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Pour gardez les conifères nains petits, taillez leurs chandelles

Par Larry Hodgson

La fin du printemps est le moment pour tailler vos conifères nains afin de restreindre leur croissance.

La plupart de ces conifères sont des mutations de la forme normale, avec une croissance plus arrondie et dense. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont vraiment nains. C’est plutôt que leur développement est lent. 

Prenons par exemple un pin mugo nain (Pinus mugo pumilio). L’étiquette indique comme dimension 1 m × 1 m. Mais si vous le plantez en pensant qu’il s’arrêtera à 1 m de hauteur et 1 m de diamètre, vous vous trompez. Il atteindra environ cette taille en seulement 10 ans. Et plutôt quelque chose comme 1,5 m de hauteur et 2 à 3 m de large après 20 à 25 ans. Et même les dimensions d’un abri d’auto après 60 à 75 ans. Ouah! Pas si nain, n’est-ce pas? 

Il faut savoir que les dimensions imprimées sur l’étiquette d’un conifère nain indiquent plutôt ses dimensions à 10 ans, pas ses dimensions à pleine maturité. À 20 ans, il mesurera environ 2 fois plus que ce qui est indiqué. Et après 20 ans, il faut généralement l’enlever, car il occupera vraiment trop d’espace. 

Une taille annuelle pour limiter leur croissance

Pour éviter qu’ils ne prennent trop de place dans votre aménagement, et pour maintenir leur port nain, il faut penser tailler les conifères nains tous les ans. De plus, il faut faire cela selon leur catégorie: conifère à développement étagé ou conifère à croissance continue.

1.     Les conifères à développement étagé

Ces conifères, dont les pins (Pinus spp.), les épinettes ou picéas (Picea spp.), les sapins (Abies spp.) et les douglas (Pseudotsuga spp.) n’ont qu’un seul cycle de croissance par an. Elle se produit à la fin du printemps. Par la suite, la plante arrête de pousser jusqu’au printemps suivant. C’est cela qui donne l’effet pyramidal et étagé typique des conifères de cette catégorie. 

On reconnaît facilement les conifères à développement étagé par les «chandelles» (pousses annuelles printanière étroites) qui paraissent à l’extrémité de chaque branche. Chez les pins, elles ressemblent un peu à des asperges! Et c’est par ces chandelles qu’on peut réduire leur développement.

Pin avec plusieurs chandelles. Une ligne rouge indique où couper.
On peut tailler les chandelles à la longueur nécessaire pour obtenir une belle croissance égale. Photo: Famartin, Wikimedia Commons

En effet, on peut réduire les chandelles d’un tiers ou même de moitié quand elles sont encore jeunes et molles et avant qu’elles se couvrent d’aiguilles coriaces. Normalement, au Québec, on fait cette taille vers la mi-juin. 

Par contre, il faut laisser la plante produire au moins quelques nouvelles aiguilles. C’est pour cette raison qu’on ne les élimine pas complètement. Au maximum, vous pouvez couper les deux tiers de la longueur des chandelles.

Des doigts pincent une chandelle d'épinette.
Ici, on pince une chandelle d’épinette pour la réduire de moitié. Photo: bonsaiempire.com

On peut casser les chandelles avec les doigts, ou encore, les pincer entre le pouce et l’index, mais les doigts deviennent alors très collants à cause de la sève dégagée.

Un sécateur coupe une chandelle de pin.
Il est généralement plus commode de tailler les chandelles au sécateur. Photo: extension.sdstate.edu

Alors, mieux vaut les couper avec des sécateurs.

Des aiguilles sortiront normalement sur ce qui reste de la chandelle, cachant la blessure. À la base des aiguilles se formeront, au cours de l’été, des bourgeons qui donneront les chandelles de l’année suivante.

2.     Les conifères à croissance continue

Ces conifères, dont le cyprès de Russie (Microbiota decussata), le faux-cyprès (Chamaecyparis spp.), le genévrier (Juniperus spp.), l’if (Taxus spp.), le mélèze (Larix spp.), la pruche (Tsuga spp.) et le thuya (Thuja spp.), ne produisent pas de chandelles, mais plutôt de multiples petites pousses. Et s’ils poussent le plus rapidement au printemps, ils continuent tout de même de croître tout l’été aussi. 

Mains qui couper tes tiges de thuya.
Il n’est pas nécessaire d’être aussi précis en taillant les conifères à croissance continue. Vous pourriez même les tailler rapidement avec une taille-haie! Il suffit de «rester dans le vert.» Photo: savanevich, depositphotos

On leur fait une première taille quand la croissance principale est terminée, soit habituellement à la fin de juin au Québec. Encore, la taille consiste à éliminer entre le tiers et les deux tiers de la croissance à l’extrémité des branches à l’aide d’un sécateur. 

Mais comme ils continuent de pousser, lentement, jusqu’au début du mois de septembre, leur développement n’est pas encore terminé pour la saison. Ainsi, les jardiniers plus perfectionnistes font souvent une deuxième taille à la fin d’août. Il ne faut pas tailler beaucoup plus tard, car cela peut stimuler une croissance tardive qui n’aura pas le temps de s’aoûter avant l’arrivée du froid et qui gèlera alors au cours de l’hiver et fera brunir les extrémités de la plante.

