Quoi planter sur un balcon venteux? Partie 1
Partout en Amérique, les tours à condominiums poussent comme des champignons! Le résultat de cette relativement nouvelle réalité résidentielle est qu’il y a de plus en plus de gens dont le seul espace de vie extérieur est un balcon en altitude. Et ces beaux balcons, avec des vues imprenables sur le paysage lointain, deviennent les nouveaux terrains de jeu des passionnés de jardinage. Si le jardinage en contenant sur un balcon ou une terrasse est déjà un défi en soi, imaginez l’ampleur du combat quand cette galerie est exposée à la folie des vents incessants! Là-haut, c’est la tempête. Tous les jours. Aucun répit.
Par chance, des années d’essais-erreurs de jardinage en terrain venteux ont fait ressortir une petite liste de plantes qui réussissent à pousser et même à être belles, même si elles sont constamment fouettées par le grand ventilateur céleste. Voyons d’abord quels sont précisément les défis du jardinage sur un balcon exposé au vent et explorons quelques pistes de solution. Puis, dans un prochain texte, nous révélerons la sélection de plantes parfaitement adaptées et capables de survivre en de tels endroits.
Les trois défis du jardinage sur un balcon de condominium
Premier défi: le vent, bien sûr! Ce balayage constant du feuillage des plantes a plusieurs impacts sur ceux-ci. D’abord, le vent amplifie le phénomène de transpiration des plantes. Une plante, vivant heureuse dans un beau jardin protégé et bien ordinaire, perd une partie de son eau par transpiration. C’est un phénomène normal et essentiel à la croissance des plantes. Par contre, ajoutez un facteur vent à l’équation et la transpiration augmente considérablement. Il est donc important, quand on jardine dans un endroit venteux, de s’engager dans la voie de l’arrosage régulier et constant. Il faut contrecarrer cette perte d’eau.
Un autre impact négatif du vent, c’est qu’il cassera la moindre tige frêle qui cherchera à pousser en hauteur. Bien des plantes sont cassées, déchiquetées et renversées par le vent.
Le second défi a été effleuré ci-haut, mais il est important de rappeler que c’est un des facteurs essentiels d’un balcon fleuri et luxuriant en milieu exposé: l’arrosage. C’est d’ailleurs l’élément qui fait trop souvent défaut et qui fait que les plantes ne sont jamais belles sur un balcon, qu’il soit venteux ou non. Sur ce balcon, les végétaux sont entièrement dépendants des arrosages procurés par le jardinier. Chaque arrosage doit être une quasi-noyade. On arrose généreusement, jusqu’à ce que le terreau soit bien humecté. Pour assurer une bonne cohabitation, il est aussi important de prévenir les voisins du dessous et de valider avec eux les meilleurs moments pour arroser, histoire de ne pas gâcher une soirée «vino» sur la terrasse du dessous. On peut même songer à installer un système de gouttières qui redirige l’écoulement d’eau vers des endroits sûrs. C’est un pensez-y-bien.
Enfin, dans certains cas, on ajoutera un troisième défi: l’absence de lumière. Il se peut que ce fabuleux balcon soit situé du côté nord de l’édifice. L’ombre vient aussi limiter la palette de plantes mises à la disposition du jardinier des grands vents, en particulier si ce dernier aspire à un beau jardin fleuri.
Dès le départ, il faut une bonne dose de volonté pour jardiner sur un balcon de condominium. Le simple fait de monter les pots, les sacs de terreau et les plantes à l’étage relève parfois de l’exploit. Et toutes les stratégies mises en place pour améliorer le sort de ces plantes sont un surcroît de travail. Par chance, le succès peut être au rendez-vous et de plus en plus de jardiniers ont développé une petite expertise en la matière.
Trois trucs pour améliorer son sort
Avant même d’aborder la question des plantes, il vaut la peine d’étudier quelques pistes de solutions qui peuvent faciliter ou optimiser les conditions de culture. Je demeure tout de même d’avis qu’il ne faut pas chercher à combattre le vent, mais bien à en faire une réalité à laquelle on cherche des adaptations.
La première piste de solution est l’installation d’écrans brise-vent. Sans complètement bloquer le vent, ces écrans peuvent réduire la forme et l’impact de ceux-ci. Les fameuses toiles installées sur les rampes du patio visent d’abord à favoriser l’intimité, mais elles ont aussi un impact positif sur les plantes cultivées sur le plancher du patio. Peu importe le type d’écran, il est primordial que le tout soit résistant et très solidement fixé. Combien de petits treillis de bois et de toiles ont pris le chemin de la liberté par une journée très venteuse?
En deuxième lieu, il faut s’intéresser aux contenants. D’abord (et malheureusement pour ceux et celles qui doivent les transporter jusqu’au balcon), plus les pots sont gros et lourds, mieux c’est. Les petits pots de plastique seront les premiers à basculer. Optez pour de grands pots de céramique ou de béton. Recherchez des pots bas et larges plutôt que hauts et étroits. Si vous devez y aller avec des pots de plastique, choisissez les plus gros. Et surtout, déboursez les quelques dollars supplémentaires pour que ces pots soient dotés de réserves d’eau. Les pots avec réserve d’eau font de petits miracles. Les pots de grande dimension captent un plus grand volume d’eau et s’assèchent moins rapidement. Il est donc préférable de cultiver cinq fines herbes dans un gros pot que d’avoir cinq petits pots de fines herbes individuelles.
