Il y a un an, jour pour jour, le mercredi 26 octobre 2022, Larry Hodgson nous a quittés.
Celui qu’on nommait le jardinier paresseux avait été diagnostiqué avec une fibrose pulmonaire dégénérative en 2016. Après avoir combattu la maladie pendant des années, il a été hospitalisé et a choisi de recourir à l’aide médicale à mourir.
Le jardin de Larry
Lorsque je suis à Québec, je visite toujours le jardin de mon père. Chaque fois, il y a du nouveau. Les premières fleurs printanières, les feuilles des vivaces qui émergent du sol… Chaque période de l’année a ses fleurs, ses fruits colorés ou ses gousses de semences aussi décoratives qu’une inflorescence.
Je m’émerveille devant autant de surprises, mais je me pose aussi des questions. Qu’est-ce que cette plante mystérieuse? Est-ce que mon père l’a plantée lui-même ou est-elle apparue d’elle-même et lui l’a accueillie? Savait-il que cette vivace se répandrait autant, ou était-ce une autre de ces expériences qu’il aimait si bien faire?
Je n’aurai, bien sûr, plus de réponses. Mais parfois, j’ai l’impression, qu’à force de passer du temps dans son jardin et de lire ses écrits, que je commence à comprendre ses intentions ou à voir les erreurs qu’il a commises et dont il a appris. Je ne crois pas que je me lasserai de parcourir les sentiers de son jardin et d’y faire des découvertes sur les plantes, sur mon père, sur moi-même.
Une autre saison qui se conclut
Larry nous a quittés au moment où les jardins changent, où de nombreuses plantes entrent en dormance et disparaissent, mais non sans donner un dernier coup d’éclat, tout comme mon père qui a partagé son amour pour le jardinage jusqu’à la toute fin.
Pour moi, c’est toujours un temps d’activité intense qui soudainement cesse, laissant place à une période d’introspection. J’ai finalement le temps de faire un retour sur une autre saison qui se conclut. Mes souvenirs de mon père sont maintenant associés à jamais à cette saison douce-amère, rude, mais oh comment belle!
Bien que je sois triste qu’il nous ait quittés, je suis d’autant plus heureux qu’il ait fait partie de ma vie. Je ne serais pas la personne que je suis, nos jardins ne seraient pas ce qu’ils sont, sans lui.