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Questionnaire sur le criocère du lis: partagez vos expériences!

Il y a deux ans, j’ai écrit un article sur la présence nettement réduite des criocères du lis dans ma région: Où sont passés tous les criocères du lis? Et d’autres personnes aussi ont remarqué une baisse de leur population. Que se passe-t-il? Eh bien, il est possible qu’un insecte bénéfique introduit d’Asie par des scientifiques canadiens et américains soit en cause.

Lisez le reste de l’article pour en savoir plus.

Quelques explications

Dans l’est de l’Amérique du Nord, le criocère du lis (Lilioceris lilii) rend la vie misérable pour les amateurs de lis depuis des décennies maintenant, trouant les feuilles et les fleurs de toutes les espèces de lis (Lilium spp.) et celles de quelques plantes apparentées. Ainsi, les lis n’ont plus aucune valeur ornementale et de nombreux jardiniers ont arraché leurs lis et ne veulent plus en cultiver. De plus, cet insecte est une menace sérieuse pour les lis indigènes, notamment le lis du Canada (Lilium canadense), déjà en diminution dans la nature et maintenant carrément en voie de disparition suite à cette prédation.

Deux criocères du lis sur une feuille.
On trouve souvent des criocères du lis en train de s’accoupler. Photo: gailhampshire, Flickr

Le criocère du lis est en fait un assez joli insecte: c’est un coléoptère allongé rouge orange vif sur le dessus, avec une tête noire et un dessous noir. Originaire d’Europe et d’Asie, il a été accidentellement introduit à Montréal en 1942 où il semble avoir passé 50 bonnes années à s’acclimater, puis a soudainement commencé à se répandre au début des années 1990. Il est maintenant largement distribué dans tout l’est du Canada et des États-Unis et continue de se répandre vers l’ouest de l’Amérique du Nord (il est désormais rendu en Saskatchewan). Mais son nombre semble maintenant baisser dans certaines régions. Du moins, c’est ce que j’ai remarqué en 2019.

Partagez vos connaissances

Il s’avère que je ne suis pas la seule personne qui cherche à comprendre la dynamique de la population du criocère du lis. Apparemment, il y a toute une communauté scientifique qui regarde la situation et essaie d’aider au contrôle de ce ravageur.

Voici la traduction d’un message que j’ai reçu récemment:

Cher Larry,

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article de blogue de 2019 «Où sont passés les criocères du lis?». J’organise les disséminations de l’agent de lutte biologique, la guêpe parasitoïde Tetrastichus setifer, au Canada depuis dix ans. Au Québec, nous avons fait deux disséminations en 2014: au Jardin botanique de Montréal et près de Granby dans une population sauvage de lis du Canada (Lilium canadense). À Ottawa, où nous avons fait la première diffusion, la population a tant baissé que nous avons maintenant du mal à trouver des criocères pour nos recherches.

Puisque cela fait 20 ans depuis la première dissémination aux États-Unis et 10 ans depuis la première version canadienne, mes collègues de l’Université du Rhode Island et moi essayons d’évaluer le statut du criocère du lis en Amérique du Nord. Nous allons essayer de cartographier les impressions des jardiniers et des naturalistes sur la gravité des dommages causés par le criocère du lis (recueillies grâce à une enquête sur mon site Web: lilybeetletracker.weebly.com) et de superposer cette information sur les sites de dissémination pour voir à quel point les deux correspondent. 

Bien sûr, il existe d’autres hypothèses qui pourraient expliquer le déclin du coléoptère: la météo, les jardiniers abandonnant le lis, les infections sublétales qui se sont accumulées au fil des ans, etc. Mais si l’on voit une bonne concordance géographique entre les déclins et les sites de dissémination, cela devrait indiquer un effet positif des agents de lutte biologique.

J’espère joindre les jardiniers québécois. Je me demandais si vous seriez intéressé à diriger vos lecteurs vers mon site Web afin que je puisse obtenir leurs impressions? (Le questionnaire est très court et ne prend que quelques minutes à remplir.) Ou peut-être pourriez-vous suggérer une autre façon de rejoindre les jardiniers du Québec?

Cordialement,

Naomi Cappuccino
Département de biologie
Université Carleton
Ottawa, ON, K1S 5B6

Eh bien, chers lecteurs, qu’attendez-vous? Si vous détestez le criocère du lis autant que moi, répondez au questionnaire de Naomi en allant sur lilybeetletracker.weebly.com. On y explique également comment prélever des échantillons de larves de criocère du lis afin de les tester pour la présence de parasites. Un véritable petit projet de science citoyenne à réaliser chez vous! 

