Les quatre Ts de la division des vivaces
On peut diviser une vivace en presque toute saison, mais une division en plein été est plus stressante pour la plante… et souvent aussi, à cause de la chaleur, pour le jardinier.
Habituellement donc on pratique la division quand la plante est plus ou moins au repos: tôt au printemps ou à l’automne, normalement en septembre. En suivant ce même logique, pour provoquer le moins de stress possible à la plante, il est préférable de la diviser à la saison opposée de sa floraison, soit tôt au printemps pour les plantes qui fleurissent tard dans la saison, à la fin de l’été ou à l’automne, et à l’automne pour les plantes qui fleurissent au printemps. Autrement dit, si une plante fleurit tôt, vous la divisez tardivement; si elle fleurit tardivement, vous la divisez tôt.
Tôt tard, tard tôt: voilà les quatre Ts de la division.
La division donne des répliques de la plante-mère, avec une floraison et un feuillage identiques.
Pourquoi diviser une vivace
On ne divise pas une vivace sur un coup de tête. Après tout, pourquoi travailler pour aucune raison? On divise pour une des raisons suivantes :
- Pour en avoir d’autres exemplaires (pour une nouvelle platebande, par exemple, ou pour offrir en cadeau);
- La plante devient trop dense et fleurit moins (un problème avec certaines hémérocalles et astilbes, notamment). En la divisant, on la rajeunit et la floraison reprendra;
- La plante est devenue vide au centre;
- La plante est devenue trop large et vous voulez réduire son volume;
- Ses drageons s’étalent trop loin et vous voulez la remettre à sa place;
- Pour maintenir en vie les vivaces à courte vie (gaillardes, certains coréopsis, etc.), car les diviser leur remet les pendules à zéro;
- Vous devez la déménager de toute façon (pour diverses raisons) et il vous sera plus facile de déplacer une plante plus petite.
Division complète ou en pointe de tarte?
Si vous avez à réduire la taille d’une vivace ou voulez la rajeunir, il faudrait penser à une division complète. À la bêche, déterrez la plante au complet, prenant la plus grosse motte de racines possible. Tranchez alors à travers la plante avec la bêche pour la couper en 2, 3 ou 4 sections (ou plus) et replantez chaque section sans enfouir le collet (le point de jonction entre les racines et la tige)… autrement dit, à la même profondeur que la plante-mère.
Si s’est juste une question d’obtenir d’autres plantes ou de contrôler une plante un peu vagabonde, par contre, nul besoin de la déterrer au complet. Il suffit alors de faire une division en pointe de tarte: prenez une pelle ou bêche tranchante, enfoncez-la dans la plante une fois, deux fois, trois fois, utilisant le poids de votre pied s’il le faut, afin de découper une section en pointe de tarte. Maintenant, déplacez la pointe, la replantant ailleurs. Remplissez le trou laissé avec de la terre et la plante-mère reprendra sa forme en peu de temps.
Après la division, peu importe la plante ou la méthode, arrosez bien et appliquez un paillis. La plante aura besoin d’arrosages supplémentaires en cas de sècheresse tant qu’elle n’est pas bien établie, habituellement la saison suivante.
Quelques exceptions
Pour certaines vivaces, une bêche, même aiguisée, ne suffit pas: la motte de racines est trop dure. Il faut une hache ou une scie pour procéder à la division. C’est le cas de plusieurs graminées, de la barbe de bouc et même de certaines astilbes.
Les pivoines sont très chatouilleuses quant à leur division. On les divise à la fin de la saison, mais selon une technique spéciale. Voici comment faire.
Les iris à barbe (Iris x germanica), ces iris à rhizomes à fleur du sol, aussi ont des préférences pour la division automnale. Voici une explication.
La division des arbustes
Même si dans mes explications jusqu’ici, j’ai parlé uniquement de la division des plantes vivaces, les mêmes méthodes de division s’appliquent aux arbustes qui se prêtent à la division, soit ceux qui produisent de multiples repousses à la base, comme l’hydrangée arborescente (Hydrangea arborescens), notamment le très populaire ‘Annabelle’. Dans leur cas, une hache est souvent nécessaire pour séparer les plants.
Pourquoi mes hydrangées Annabelles ne fleurissent pas toutes..?Elles sont toutes placées sur le bord de la maison…..
Peut-être que les plants commencent être trop tassés? Essayez de diviser les « non fleuris » pour voir si ça aide.
Bonjour Monsieur le jardinier paresseux,
J’ai un énorme groseillier dans un jardin communautaire de MTL et j’aimerais le déménager ( mais il est si gros qu’il me faudrait un véhicule capable de le transporter ainsi que les bras de plusieurs personnes) ou, préférablement, en amener une petite partie pour la transplanter dans mon terrain à la campagne ( Laurentides). Est-ce qu’il est possible de diviser un tel arbuste avec la technique de la pointe ( c’est-à -dire de ne pas retirer la plante de terre complètement et de n’en prélever qu’une partie ? ) Idéalement , j’aimerais qu’aucune des deux parties ne meure.
Sa floraison a lieu tôt au printemps, donc selon le principe des 4Ts, il faudrait la diviser le plus tard possible à l’automne, n’est-ce pas ? Merci d’avance pour votre temps . Cordialement
Vous pouvez le diviser en pointes de tarte. Dans son cas, les quatre Ts ne s’appliquent pas, puisque la plante commence à produire de nouveaux boutons floraux presque aussitôt la floraison précédente terminée. Vous pouvez le faire au printemps ou à l’automne.
Bonjour Monsieur le jardinier paresseux,
Merci beaucoup pour votre réponse rapide. Je suis surprise des informations que vous mentionnez concernant la floraison du groseillier rouge, car sauf erreur, les fleurs de cette plante, regroupées en de multiples grappes, qui donneront autant de groseilles en été, se forment tôt au printemps. Je n’ai jamais vu, depuis que j’ai cette plante, une nouvelle formation de fleurs après la récolte des fruits; j’ai toujours vu le processus se produire une seule fois dans l’année et au printemps seulement. Aurais-je manqué quelque chose ?
Merci !
Pour les arbustes à floraison printanière, les boutons floraux se développent souvent de façon invisible à partir de l’été précédent. On ne les voit pas, mais l’initiation est faite pendant l’été; après l’hiver, les boutons gonflent la la floraison a lieu. Et pendant que les fruits mûrissent, une nouvelle génération de fleurs est en préparation.
Merci beaucoup pour cet éclaircissement, je vais me coucher un peu moins ignorante ce soir !
Bonjour, j’ai un hydrangé «Sweet Summer» je pensais à bouturer. Est-ce que vous me le conseiller? Si oui , après combien de temps pourrais-je le repiquer en terre et sa progression est-elle lente ou rapide?
Merci!
Pourquoi pas? Utilisez une hormone d’enracinement. Ça prend quand mal plusieurs semaines à s’enraciner, donnant seulement un jeune plant à la fin de l’été, mais il pourrait être repiqué en place ou dans un pouponnière. C’est la 3e normalement que la plante commence à prendre son allure adulte.