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Volez les feuilles mortes de vos voisins!

Ces jours-ci, quand je me promène dans les rues de mon quartier, j’en ai presque la bave aux lèvres. Les feuilles mortes recouvrent tout et s’empilent sur le trottoir, dans la rue, sur les autos, sur les terrains de mes voisins. J’aurais presque envie de me la fermer et garder tout cet «or brun» pour moi!

Cependant, je suis généreux de nature et de toute façon, il y a des quantités quasi illimitées de feuilles… amplement pour tous les jardiniers. Les habitués du Jardinier paresseux le savent déjà, les feuilles d’automne sont un cadeau tombé du ciel (littéralement) pour nos jardins. On peut les déchiqueter avec une tondeuse et elles nourriront notre pelouse, on peut les récolter pour mélanger à notre compost, on peut même les laisser sur place dans nos plates-bandes (lorsqu’elles sont petites) et elles font un paillis magnifique qui protège les racines du froid d’hiver, empêchent l’érosion, gardent l’humidité du sol et se décomposent pour nourrir et améliorer la structure du sol. Wow! Vous comprenez maintenant pourquoi j’appelle ça de «l’or brun»?

Compost de feuilles

Mais il y a une autre façon d’utiliser les feuilles mortes d’automne, qui requiert un peu plus de patience, d’accord, mais qui est très utile lorsqu’on en a trop: le compost de feuilles. Appelé aussi terreau de feuilles ou «leaf mold», il est simplement composé de feuilles décomposées par l’action de champignons et autres décomposeurs. Il est brun foncé, presque noir, rappelant la couleur de la terre et émet une odeur de forêt.

Photo: www.thisoldhouse.com

On peut l’utiliser comme un paillis, en surface, ou comme un compost en le mélangeant au sol. Je trouve qu’il remplace bien le paillis de cèdre noir par son apparence terreuse et il a l’avantage de nourrir le sol en se décomposant, contrairement au paillis de cèdre qui résiste à la pourriture. Un paillis esthétique et nourrissant? Et gratuit en plus de ça!

Faire du compost de feuilles

Faire du compost de feuilles ne demande qu’un petit peu plus d’efforts que de ramasser les feuilles d’automne, comme vous le faites déjà. En fait, à bien y penser, peut-être que ça demande même moins d’efforts, car vous n’aurez pas à ensacher les feuilles. Vous savez tous comment mettre des feuilles dans un sac est facile, n’est-ce pas?

Voici comment faire du compost de feuilles

  1. Récoltez les feuilles;
  2. Déchiquetez les feuilles avec une tondeuse, un aspirateur-déchiqueteur, ou une déchiqueteuse à jardin. Ou utilisez le bon vieux truc du jardinier paresseux: mettez vos feuilles sèches dans un bac à vidanges et déchiquetez-les à l’aide d’un taille bordure!;
  3. Mettez les feuilles dans une boîte ou un silo à feuilles, idéalement dans un endroit peu ensoleillé pour que le tas ne s’assèche pas;
  4. Laissez les feuilles se décomposer pendant quelques mois à deux ans. Plus les feuilles sont décomposées, plus rapidement les nutriments seront disponibles pour vos plantes.

Si vous avez de la place chez vous, faites deux tas et alternez chaque année. Lorsqu’un tas est prêt, remplissez-le à nouveau de feuilles à l’automne; celui de l’année précédente sera prêt la saison suivante. C’est un excellent produit à utiliser au printemps pour cacher les vivaces qui ont été laissées au jardin à l’automne.

Contrairement au compost domestique régulier, il n’est pas nécessaire d’ajouter des matières vertes à forte teneur en azote, cependant, le compost de feuilles prendra plus de temps à se décomposer pour cette raison. Rien ne vous empêche de faire les deux types de compost si vous avez de la place et suffisamment de feuilles!

Avantages du compost de feuilles

Le compost de feuilles présente les avantages du compost, mais aussi ceux du paillis. La matière organique qu’il contient améliore la structure du sol. Il améliore la capacité du sol à retenir l’humidité, mais aide aussi à son drainage quand il y a trop d’eau. Il va aider à l’aération de la terre, ce qui est nécessaire pour la santé racinaire des végétaux.

Comme un compost régulier, le compost de feuilles introduit dans le sol des microorganismes, dont des bactéries et des insectes, mais aussi des champignons. Ceux-ci jouent plusieurs rôles dans un sol, dont celui de créer des associations avec les racines des plantes pour rendre les nutriments plus accessibles. Les feuilles contiennent les éléments principaux nécessaires aux végétaux, comme l’azote, le phosphore et le potassium, mais aussi ceux qui sont secondaires, comme le calcium et le magnésium. De plus, c’est une bonne alternative au fumier ou au fumier composté, qui contiennent souvent trop de phosphore; les feuilles compostées sont mieux balancées.

