Truc du jour

La livèche : le céleri des jardiniers paresseux

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Le céleri: une culture exigeante.

Produire du bon céleri (Apium graveolens dulce) est une tache difficile. Ce légume est à croissance assez lente, mais déteste la chaleur. Il faut donc le partir tôt dans la maison, mais le garder au frais dans le jardin: pas toujours facile à faire. Et pour obtenir des pétioles au goût moins amer, il y a la tâche supplémentaire de devoir les blanchir. Même quand vous l’avez bien réussi une année, il faut tout recommencer la suivante, car on le cultive comme plante annuelle (en fait, c’est une bisannuelle qu’on récolte la première année).

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Livèche (Levisticum officinale).

Je vous suggère de cultiver plutôt son sosie vivace, la livèche (Levisticum officinale).

Il s’agit d’une plante très apparentée au céleri, à la fois génétiquement (les deux appartiennent aux Apiacées), gustativement et physiquement: on pourrait dire que c’est un céleri vivace géant. 20150426D

La livèche produit au printemps une rosette de longues feuilles tripennées vert luisant aux folioles triangulaires dentées… tellement similaires à celles du céleri qu’on pourrait s’y méprendre. La tige florale qui s’élève du milieu de la rosette est creuse, tout comme les pétioles des feuilles, et porte des feuilles de moindre taille avec moins de folioles que celles de la rosette. Au sommet de la tige, il y a de multiples ombelles de fleurs jaunes.

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On peut boire le jus de tomate (ou un Bloody Mary) en utilisant une pétiole de livèche comme paille.

Toute la plante sent le céleri et sert d’ailleurs de substitut au céleri. Son goût étant plus fort que celui du céleri, il s’agit d’en utiliser un peu moins dans vos recettes. On utilise notamment les pétioles creux comme paille pour le jus de tomate, ce qui donne en le sirotant un goût similaire à celui du V-8. Les feuilles, les tiges, les graines et même les racines sont aussi comestibles.

C’est une grande vivace de 1,2-2 m de hauteur et de 90 cm de diamètre. On peut la cultiver dans un potager, bien sûr, mais, avec ses attrayantes fleurs jaune pâle en juin et juillet, la livèche est suffisamment jolie pour mériter une place dans la plate-bande ornementale. Ainsi, c’est le choix idéal pour un aménagement comestible, tellement à la mode actuellement.

La culture de la livèche est des plus faciles: la plante s’adapte à bien des conditions, du plein soleil à la mi-ombre, et presque tout sol bien drainé lui convient, mais elle est plus performante dans un sol riche et plutôt humide, pas trop alcalin. Elle est très pérenne, vivant 7 à 15 ans, et est rustique dans les zones 3 à 8.

On la multiplie surtout par division, car les graines germent difficilement. Essayez des graines fraîchement cueillies, les semant à l’extérieur en août, pour plus de succès. Sa croissance à partir de semences est plutôt lente.

La livèche ne semble souffrir d’aucun insecte ou maladie très importante et serait au moins relativement résistante aux cerfs. Il n’y a pas de cultivars.

À propos Larry Hodgson

Journaliste et blogueur horticole, auteur de 65 livres de jardinage, conférencier et vulgarisateur hors pair, le jardinier paresseux, Larry Hodgson, nous a quitté en octobre 2022. Reconnu pour sa grande générosité, sa rigueur et son sens de l'humour, il a touché plusieurs générations de jardiniers amateurs et professionnels pendant 40 ans de carrière. Grâce à son fils, Mathieu Hodgson, et une équipe de collaborateurs, le blogue jardinierparesseux.com continuera sa mission de démystifier le jardinage et le rendre plus accessible à tous. Le blogue le jardinier paresseux offre plus de 2800 billets aux amateurs de jardinage, toujours dans le but de démystifier le jardinage et le rendre plus facile aux participants. Si vous avez une question sur le jardinage, entrez-la dans Recherche: la réponse s’y trouve probablement déjà.