Puis, troisièmement, faites des bungees (sangles élastiques) et des tie wraps (attaches autobloquantes) vos meilleurs amis. Les grands pots peuvent être solidement fixés aux rampes et tout élément qui flotte doit être plaqué en sol ou au mur avec un jeu savant d’attaches discrètes. Ainsi, même la plus violente des tornades ne viendra pas à bout de faire basculer les contenants. C’est un très bon départ pour s’assurer de la survie des plantes! Faites des journées de tornade des périodes de prise de notes quant à ce qui résiste ou ne résiste pas à ces vents et optimisez votre installation en conséquence. Il se peut que certains recoins du balcon soient plus cléments. Exploitez ces opportunités.
Déjà, avec tous ces défis et ces stratégies bien en place, on se place dans une excellente posture pour réussir la culture des plantes sur un balcon venteux. Dans un prochain texte, il sera question des sélections de plantes qui réussissent bien dans ces conditions et qui ont véritablement fait leurs preuves. Mais, en appliquant quelques-uns des trucs précédemment mentionnés, on vient d’élargir les horizons de la réussite!
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Merci, mon 2e été à faire des pots de fines herbes, fleurs comestibles, des pots de fleurs sur la terrasse et je mets mes plantes d’intérieures dehors à date aucun problème et je suis au grand vent ….aucune plante est accrochée (impossible avec les vents). J’essaie….. j’ai rien à perdre mais tout à gagner …. un beau balcon fleuri!!!!! À suivre…… J’ai du soleil le matin sur un côté de balcon et du soleil dans l’après midi de l’autre côté du balcon …car le balcon est couvert…
Bonjour! Encore un sujet pertinent et d’actualité! Merci, et au plaisir de lire la suite!
Julie, quel beau sujet pour moi et pour les personnes qui habitent un immeuble en hauteur! Je fais pousser des géraniums (Pelargonium) dans des contenants en plastique qui tiennent bien dans des supports accrochés à l’intérieur de la rampe du balcon. Les autres sont sur le sol dans des pots lourds en terre cuite et je ne mets pas d’écrans puisqu’ils couperaient l’apport indispensable en soleil ! Mon balcon est moyennement venteux mais se trouve dans un angle de l’immeuble et il est parfois soumis à des bourrasques.. Tout tient bien en place jusqu’à maintenant. J’ai hâte de connaître votre sélection d’heureuses candidates pour un balcon venteux mais pour les plantes fleuries je dirais que les Pelargonium résistent bien au vent et fleurissent abondamment pourvu qu’ils aient 4 à 5 heures de soleil par jour. Je me demande si un Ficus benjamina pourrait faire un séjour au balcon après l’acclimatation nécessaire. Merci !
Juliette, j’ai un ficus benjamins qui passe des étés sur ma terrasse depuis 3 ans — depuis, il grandit et verdit à vue d’oiel. Ce ficus, avec mon grand croton, sont les plantes que je dois absolument attacher (eh oui avec des bungees) sinon leur tête prend dans le vent et bonjour les dégâts.
Merci, Sharon, mon Ficus n’est pas haut, j
(je poursuis mon message…)
Mon Ficus n’est pas haut, je le cultive un peu en bonsaï. Je n’aurais peut-être pas ce problème. Je vais faire l’essai.
Merci encore!
Pour moi, qui ai habité devant le fleuve au 15 iéme étage exposition sud-ouest, tout brûlait et desséchait, sauf les Lauriers Roses qui fleurissaient tout l’été, malgré un vent terrible.
Très intéressant. J’aimerais bien connaître le nom de la plante qui est sur la première photo.
Merci et bon été.
Merci Julie, je me demandais pourquoi mes glaïeuls en plein vent en arrachaient …je les change de place et j’attends la liste des plantes qui supportent mieux le ”ventilateur céleste ”
Pendant son absence de 3 semaines, une voisine m’avait demandé d’arroser ses haricots espagnols sur un balcon de coin d’édifice Nord-Ouest au 7e étage, en haut d’une colline d’où on pouvait voir à des km à la ronde… Aucune ombre et un vent incessant. Il aurai fallu arroser tous les jours, et encore. Ils n’ont pas survécu. 🙁
J’habite une maison de ville, avec une micro-cour collée à un sous-bois. Votre article ne m’était pas destiné mais je l’ai lu par curiosité.
Quel bonheur, vous m’avez fait rire en plus de m’informer.
Merci pour ce petit plaisir!!!!
Pots béton ou …
Allez dans un centre de jardin et demander si coin de reste de pavé ou dalles brisées
Le poids au fond va stabiliser un pot (grand pot il va s’en dire!)
Plus large à la base aide aussi.
Nous avons utilisé cette tactique pour une grande plante. 2 blocs au fond du pot et 1 en surface pour éviter qu’elle bascule.
& bon été dehors !