La déchéance d’une annuelle populaire
Pendant près de 50 ans, l’impatiens des jardins (Impatiens walleriana) était l’annuelle la plus vendue de la planète. Des années 1960 jusqu’à environ 2010, porté par sa capacité de très bien réussir non seulement au soleil, mais surtout à l’ombre — même à l’ombre profonde! –, de croître dans presque tous les climats et d’être offert dans un large éventail de couleurs et de formes, l’impatiens des jardins a régné en roi et maître sur nos plates-bandes et jardinières, remplaçant le sacrosaint pétunia, la précédente grande vedette des jardins.
Puis, en 2006, des rapports sur une nouvelle maladie fatale aux impatiens des jardins seulement quelques semaines après le repiquage en pleine terre ont commencé à circuler. Appelé mildiou de l’impatiens (Plasmopara obducens), il s’agissait apparemment d’une mutation nouvelle et très virulente d’une maladie déjà connue des scientifiques. Et il était inévitablement fatal à I. walleriana ainsi qu’à plusieurs autres espèces d’impatiens.
C’est en 2012 que la maladie a vraiment fait une grosse percée, s’étant propagée à travers le monde entier. Ainsi, en 2013, le marché des impatiens des jardins s’est essentiellement effondré. La plupart des serriculteurs ont simplement arrêté d’en cultiver, ne souhaitant plus encourir la colère de leurs clients déçus.
Les semenciers internationaux, qui gèrent le marché de l’impatiens, se sont alors précipités pour annoncer qu’ils avaient de bons remplaçants, notamment des hybrides entre I. walleriana et l’impatiens de Nouvelle-Guinée (I. x hawkeri), une espèce qui est naturellement résistante au mildiou. Ces impatiens hybrides, notamment la lignée SunPatiens, étaient déjà sur le marché et donc faciles à produire en plus grosses quantités. Les semenciers ont prétendu que cet impatiens hybride était l’équivalent de l’impatiens des jardins et qu’il pouvait donc facilement le remplacer… mais les jardiniers n’étaient pas dupes, ou du moins, ne sont pas restés dupes très longtemps.
Les impatiens hybrides n’étaient tout simplement pas aussi robustes et faciles à cultiver que I. walleriana— loin de là! – et ils ne se comportaient pas bien du tout à l’ombre, contrairement à ce que prétendaient leur promoteurs. Or, le trait le plus prisé d’I. walleriana a depuis toujours été son comportement exemplaire dans les situations les plus ombragées.
Depuis la quasi-disparition de l’impatiens du jardin (I. walleriana), les jardiniers sont nombreux à espérer son retour… mais sous une forme résistante aux maladies. Et il paraît que nous y arriverons bientôt. Lisez L’impatiens des jardins sera-t-il bientôt de retour? pour en savoir plus.