En outre, la vie microbienne que contient ce type de compost agit comme un pesticide naturel en aidant à contrôler les populations des organismes néfastes aux plantes.

Il ne faut pas oublier que, lorsque le compost de feuilles est posé en surface du sol en une couche de 7 à 10 cm, il agit comme paillis avec tous les avantages de celui-ci: protection contre l’érosion, meilleure gestion de l’humidité du sol, contrôle des plantes adventices, etc.

Autres usages du compost de feuilles

Le compost de feuilles pourrait aussi être un substitut à la mousse de tourbe de sphaigne qui est utilisée dans les terreaux et les substrats. Les études scientifiques actuelles sur le sujet sont toutefois insuffisantes pour valider son potentiel. Ceci dit, en ce moment, le compost de feuilles est déjà utilisé par certains producteurs agricoles pour la transplantation des semis.

Si vous décidez d’essayer cette méthode, assurez-vous de tamiser le compost avant l’utilisation pour retirer les plus gros morceaux qui n’ont pas eu le temps de se décomposer.

Le compost de feuilles, c’est donc une autre option pour l’utilisation de vos feuilles mortes. Mais n’en parlez surtout pas à vos voisins! Laissez-les ramasser leurs feuilles et les mettre dans des sacs au chemin. Vous pourrez ensuite les voler et vous faire du paillis et du compost à profusion sans avoir à lever le petit doigt!

Étiquettes + Feuilles mortes, compost de feuille


  1. Dans mon coin de Sologne non loin du Blaisois les habitants voisins vont à la déchetterie pas question de donner nos feuilles surtout pas , va savoir ce qu’il va en faire .A la dernière tonte feuilles et herbes se retrouvent dans le sac à broyat , étalées sur les planches de cultures non travaillées .

    • Je passe ma tondeuse sur les feuilles de mon terrain afin de les déchiqueter, aidant ainsi la pelouse. Par ailleurs, à la mi octobre, avant les premières gelées, j’ enveloppe mes vivaces de feuilles et branches pour les protéger des redoux et pluies froides. Il y a moins de mauvaises herbes au printemps.

    • Merci Mathieu pour cet article qui me rappelle ceux de votre père des années 90 et dont j’ai suivi les conseils à propos des feuilles. Maintenant je dois encore convaincre des partenaires bénévoles dans l’entretien d’un jardin d’un centre de fin de vie… C’est dur de changer la fameuse mentalité des plates bandes toutes rasées san feuilles à l’automne… Heureusement la nouvelle tendance pour les fameuses plates bandes de pluie va aider. Merci encore pour vos bons conseils. Bonne semaine.

  2. Je ramasse tout feuilles mortes, brindilles et fougères. Je demeure en forêt zone 2b. En quelques années j’ai transformé un sol sableux et terre noire qui nous colle aux pieds.

  3. Henri Jacques MOLLERON

    Je broie mes feuilles et les ajoute à mon composteur déjà à moitié plein avec une jolie population de lombrics, de cloportes et des larves de mouches soldat noires.
    En novembre, je cesse d’alimenter mon composteur (auquel j’ai ajouté tout l’été mes cendres de barbecue et mes déchets verts divers – je n’ai pas de pelouse), je le mélange bien et j’ajoute mes restes de purin d’ortie et de prêle (ils perdent de leur efficacité si on les garde trop longtemps)
    Au mois de mars mon terreau est prêt, juste à temps pour aider mes plantes et arbustes à prendre des forces pour le printemps !
    Pendant l’hivers, je mets mes matières compostables dans un bac d’attente et je les transvase dans mon composteur en mars quand j’en ai récupéré le terreau, après avoir remis une petite couche de terreau au fond pour réensemencer avec des bactéries, des champignons, des larves et des lombrics… et c’est reparti pour un cycle !
    Je suis chaque fois épaté par la rapidité du compostage : en mars, j’ai vraiment un terreau très fin où il ne reste que des brindilles qui ne soient pas complètement décomposées

    PS. je vis en Région Parisienne où les hivers sont doux et humides : mon composteur continue de produire de la chaleur et son contenu réduit de près de moitié pendant l’hiver

  4. Ahh trop drôle, moi je passe à l’automne dans les rues et je vole les sacs de feuilles pour mon compost et pour en faire un paillis …

