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À la découverte des familles botaniques: les Astéracées

Qu’est-ce qui unit le pissenlit, la laitue, le dahlia et la marguerite? Tous appartiennent à la grande famille des Astéracées (anciennement appelées Composées).

Notre parcours dans le monde des familles botaniques se poursuit aujourd’hui avec les Astéracées qui occupent un rang important en ce qui concerne le nombre d’espèces, se disputant ainsi le convoité podium avec les Fabacées et les Orchidacées. Les Astéracées regroupent en effet pas moins de 33 000 espèces réparties en 1 800 genres. Majoritairement herbacée, la famille comporte quelques genres d’arbres, d’arbustes et de lianes. Cosmopolites, les Astéracées sont également présentes dans presque tous les écosystèmes terrestres, avec une forte diversité en région méditerranéenne et dans les zones tempérées.

Les fleurs

Lors d’une promenade au jardin, même le néophyte reconnaît facilement une plante appartenant aux Astéracées. En effet, cette famille possède des fleurs caractéristiques qui ressemblent presque toutes à des fleurs de marguerites. Mais s’agit-il vraiment de fleurs? Les Astéracées présentent en fait des regroupements de fleurs, appelés inflorescences. Il existe d’ailleurs plusieurs types d’inflorescences dans le monde végétal. Chez les Astéracées, ces regroupements floraux (inflorescences) sont appelés des capitules. Mais comme toujours la botanique nous réserve des surprises. Nous les découvrirons plus loin.

Alors qu’on pense observer une fleur de marguerite, c’est en réalité plusieurs fleurs que l’on observe. Les «Composées», l’ancien nom de la famille des Astéracées, fait d’ailleurs allusion à ces inflorescences composées de plusieurs fleurs. L’étymologie de la famille des Astéracées quant à elle réfère au genre Aster qui signifie en forme d’étoile. Mais revenons à notre capitule. D’un point de vue évolutif, cette inflorescence est fort intéressante, car elle imite une fleur de très grande taille. Particulièrement adapté à la pollinisation, le capitule représente une véritable piste d’atterrissage pour l’insecte pollinisateur lui permettant à la fois de se nourrir et d’apporter des quantités importantes de pollen.

Encerclée de pointillés, une véritable fleur de marguerite. Cette dernière porte le nom de fleuron et l’ensemble de ces fleurons forme le capitule. Illustration: Mathieu Gaudreault

Décortiquons plus en détail cette fleur d’apparence si simple à première vue.

Les fleurons qui composent le capitule prennent habituellement 2 formes:

Une forme tubulée: fleurons en forme de tube, généralement situés au centre du capitule;

Une forme ligulée: fleurons en forme de languette (ou «pétale»), disposés en périphérie.

A: Illustration éclatée des fleurons tubulés et ligulés d’un capitule
B: Fleuron tubulé
C: Fleuron ligulé
Illustration: Mathieu Gaudreault

Des exemples de fleurs

Ici, des formes plus simples de capitules. Chez ces dernières, on retrouve des fleurons tubulés au centre et des fleurons ligulés en périphérie.

A: Échinacée (Echinacea purpurea), B: Aster des Alpes (Aster alpinus), C: Souci (Calendula officinalis), D: Télékie superbe (Telekia speciosa), E: Marguerite africaine (Osteospermum sp.), F: Tournesol (Helianthus annuus). Photographies: Mathieu Gaudreault

Des formes de capitules plus complexes (des fleurons tous ligulés)

À la suite de plusieurs sélections et hybridations, certaines espèces se retrouvent avec des cultivars aux capitules tous ou majoritairement ligulés.

A et B: Dahlia (Dahlia sp.), C: Tournesol (Helianthus annuus ‘Teddy bear’, D: Échinacée (Echinaceae sp.), E et F: Zinnia (Zinnia elegans.) Photographies: Mathieu Gaudreault

Capitules en épis

La liatride à épis (Liatris spicata), cette vivace bien connue des horticulteurs, n’a aucune ressemblance avec les capitules vus précédemment, mais pourtant, elle en est constituée. Il s’agit en fait de plusieurs capitules groupés le long d’un axe en épis. Quand on vous disait que la botanique était pleine de surprises!

Capitule de capitules!

Et pourquoi pas pour terminer, la reine des capitules, l’inflorescence de l’edelweiss (Leontopodium nivale).

