Par Larry Hodgson
26 septembre 2020

Les vivaces à feuilles persistantes

Joubarbe et sédum: toujours attrayant malgré la neige. Photo: www.wsj.com

Il existe une longue tradition d’utiliser des arbustes et des arbres à feuillage persistant dans nos jardins dans le but d’assurer un attrait hors de la saison estivale. Avec leurs feuilles sempervirentes toujours fidèles au poste, en effet, les conifères et les feuillus sempervirents sont souvent les seules plantes ornementales notoires dans nos jardins en dehors de la saison de croissance. 

Pour le jardinier de climat tempéré froid, cependant, le choix de feuillus sempervirents est très limité (dans ma région, buis, rhododendrons et peut-être certains fusains). Heureusement qu’il y a un vaste choix de conifères qui tolèrent même les froids extrêmes.

Au-delà des arbres et arbustes

On oublie cependant très souvent qu’il y a une foule de vivaces à feuillage persistant qui pourraient aussi décorer nos terrains de l’automne au début du printemps. Souvent, d’ailleurs, on parle de «fleurs vivaces», oubliant les autres traits de ces plantes. D’accord, la plupart des plantes vivaces perdent leurs feuilles et leurs tiges l’hiver, offrant peu d’attraits après la fin de l’automne, mais il y en a plus qu’on ne pense qui offrent un feuillage attrayant en toute saison. Ainsi, alors les vivaces voisines passent du vert au brun, ces vivaces sempervirentes ajoutent de la beauté au jardin après la fin de l’été.

Bien sûr, combien de temps les vivaces à feuilles persistantes peuvent décorer le jardin dépend des conditions locales. Dans ma région, ils sont surtout intéressants à l’automne, puis encore au début du printemps, à la fonte des neiges, car en plein hiver, mon terrain est entièrement recouvert de neige. Et les vivaces sempervirentes, n’ayant pas de hautes tiges ligneuses les permettant de dépasser la neige, sont presque toutes des plantes assez basses sinon des couvre-sols, facilement cachées par la neige. Malgré cela, leur feuillage persistant demeure un attrait pendant au moins plusieurs mois chaque année.

Plantes sempervirentes, mais pas toujours vertes

Le terme consacré pour les plantes qui conservent leurs feuilles l’hiver est «sempervirent». On devine que le terme, qui vient du latin sempervirens, veut dire «toujours vert». Mais il n’est probablement pas le plus approprié à appliquer à ces vivaces, car leur feuillage n’est pas nécessairement toujours de couleur verte. 

Certaines espèces, par exemple, ont des feuilles vertes l’été, mais prennent une teinte rougeâtre ou pourpre à l’automne et la gardent jusqu’au printemps. Celles au feuillage panaché ne sont que partiellement vertes même l’été et prennent souvent une teinte rosée par temps froid. Et certaines plantes vivaces, comme les heuchères et les bugles, sont offertes dans une gamme de couleurs de feuillage qui couvre presque tout l’arc-en-ciel, mais leur feuillage n’est presque jamais vraiment vert, même en été. 

Probablement que le terme «à feuillage persistent» conviendrait mieux pour ces plantes, mais même là, il y a le défaut que «persistent» semble indiquer la permanence, alors que toutes ces plantes perdent leurs vieilles feuilles et les remplacent par de nouvelles feuilles, habituellement tous les ans, bien que souvent de façon bien discrète. 

Mais même si ni l’un ni l’autre des deux termes ne convienne parfaitement, entre jardiniers (et botanistes), on se comprend. Qu’on utilise le terme sempervirent ou encore et à feuilles persistantes, le sens est qu’elles conservent leurs feuilles pendant l’hiver et que ces feuilles restent vivantes, pas mortes, brunes ou desséchées. (Une plante qui conservent des feuilles mortes tout l’hiver est dite marcescente.)

À quel point les feuilles persistantes résistent-elles au froid?

Toutes les plantes vivaces à feuilles persistantes ne restent pas sempervirentes tout l’hiver dans les climats les plus froids. Certaines souffrent de dommages causés par le froid et sont plus brunes que vertes au printemps. J’en sais quelque chose, car la température hivernale chute parfois à -35 °C dans ma région (Québec), ce qui peut causer des dommages considérables à certaines espèces.

Par exemple, les hellébores (Helleborus spp.), habituellement considérés comme des plantes sempervirentes sous les climats plus doux, pourraient être mieux classés dans la catégorie «à feuilles semi-persistantes» dans mon climat. Donc, elles ont fière allure à l’automne et jusqu’à ce qu’elles disparaissent sous la neige, mais les feuilles sont sérieusement endommagées quand la neige fond su printemps et nécessitent un certain nettoyage.

