Pour cette Halloween, une citrouille sculptée… à l’asiatique
En cette veille d’Halloween, de nombreux enfants, et des adultes aussi, prendront grand plaisir à sculpter des citrouilles en gargouille: des visages tantôt souriants, mais surtout grimaçants, méchants, horrifiants que l’on éclairera au moyen d’une chandelle ou d’une ampoule pour attirer les enfants du quartier. La citrouille est ainsi devenue un genre de panneau lumineux annonciateur de bonbons, qui indique aux enfants déguisés en sorcière, lutin, fantôme et autres costumes à quelle maison frapper pour avoir leur dû.
L’origine de la tradition
Il n’a pas toujours été ainsi. La tradition de la citrouille sculptée d’Halloween vient de l’Irlande, où l’on sculptait de gros navets en lanterne à la Toussaint en souvenir des âmes perdues, en cette fête où, l’on croyait, les âmes des gens morts durant l’année quittaient les limbes pour monter au ciel. De plus, une lanterne effrayante pouvait dissuader les morts errants de pénétrer la demeure. Les Irlandais importèrent cette tradition en Amérique du Nord, mais avec une différence: la citrouille, un légume indigène qu’ils ne connaissaient pas en Irlande, mais qui était plus gros et plus facile à sculpter que le navet, et qui a fini par remplacer ce dernier comme légume à sculpter.
Du moins, c’est ce que vous lirez si vous faites des recherches sur l’origine des citrouilles sculptées. Mais il y a aussi une autre origine à cette tradition, une qui vient complètement d’une autre partie du monde: l’Asie.
Les légumes sculptés en Asie
Bien avant les Irlandais, les Chinois, les Thaïlandais, les Vietnamiens et d’autres peuples asiatiques avaient l’habitude de sculpter des légumes, mais dans un tout autre but. En effet, il existe une tradition de sculpter des légumes strictement à des fins ornementales. Ne soyez pas surpris de trouver, si vous y allez, sur la table des restaurants même assez modestes, des carottes transformées en roses, des radis en œillets, des ananas en lanternes et autres merveilles similaires. Nous voyons parfois cela chez nous, dans une forme très simple, dans les restaurants chics où l’on décore parfois notre assiette d’un radis sculpté en une fleur très simple. Mais en Asie, ces sculptures sont bien plus élaborées. Il existe même des artisans spécialisés dans la sculpture sur légumes, et lors des festivals, des compétitions et démonstrations de cet art très apprécié sont organisées.
Dans certaines cultures, la sculpture végétale du plus haut raffinement est la soupière sculptée. On grave sur l’écorce des citrouilles, des melons ou des melons d’eau des fleurs, des paysages, des scènes et bien plus encore. Contrairement à notre habitude de percer des trous dans nos citrouilles pour laisser passer la lumière d’une chandelle, les légumes sculptés en Asie sont laissés intacts, car on sert à l’intérieur une soupe chaude ou froide préparée avec le légume. Une soupe à la citrouille servie dans une citrouille sculptée, n’est-ce pas une idée des plus sophistiquées?
Combiner les traditions
Si vous recevez pour la fête de l’Halloween, pourquoi ne pas combiner les deux traditions? Sculptez votre citrouille avec un visage lugubre, mais sans la percer, puis servez à l’intérieur une délicieuse soupe chaude à la citrouille (il vous faudrait une autre citrouille pour préparer la soupe). Une fois le service terminé, placez une chandelle à l’intérieur, tamisez les lumières et replacez-la sur la table. Même si elle n’est pas complètement percée, la lumière filtrera pour un effet spectaculaire. De quoi épater vos convives.
Bonne Halloween!
Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte sur les concombres amers a été publié à l’origine dans Le Soleil le 30 octobre 2005.
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