Orchidée rare protégée… avec son écosystème
Une tourbière qui rend d’énormes services autour d’elle, à 45 km de Québec, est maintenant protégée par Conservation de la nature Canada.
Le billet qui suit est tiré d’un communiqué de presse de Conservation de la nature Canada, une organisation dédiée à la préservation des milieux naturels au Canada. Ce qui m’a bien impressionné, c’est de voir à quelle vitesse tout cela s’est mis en branle. On découvre une plante rare et hop! Un an plus tard, on a protégé tout un écosystème afin de la préserver. Et tout cela, à quelques pas de chez moi! Chapeau à Conservation de la nature Canada et à ses partenaires!
L.H.
Une orchidée rare dans un milieu à part
À 42 km au nord de la ville de Québec, au cœur d’une tourbière située à la jonction de trois municipalités (Fossambault-sur-le-Lac, Shannon et Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier), une merveille a été repérée: une espèce d’orchidée menacée.
Un an après cette découverte, une propriété de 112 hectares, soit l’équivalent de 708 patinoires de la Ligue nationale de hockey, a été acquise par Conservation de la nature Canada (CNC). Ce milieu humide, protégé notamment grâce au soutien financier du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, est essentiel pour la santé de la nature dans ce secteur, en plus d’être l’habitat de nombreux animaux et végétaux.
Le terrain maintenant protégé se trouve tout près du lac Saint-Joseph et contribue à la filtration de son eau. Pour garder un lac en bonne santé, il est important de protéger ses rives, ainsi que les cours d’eau, marais ou tourbières qui y sont connectés. Une tourbière est un milieu humide où se retrouvent des espèces souvent restreintes à ces zones, en plus de fournir plusieurs services à l’environnement comme d’absorber les surplus d’eau ou encore d’aider à limiter les impacts des changements climatiques en absorbant le carbone.
Une équipe de CNC a pu observer plusieurs traces laissées par les espèces habitant la tourbière, en plus de noter qu’elle constitue un habitat propice pour bon nombre d’autres espèces. Parmi celles-ci, on compte la grenouille des marais, la salamandre à quatre orteils, la paruline du Canada, le moucherolle à côtés olive et la couleuvre verte, toutes susceptibles d’être désignées comme étant des espèces menacées ou vulnérables.
La vedette de cette zone humide reste néanmoins la listère du Sud (Neottia bifolia, anc. Listera australis), désignée comme menacée au Québec. Cette magnifique petite orchidée délicate et rare ne se trouve au Québec que dans certaines tourbières du sud de la province. Ses fleurs rouges disposées en grappe sur sa tige et sa petite taille (10 à 21 cm) en font une orchidée bien différente de celle qu’on possède comme plante d’intérieur! Elle partage d’ailleurs son milieu avec quelques curiosités du règne végétal, soit des plantes insectivores telles que la sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea) et le rossolis intermédiaire (Drosera intermedia). Comme quoi la tourbière est un milieu bien populaire!
Chef de file en conservation de terres privées au Canada et organisme sans but lucratif, Conservation de la nature Canada (CNC) œuvre à la protection de nos milieux naturels les plus précieux et des espèces qu’ils abritent. Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont contribué à la protection de 15 millions d’hectares d’un océan à l’autre, dont plus de 48 000 au Québec. Pour en savoir plus: conservationdelanature.ca
CNC tient à remercier chacun de ses partenaires financiers sans lesquels la conservation de ce milieu aurait été impossible: le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, le US Fish & Wildlife Service en vertu de la North American Wetlands Conservation Act, Martin Bédard de Bleu, Gestion & Investissements inc. et Bilodard inc.
Une petite merveille ! Pour ma part j’ai une “orchidée bouc” (himantoglosse à odeur de bouc”) spontanée dans un coin du jarfin….j’en suis ravie, et elle ne sent pas si mauvais !
?
C’est encourageant de lire une telle nouvelle. On a souvent l’impression que la protection des écosystèmes avancent à pas de tortue. Un saut de lièvre une fois de temps en temps, ça fait du bien.
Bravo à la listère du Sud! Elle est un beau prétexte pour la protection de ce milieu !
Magnifique, je ne la connaissait pas. J’ai observé des sabots de la vierge sur mon terrain à la fois marécageux et tourbeux. Je vais garder l’oeil ouvert. ?