Cependant, ces dégâts hivernaux ne semblent jamais nuire aux «vivaces semi-persistantes à cause du climat» et elles fleurissent normalement et produisent bientôt une nouvelle génération de feuilles saines pour remplacer celles qui ont été perdues.

Vivaces sempervirentes à découvrir

Voici plus de cent vivaces à feuilles persistantes que vous pouvez essayer dans votre jardin. J’admets que j’ai mis l’accent sur les vivaces adaptées aux climats tempérés et froides, car dans les régions tropicales et subtropicales, la majorité des plantes sont sempervirentes et alors trouver des plantes avec un intérêt toute l’année n’est pas autant un défi. 

Notez que le feuillage des plantes marquées d’un astérisque (*) risque plutôt à être semi-persistant dans les climats les plus froids.

1. Acène (Acaena spp.) — zones de rusticité 5-9
2. Achillée* (Achillea spp.) — zones de rusticité 2, 3 ou 4-9
3. Acore graminée (Acorus gramineus) — zones de rusticité 5-9
4. Alchémille* (Alchemilla spp.) — zones de rusticité 3 ou 4-9
5. Alysse (Alyssum spp.) — zones de rusticité 3-9
6. Amourette commune* (Briza media) — zones de rusticité 4-9
7. Androsace (Androsace spp.) — zones de rusticité 3-9
8. Antennaire (Antennaria spp.) — zones de rusticité 1-9
9. Arabette (Arabis spp.) — zones de rusticité 3-9
10. Arum d’Italie (Arum italicum) — zones de rusticité 5-9

11. Asaret ou gingembre sauvage, certaines espèces (Asarum spp.) — zones de rusticité 4 ou 6-9
12. Aubriète (Aubrieta spp.) — zones de rusticité 4-9
13. Avoine bleue* (Helictotrichon sempervirens) — zones de rusticité 3-9
14. Azorelle (Azorella trifurcata) — zones de rusticité 4-9
15. Ballote (Ballota pseudodictamnus) — zones de rusticité 7-10
16. Bec-de-cigogne (Erodium spp.) — zones de rusticité 4, 5 ou 7-9
17. Benoîte, certaines espèces* (Geum spp.) — zones de rusticité 3, 4 ou 5-9
18. Bergénia (Bergenia spp.) — zones de rusticité 4-9
19. Blechne de la Terre de Feu (Australoblechnum penna-marina, syn. Blechnum penna-marina) — zones de rusticité 7-9
20. Blechne en épi (Blechnum spicant) — zones de rusticité 5-9

21. Bugle rampante ou ajuga (Ajuga spp.) — zones de rusticité 3-9
22. Calament (Acinos spp.) — zones de rusticité 4-9
23. Camomille romaine (Chamaemelum nobile) — zones de rusticité 4-9
24. Campanule, certaines espèces (Campanula spp.) — zones de rusticité 3 ou 4-9
25. Carex ou laiche, certaines espèces (Carex spp.) — zones de rusticité 2, 3, 4, 5, 6 ou 7-9

26. Céraiste (Cerastium spp.) — zones de rusticité 3 ou 4-9
27. Coquelourde (Lychnis coronaria) — zones de rusticité 3-9
28. Corbeille d’or (Aurinia saxtalis, syn. Alyssum saxatile) — zones de rusticité 3-9
29. Corydale bleue, certaines espèces (Corydalis spp.) — zones de rusticité 5-9
30. Cresson des chamois (Hornungia alpina, syn. Hutchinsia alpina & Pritzelago alpina) — zones de rusticité 4-9
31. Cymbalaire (Cymbalaria spp.) — zones de rusticité 5 ou 6-9
32. Délosperme (Delosperma spp.) — zones de rusticité 3, 5, 6 — ou 7-10
33. Deschampsie (Deschampsia spp.) — zones de rusticité 4-9
34. Drave (Draba spp.) — zones de rusticité 4-9
35. Dryade (Dryas spp.) — zones de rusticité 2-9
36. Dryoptère, certaines espèces (Dryopteris spp.) — zones de rusticité 4 ou 5-9
37. Épiaire laineuse ou oreilles d’ours (Stachys byzantina) — zones de rusticité 3-9

