Par Larry Hodgson
14 août 2022

Une visite aux Mosaïcultures

Oui, j’ai enfin pu visiter les Mosaïcultures Québec 2022 l’autre jour, plus d’un mois après leur ouverture. 

Ce n’était pas véritablement un retard, cependant, mais un déplacement longuement planifié. Ma santé ne me permet pas des sorties fréquentes et donc, même si je réside à deux pas du parc de Bois-de-Coulonge où a lieu l’événement, je calculais que je ne pouvais essentiellement m’offrir qu’une seule visite. Donc, je cherchais une belle journée pas trop chaude où mon fils, Mathieu, était disponible pour me pousser en fauteuil roulant, car le sentier de l’exposition en gravier était réputé difficile à naviguer. Enfin, tous les astres se sont alignés pour le 3 août et nous sommes partis pour un avant-midi d’émerveillement: moi-même, ma femme Marie, Mathieu et son amie Rosemarie. 

Nous étions vraiment choyés d’avoir comme guide Yves Vaillancourt des Serres Vaillancourt de Laval, l’horticulteur en chef de l’événement. Peu de gens en savent autant que lui sur la culture des plantes sur des structures ornementales! J’avais des réponses à toutes mes questions!

Quelle exposition!

J’ai vu toutes les expositions de Mosaïcultures internationales tenues au Québec à ce jour et celle-ci est de loin la plus grandiose et sophistiquée. De plus, quel beau cadre! Un beau parc décoré de grands arbres entoure le tout et la dénivellation fait qu’on peut voir les sculptures de différents angles. Admirer d’en haut le globe terrestre dessiné en végétation sur le dos de la Grande-Tortue, comme si on était des extraterrestres le voyant de l’espace: magique!

Voici quelques clichés et impressions de ce que j’ai vu lors de ma visite:

La pergola du lieutenant-gouverneur

Cette énorme structure joue un rôle primordial dans les Mosaïcultures Québec 2022, liant l’exposition du 21^e siècle au site historique qu’est le parc du Bois-de-Coulonge. Mais pour savoir pourquoi, il faut comprendre qu’il manque au parc un élément vital depuis un demi-siècle.

En 1966, la vaste résidence du lieutenant-gouverneur, au cœur du parc, et autour de laquelle tout a été planifié, a été détruite dans un incendie, emportant avec lui le lieutenant-gouverneur lui-même, Paul Comtois. Elle ne fut jamais reconstruite, laissant ce magnifique domaine sans sa raison-d’être.

Depuis presque 50 ans que je visite le Bois-de-Coulonge, où l’on peut voir même l’empreinte de l’édifice, la même pensée m’est toujours venue à l’esprit: «Quelle erreur de ne pas l’avoir reconstruit». C’est d’autant plus aberrant dans une ville comme Québec où l’histoire a toujours eu tant d’importance. C’est comme enlever le château de Cendrillon de Disneyworld en laissant un trou béant et de demander aux gens de faire semblant de ne pas remarquer son absence.

Mais là, temporairement, on peut voir le Bois-de-Coulonge avec une grande construction rectangulaire à sa tête. Pas une résidence, quand même, mais une énorme pergola aux colonnes couvertes de plantes vivantes et avec un toit vert. Un rappel historique extraordinaire. Et quelle prestance cela donne au parc! Triste sera le jour cet automne quand cette pergola sera démontée et emportée! 

C’est la plus imposante structure verte que j’ai vue en 35 ans de voyages à travers le monde à la visite de jardins… et elle est à 15 minutes de chez-moi!

Vue de la pergola

La pergola-ou-lieu-de-résidence permet une vue extraordinaire sur le parc et l’exposition. On y voit, successivement:

• L’exposition rend hommage à la résistance à la COVID, avec son Ça va bien aller, où des papillons géants tirent des rubans de couleur arc-en-ciel;
• La Grande-Tortue des Premières Nations, une mosaïque en 2 dimensions avec une carte du monde dessinée sur son dos;
• La grande fontaine, un élément de base de l’aménagement du domaine initial;
• Au loin, l’Arbre de vie, avec son tronc enflé, comme un énorme baobab dont les branches éclatent en fleurs jaunes et rouges;
• Complètement au fond, partiellement caché par les arbres, le grand Fleuve Saint-Laurent. Oui, le vrai fleuve… pas une mosaïculture!

