Par Julie Boudreau
7 juin 2025

Les fines herbes en mode urbain

Par Julie Boudreau

Appartements, condos, maisons de ville… Multiples sont les demeures en ville, et même en banlieue, où l’espace à planter est rare, voire inexistant. Pour verdir un peu son milieu de vie, tout repose sur les balcons, les bords de fenêtres ou le seuil de l’entrée. Le premier réflexe est de cultiver des fines herbes et c’est une excellente idée, car les herbes aromatiques font partie des plantes idéales pour la culture en contenant. Quelques conseils pour s’y mettre… ou pour parfaire son art.

D’emblée, pratiquement toutes les fines herbes se cultivent assez bien sur un balcon. Dans la mesure où les contenants sont assez volumineux et que l’on opte pour un terreau adapté à la culture en contenant, bien enrichi de compost ou d’engrais naturels, on peut donner libre cours à ses envies aromatiques. Dans la plupart des cas, le plein soleil est un prérequis, mais beaucoup de fines herbes donnent des résultats satisfaisants dans une ombre légère. L’essentiel des secrets de culture se trouve dans les quelques lignes qui précèdent. Comme on peut le constater, cultiver des fines herbes sur un balcon n’a rien de bien sorcier.

Des fines herbes pour débutant

Pour le débutant qui a grand besoin de gagner en confiance, les plus faciles à réussir sont surtout celles qui tolèrent bien la sécheresse. La sauge, l’origan, la marjolaine, la ciboulette, la sarriette et la menthe sont du lot. Le romarin et le thym sont aussi de bons candidats pour la culture en contenant, s’ils ne manquent pas d’eau. Le novice optera pour l’achat de plants vers la fin mai, et attendra d’avoir la piqûre avant de pousser plus loin son expérimentation avec les semis.

Le basilic, plus difficile…

Grand chouchou de tous, le basilic est un peu plus exigeant que la plupart des herbes. En effet, il nécessite des arrosages généreux et il est un peu plus friand en fertilisants. Pour ceux qui obtiennent de piètres résultats avec le basilic de Gênes, à larges feuilles, il est possible de se rabattre sur un basilic à petites feuilles ou le basilic ‘African Blue’.

Jamais assez de coriandre

Les amateurs de coriandre s’entendent pour dire qu’il n’y a jamais assez de coriandre, et surtout qu’elle a le vilain défaut de monter trop vite en graine. En vérité, la coriandre doit être consommée à peine une ou deux semaines après sa plantation au balcon. Pour les mordus, la solution se trouve dans un semis successif; une dizaine de graines à la fois semées dans un même trou. On répète l’opération une fois par semaine. On laisse quand même quelques plants monter en graine, afin de faire des réserves de semences pour l’été prochain.

Puis, il y a les découvertes intéressantes, comme la coriandre vietnamienne, la mélisse, la citronnelle (très gourmande en eau), la plante champignon ou la verveine citronnelle.

Planter ce qu’on va utiliser

Trop souvent, lors du processus d’achat des plantes, on remplit le panier en achetant un plant de chaque sorte, en s’assurant d’avoir une belle diversité, ce qui n’est pas une mauvaise idée en soi. Oui, c’est vraiment beau un plant d’hysope tout fourni et tout fleuri, mais en a-t-on vraiment besoin? Dans un espace aussi peu volumineux qu’un balcon, mieux vaut se concentrer sur les fines herbes que l’on utilise vraiment dans la cuisine. Mieux encore, doublons les quantités pour celles qui sont utilisées avec abondance. Amateurs de taboulés? Allons-y pour quatre à six plants de persil frisé. Toujours à court de pesto? Plantons le basilic à la douzaine!

Ainsi bien garni et bien odorant, tout est en place pour un merveilleux passage du balcon à la cuisine. Le rêve de plusieurs. Car cuisiner avec ses propres herbes, c’est une belle fierté en soi et c’est un bon départ pour animer une conversation lors d’un repas entre amis. Merveilleux prétexte pour échanger sur les bons coups et acquérir de nouveaux trucs pour le printemps prochain.

Julie Boudreau

Julie Boudreau est horticultrice, diplômée de l’ITA de Saint-Hyacinthe. Elle œuvre dans le domaine l’horticulture depuis plus de 25 ans. Elle a publié une dizaine de livres et participé à de nombreuses émissions de télévision et de radio. Elle est enseignante au Centre de formation horticole de Laval. Passionnée de son métier, Julie Boudreau se consacre à promouvoir le jardinage, le design de jardin, la botanique et l'écologie, sous toutes ses formes. Un peu grano, écolo depuis toujours, gourmande et essayeuse, Julie est une épicurieuse avec un fort penchant pour tout ce qui se prononce en latin.

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