Un aménagement sans entretien au chalet
En tant que jardinier paresseux, je trouve qu’entretenir le terrain autour de sa maison est déjà amplement d’effort pour le propriétaire. Mais force est de constater que plusieurs propriétaires ont aussi un chalet. Et là aussi, il y un aménagement à entretenir.
Alors leur vie consiste parfois à tondre la pelouse en ville en catastrophe le vendredi soir. Puis à tondre ce qui est souvent une pelouse encore plus vaste à la campagne toute la journée du samedi.
En effet, les gens me parlent de 4, 5 ou même 6 heures juste à tondre toutes les fins de semaine! De quoi décourager le jardinier paresseux de vouloir goûter à la vie de chalet!
Heureusement qu’il est possible de réduire l’entretien au chalet au minimum de façon à vraiment pouvoir profiter de ses fins de semaine à la campagne. Et cela, tout en ayant un très joli aménagement. Il s’agit d’apprendre à penser un peu plus paresseusement.
La forêt est votre grande amie
Presque partout au Amérique et en Europe, à l’exception des régions au climat aride, nous construisons nos maisons d’été dans un lieu boisé tranquille, souvent près d’un lac. Alors, si le terrain de votre chalet est boisé, n’y touchez surtout pas! La forêt, en effet, n’a besoin d’aucun entretien: pas de pelouse à tondre, pas de feuilles à ramasser, pas de taille à faire. Et elle est toujours belle, tout naturellement!
Si vous avez la chance d’avoir un terrain déjà boisé, vous pourriez vous contenter tout simplement d’aménager quelques sentiers dans le bois en rajoutant quelques plantes-vedettes, tolérantes de l’ombre, çà et là. Une petite plate-bande en face du chalet, remplie d’espèces tolérant l’ombre comme les bégonias, les coléus, les fougères, les hostas, etc., pourrait ajouter une note plus colorée. Ou encore, emportez un ou deux arrangements d’annuelles en pot pour égayer la galerie.
Si la forêt a été abîmée par des coupes d’arbre à l’aveuglette ou que de longues années de «nettoyage» ont perturbé ce milieu naturel autrement si bien équilibré, encore, laissez-la tranquille, tout simplement. Elle se régénérera toute seule et plus rapidement que vous ne le pensez, en plus.
De pelouse en pré
Le pire cauchemar des estivants paresseux est l’entretien de la pelouse classique, celle composée uniquement de graminées et tondue courte. En effet, la pelouse est un milieu artificiel. Elle est donc incapable de survivre sans aide. Il faut au minimum la tondre et cela, normalement environ une fois par semaine. Quand on sait qu’au chalet, la pelouse est souvent vaste et parsemée d’îlots d’arbres et de roches qu’il faut contourner (ce qui dédouble le travail), on comprend les jardiniers qui disent passer presque toute la fin de semaine sur un tracteur de jardin à essayer de l’entretenir.
Je propose à ces gens une solution radicale: laissez pousser votre pelouse pour en faire un pré! Tondez tout simplement une ou deux allées de gazon comme lieu de promenade et d’accès et vous verrez comme cela deviendra très chic.
Avec le temps, des fleurs sauvages, s’il n’y en pas déjà, viendront s’ajouter aux graminées pour faire un très joli «pré fleuri». Vous pouvez même faire un terreautage et y semer un mélange de fleurs sauvages (assurez-y vous d’utiliser un mélange qui comprend quelques vivaces, et pas seulement des annuelles) pour créer un effet fleuri plus rapidement. Ou y planter çà et là quelques grandes vivaces comme des hémérocalles, des rudbeckies et des échinacées pour donner encore plus de couleur.
Reste à décider d’un détail: voulez-vous maintenir un effet «champêtre» ou préférez-vous laisser repousser la forêt?
Dans le dernier cas, vous n’avez qu’à ne rien faire. Laissez votre pré tranquille et la forêt reviendra tout seule, peu à peu, à mesure que des arbustes et des arbres coloniseront le site. Si vous voulez maintenir un effet de champ, il faut le faucher annuellement, à l’automne, sinon les arbres et arbustes prendront le dessus.