25 comments on “La livèche : le céleri des jardiniers paresseux

  1. Marie-Christine

    Par contre sa fleur attire un insecte piqueur

    • Presque toutes les fleurs attirent les abeilles et autres insectes piqueurs. Personnellement, pour moi, les fleurs ne sont pas un facteur limitant.

  2. Mangez vous les tiges? De ce que j’en comprends, ce sont surtout les feuilles et les graines qui sont utilisées en cuisine. De l’expérience que j’en ai fait, les tiges, du moins en sauté, ne sont pas utilisables comme céleri : beaucoup trop fortes et beaucoup trop coriaces. J’imagine qu’on peut les utiliser pour aromatiser les soupes, mais en les retirant par la suite.

    • Plutôt les pétioles et les feuilles. La même chose qu’avec le céleri.

    • Suzanne Valois

      Si vous cueillez des tiges avant les grandes chaleurs, il est possible de les faire sécher et de les pulvériser. J’utilise un petit moulin à café que je conserve uniquement pour mes fines herbes et les tiges sont goûteuses si on les récolte tôt, avant la fin de juin. J’en prends toujours un lot pendant que la tige est encore juteuse.

  3. Alexandre Archambault

    Ou peut on trouver des plant dans la ville de Quebec. Je ne me souvient pas d’en avoir jamais vue.

    • Je ne pense pas qu’il y ait spécialiste en herbes dans la région, mais au printemps, essayez dans presque n’importe quelle jardinerie, dans le rayon des fines herbes. Si ça ne fonctionne pas, faites-en venir par la poste de Richters: http://www.richters.com.

    • Tania Arbic

      Bonjour Alexandre, en as-tu trouvé depuis ton post? Je suis aussi du Québec, et je n’avais jamais vue cette plante avant qu’une famille roumaine m’en donne un plant. En roumain ça s’appelle leustean (prononcé “léouchtéan”), si tu connais des roumains qui jardinent il y a de fortes chances qu’ils en aient. Bonne chance!

  4. Je n’ai jamais eu de difficulté avec la germination des semences. Par mon expérience, il est très facile de faire la propagation avec les graines. Une période de froid et hop! Des centaines de plants.

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  7. A chaque année mon plant de liveche Présente dans les ombrelles des petits vers. Comment éviter cela?

  8. Helene Valiquette

    Pourquoi les tiges du bas et ses feuilles s’affaiblîssent? Elles deviennent jaunes.
    J’utilise les feuilles de la livèche en fines herbes, j’adore!

    • En fait, c’est un peu normal pour cette plante. Les vieilles feuilles (celles du bas) jaunissent, mais plus encore quand la plante est stressée.

  9. Pierre-Claude Poulin

    y a t-il contre indication a intercaler livèche et asperge ?

  10. gilbert van melkebecke

    Bonjour. Je préfère les feuilles de livèches au céleri par exemple pour l’ossobuco . Un parfum soutenu mais délicat. Il n’en faut pas beaucoup car très fort. Les tiges très jeunes passe encore mais je n’utilise pas trop les tiges en cuisine.

  11. Monica Dimos

    serait il.possible de trouver des feuilles de liveche pas séchées, donc la plante fraîche a un marché a Montreal, par exemple ??? Jean talon ? c’est un ingrédient très important dans certains plats roumains effectivement , de l’Europe de l’est

  12. Ping : Aaah le printemps – Manon Doran

  13. Bonjour, peut-on faire des coupes quelques fois dans la saison? Donc un peu comme la ciboulette, on coupe et repousse.

  14. Denis Clément

    J’en ai chez moi, j’en prends occasionnellement. Comme cette année, je n’ai pas fait de céleri – que je récolte principalement pour faire sécher les feuilles que j’utilise sans retenue dans plusieurs plats et soupes – je vais faire sécher des feuilles de livèche (c’est teeeeeeelement bon et gouteux). Est-ce que les feuilles deviennent plus amères après que les fleurs ont poussées ? Comme le pissenlit … il me semble pas.

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