Les autres secteurs des Mosaïcultures

Il était une fois… une terre d’eau et de glace

Les animaux arctiques et aquatiques et les oiseaux de mer des régions froides figurent dans Il était une fois… une terre d’eau et de glace. Ils fascinent toujours, surtout quand ils sont convertis en sculptures vivantes!

Arbre de vie

Il était une fois… la Terre-mère et ses enfants

Dans le secteur suivant de l’exposition, Il était une fois… la Terre-mère et ses enfants, il y a évidemment l’œuvre magistrale et emblématique la Terre-mère qui domine tout le secteur et inspire tant d’attention. D’un côté du bassin, cette femme souriante, un genre de Joconde planétaire, étend sa main d’où coule de l’eau représentant la vie. De l’autre côté, l’eau coule aussi, cette fois de ses cheveux, et aboutit dans un étang de castors fort bien réussi. On reste toujours bouche bée devant elle! 

C’est le domaine des animaux menacés de notre planète, allant des coraux aux éléphants. Voici mes sculptures préférées dans ce secteur. 

Il était une fois… le Nionwentsïo (la Nation huronne-wendat)

Le secteur suivant est consacré aux peuples indigènes, spécifiquement ceux de la région, les Hurons-Wendat, à leurs clans et à leurs légendes.

Il était une fois… l’homme et la terre

Ce dernier secteur se veut un rappel de l’importance de l’agriculture dans la vie des colons européens qui sont venus s’installer dans la région de Québec il y a 450 ans. Parmi les tableaux et mosaïcultures, il y avait les suivants:

Une bonne visite

À la toute fin de la visite, j’étais en extase, tellement content de ma journée… mais aussi exténué. J’en avais fait un peu trop — même peut-être beaucoup trop! — et mon corps me disait avec insistance que c’était le temps d’arrêter. Ainsi, quand on m’a demandé si je pouvais rester 20 minutes de plus pour rencontrer Lise Cormier, la vice-présidente exécutive et directrice générale des Mosaïcultures Internationales de Montréal, conceptrice et créatrice de l’événement, j’ai dû poliment décliner, à mon grand regret. J’aurais aimé le faire, mais…

Par contre, elle m’a invité à retourner faire une deuxième visite en sa compagnie dans quelques semaines pour voir les progrès, car une exposition de mosaïculture est toujours en évolution, n’est-ce pas? Oserai-je? Je ne sais pas encore. Mais j’ai envie d’oser!

Je remercie beaucoup Jacques Ouimet, directeur marketing et communications des Mosaïcultures, de m’avoir si gentiment accueilli et surtout Yves Vaillancourt, horticulteur-en-chef des Mosaïcultures, pour son extraordinaire visite guidée! Et ma famille — Marie, Mathieu et Rosemarie, — d’avoir rendu ma sortie possible.

Mosaïcultures Québec 2022 est seulement l’une des nombreuses activités de l’Année du jardin organisées partout au Canada tout au long de l’année 2022. Pour plus d’informations, visitez le site Web l’Année du jardin 2022.

Larry Hodgson

Journaliste et blogueur horticole, auteur de 65 livres de jardinage, conférencier et vulgarisateur hors pair, le jardinier paresseux, Larry Hodgson, nous a quitté en octobre 2022. Reconnu pour sa grande générosité, sa rigueur et son sens de l'humour, il a touché plusieurs générations de jardiniers amateurs et professionnels pendant 40 ans de carrière. Grâce à son fils, Mathieu Hodgson, et une équipe de collaborateurs, le blogue continuera sa mission. Le blogue le jardinier paresseux offre plus de 2800 billets aux amateurs de jardinage, toujours dans le but de démystifier le jardinage et le rendre plus facile aux participants. Si vous avez une question sur le jardinage, entrez-la dans Recherche: la réponse s’y trouve probablement déjà.

jardinierparesseux.wordpress.com

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