En bordure des cours d’eau
Pour prévenir l’érosion et empêcher la pollution, on sait qu’il faut laisser 10 m (15 m dans les emplacements très en pente) de végétation naturelle autour d’un lac, d’une rivière ou de tout autre cours d’eau. D’ailleurs, c’est désormais la loi au Québec pour les nouvelles constructions riveraines. (Je ne sais par pour les autres régions.)
Pour hâter la régénération d’une rive abîmée, érodée ou défrichée, plantez en bordure de l’eau des arbustes et des vivaces qui tolèrent les sols détrempés, comme des cornouillers, des aulnes, des filipendules, des iris versicolores et de Sibérie, etc. Plus à l’intérieur, hors de la zone inondable, préférez des végétaux plus tolérants des terrains mieux drainés, comme le physocarpe, le rosier rugueux, les rudbeckies, la barbe de bouc, les cimicifuges, etc. et aussi des arbres comme le thuya, l’épinette, l’érable et le bouleau.
Afin de bien voir le lac de votre chalet, allouez-vous une «fenêtre» uniquement composée d’arbustes bas et de vivaces (donc, une zone sans grands arbres).
Quant au gazon déjà dans la bande riveraine, laissez-le tout simplement pousser à sa guise. Dès que vous arrêterez de le tondre, des fleurs sauvages riveraines s’y établiront toutes seules, apportées par le vent, le courant et les oiseaux.
Mini-jardins pour la roulotte
Enfin, si votre chalet est tout simplement une roulotte avec un tout petit peu de terrain autour, le fardeau de l’entretien sera beaucoup moindre. Dans certains cas, d’ailleurs, il n’y a de place que pour quelques boîtes à fleurs ou bacs.
N’oubliez pas que, de tous les éléments d’un aménagement paysager autre que le potager, c’est le gazon qui demande le plus de soins: si sortir la tondeuse pour tondre un si petit espace vous rebute, pensez à convertir l’espace en plate-bande paillée surtout composée de vivaces avec quelques arbustes: l’entretien y est de presque zéro et pourtant l’effet est tout à fait charmant.
Encore plus facile, couvrez la surface d’un vieux tapis (ou d’une toile perforée, car il faut un certain drainage) pour étouffer la pelouse, puis recouvrez-la d’une couche de 7 à 10 cm de paillis. Et pour de la couleur, placez-y une potée ou deux d’annuelles.
Et voilà! Des solutions pour un beau chalet bien attrayant qui vous permettront de vous reposer cet été plutôt que de travailler sans cesse à entretenir les aménagements.
Bon été!
… et quand le gazon disparaît, les lucioles reviennent ! Merci pour ce texte plein de sagesse !
Si vs êtes dans un environnement où les chevreuils abondent, ils adorent les hostas. Je crois bien qu’ils croient qu’il s’agit d’un genre de salade.
Merci.
Chez moi, les chevreuils mangent les hostas, les hémérocalles, les rudbeckies, les echinacées, les cimifuges, les pélargoniums, les spirées et même les persicaires. Ils peuvent également s’attaquer aux astilbes. Ils mangent les têtes, les bourgeons et les feuilles tendres. Ils mangent mon magnifique plant d’azalées et mon weigelia. La viorne y a passé. Si vos chevreuils sont voraces, attention. Cependant, il y a plein de belles plantes qu’ils ne touchent pas. Bonne chance !
Ça serait intéressant de savoir quelles sont les plantes que les chevreuils ne touchent pas, puisque vous en avez fait l’expérience.
Il arrive que Me?re Chevreuil et son faon de?vorent mes jeunes haricots verts, ainsi que les pousses et les boutons des rosiers bien tendres(je trouve leurs traces dans la terre meuble)..
Bonjour! voici un article sur le sujet déjà présent sur ce blogue: https://jardinierparesseux.com/2021/06/02/plantes-qui-resistent-aux-cerfs/
Toujours intéressant d’y penser, il y a plus de chances de voir des cerfs au chalet qu’en ville… bonne lecture!
C’est exactement ce que je répète à mon conjoint depuis des années merci de confirmé que j’ai raison ?
