Un figuier pleureur qui ne perd pas ses feuilles!
Par Larry Hodgson
Peu d’arbres d’intérieur créent un aussi bel effet que le figuier pleureur (Ficus benjamina), appelé aussi ficus benjamina.
Cette populaire plante d’intérieur se présente habituellement sous la forme d’un arbre à tronc parfois tressé ou en spirale et portant de longues branches arquées qui, à leur extrémité, pendent un peu, d’où le sobriquet «figuier pleureur». Il porte d’innombrables feuilles ovales vert foncé munies chacune d’une pointe très nette.
On trouve aussi des variétés à feuillage plus coloré, panaché de blanc ou de jaune. Et parfois, il produit quelques petits fruits ronds verts devenant orange.
Dans ses pays d’origine en Asie tropicale et en Océanie, c’est un grand arbre de jusqu’à 30 m de hauteur. Dans les centres commerciaux, on voit aussi des spécimens de bonne taille, peut-être 5 ou 6 m, mais dans nos maisons, il est plus petit : rarement plus de 3 m, mais une certaine taille sera éventuellement nécessaire pour le contrôler, car autrement, il atteindra un jour le plafond.
Un problème
Cet arbre aurait tout pour plaire : une belle forme, une capacité phénoménale de filtrer l’air de ses impuretés et une bonne adaptabilité aux conditions d’intérieur typiques, si ce n’était pour un détail: il perd souvent des feuilles, beaucoup de feuilles, à la suite de tout déplacement. Assez pour éventuellement en mourir. Et cela, toujours dans les semaines qui suivent l’achat. C’est décourageant… et pourtant facile à éviter. Il faut juste connaître son secret.
C’est que le figuier pleureur tolère mal les changements dans son régime. Quand vous le voyez en jardinerie, il est habituellement fraîchement arrivé des tropiques où il poussait en plein air. Le temps qu’il reste dans la serre du magasin, il ne réagit pas trop, car il y fait très clair et l’humidité est excellente. Mais quand on le transfère dans un salon typique, où l’air est sec (rares sont les maisons où l’humidité atmosphérique dépasse 40% alors qu’il préférerait au moins 70%) et la lumière très rare (curieusement, les gens semblent toujours penser que leur habitation est très bien éclairée, alors qu’un luxmètre indique presque toujours «sombre» à «très sombre»), le voilà alors qui entre rapidement en état de choc et que la chute des feuilles commence.
Facile à régler
Pour acclimater un figuier pleureur, arrosez-le légèrement, puis donnez-lui une culture à l’étouffée. Autrement dit, serrez-le dans un grand sac transparent (un sac de nettoyage à sec ou un grand sac de poubelle transparent sera nécessaire pour les grands spécimens) dès que vous l’apporterez à la maison. Puis fermez bien le sac.
Oui, scellez-le. Non, la plante «ne manquera pas d’air» dans un sac scellé. Les végétaux produisent leur propre dioxyde de carbone et leur propre oxygène et alors, tout l’air dont ils ont besoin. D’ailleurs, tant que la plante est enfermée dans un sac scellé, elle n’aura pas besoin d’arrosage non plus.
À l’intérieur de cette «serre temporaire» régnera une forte humidité, comme un baume sur une plaie, juste ce qu’il faut pour que la plante récupère. Placez le figuier dans un emplacement très bien éclairé, mais sans soleil direct (sinon il cuira à l’intérieur de son grand sac scellé). C’est le début de l’acclimatation sous une forte humidité et un bon éclairage. Après deux semaines, déplacez la plante vers son lieu de séjour final (un figuier bien acclimaté peut tolérer presque tout éclairage, même un emplacement passablement sombre).
Attendez encore deux semaines, durant lesquelles, grâce à la forte humidité, le figuier s’acclimatera à la nouvelle luminosité… et toujours sans perdre des feuilles. Il est maintenant temps de commencer à l’habituer à l’air libre.
Comme l’air de votre maison est plus sec que l’air très humide auquel le figuier s’est habitué pendant son séjour dans le sac, il faut l’y acclimater graduellement. Chaque matin, percez un trou ou deux dans le sac avec un crayon. Avec le temps, le sac sera de plus en plus troué, et la plante sera de plus en plus acclimatée à l’air sec. Quand le sac sera en lambeaux, votre figuier sera bien acclimaté et vous pourrez enlever ce qui reste du sac.
Entretien de base
Par la suite, son entretien est facile : arrosage quand son terreau est sec au toucher, température d’intérieur normale et deux fertilisations par année avec l’engrais de votre choix (le figuier s’adapte parfaitement à tous les engrais), au printemps et au milieu de l’été. C’est tout!
