Bien soigner les plantes de Pâques
Traditionnellement, Pâques se fête avec des fleurs, signes du printemps et de la renaissance. Ainsi, vous trouverez des potées fleuries en vente partout, pas seulement dans les jardineries, mais chez les fleuristes, dans les supermarchés et même en quincaillerie.
Si vous avez rapporté une plante fleurie chez vous cette année, voici comment l’entretenir:
Lis de Pâques (Lilium longiflorum)
Il préfère la fraîcheur, surtout la nuit. Placez-le dans un endroit bien éclairé le jour, mais devant une fenêtre fraîche le soir; même dans un garage non chauffé ou un sous-sol froid. Arrosez bien quand le terreau s’assèche. Après la floraison, on peut tenter de le transplanter en pleine terre, mais il n’y a pas de garantie qu’il y réussira dans les hautes latitudes, car sa rusticité est faible (zone 7).
Attention: les lis sont toxiques aux chats!
Les lis aux fleurs jaunes, orange, roses, etc. qui sont vendus à Pâques sont rustiques (zone 3 ou 4). Leur culture est identique à celle du lis de Pâques tant qu’ils demeurent dans la maison, mais on peut par la suite les transplanter en pleine terre dans un emplacement ensoleillé et s’attendre à ce qu’ils y réussissent bien. La plupart sont rustiques dans les zones 3 à 9. Encore: placez-les loin de vos chats!
Hydrangée à grandes feuilles (Hydrangea macrophylla)
Avec ses grosses «boules» de fleurs bleues, roses, violettes, rouges, pourpres ou blanches, l’hydrangée à grandes feuilles, appelée aussi quatre-saisons ou hortensia, est très populaire à Pâques. La clé de son succès consiste à surveiller étroitement son arrosage, car elle s’assèche à une vitesse phénoménale: il peut être nécessaire, selon les conditions, de l’arroser tous les deux ou trois jours! Un éclairage moyen suffira ainsi que des températures d’intérieur normales, bien qu’elle apprécie les nuits fraîches.
On peut la transplanter au jardin à la fin de mai, dans un emplacement protégé mi-ombragé ou ombragé, mais il n’y a pas de garantie de succès, du moins au Québec, car elle est de zone 6. Mes lecteurs européens, par contre, auront plus de chance! Beaucoup des grands hortensias de Bretagne ont commencé leur vie comme une simple potée de Pâques!
Chrysanthème (Chrysanthemum x morifolium)
Si, en Europe, le chrysanthème est la fleur de la mort et n’est pas du tout associé avec Pâques, au Canada il n’a pas cette connotation et il est offert en toute saison.
Durant son séjour dans la maison, offrez-lui des températures normales et un éclairage modéré, arrosant au besoin pour qu’il ne s’assèche pas. Après, rasez le plant à 5 cm du sol. Quand il n’y a plus de risque de gel, transplantez-le au jardin dans un endroit ensoleillé. Normalement, il refleurira à l’automne, mais il n’y a pas de garantie qu’il passera l’hiver, car la rusticité des chrysanthèmes est très variable: de 4 à 9, selon le cultivar… et les variétés offertes à Pâques sont rarement parmi les plus rustiques.
Bulbes du printemps
Tulipes, narcisses, crocus, jacinthes, muscaris, etc. sont souvent offerts à Pâques. La fraîcheur est de rigueur, avec des nuits les plus froides possible: 10°C ou moins. Offrez un bon éclairage et arrosez dès que le terreau s’assèche. Coupez les fleurs après la floraison. Quand le feuillage commence à jaunir, transplantez la potée en plate-bande. Tous ces bulbes sont rustiques (généralement de zone 3) et devraient refleurir au jardin… mais peuvent prendre quelques années avant de récupérer suffisamment du traumatisme de leur séjour dans la maison pour fleurir de nouveau!
Gerbera (Gerbera jamesonii)
Cette plante aux feuilles larges feuilles dentées et aux grandes fleurs en forme de marguerite dans une vaste gamme de couleurs est devenue une plante de Pâques populaire. Pour une floraison maximale, donnez-lui beaucoup de lumière sans le placer au soleil brûlant et des températures modérées : moins de 21°C si possible. Aussi, arrosez attentivement, sans mouiller le feuillage, maintenant le terreau toujours au moins un peu humide. Surveillez les araignées rouges (tétranyques), très friandes de cette plante quand l’air est sec. Supprimez les fleurs fanées.
Le marchand voit le gerbera comme une plante éphémère, à jeter donc après la floraison. Mais il est possible de le récupérer pour la plate-bande estivale. Plantez-le au soleil, mais de préférence dans un endroit où la plante est protégée de la chaleur de l’après-midi. Continuez de supprimer les fleurs fanées pour maintenir la floraison. Le gerbera peut servir de plante pérenne, mais seulement dans les régions aux hivers doux (zones de rusticité 9 à 10, parfois zone 8). Ailleurs, mieux vaut le considérer comme une annuelle.
Azalée (Rhododendron simsii)
L’azalée d’intérieur est la seule véritable plante de maison du groupe. Donnez-lui un éclairage modéré et surveillez étroitement ses arrosages: en fleurs, elle perd beaucoup d’eau par évaporation. Pourtant, elle ne tolère pas l’assèchement et il faut donc arroser dès que le terreau est le moindrement sec. Elle aime la fraîcheur, ainsi est-il utile de la placer à l’extérieur l’été, dans un endroit frais et ombragé. Ne la rentrez que lorsque le gel menace, car les nuits froides d’automne stimulent la floraison. Elle devrait refleurir dans la maison au cours de l’hiver.
Primevère (Primula spp.)
Plusieurs primevères sont vendues à Pâques. Elles aiment toutes la fraîcheur et demandent un arrosage suivi pour ne pas s’assécher, mais diffèrent dans leur rusticité. On peut en repiquer certaines au jardin à la mi-ombre dans un sol humide pour les voir s’y établir, alors que d’autres, comme la primevère à petites fleurs (P. malacoides) et la primevère obconique (P. obconica), dépérissent après la floraison et ne peuvent pas être récupérées.
J’ai réchappé quelques plants de gerberas l’automne dernier. Ils ont perdu beaucoup de feuilles au courant de l’hiver mais depuis quelques semaines de nouvelles feuilles apparaissent ainsi que des boutons de fleurs. Je me rend compte que les boutons sèchent au lieu de continuer à faire une belle tige et fleurir. J’aimerais bien être capable d’avoir des belles fleurs. Que dois-je faire?
Il faut augmenter l’humidité de l’air.
Joyeuse Pâques à vous cher jardinier paresseux. Vous avez encore beaucoup de neige chez-vous, mais c’est la meilleure protection pour les plantes !