Le résultat

Pour les deux types de conifères, cette taille annuelle réduira le développement de la plante et la rendra plus dense et attrayante. Elle permettra au conifère de rester nain beaucoup plus longtemps!

Pour éviter la taille

Rocaille avec beaucoup de conifères.
Pour profiter des conifères nains sans devoir les tailler, utilisez des cultivars extra petits et espacez-les généreusement. Photo: lubimaidacha.mirtesen.ru

Personnellement, je ne tiens pas à tailler annuellement pour garder une plante naine. J’aime bien les conifères nains, mais m’impliquer dans une taille aussi précise et collante chaque printemps, non merci! 

Pour pouvoir employer des conifères nains sans devoir les tailler tous les ans, il y a plusieurs choses que vous pouvez faire, comme:

  • Choisir des conifères miniatures plutôt que des nains. Les miniatures, par définition, ne grandissent que de moins de 2,5 cm par année; les nains, de 2,5 à 15 cm par année. Un développement si lent vous laissera plus de temps avant de devoir réagir;
  • Commencez par des spécimens plus jeunes… qui, de plus, coûtent moins cher;
  • Laissez amplement d’espace pour la croissance future des plantes. Par exemple, multipliez le diamètre indiqué sur l’étiquette par 2,5 et utilisez ce chiffre comme espacement de plantation.   

Enfin, quand vos conifères deviennent trop gros pour vos besoins, peut-être dans 25, 30 ou 35 ans, arrachez-les et recommencez avec de jeunes spécimens… ou recommandez à vos petits-enfants de le faire! 


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Étiquettes + Taille des conifères nains, Taille des chandelles, Comment tailler les chandelles des conifères


  1. Et qu’en est-il pour les cèdres. Peut-on arracher et recommencer aussi?

  2. Je suis très choquée qu’on puisse envisager d’arracher un arbre comme on se séparerait d’un objet.Un arbre est vivant et sacré.

  3. Merci et Bonjour Larry, Nous avons des cèdres Thuya de 9′ qui ont approx. 15-20 ans et qui ont été taillé par l’ancien propriétaire. Nous nous demandons quel est la grandeur/volume des racines si nous voulons les arracher, Merci

  4. Doit-on élaguer des amélanchiers pour leur donner une plus belle forme ?
    Après la floraison ?

  5. J’ai eu la même réaction en lisant cet article. Merci de l’avoir exprimée.

  6. C’était une réponse à Ys’ abeille.
    Arracher un arbre comme si c’était un objet trop vieux et trop encombrant…

  7. Ça ne veut pas nécessairement dire de le tuer… il est possible de l’offrir à quelqu’un qui le transplantera chez lui ou même, si c’est une espèce locale, de le replanter dans un boisé.

  8. Y’abeille @ Parfaitement d’accord, un arbre pour moi est sacré et relève d’une spiritualité peut être primitive et animiste, mais avec laquelle je suis en plein accord (sans pour autant me livrer à des cérémonies rituelles et symboliques dans la forêt !).

  9. Sébastien @ Si l’arbre a trente ans ça fait un gros chantier et les chances de repise sont minces !

  10. Voir le le thuya (Thuja spp.), ne produisent pas de chandelles, mais plutôt de multiples petites pousses. Et s’ils poussent le plus rapidement au printemps, ils continuent tout de même de croître tout l’été aussi. C’est cet arbre communément appelé cèdre.

  11. Si la taille régulière ou fréquence permet au conifère de rester nain plus longtemps, qu’en est-il du système racinaire? Par exemple, si je plante une pruche près de la maison, ( arbre majestueux si on le laisse se développer), et que je la taille souvent pour la garder pas plus haute que 4 ou 5 pieds, y a-t-il danger pour que les racines brisent le solage de la maison?

  12. Moi aussi je suis comme Idefix, je hurle à la mort (en silence) quand on tue un arbre. Mais d’après ce que je comprends, l’objet principal de cet article n’est pas de nous inciter à arracher des arbres, mais au contraire, de nous avertir qu’il faut les choisir et les planter avec discernement, précisément pour éviter les massacres. Car c’est ce qui arrivera si on achète et plante un arbre n’importe comment, et s’il faut être très explicite pour nous mettre en garde contre les conséquences de notre précipitation ou ignorance, je trouve l’article efficace.

  13. Bonjour!
    Question un peu à côté de la plaque, mais, concernant des semis de graines…
    Je crois qu’il y a des raisons pour semer dans des petits pots puis rempoter de plus en plus grand, au lieu de semer directement en gros contenant, mais je ne me souviens plus pourquoi ?????

  14. @grainesdeverdure
    Je crois que le Jardinier Paresseux n’est pas vraiment d’accord :
    https://jardinierparesseux.com/2020/05/04/faut-il-repiquer-les-semis-a-linterieur/

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