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L’asiminier, c’est «pawpaw» pire!

Enfin, j’y ai goûté! À ce fameux arbre à pain, aussi appelé pawpaw. Même si je le cultive au jardin depuis presque 15 ans, le mien commence à peine à fleurir et n’a pas encore produit sa première «miche». Mais, merci à la vie! J’ai de bons amis qui ont de bons contacts! Et c’est un fruit délicieux!

Je salive simplement à regarder la photo! Doux souvenir gustatif de l’asiminier! Photo: Wikimedia Commons

Pour de plus en plus de jardiniers nordiques, le rêve de cultiver un fameux arbre à pain (Asimina triloba) (à ne pas confondre avec l’autre arbre à pain, Artocarpus altilis) est devenu une réalité . L’asiminier est effectivement un arbre qu’on pourrait qualifier d’exotique, en raison de son fruit qui a les allures d’une petite mangue. En réalité, la plante est d’origine nord-américaine et elle se développe naturellement dans l’est des États-Unis et au sud de l’Ontario. Il s’avère que la plante est plus rustique qu’on ne le croyait et, faut-il le reconnaître, le réchauffement climatique nous permet probablement de le cultiver de plus en plus au Nord.

L’asiminier, aussi appelé pawpaw ou mangue du Nord, est un petit arbre très intéressant pour le jardin comestible. C’est aussi un coup de cœur pour la jardinière paresseuse que je suis, car il est facile de culture et n’est pas susceptible aux attaques des insectes et maladies. Même s’il est originaire des milieux humides et des zones marécageuses, il pousse sans difficulté dans un sol sec et sablonneux. C’est aussi un arbre qui tolère bien de pousser légèrement l’ombre des grands arbres.

Mon jeune asiminier en 2006. Il mesure maintenant quatre mètres de haut. Photo : Julie Boudreau

Le feuillage des asiminiers est assez spectaculaire en soi. Ces larges feuilles qui débourrent tardivement peuvent mesurer jusqu’à 30 de long. À l’automne, elles prennent une belle coloration jaune doré, qui est assez magnifique.

La belle coloration d’automne du feuillage. Photo : Julie Boudreau

Dans son milieu naturel, le pawpaw forme des massifs à partir de ses racines drageonnantes. Dans mon propre jardin, j’en suis à mon deuxième drageon en 15 ans! Ceux-ci s’extirpent assez facilement du sol, simplement en tirant dessus. Je ne pourrais pas dire que cela risque d’être problématique.

Comment obtenir des fruits de pawpaw?

La floraison, de couleur bourgogne, se manifeste très tôt au printemps, avant la sortie des feuilles. Les fleurs apparaissent le long des tiges de deux ans. Même si les fleurs sont hermaphrodites (elles comportent les organes mâles et femelles), l’asiminier est généralement autostérile. Il faut donc deux plants, idéalement de variétés différentes pour obtenir des fruits. L’autre option est de se trouver des amis qui cultivent la plante, afin de faire des échanges de fleurs!

Les fleurs, de couleur bourgogne foncée, sont assez uniques! Elles apparaissent très tôt au printemps et elles sont pollinisées par les insectes. Photo : Ogród Botaniczny Uniwersytet Wroclawski sur Wikimedia Commons

Le fruit obtenu ressemble à un petit pain à sous-marin, de 5 à 15 cm de long. Chaque fleur peut donner naissance à plusieurs petits pains, jusqu’à sept! Ce sont des baies qui contiennent plusieurs graines dures. La chair est molle et son goût est exquis! La saveur s’apparente à un heureux mélange entre la mangue et la banane.

Deux fruits en voie d’être dévorés! Photo : Ogród Botaniczny Uniwersytet Wroclawski sur Wikimedia Commons

Des variétés intéressantes

À l’époque où je me suis procuré mon précieux plant, tout ce qu’on trouvait sur le marché était issu de semis à partir de l’espèce. Depuis, de nombreuses variétés ont traversé la frontière américaine. L’hybridation des asiminiers a eu cours surtout dans les états du Kentucky, de la Géorgie et du Michigan. Ces hybrides sont généralement plus productifs, les fruits sont plus gros ou la saveur est meilleure! Pour le jardinier nordique, les cultivars ‘Campbell NC-1’, développé en Ontario, et les sélections de ‘PA Golden’ créées dans l’état de New York semblent les plus intéressants. On trouvera assez facilement ‘Sunflower’ et ‘Mango’, mais des dizaines de variétés restent à découvrir.