Un des capitules (indiqués par la flèche) dans l’inflorescence de l’édelweiss (Leontopodium nivale). Photographie: Mathieu Gaudreault

Les fruits: des akènes

En terme botanique, un akène est un fruit sec, indéhiscent, comportant une seule graine, dont le péricarpe (l’enveloppe), est plus ou moins sclérifié et n’est pas attaché à la graine. En termes plus clairs, on pourrait se servir de l’akène du tournesol comme exemple pour expliquer ce qu’est le fruit typique des Astéracées. En effet, dites-vous que le fruit sec est l’akène du tournesol et que la graine est ce qui se trouve à l’intérieur. On peut dire, comme les tournesols, les Astéracées produisent toutes des akènes, mais avec des formes et des couleurs variées. Voici quelques akènes:

Différents types de fruits (akènes) des Astéracées. Illustration: Mathieu Gaudreault
A: Tournesol (Helianthus annuus)
B: Œillet d’Inde (Tagetes patula)
C: Pissenlit (Taraxacum officinale)
D: Échinacées (Echinacea sp.)
E: Cosmos (Cosmos bipinnatus)
F: Artichaut (Cynara cardunculus var. scolymus)

Les feuilles et les tiges

Il n’existe pas de véritables caractéristiques ou du moins de véritables points communs pour l’appareil végétatif des Astéracées si ce n’est que les feuilles sont toujours sans stipules. Les stipules sont des organes foliaires ressemblant à de petites feuilles et se situant de part et d’autre du pétiole de la feuille.

Quelques Astéracées

Vous avez déjà des noms et des images d’Astéracées en tête? En voici quelques autres!

Plantes ornementales

  • Marguerite commune (Leucanthemum vulgare)
  • Tournesol (Helianthus annuus)
  • Dahlia (Dahlia spp.)
  • Chrysanthème (Chrysanthemum spp.)
  • Aster (Aster spp.)
  • Zinnia (Zinnia spp.)
  • Rudbeckie (Rudbeckia spp.)
  • Gaillarde (Gaillardia spp.)
  • Cosmos (Cosmos spp.)
  • Échinacée (Echinacea spp.)

Plantes alimentaires

  • Laitue (Lactuca sativa)
  • Endive/Chicorée (Cichorium endivia, Cichorium intybus)
  • Artichaut (Cynara cardunculus var. scolymus)
  • Topinambour (Helianthus tuberosus)

Plantes médicinales

  • Camomille allemande (Matricaria chamomilla)
  • Camomille romaine (Chamaemelum nobile)
  • Tanaisie (Tanacetum vulgare)
  • Achillée millefeuille (Achillea millefolium)
  • Bardane (Arctium lappa)

Plantes d’intérieur

  • Séneçon ‘Collier de perles’ (Curio rowleyanus)
  • Séneçon ‘Chaîne de bananes’ (Curio radicans)
  • Séneçon ‘Chaîne de melons d’eau’ (Curio herreanus)

Plantes sauvages et mellifères

  • Pissenlit (Taraxacum officinale)
  • Tussilage (Tussilago farfara)
  • Séneçon commun (Senecio vulgaris)
  • Solidage du Canada (Solidago canadensis)
  • Aster à feuilles cordées (Symphyotrichum cordifolium)
  • Eupatoire maculée (Eutrochium maculatum)

En résumé

Pour savoir si une plante fait partie de la famille des Astéracées, il vous faudra observer la présence de plus d’un critère parmi les suivants:

  • Inflorescence en capitule
  • Fruit = akène

Si l’aster, plante éponyme de la famille, représente un genre important, on sait maintenant qu’elle y côtoie une incroyable diversité de plantes. Cette richesse de diversités est fort précieuse pour l’horticulteur, car en plus toutes les périodes de floraison y sont représentées. Une foisonnante famille botanique à découvrir.

Bonne observation!

Dans notre prochain volet… les Solanacées!


  1. Très intéressant! Merci

  2. Sujet très intéressant qui me fait découvrir, apprendre et m’expliquer la botanique. Je regarderai maintenant mes phlox, mes dahlias et mes zinnias comme étant des cousins grâce à vous. Merci!

  3. Super intéressant

  4. Merci beaucoup pour cet article. J’aimerais savoir quelle est la fleur dentelée sur la photo d’accueil de l’article.

  5. Tellement intéressant! Merci ??

  6. Oh combien intéressant! C’est une bonne révision d’une partie du cours de principes de botanique et un super complément d’information! Merci à vous deux!!