Si nous partageons tous nos informations, nous pourrions aider à maîtriser ce ravageur et ainsi pourrons encore cultiver de beaux lis dans nos jardins et peut-être sauver les lis sauvages de l’extinction!

Larry Hodgson

Étiquettes + Criocère du lis, Lilioceris lilii


commentaire sur "Questionnaire sur le criocère du lis: partagez vos expériences!"

  1. A quand l’intervention pour éliminer le scarabée japonais dont les dégâts sont infiniment plus grands que ceux du criocère???
    À l’époque, j’avais arraché mes lys, maintenant, je suis près d’asphalter mes plate-bandes!

  2. Je me trouvais bon, je pensais que c’étais moi qui arrivais à contrôler les criocères dans mon jardin en les écrasant l’un après l’autre. Effectivement depuis 2 ans, quelques uns mais c’est tout. Bonne nouvelle pour mes lys.

  3. J’ai planté des lys pour la première fois au printemps 2017 et je n’ai jamais eu de problème. Je ne savais pas qu’il pouvait y avoir des problèmes de criocères quand je les ai plantés et je ne suis même pas sûre d’avoir vu de ces bibittes jusqu’à date (j’habite à Saint-Hubert sur la rive sud de Montréal). Mes lys sont très beaux et se multiplient sans problème. Contente d’avoir été ignorante car j’aurais sans doute planté autre chose et les lys font partie des plus belles fleurs dans mon jardins.

  4. J’avais abandonné la culture du lys depuis longtemps mais j’ai beaucoup de fritillaires dont les criocères sont friands malheureusement. Or, cette année, mes fritillaires ont fleuri magnifiquement sans aucune trace du monstre rouge! Je pense aller à la pépinière m’acheter des lys du Canada dont je rêve depuis des années! Merci pour votre articile.
    Fernande P.

  5. claudine beauregard

    Faut croire qu’ils sont tous rendu chez moi ! (Mt Laurier ) a tout les jours j’en tue environ une trentaine et je n’ai pas beaucoup de lis !

  6. Magnifique le lys va pouvoir fleurir sans le crío ère vu un seul insecte l an passé

  7. Bonjour Larry,
    J’ai toujours hésité à planter des lis justement à cause du criocère. Le sondage de Mme Naomi C. est une super bonne idée ! Cependant, les commentaires ne semblent pas publics sur son site. Pourriez-vous quand même inviter vos lecteurs à partager de nouveau leur expérience sur votre blogue (un genre de suivi de l’évolution de la situation depuis 2 ans) ? De cette façon, on pourrait tous profiter de l’expérience des autres jardiniers. Ce serait très apprécié !! Merci à l’avance.

  8. Bonjour. Réponse faite au sondage de Mme Naomi Cappuccino. Facile, je garde une fiche pour chaque plante, de sa naissance à sa mort! Nos lys sont plantés depuis 2005. Criocères apparus en 2007. Le meilleur remède efficace à 99% aura été la poudre d’ail, mais après quelques années, plus aucun effet. Huile de Neem, tanaisie, etc., rien à faire. Tous dévorés. Disparaissent depuis 2018. Actuellement, les lys sont en forme, à 15 cm de terre. C’est seulement vers le 10 juin que les monstres rouges vont revenir… qui sait. L’espérance a la vie dure.

  9. J’en élimine depuis plusieurs années. Pas encore vu un cet année. St-Mathieu Laprairie.

  10. Plusieurs chez moi à St-Colomban! Ils ont tout ravagé…

  11. Le 20 juin pas de criocère. Le 18 juillet, 0 criocère et pas de trou dans les feuilles. Vous les écrasez et ils reviennent, la pouponnière est peut-être chez le voisin. Faut aussi tuer les oeufs sous les feuilles. St-Mathieu de Laprairie

  12. C’est un miracle! Ils sont partis! Fini, kaput! Pas un une seule de ces satanées bestioles cette année. Alors que je faisait plusieurs tournées par été dans mes plates-bandes pour tenter sans succès de les contrôler, ils ont disparus tout seuls, comme par enchantement! J’espère bien qu’on ne les reverra plus! Peut-être bien que la petite guêpe a fait sont boulot? À moins que les criocères n’aient attrapés la COVID???

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