Les collemboles: des gentils parmi les petits
Par Julie Boudreau
Ce ne sont pas tous les petits insectes qui vivent en compagnie de nos plantes d’intérieur qui sont nuisibles. Il en est un d’ailleurs qui est plus que bienvenu: le collembole.

Les collemboles mesurent à peine deux ou trois millimètres de long. De forme allongée, ils sont souvent blancs, parfois gris. Ils vagabondent à la surface du sol et quand on les dérange, ils sautent! Si vous croisez ces individus dans vos plantes, pas de panique. Ils sont tout à fait sans danger.
Pas vraiment de vrais insectes
Avec leurs six pattes et leurs longues antennes, on serait portés à croire que les collemboles sont des insectes, mais ce n’est pas le cas. Contrairement aux insectes, les pièces buccales des collemboles sont internalisées. C’est par cette distinction qu’on a placé les collemboles dans une classe à part: les entognathes. Les collemboles ne portent pas d’ailes et ils n’ont pas de stades de métamorphoses (comme la chenille qui devient papillon). Ils naissent déjà tout formés.
Avec 8 700 espèces réparties dans le monde, on ne les connaîtra pas tous par leur petit nom! Le microscope est nécessaire pour les différencier. Mais il est un collembole que l’on connaît bien, sans le savoir: il s’agit de la fameuse puce des neiges, aussi appelée le collembole nivicole (Hypogastrura nivicola). Ces minuscules grains de poivre qui sautillent sur la neige, en forêt, au mois de mars; ce sont des collemboles!

Il est souvent dit qu’au jour de la disparition de la race humaine sur Terre, ce sont les blattes ou les fourmis qui prendront le contrôle de la planète. Moi, je pense que ce seront les collemboles! Leur tolérance aux conditions extrêmes est surprenante. Certains collemboles vivent près des volcans, où la température atteint 48 °C. À l’autre extrême, on trouve des espèces en Antarctique qui survivent à -30 °C. Il y a même une espèce qui peut se passer d’oxygène, étant capable de survivre 30 jours dans une atmosphère composée d’azote pur.
Mais tout à fait utiles!
L’utilité écologique des collemboles est indéniable. C’est un remueur de matière organique. Il se nourrit de matière en décomposition, de champignons et d’algues microscopiques. Certains sont amateurs de pollen et d’autres vont même vous débarrasser des spores de champignons parasites. D’ailleurs, j’ai déjà fait l’éloge des collemboles dans un article sur le sol vivant.
Même dans des cas de grandes infestations, il est rare que les collemboles présentent une problématique. Mon meilleur conseil serait de les laisser vivre. Après tout, en décomposant la matière organique, ils rendent les minéraux accessibles pour la plante.
Si vraiment, les collemboles présentent un désagrément, il est assez facile de les contrôler simplement en laissant sécher le terreau. En effet, la plupart des collemboles aiment les terreaux bien humides.
Et, oui, vous n’avez pas rêvé… ça saute!
Les collemboles sont munis d’un fascinant système de protection contre les prédateurs. Ils disposent d’un appendice appelé le furca. Replié sous l’abdomen du collembole, celui-ci, en se dépliant, catapulte l’insecte à une distance équivalant 50 à 100 fois sa longueur! Un vrai petit ressort dont il a déjà été question dans cet article.

Comme au jardin, le degré de tolérance face aux insectes à l'intérieur de la maison est variable d’un jardinier à l’autre. On considère souvent les maisons comme des espaces stérilisés de toute vie, mais il n’en est rien. Il y a des mini-écosystèmes en action aussi bien dans nos plantes d’intérieur que dans les sombres replis de nos sous-sols humides. Il existe de nombreux articles expliquant comment se débarrasser des collemboles. Je me disais qu’un article pour saluer les services rendus par les collemboles apporterait un peu plus d’amour et de respect envers ces petites bêtes.

Très intéressant!
J’adore vos articles, merci pour vos observations biologiques et botaniques.
Merci! J’ai appris quelque chose de nouveau. Maintenant au moins je sais ce qui saute parfois dans le terreau de mes plantes! ??
Toujours intéressante
Merci beaucoup!
Intéressant et fascinant!
Wow! Vraiment! Ça fait des années que je remarque ces petites créatures sur la neige en me demandant ce que ça pouvait bien être!., en me disant que c’était bien résistant au froid!.. Merci pour l’information.
Merci Julie pour ce beau clin d’œil. Tout à fait fascinant!
WoW super intéressant, mille mercis bella
Bonjour et merci pour cet article très intéressant. Et je trouve que « collembole » est un joli nom, comme « libellule ». Quelqu’un pourrait-il me dire s’il y a un insecte qu’on appelle « pou de terre »? J’en ai déjà eu dans des plantes d’intérieur, ça grouille, ça saute, mais ça ne mesure même pas un millimètre. Une pointe d’épingle! Blanchâtre! Bonne journée.
Merci Julie!
Je trouve que tes articles sont très intéressants.
J’aime aussi ton p’tit côté givré qui me fait sourire à chaque fois. Cela dit, j’vais encore me coucher plus intelligente!
Merci
Tu dis: »il est rare que les collemboles présentent une problématique »
ne serait il pas plus juste de parler de problème?
Merci
Wooooow ! merci pour cet article ! 😀
Avec un si joli nom, il eut été dommage que ces intéressantes bestioles ne soient pas utiles !
dit avec humour : de la colle en bol est ce une nouveauté et meilleur marché que la colle en tube .
J’ai planté un terrarium récemment, et il n’aurait pas été complet sans quelques collemboles grises tirées de mes plantes !
Merci beaucoup pour cette information car j’ignorais leur nom! Plusieurs de mes plantes en pots en ont et j’ai souvent changé leur terreau et essayé de tuer ce que je pensais être des indésirables !! Cependant il est vrai que ces « minuscules créatures sauteuses » ne leur ont jamais porté préjudice puisque toutes mes plantes sont toujours aussi belles. Comme le dit si bien Julie je me sens plus intelligente ce matin… Renée
Fascinant et pertinent! Merci!
Bonjour, j’aime beaucoup votre article très instructif, j’avais aussi souvent remarqué les petits sauts de ces colembolles, je me demandais si on pouvait les confondre avec les thrips qui semblent s’être invités dans mes orchidées s’il vous plaît ? Car en effet, leur taille et leur comportement me semblent identiques à ceux des thrips. Je vous remercie d’avance de votre réponse,
Amicalement,
Marie Luce
Jai panique ce matin en voyant des petites bibittes blanches qui faisaient des pirouettes dans la terre de mes semis!!!! Vous m’avait donne une explication très rassurant…merci!!!!
Tania