Ainsi traité, un figuier pleureur peut vivre 40 ans ou plus en parfaite santé… mais si vous changez ses conditions, même si c’est seulement pour le transférer dans une autre pièce de la même maison, replacez-le dans un sac et recommencez l’acclimatation. Que voulez-vous? Le figuier pleureur s’adapte à presque tout… mais ne tolère pas les changements abrupts.
Le croton aussi
Une autre plante d’intérieur qui réagit de la même façon après l’achat, soit avec une perte massive de feuilles suivie, souvent, de la mort, le croton (Codiaeum variegatum), aux feuilles multicolores, a besoin exactement du même traitement: un «séjour à l’étouffée» d’environ un mois pour lui permettre de s’acclimater.
Acclimater un figuier pleureur n’est pas plus compliqué que cela!
Est ce que je peux faire le traitement du sac avec un brugmansia?
Oui.
Peut-on faire cela avec les plantes qui ont passé l’été dehors et que l’on entre pour l’hiver comme l’araignée, la fougère, la plante ombrelle ?
J’aimerais bien savoir, car mes fougères sont si magnifiques à l’extérieur et déclinent après quelques mois à l’intérieur.
Oui. Celles qui préfèrent une forte humidité, surtout, vont adorer l’expérience.
Merci, Jardinier paresseux pour votre post fort intéressant…
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Waow!! Merci! J’aurais aimé avoir ce truc voilà plusieurs années quand mon figuier ressemblait à un squelette. 🙂
Merci pour cet article qui fut intéressant.
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J’ai, depuis qlq années, un hibiscus que je sors à l’extérieur l’été. Il est devenu plutôt grand pour la maison. Est-ce que je pourrais le tailler? Ou cela influera-t-il sur la prochaine floraison?
Moi aussi j’ai un hibiscus depuis un bon moment, je sais qu’on dit que la taille peut retarder la prochaine floraison. L’automne dernier il était tellement gros que j’ai dû le rabattre de 4′ (plus d’un mètre) pour lui faire passer la porte de la maison, en janvier j’ai dû le couper de nouveau (2-3′ encore) car les branche commençait à se replier contre le plafond. J’ai eu quelques fleurs cet été, mais depuis 2 semaines environ il s’est couvert de boutons et fleurit abondamment! Même si j’ai eu peur de le tailler si sévèrement, je ne le regrette pas aujourd’hui
Dans cet article (https://jardinierparesseux.com/2021/02/28/il-est-temps-de-tailler-votre-hibiscus/), on explique quand et pourquoi tailler un hibiscus pour obtenir plus de fleurs. Par contre, il peut quand être utile de faire une taille préliminaire en rentrant la plante à l’automne afin de réduire les branches vraiment trop longues.
J’aimerais savoir si l’artichaut est une plante vivace ? J’habite Lanaudière, 17 septembre et jje ne vois pas de tige centrale, montrant que le plant fournira un fruit. J’aimerais bien des d’informations quant à cette culture. Merci
C’est normalement une bisannuelle, mais le problème au Québec est qu’il survit rarement à l’hiver. Il faut un bon paillis. Il est possible de cultiver l’artichaut comme annuelle, mais c’est compliqué. Une suggestion de méthode ici: https://semencesduportage.com/catalogue/gastronomie/artichaut-globe/
J’ai récupéré un figuier à la poubelle il y a quelques années et je me suis donné comme défi de le ressuscité… maintenant il est à 8 pi , hauteur du plafond, et 12 pi de large et fait pleins de petits fruits..il est magnifique…avec peu d’entretien..
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Et ca marche!!! Je l’ai fait avec un croton adulte qui a perdu pres de la moitie de ses feuilles dans les semaines suivant son achat et apres un mois de ce traitement, tout est rentre dans l’ordre. Genial!
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J ai un allamanda ainsi que des marguerites magnifique blanche et mauves que je viens juste de rentrer pour l hiver , est ce bonne idée essayer votre truc? Vous êtes mon idole ?
Ce n’est probablement pas nécessaire. Une rentrée assez hâtive et de forts éclairage et humidité dans la maison suffiront.
[…] Le principal argument de vente de cet arbre d’intérieur a toujours été sa très grande résistance aux conditions les plus variables. Il peut pousser presque n’importe où dans nos demeures et n’est pas porté à laisser tomber ses feuilles quand il est n’est pas content, toujours un problème avec le figuier pleureur (pour en savoir plus à ce sujet, lisez Un figuier pleureur qui ne perd pas ses feuilles). […]