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Le test du goût des cucamelons: les résultats!

La semaine dernière, nous avons présenté dans ce blogue un test de goût de cucamelon (Melothria scabra). Le but était de découvrir ce que les gens pensent réellement de ce petit légume tendance.

Test de goût du cucamelon

Tableau montrant le faible intérêt des gens pour le goût du cucamelon.

Les résultats sont maintenant tombés et, à partir de 7 h le 26 septembre 2022, il est clair que ce légume-fruit est mal aimé. Seulement 234 lecteurs ont voté en faveur du cucamelon, 516 lecteurs ont voté contre et, d’après les remarques qui accompagnaient souvent la vote, pas seulement un peu. Donc, je pense qu’il est clair que le cucamelon ne deviendra pas le légume préféré des jardiniers de sitôt.

Cependant, pour le 31 % de la population qui est capable d’avaler un fruit de cucamelon sans haut le cœur, voici quelques conseils sur la façon de le cultiver.

Culture des cucamelons en 10 étapes faciles

En supposant que vous soyez l’une des rares personnes affirmant aimer suffisamment les fruits du cucamelon pour vouloir en cultiver, est-il compliqué à faire pousser?

Et la réponse est: non, pas du tout!

En fait, si vous avez déjà cultivé des concombres, des tomates ou d’autres légumes-fruits — c’est-à-dire ceux que nous démarrons généralement à l’intérieur —, vous pouvez probablement procéder sans mon aide. Vous savez déjà quoi faire.

Mais sinon…

Semis de cucamelon
Les cucamelons sont faciles à cultiver à partir de semences. Photo: sarahdoow
  1. Environ 6 semaines avant la date de repiquage en plein air prévu, semez à l’intérieur à raison de 2 graines par pot de 10 cm. Placez les graines à environ 1 cm de profondeur. Les jardiniers des climats doux peuvent les semer directement à l’extérieur.
  2. Gardez le terreau chaud et humide jusqu’à la germination qui prend environ 10 à 14 jours, idéalement sous un dôme ou un sac en plastique transparent. Un tapis chauffant peut être utile si la pièce est fraîche.
  3. Après la germination, retirez le dôme ou sac et le tapis chauffant. Fournissez maintenant un soleil intense et une chaleur ambiante normale. Arrosez au besoin pour que les semis ne se dessèchent jamais complètement.
  4. Éclaircissez à un semis par pot (le plus fort) une fois que les premières vraies feuilles apparaissent.
  5. Environ 2 semaines avant le repiquage, commencez à acclimater les semis aux conditions extérieures.
  6. Plantez à l’extérieur en plein soleil dans un sol riche, humide et bien drainé à la base d’un grand treillis ou d’une cage à tomates, en laissant environ 60 cm d’espacement entre les plants. Vous pouvez les planter en jardinière ou en pleine terre.
  7. Arrosez régulièrement tout l’été. Fertilisez mensuellement avec votre engrais préféré.
  8. Commencez à récolter lorsque les fruits ont la taille d’une olive.
  9. Récoltez de l’été à l’automne.
  10. Déterrez et entreposez pour l’hiver, dans un endroit à l’abri du gel, la racine tubéreuse comme vous l’aurez fait pour un dahlia. Elle peut être replantée l’année suivante. Ou alors récoltez et faites sécher des graines dans le même but. 

Invitation aux hybrideurs!

Photo: All TAlexey, depositphotos

C’est dans ce genre de situation — quand une plante montre du potentiel, mais a aussi de gros défauts —, que les hybrideurs interviennent habituellement. Et qui sait? Peut-être sont-ils déjà à l’œuvre, travaillant pour rendre le cucamelon plus acceptable pour les jardiniers?

L’histoire des légumes est pleine d’exemples de plantes quasi immangeables rendues comestibles par une sélection rigoureuse.

Développement de la carotte

Carotte sauvage et carotte domestique.
La racine à peine comestible de la carotte sauvage (à gauche) est devenue progressivement la carotte hautement comestible et délicieuse (à droite) que nous connaissons tous, et ce, grâce à une sélection rigoureuse. Photo: randonneursnotebook.blog

La carotte sauvage (Daucas carota), par exemple, a des racines assez minces, fourchues beiges à brunes, et a un goût désagréable. Elle se mangeait dans son Europe natale, mais surtout comme aliment de famine. Mais parfois, les famines duraient longtemps. Alors, les fermiers conservèrent les semences des spécimens à racine plus épaisse et plus sucrée pour les semer l’année suivante. 

À force de choisir, année après année, les graines des plantes ayant les racines les plus convenables, leur qualité s’améliora. Cette sélection s’est maintenue pendant des générations, jusqu’à ce que nous nous retrouvions avec la délicieuse carotte que nous connaissons aujourd’hui. 

En effet, la racine amère et brune de la carotte sauvage est devenue la racine orange et délicieusement douce de la carotte domestiquée d’aujourd’hui. Les taxonomistes attribuent à la carotte domestiquée le statut de sous-espèce, l’appelant Daucus carota sativus. («Sativus» veut dire comestible).

