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Compost

Photo: www.thisoldhouse.com

par Terrance Keller

Chaque année, lorsque je tourne mon compost, je pense à ma mère, Mary Frances, qui est décédée il y a quatre ans à l’âge de presque 99 ans. Mom a grandi sur une ferme en Saskatchewan pendant les sales années 1930. De ce fait, elle savait économiser et tout utiliser. Elle et moi, et le compost, sommes liés de façon curieusement spirituelle. Chaque automne, elle circulait dans le voisinage à Régina pour ramasser les feuilles que les voisins avaient mises à la poubelle. Pendant un moment, je faisais ces rondes aussi. Tout restant de légumes se retrouvait dans le compost. Dans le plus froid de l’hiver, on voyait le vapeur monter du tas, et je m’amusais à y mettre mes mains, la chaleur les réchauffant un peu. Un de mes premiers souvenirs de la mèche courte de ma mère concernait la ville qui avait ramassé son tas de compost en pensant que c’étaient des déchets. Parlons-en de la chaleur! Elle a eu une livraison de fumier en échange. Mom a pris soin de son compost et l’a intégré avec amour dans le sol très argileux de Régina, connu sous le nom de «gumbo», ce qui ne l’a pas empêchée de gagner des prix pour ses légumes et ses fleurs. Elle m’a transmis son attachement au compost.  

Même si je n’ai pas eu de jardin depuis un certain temps, je fais toujours du compost. Je mets tout ce qui reste dans le composteur qui est près de la porte en avant.  J’ai un sentiment de satisfaction lorsque je lève le composteur de sa place et que j’aperçois l’humus noir et riche en dessous avec la  nouvelle matière sur le dessus. Et les feuilles? Quoi qu’en disent mes enfants, je les ramasse et je les étends en arrière de mon cabanon, où tranquillement pas vite, elles se transforment en compost. C’est comme être dans une forêt avec l’odeur humide et riche du sol. Cet été, j’y mettrai un hamac et une planche et j’appellerai ce coin Frances’s Place.

Compost

Feuilles d’automne

Tomber par terre, mère

Et fils réunis

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