38. Épimède, certaines espèces (Epimedium spp.) — zones de rusticité 4-9
39. Érines des Alpes (Erinus alpinus) — zones de rusticité 4-9
40. Euphorbe, certaines espèces (Euphorbia spp.) — zones de rusticité 3, 4, 5, 6 ou 7-10
41. Fétuque bleue (Festuca glauca) — zones de rusticité 3-9
42. Fougères à feuilles de houx (Cyrtomium spp.) — zones de rusticité 5-10
43. Fraisier (Fragaria spp.) — zones de rusticité 2-9
44. Fraisier des Indes (Potentilla indica, syn. Duchesnea indica) — zones de rusticité 5-9
45. Francoa (Francoa sonchifolia) — zones de rusticité 7-9
46. Fuchsia de Californie* (Epilobium canum, syn. Zauschneria garrettii) — zones de rusticité 5-9
47. Gaulthérie couchée ou thé des bois (Gaultheria procumbens) — zones de rusticité 2-9
48. Gazon d’Espagne (Armeria spp.) — zones de rusticité 4 ou 6-9
49. Germandrée (Teucrium spp.) — zones de rusticité 4-9
50. Giroflée (Erysimum spp.) — zones de rusticité 7-9
51. Globulaire (Globularia spp.) — zones de rusticité 4-9
52. Goutte d’or (Umbilicus oppositifolius, syn. Chiastophyllum oppositifolium) — zones de rusticité 4-9
53. Grande pervenche (Vinca major) — zones de rusticité 7-9
54. Grémil (Lithospermum spp.) — zones de rusticité 5-9
55. Hélianthème (Helianthemum spp.) — zones de rusticité 5 ou 6-9
56. Hellébore ou rose de Noël (Helleborus spp.) — zones de rusticité 4, 5 ou 6-9
57. Hémérocalle*, certaines espèces (Hemerocallis spp.) — zones de rusticité 5-9
58. Hépatique (Hepatica spp.) — zones de rusticité 4-9
59. Herbe de la pampa (Cortaderia spp.) — zones de rusticité 6 ou 7-9
60. Herniaire glabre (Herniaria glabra) — zones de rusticité 5-9

61. Heuchère (Heuchera spp.) — zones de rusticité 4-9
62. Heucherelle (× Heucherella cvs) — zones de rusticité 4-9
63. Houstonie bleue (Houstonia caerulea) — zones de rusticité 5-9

64. Ibéris toujours verte (Iberis sempervirens) — zones de rusticité 4-9
65. Iris d’hiver (Iris unguicularis) — zones de rusticité 8-9
66. Iris de Nouvelle-Zélande (Libertia spp.) — zones de rusticité 8-9
67. Iris puant (Iris foetidissima) — zones de rusticité 6-9
68. Isotome (Isotoma fluviatilis, syn. Laurentia fluviatilis) — zones de rusticité 6-9
69. Jonc (Juncus effusus) — zones de rusticité 4-9
70. Joubarbe ou poule et les poussins (Sempervivum spp. et Jovibarba spp.) — zones de rusticité 3-9
71. Lamier (Lamium spp.) — zones de rusticité 3-9
72. Lavande (Lavandula spp.) — zones de rusticité 5 ou 7-9

73. Leptinelle (Leptinella spp.) — zones de rusticité 5-9
74. Lewisia (Lewisia spp.) — zones de rusticité 4-9
75. Lierre commun (Hedera helix) — zones de rusticité 6-9
76. Lin de Nouvelle-Zélande (Phormium spp.) — zones de rusticité 9-11
77. Liriope (Liriope spp.) — zones de rusticité 5-9
78. Liseron de Mauritanie (Convolvulus sabatius, syn. C. mauritanicus) — zones de rusticité 7-9
79. Lotus corniculé (Lotus corniculatus) — zones de rusticité 2-9

80. Luzule (Luzula spp.) — zones de rusticité 4-9
81. Lysimaque nummulaire (Lysimachia nummularia) — zones de rusticité 3-9
82. Marguerite du Maroc (Rhodanthemum hosmariense) — zones de rusticité 8-9
83. Marguerite miniature (Bellum minutum) – zones de rusticité 7-9
84. Marrube à feuilles rondes* (Marrubium rotundifolium) — zones de rusticité 4-9
85. Mazus rampant (Mazus reptans) — zones de rusticité 5-9
86. Muehlenbeckie (Muehlenbeckia axillaris) — zones de rusticité 6-9
87. Myosotis des Îles Chatham (Myosotidium hortensia) — zones de rusticité 8-9
88. Œillet, nombreuses espèces (Dianthus spp.) — zones de rusticité 2, 3, 4 ou 5-9
89. Œillet des rochers (Petrorhagia spp.) — zones de rusticité 2-9
90. Ophiopogon noir (Ophiopogon planiscapus ‘Nigrescens’) — zones de rusticité 6-9
91. Origan commun (Origanum vulgare) — zones de rusticité 4-9
92. Pachysandre du Japon (Pachsandra terminalis) — zones de rusticité 4-9

