Par Colin Laverdure
17 décembre 2024

Guide d’entretien d’une plante inconnue 2: la couleur des feuilles et la lumière

Vous revenez du magasin de plantes, détour imprévu, mais agréable, après une petite journée de magasinage. Sur un coup de tête, vous achetez une plante que vous n’avez jamais vue auparavant, mais qui vous plaît décidément beaucoup. Comble de malchance, elle n’est pas identifiée par le magasin. Comment alors connaître les soins à lui prodiguer?

Cet article est la suite du Guide d’entretien d’une plante inconnue 1: le type de plante et la lumière.

Préface

Ce deuxième guide concerne également la lumière. Après avoir vu lors du précédent guide le lien entre le type de plante et les besoins en éclairage, nous nous attarderons maintenant à la couleur des feuilles. Le troisième guide concernera l’arrosage et le quatrième les autres soins à apporter aux plantes (rempotage, terreau, fertilisation, températures, propagation, etc.).

Pour illustrer les objectifs de l’article, nous observerons cette plante-mystère et nous en tirerons, selon les informations mentionnées dans l’article, certaines conclusions qui pourront nous mener à comprendre ses besoins en lumière.

N’hésitez pas à aller relire les principes de base sur la lumière dans l’article précédent.

Réponses à l’exercice pratique (guide 1)

À la fin du premier guide, ces trois photos étaient présentées et on vous demandait ce que l’observation des plantes suggérait sur leurs besoins en lumière.

1) On peut voir sur la photo que la plante produit un tronc, d’ailleurs assez droit; c’est probablement un arbre dans la nature. On devrait lui donner au moins une lumière vive, avec un peu de soleil direct, selon l’observation de la plante seulement.

Nom de la plante: Schefflera.

2) La plante, qui paraît pourtant en bonne santé, commence à tomber sur le côté. On peut remarquer des racines charnues au coin des nœuds (les racines adventives). C’est une plante grimpante: elle voudrait beaucoup de lumière, mais acceptera une lumière moyenne.

Nom de la plante: Syngonium podophyllum (et en effet, elle tolère même une lumière faible).

3) Cette plante n’est ni un cactus, ni un arbre, ni une plante grimpante. On pourrait croire qu’il s’agit d’une plante poussant en rosette, mais elle devient un peu trop grosse pour être considérée comme telle. Cependant, on remarque trois détails importants: l’absence de feuille qui rappelle un cactus, les tiges charnues qui sont des réserves contre les conditions désertiques et la teinte bleutée causée par la pruine que la plante produit pour se protéger du soleil. C’est donc qu’elle est adaptée pour la culture au soleil!

Nom de la plante: Aloe vera

Ceux qui en connaissent la culture pourraient être portés à mentionner que les aloès tolèrent une lumière faible; toutefois, c’est plutôt que l’aloès fait exception. En effet, il tolère de nombreuses années en lumière faible, mais en paie le prix en s’étiolant et en développant des feuilles molles. En règle générale, les plantes comme les aloès ont besoin de beaucoup de lumière (et y croissent beaucoup mieux!).

Une autre caractéristique importante: la couleur des feuilles

La couleur des feuilles, qui est une caractéristique particulièrement évidente, nous renseigne beaucoup sur le besoin en lumière des plantes. Cette caractéristique est particulièrement intéressante lorsqu’on s’attarde aux différents cultivars d’une même plante: si l’on a identifié la plante de base, ou le type de plante dont il s’agit, on peut affiner notre compréhension de ses besoins en lumière.

Les principes de la photosynthèse sont sûrement fort complexes, mais, pour les besoins de cet article, nous simplifions: c’est le vert qui permet de faire de la photosynthèse, ni plus, ni moins. On divisera alors les feuilles des plantes en trois catégories:

1. Les feuilles entièrement vertes font la photosynthèse optimale. Ces plantes, particulièrement celles vert foncé, sont donc naturellement plus tolérantes au manque de lumière.
2. Ensuite, les feuilles moyennement vertes: on inclut dans ce sous-groupe les plantes dont les feuilles sont des dérivés du vert. Par exemple, les plantes chartreuses (néon) sont d’un mélange de vert et de jaune. Elles arrivent donc à faire de la photosynthèse correctement, mais pas aussi bien que si les feuilles étaient entièrement vertes. On voit aussi des feuilles argentées (vert et argent), des feuilles d’un rose verdâtre et des feuilles foncées (mauves ou vaguement bourgognes); bref, plus il y a de vert (quelque part, même mélangé), plus les feuilles peuvent faire de la photosynthèse.
3. Finalement, le sous-groupe des feuilles aux teintes qui ne peuvent pas produire de photosynthèse. Généralement, ces feuilles ne sont pas entièrement de couleur – quand elles le sont, comme chez des plantes entièrement albinos, donc blanches, la plante vit sur ses réserves et finit par mourir puisqu’elle ne peut pas faire de photosynthèse. On voit dans cette catégorie les plantes bicolores à panachure blanche, rose, etc. Plus la panachure est imposante, moins la plante a de vert et donc moins elle est en mesure de faire de la photosynthèse: il lui faut en conséquence plus d’intensité lumineuse.

C’est bien sûr en combinant les observations sur le type de plante et sur la couleur des feuilles que nous arrivons à une réponse précise.

Exemple appliqué: la plante-mystère

Selon les informations dont on dispose sur le type de plante, que peut-on dire sur les besoins en lumière de cette plante?

On voit deux teintes sur les feuilles de la plante-mystère: le vert foncé et le vert pâle. Ces deux teintes peuvent faire de la photosynthèse, suggérant une tolérance accrue au manque de lumière.

Puisque nous avons déjà remarqué la croissance en rosette, signe qu’il s’agit d’une plante des bas-fonds, nous pourrions être portés à lui donner une lumière moyenne. Par contre, rappelons que pour faire des fleurs, une lumière vive serait nécessaire.

Voici donc mon verdict: la plante-mystère tolère une luminosité moyenne, mais ne fleurit que sous lumière vive.

Exercice pratique

Nous parlerons, lors du prochain article, des besoins en eau des plantes. En attendant, que pouvez-vous dire sur les plantes suivantes en observant leurs caractéristiques? N’hésitez pas à écrire vos réponses dans les commentaires. Les réponses apparaîtront lors du prochain article.

Colin Laverdure

Colin Laverdure n’a d’autre qualification que son nom de famille et une passion légèrement démesurée pour les végétaux en tout genre, mais particulièrement pour les plantes d’intérieur. Quand il n’est pas en train d’arroser sa collection personnelle, il s’intéresse à la rédaction de romans ou chante avec sa chorale.

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