Site icon Jardinier paresseux

L’enfer est rouge, ‘Lucifer’ aussi

Parfois on découvre une plante qui n’a aucun droit d’être rustique sous un climat aussi froid que le nôtre, mais qui se montre plus résistante aux hivers froids qu’on ne l’imagine… et c’est bien le cas du crocosmia ‘Lucifer’ (Crocosmia ‘Lucifer’). Le genre Crocosmia (autrefois Montbretia) vient de l’Afrique du Sud, plutôt reconnue pour des plantes résistantes à la chaleur qu’au froid! À l’époque glaciaire, les montagnes de ce pays étaient couvertes de neige l’hiver et même envahies de glaciers. Il faut croire qu’un peu de résistance au froid a persisté chez certains crocosmias.

Photo: Wouter Hagens.

Les crocosmias sont des plantes à cormus, un organe souterrain semblable à un bulbe, et sont d’ailleurs très proches parents des glaïeuls (Gladiolus) dont le feuillage long, pointu et plissé est d’ailleurs presque identique. ‘Lucifer’, un hybride développé en Angleterre en 1966 par le regretté hybrideur Alan Bloom, a hérité plus de résistance au froid que la plupart des crocosmias, car l’un de ses parents est C. paniculata, rarement offert commercialement, mais qui serait le plus rustique du genre.

Une apparence saisissante

‘Lucifer’ est rapidement devenu le plus populaire des crocosmias presque partout au monde, car ses fleurs tubulaires rouge feu s’ouvrant en 5 lobes et portées en grand nombre sur une tige florale arquée, sont particulièrement voyantes. Aussi, c’est le plus hâtif des crocosmias, fleurissant en juillet (la plupart des autres fleurissent à la fin de l’été ou même à l’automne). C’est aussi l’un des plus grands, mesurant de 1 à 1,5 m de hauteur. Le fait que les colibris l’adorent ne fait qu’ajouter à son charme.

Photo: Jamain.

Une culture étonnamment facile

La rusticité de ‘Lucifer’ dans notre région est surtout due à l’excellente couverture de neige dont nous profitons. Cette plante n’est pas rustique à Montréal, où la couche de neige n’est pas fiable. Donc, dans ce type d’emplacement, il faut bien la pailler à l’automne.

Il lui faut aussi du soleil, beaucoup de soleil. À la mi-ombre, la plante est moins haute, moins florifère et plus tardive. Un bon drainage est requis, notamment l’hiver. Côté fertilisation, ‘Lucifer’ aime bien un sol riche et des applications régulières de compost ou d’engrais à dégagement lent peuvent être utiles. Enfin vous pouvez couper son feuillage quand il jaunit. De préférence, on le fait au printemps, car la présence des feuilles, même mortes, aide à le protéger du froid hivernal.

Photo: Mike Finn.

‘Lucifer’ se multiplie tout seul par drageons: transplantez-les au printemps, quand leur feuillage pointe. On le vend à la fois sous forme de «bulbes» secs au printemps et aussi en pot, déjà en croissance. Les plants produits par bulbes peuvent tarder à fleurir la première année, mais prendront le rythme des saisons locales dès la deuxième année.

Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine le 30 juillet 2006 dans le journal Le Soleil.

Quitter la version mobile