93. Pain de perdrix (Mitchella repens) — zones de rusticité 3-9
94. Panicaut panaché* (Eryngium variifolium) — zones de rusticité 4-9
95. Paronyque (Paronychia spp.) — zones de rusticité 4-9
96. Penstemon, certaines espèces (Penstemon spp.) — zones de rusticité 3, 4 ou 5-9
97. Petite pensée (Viola spp.) — zones de rusticité 2-9

98. Petite pervenche (Vinca minor) — zones de rusticité 3-9
99. Phlox de mousse (Phlox subulata, P. douglasii & P. stolonifera) — zones de rusticité 3-9
100. Phyla à fleurs nodales (Phyla nodiflora) — zones de rusticité 8-10
101. Polémoine ou échelle de Jacob* (Polemonium spp.) — zones de rusticité 2 ou 3-9
102. Polystic ou fougère de Noël, certaines espèces (Polystichum spp.) — zones de rusticité 3 ou 6-9
103. Potentille tridentée (Sibbaldiopsis tridentata, syn. Potentilla tridentata) — zones de rusticité 1-9
104. Potentille, certaines espèces (Potentilla spp.) — zones de rusticité 3 ou 4-9
105. Pratia tapissante (Lobelia pedunculata, syn. Pratia pedunculata) — zones de rusticité 6-9
106. Primevère (Primula spp.) — zones de rusticité 2, 3 — ou 4-9

107. Pulmonaire (Pulmonaria spp.) — zones de rusticité 3-9
108. Raiponce (Phyteuma spp.) — zones de rusticité 5-9
109. Raoulia glabre (Raoulia australis) – zones de rusticité 6-9
110. Sabline (Arenaria spp.) — zones de rusticité 3-9
111. Sagine ou mousse irlandaise (Sagina subulata) — zones de rusticité 3-9
112. Santoline petit cyprès (Santolina chamaecyparissus) — zones de rusticité 7-9
113. Saponaire (Saponaria spp.) — zones de rusticité 2 ou 4-9
114. Sauge à feuilles de lyre (Salvia lyrata) — zones de rusticité 5-9
115. Sauge argentée (Salvia argentea) — zones de rusticité 5-9
116. Sauge de Jérusalem (Phlomis fruticosa) — zones de rusticité 5-10
117. Sauge officinale (Salvia officinalis) — zones de rusticité 5-9
118. Saxifrage (Saxifraga spp.) — zones de rusticité 4 ou 5-9
119. Scolopendre (Asplenium scolopendrium, syn. Phyllitis scolopendrium) — zones de rusticité 5-9

120. Sédum ou orpin, beaucoup d’espèces (Sedum spp.) — zones de rusticité 2, 3, 4ou 5-9
121. Sélaginelle bleue (Selaginella uncinata) — zones de rusticité 6-9
122. Seslérie bleue (Sesleria caerulea) — zones de rusticité 4-9
123. Silène (Silene spp.) — zones de rusticité 2-9
124. Silène visqueux (Lychnis viscaria) — zones de rusticité 3-9
125. Stipa géant (Stipa gigantea) — zones de rusticité 6-9
126. Stokésie bleue (Stokesia laevis) — zones de rusticité 5-9
127. Thym (Thymus spp.) — zones de rusticité 2, 3 ou 4-9
128. Tiarelle (Tiarella spp.) — zones de rusticité 3-9
129. Trèfle blanc (Trifolium repens) — zones de rusticité 3 ou 5-9
130. Tritome (Kniphofia spp.) – zones de rusticité 6-9
131. Vancouveria (Vancouveria hexandra) – zones de rusticité 4-9
132. Vergerette glauque (Erigeron glaucus) — zones de rusticité 4-9
133. Véronique, la plupart des espèces (Veronica spp.) — zones de rusticité 3 ou 4-9
134. Waltsteinie (Waldsteinia spp.) — zones de rusticité 3-9
135. Wulfénie (Wulfenia spp.) — zones de rusticité 5-9
136. Yucca* (Yucca spp.) — zones de rusticité 3, 5 ou 6-9

Larry Hodgson

Journaliste et blogueur horticole, auteur de 65 livres de jardinage, conférencier et vulgarisateur hors pair, le jardinier paresseux, Larry Hodgson, nous a quitté en octobre 2022. Reconnu pour sa grande générosité, sa rigueur et son sens de l'humour, il a touché plusieurs générations de jardiniers amateurs et professionnels pendant 40 ans de carrière. Grâce à son fils, Mathieu Hodgson, et une équipe de collaborateurs, le blogue continuera sa mission. Le blogue le jardinier paresseux offre plus de 2800 billets aux amateurs de jardinage, toujours dans le but de démystifier le jardinage et le rendre plus facile aux participants. Si vous avez une question sur le jardinage, entrez-la dans Recherche: la réponse s’y trouve probablement déjà.

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