  5. Bonjour Mathieu,
    J’ai bien aimé le titre de ton article ce matin (et le fond aussi bien sûr…) car c’est justement ce que j’ai fait le jour du ramassage des poubelles cette semaine. J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée me balader dans les rues du voisinage pour remplir mon auto de sacs d’or brun. Comme ces feuilles n’étaient pas déchiquetées malheureusement (faut pas trop en demander, n’est-ce pas 😉 ), j’ai tout vidé le contenu des sacs sur mon terrain et j’ai utilisé mon petit aspirateur-déchiqueteur pour ensuite tout remettre dans les sacs. Ouf! Un peu d’ouvrage mais oh! combien utile et payant à la fin! Les vers de mon bac de vermicompostage vont se régaler de cette manne pendant tout l’hiver. Et mon jardin aussi par le fait même, au printemps prochain. 🙂

  6. J’avais l’habitude de couvrir mon potager à l’automne d’une bonne couche de feuilles déchiquetées. Toutefois, je devais composer avec une faim d’azote au début juin puisque les feuilles sont trop carbonées. Ce pourquoi j’opte maintenant pour une couche de foin à l’automne (le rapport C/N est équilibré). Je me demande par contre si le composte de feuilles est aussi carboné que les feuilles fraîchement déchiquetées.

  7. J’ai ri quand j’ai lu le titre de votre article car depuis 1 semaines, je vole les feuilles, seulement celles qui sont dans des sac en papier ! Hier soir, justement on passait en voiture dans notre quartier et je ciblais mon prochain butin au grand étonnement de mon conjoint ! Je lui dis : “Mais c’est de l’or !!” Après, je planifie une scéance de déchiquetage dans une grosse poubelle avec un weedeater (truc pris de votre père), j’ai bien hâte ! Ensuite, je vais mettre un bon tapis de ce beau mélange doré pour mes hydrangés au grand bonheur des 2 grives solitaires qui semblent avoir élu domicile pour l’hiver! Youppi !! 🙂
    L’or brun fait bcp d’heureux comme vous voyez!

  8. Je dois être plus paresseuse que le jardinier paresseux: le trop plein de feuille pour le gazon va dans un grand bac en bois à ciel ouvert, en utilisant une bâche pour le transfert. Quand j’ai besoin de terre, je dégage la première couche pour me servir en dessous (le bac est largement assez grand pour entrer dedans et y piocher. Le seul inconvénient, ce sont les radicelles des arbres voisins qui remontent dans ce bon beau compost et qui compliquent le libre service pour les humains.

  9. Si j’ai une bonne couche de paillis de cèdre dans mes plates-bandes ,est -ce bien utile de laisser les feuilles ??

  10. Pourquoi ne pas peut-on pas simplement laisser les feuilles tombées dans les plates bandes même si elles sont grosses (ex.: feuilles d’érable)? Merci.

    • C’est ce que je fais … je mets les feuilles en paillis sans rien déchiqueter, et j’en mets une bonne couche. Au début juillet, tout est décomposé et je dois en rajouter!

      C’est peut-être pour accélérer la décomposition ou pour l’aspect esthétique que les gens les broient, je dirais. Et permettre aux pousse de mieux passer au travers. (Les feuilles entières peuvent faire une couche assez compacte). Ceci dit, je te confirme que ça fonctionne aussi sans déchiqueter.

  11. Bonjour, cette année, j’ai décidé d’être paresseuse… enfin semi-paresseuse…. j’ai déchiqueté mes feuilles et j’en ai gardé 5 gros sacs pour mes plates-bandes. J’en ai mis dans mes plates-bandes. Une

  12. Désolée… le commentaire n’était pas terminé ! J’avais déjà commencé dans une et même après 2 semaines, je vois qu’il y a déjà moins de feuilles….ça fonctionne !!!!! Je me demandais, j’ai de grands bacs à potager, puis-je mettre aussi les feuilles ou ce n’est pas conseillé ? Merci et bonne hibernation !

  13. J’ai un très gros chênes dans ma cour, les feuilles se mélange aux autres que faire avec?

  14. Est ce que vous posez des questions?

  15. Bonjour, j’ai 4 gros chênes sur mon terrain et donc des feuilles en quantité ! Je les ramasse sur ma pelouse mais je les laisse entière dans toutes mes plates-bandes car de toutes façons elles s’imbriquent à travers les vivaces et arbustes et servent de protection pour l’hiver. Comme les feuilles de chêne sont très grosses et épaisses, elles prennent plus qu’une saison à se décomposer alors je dois faire un petit ménage des plates-bandes au printemps pour les retirer en partie. Est-ce la bonne chose à faire ? Peut-on laisser les feuilles de chêne entières se décomposer naturellement ou est-ce nuisible pour l’équilibre du sol? Y a-t-il des essences d’arbres dont on ne doit pas composter les feuilles? Merci pour cet article très intéressant !

  16. Je veux juste me désabonner et il est très très difficile de le faire. Je voulais m’abonner l’été et me désabonner l’hiver, mais à cause de votre gestionnaire des abonnements qui est très compliqué, je ne m’abonnerai plus jamais!

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