Bonjour, notre maison de campagne est située en Estrie, royaume des tiques. Je suis tiraillée. Je rêve d’un pré fleuri mais je suis inquiète pour nous et surtout pour mon chien qui ira y fouiner c’est certain. J’ai déjà fait une tentative l’année dernière mais les graines de vivaces mélangées n’ont pas poussé, des suggestions pour une meilleure réussite?
Merveilleux ! Bon article ,avec action concrète afin de contrer les changements climatique , les fleurs reviennent ainsi que papillons et abeilles,la fraîcheurs et la beauté du paysage s installe, et des moments de repos et calme sans bruit de tondeuse et coupe herbes,les insectes s installe et peuvent faire leur travail.
Félicitations je partage cet article brillant et toute mes pensées avec la famille et Mr Hodgson qui traverse des moments difficile .votre blog est le meilleur tout confondu pour le jardinier en herbe.
Bonjour! Justement,au chalet afin d’avoir moins de pelouse à faire nous avons fait un pré fleuri sur le champ d’épuration 50×100,ce qui donne un résultat magnifique.J’aurais vraiment besoin d’aide afin de savoir si les lupins qui poussent peuvent déranger le champ.J’ai mis de gros sacs de graines acheté chez le paysagiste.J’en suis à la deuxième année et là,les lupins apparaissent,est-ce une bonne idée? Merci beaucoup pour ce que vous faites et bonne chance!
Mon expérience dans mon jardin en Estrie. Cerfs mangent chez moi cornouiller, filipendules et certains sédums. Le cèdre (thuya) est un délice pour cerfs. Ils mangent à 8 pieds debout sur leurs pattes arrières. Ce qu’ils ne mangent pas chez moi : berberis, digitales, graminées, pigamon, allium, salvia/sauge, marguerites, euphorbes, lantana, monardes, clématites, nepeta, iris, pavots, fougères, cœurs saignants, crocosmia lucifer, zinnias, dahlias, agapanthes, pivoines (pas doubles elles tombent). Peut-être des rudbeckies hirta Toto gold et de vrais géraniums. J’avais déjà planté plein de choses conseillées par mon horticultrice au début. Quelques années plus tard, les cerfs ont commencé à tout manger. Ils avaient découvert une table extraordinaire et ils ne cessent de revenir depuis avec leur famille et leurs amis. Je dois appliquer du répulsif non dommageable pour l’environnement sans arrêt. Pas recommandé par le jardinier paresseux ? à qui je pense au quotidien et à son immense apport à nos connaissances. Merci M. Hodgson.
Vous avez raison. Excellente référence. Il y a trois pages de plantes que les cerfs ne mangent pas. C’est juste que chez moi, ils se sont découvert des goûts qu’ils n’ont pas partout ou qu’ils étaient vraiment si affamés à un certain moment qu’ils mangeaient presque n’importe quoi. C’est d’ailleurs l’explication que le jardinier paresseux avait donnée quand on lui parlait de nos expériences. Chaque endroit est différent bien qu’il y ait des constantes.
Bonjour Nicole, Chez moi les chevreuils ne touchent PAS aux Forsythias ni aux Sauges de Russie. Pour les reste je laisse mon petit Westie leur faire un peu peur.
Nous avons fait également un pré fleuri sur notre champs d’épuration et on le fauche une fois en aout et une fois tard à l’automne, on espère que c’est suffisant!
Les goûts alimentaires du chevreuil évoluent sans cesse. Faute e salade on peut manger du kale…. Ceci dit, les iris, les potentilles, forsythias, lupins (espèce non-indigène qui s’étend), verge d’or ne sont pas touchés (jusqu’à ce jour).
Merci pour cet excellent article. Laisser pousser un pré chez soi est en plus un très beau geste écologique. Prenez bien soin de vous, M. Hodgson. ?????? On vous aime beaucoup!
Merci pour votre article
Michel Perron architecte
catherine greffard, il y a plusieurs articles sur le sujet ici :
https://jardinierparesseux.com/2019/09/07/comment-installer-un-pre-fleuri/
https://jardinierparesseux.com/2021/07/11/mon-pre-fleuri/#:~:text=Pr%C3%A9paration%20du%20terrain,en%20place%20toute%20une%20saison.