maison à vos plantes. Ainsi, vous pourriez tout faire pour y augmenter l’humidité. Envisagez d’y ajouter un humidificateur portatif et de le garder rempli et fonctionnel… et fermez la porte pour que l’humidité reste dans le secteur.
Cela donnera de bons résultats, car chaque plante perd de l’humidité grâce à l’évapotranspiration. Par conséquent, plus vous avez de plantes, plus l’humidité y sera élevée.
Et plus vos plantes seront belles!
Où ajoutez plus de plantes à votre décor. Faites-le dans toute la maisonnée, créant ainsi une série de mini-humidificateurs (car c’est le rôle que ces plantes joueront). 5, 10, 15 plantes par pièce? Pourquoi pas? Plus il y a de plantes, meilleure sera l’humidité!
Pour la même raison, dans une pièce donnée, regroupez vos plantes pour créer un micriobiôme plus humide. Cela peut les aider. Placez les spécimens à feuilles mince qui ont de la difficulté avec l’air sec au centre.
Les plateaux humidifiants — plateaux dont on remplit le fond de galettes, de billes ou de gravier dans le but de maintenir le fond rempli d’eau pour permettre une évaporation constante — sont d’une certaine utilité pour humidifier l’air des plants basses, mais ont peu d’effet sur les plus grandes.
La salle de lavage peut être un peu plus humide que les autres pièces. Surtout si vous y suspendez toujours des vêtements pour les faire sécher. Si vous trouvez que, justement, le linge y sèche très lentement, c’est signe que c’est un excellent milieu pour les végétaux avides d’humidité.

La brumisation des plantes, en revanche, soit la vaporisation quotidienne des végétaux avec de l’eau, est souvent recommandée sur Internet. Par contre, c’est une perte de temps totale. Lisez pourquoi c’est le cas dans le billet Mythe horticole à déboulonner: la brumisation des plantes d’intérieur.

Et enfin, il faudra peut-être penser à placer les plantes qui s’adaptent le moins à l’air sec (calathéas, fittonias, etc.) dans un sac de plastique transparent ou une mini-serre pour l’hiver. Autrement dit, leur donner l’équivalent des conditions d’un terrarium. Vous en apprendrez plus sur cette technique dans le billet Ensachez les plantes d’intérieur fragiles pour l’hiver.
Et voilà! Maintenant que l’hiver est à nos portes, vos plantes d’intérieur ont probablement besoin d’une humidité accrue. Et c’est aussi à cette saison que la durée du jour diminue dans les régions tempérées, de sorte que vos plantes peuvent également profiter de votre aide pour pouvoir assurer une photosynthèse efficace.
Quelles méthodes allez-vous utiliser?
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Merci pour ces informations si utiles. Est-ce le même principe pour mes géranium dont j’ai coupé les tiges et empotés pour leur faire passer l’hiver? Merci!
Merci pour cet article très intéressant et très complet 🙂
Bonjour j aimerais que quand une personne pose une question ,qu’on puisse voir la réponse!Rachel a demander si c est la même chose avec ses géraniums concernant l’humidité. Merci