Développement de la laitue

Plante de laitue sauvage.
Laitue sauvage ressemble beaucoup à un chardon!. Photo: GT Bacchus, Wikimedia Commons

La situation de la laitue sauvage (Lactuca serriola) n’était pas meilleure. D’abord, ses feuilles sont piquantes. Puis, elle est si amère qu’il est difficile d’imaginer que quelqu’un en mangerait! Et en effet, au début, elle était surtout cultivée pour l’huile extraite de ses graines. Mais les premières feuilles du printemps n’étaient pas si mauvaises au goût. Alors quelqu’un a commencé à choisir de la laitue dans le but de créer une plante aux feuilles au goût amélioré. 

Ce processus de sélection s’est maintenu pendant plus de 2000 ans! La laitue moderne est maintenant tellement différente de la laitue sauvage qu’on lui a accordé sa propre espèce, L. sativa. Ainsi, elle vient dans une vaste gamme de formes, de textures, de couleurs et de goûts. Malgré tout, même de nos jours, les feuilles finissent par devenir amères quand on expose la plante à trop de chaleur. C’est la cause de la célèbre «montaison» qui met fin à sa production pour la saison.

Le cucamelon du futur

Donc, il y a encore de l’espoir pour le cucamelon. Et avec les procédures d’hybridation révolutionnaires que nous connaissons de nos jours, nous n’aurons probablement pas à attendre 2000 ans avant de pouvoir goûter à un cucamelon suffisamment amélioré pour nous plaire. Je suis certain que quelqu’un doit déjà y travailler.

Peut-être pourrons-nous inclure le «cucamelon du 21e siècle» dans notre assiette d’ici une décennie, ou même moins. Et aussi des fruits non seulement moins amers et plus sucrés, mais — qui sait? — peut-être même plus gros ou plus colorés? 


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  2. Melothra… scabreux!

  3. Moi, j’adore. Il paraît que pour certains aliments et certaines substances, la perception du goût parle cerveau est très variable selon les individus. C’est peut-être le cas pour le cucamelon

  4. Le cucamelon ceuilli tôt goûte le concombre régulier. Lorsqu’il a atteint la grosseur d’une olive il goûte citronné et la texture est moins intéressante, par contre à ce stade il est délicieux en marinade. On n’a qu’à le couper en deux sur le long et le préparer de la même façon qu’on prépare une marinade de concombres.

  5. J’arrive après la bataille, mais ma voix “pour” n’aurait pas changé grand-chose à ce classement sans appel. Je pense seulement que le nom est à l’origine de la défection du public, la partie “cuca” ne dit rien à personne mais “melon”, laisse entendre sucré, alors que c’est un mini-concombre (parfait en lactofermentation ou à l’aigre-douce pour l’apéro)…
    Ceci dit, j’ai aimé (en 2021), mes escargots et autres baveux aussi, j’avais eu du mal à avoir un pied viable et quelques fruits, je ne savais pas que l’on pouvait conserver le pied, je l’ai laissé péricliter dans le sol comme mes autres cucurbitacées une fois la saison passée. Cette année je n’étais pas motivée par les semis en intérieur (j’ai un chat qui m’arrache mes étiquettes dans les godets), on verra l’an prochain, si Dieu me prête vie ! 😉

  6. Je trouve le plant et les fruits très décoratifs…seulement!!! Si je recommençais à en avoir ce serait dans une jardinière annuelle!!!

  7. Merci à notre brave jardinier paresseux. Je trouve que la laitue sauvage n´est pas si amère. C´est vrai que j´avais goûté juste une petite pointe de feuille.
    Bon me voilà prévenu pour la carotte sauvage. On va tenter le coup malgré tout. ATTENTION DE NE PAS LA CONFONDRE AVEC LA CIGUE MORTELLE.
    Dans un article précédent vous aviez parlé des mauvaises herbes de pelouse que vous aimiez bien. Aussi je rajoute que dans bon nombre de nos pelouses se cache le lierre de terre. Je vous invite à le “Googler” pour bien l´identifier, puis à le goûter. Son goût est puissant et comme la coriandre, certains vont aimer,
    d´autres pas. A utiliser comme condiment ou fines herbes, ou en infusion. Peut être séché. Infusé frais et placé dans un bac à glaçons peut servir dans les soupes, ragoûts etc… à des vertus médicinales (asthme, toux, grippe). Il est encore d´un beau vert. Dépêchez vous avant le gel au sol. Il s´est même copieusement invité dans un bac de tomates sur le balcon.

  8. On fait un pickle avec la récolte de cucamelon et je les utilise pour garnir mon dry martini, une première mondiale sans doute!

  9. J’arrive de peu après le vote, tant pis. Moi, je le trouve délicieux, d’autant qu’il s’est invité chez moi sans me demander mon avis; Je l’ai laissé pousser.
    Il est vrai que trop jeune ce n’est pas extra, mais à maturité, miam ! sa saveur légèrement citronnée et un poil salée.
    J’ai gardé les graines et j’en sèmerai l’année prochaine, c’est certain.

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