Bref, c’est une belle découverte et un ajout incontournable au jardin gourmand.

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commentaire sur "L’asiminier, c’est «pawpaw» pire!"

  1. Renée-Johanne Campeau

    Ça donne envie ! Mais 15 ans avant d’avoir des fruits, c’est quand même très long. Merci pour cette découverte

    • Si vous avez des fleurs, il faut prélever avec un pinceau du pollen d’une fleur bien ouverte et le mettre dans une fleur à peine ouverte, car la partie femelle mûri avant la partie mâle

  2. Bonjour!
    Merci pour cet article qui a piqué ma curiosité!
    Tu parles que cet arbre est plus tolérant « au nord » mais tu ne spécifies pas la zone de rusticité. Serait-il possible de le savoir? Merci!

  3. Combien d’années ça peut prendre normalement avant d’avoir des fruits? Où peut-on acheter l’asminier au Québec? J’ai voulu acheter un plant d’une pépinière Ontarienne mai il n’offrait pas la distribution au Québec.

    • 4 à 5 pour une variété greffé. Et un semis devrais prendre entre 7 a 10 ans avant de produire des fruits. Il faudrait en planter au moins 3 variétés différentes pour avoir une bonne polinisation

  4. Bonjour,
    J’avais vu l’arbre à pain lors d’un voyage au Costa Rica avec notre cher Jardinier paresseux il y a maintenant très longtemps. Et j’ai eu le bonheur d’en consommer lors d’un voyage de randonnée pédestre au Cap Vert à l’automne 2019. Mais je pense que vous confondez deux plantes et je viens de faire une petite recherche qui me le confirme. La plante que j’ai consommé fournit un fruit qu’on doit cuire et et qui sert de plat d’accompagnement pour les viandes, ou présenté dans les ragouts.
    Alors je crois que vous avez confondu deux espèces botaniques totalement différentes et c’est ce qu’une petite recherche m’a montré.
    La plante dont vous parlez, l’asiminier, est vraiment originaire d’Amérique du nord, mais elle est appelée l’arbre à banane, alors que l’arbre à pain, un Artocarpus, est originaire de l’Océanie et ne pousse que dans les pays tropicaux. Son fruit n’est pas un fruit sucré. L’arbre à pain ne pourrait pas pousser autrement qu’en serre au Québec.

    • Je suis haïtienne tu as raison Louise D. concernant l’arbre à pain. On le retrouve en Haïti. C’est un arbre gigantesque. Par contre, le fruit de cet arbre une fois mûri il est SUCRÉ ET TRÈS SUCRÉ! Le meilleur gâteau que j’ai mangé dans ma vie fut fait avec ce fruit. En créole le nom est « LABAPIN »
      Bonne journée à tous!

      • J’adorerais goûter à ce gâteau Aimée Leroy. Le jardinage, l’horticulture et les découvertes culinaires des autres cultures sont des plaisirs de la vie.

    • Vous avez raison. L’arbre à pain se compare un peu au platano, se cuit dans la poêle et a un goût s’empaler aux chips.

  5. Il y a une erreur dans ma réponse précédente mais je n’ai pas pu corriger. L’arbre à pain se cuit comme le platano, dans la poêle, il a un goût semblable et goûte les chips. Il est très légèrement sucré selon sa maturité. Ce n’est pas celui qui est présenté sur la photo.

  6. Quelle zone de rusticité chez toi (où il réussi bien!).
    Belle découverte
    Merci !!

  7. Article super interessant. Uniwersytet wroclawski – il y a plusieurs lettres dans lalphabet polonais qui nexistent pas en francais. Et voici la lettre l barree qui se prononce comme W en anglais

  8. Est-ce que les feuilles sont toxiques pour les animaux ?
    Merci 🙂