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Conseils sur la conservation des pommes de terre

La récolte des pommes de terre commence généralement à la fin de l’été. Photo: www.thecapecoop.com

C’est à la fin de l’été et au début de l’automne qu’on récolte habituellement les pommes de terre (Solanum tuberosum). Bien sûr, il existe des variétés précoces, de mi-saison et tardives, certaines prêtes dès le mois de juillet, d’autres pas avant octobre, mais elles démontrent toutes qu’elles sont prêtes à être arrachées par leur feuillage qui commence à dépérir. Cela peut être effrayant si vous cultivez des pommes de terre pour la première fois, mais c’est bien leur façon de vous aviser qu’il est temps d’agir.

Et veuillez noter que le fait que vos pommes de terre aient fleuri ou non n’est pas un facteur. Certaines fleurissent volontiers, d’autres rarement ou pas du tout, selon votre climat… mais tous les plants de pommes de terre produisent des tubercules.

Bien sûr, vous pouvez récolter les tubercules tôt, avant leur maturation, alors que les feuilles sont encore vertes et en bonne santé. C’est ainsi qu’on obtient les populaires «pommes de terre nouvelles»: petites et très savoureuses, mais sans grande capacité de conservation. Pour les pommes de terre «de garde» (comme on les appelait autrefois), soit celles qui dureront tout l’hiver, attendez que le feuillage commence à dépérir avant d’aller chercher les tubercules.

Une fourche de jardinage est un outil pratique pour la récolte des pommes de terre, mais pas absolument nécessaire. Photo: thecountrybasket.com

Récoltez par une journée sèche, de préférence lorsque le sol est également bien sec. Une fourche de jardin est un outil de récolte utile, car vous êtes moins susceptible d’endommager les tubercules qu’avec une bêche. Il existe même une fourche à pommes de terre spécialement conçue pour la récolte de ces tubercules avec des dents non pointues afin de ne pas blesser les tubercules. Malgré vos meilleurs efforts, toutefois, il est presque certain que vous allez trancher quelques tubercules lors de l’arrachage. Utilisez-les en cuisine sans trop tarder, car ils ne sont pas appropriés pour la conservation.

Préparation à la conservation

Avant de les ranger, il faut laisser les tubercules à l’air libre quelque temps. Ce traitement pousse l’épiderme à s’épaissir un peu, ce qui est bénéfique, car plus la peau est épaisse, mieux le tubercule se conserve. Cette préparation permet également aux petites entailles et aux égratignures mineures de guérir.

Avec une brosse douce ou un chiffon, alors, essuyez doucement le tubercule pour enlever autant de terre que possible. Certains jardiniers préfèrent rincer les tubercules à l’eau claire pour enlever les saletés, ce qui convient très bien dans les climats secs, mais est un peu risqué dans les climats plus humides, car si les tubercules ne s’assèchent pas bien, la pourriture peut s’en suivre. Il n’est pas nécessaire de nettoyer en profondeur dans l’immédiat de toute façon: cette tâche s’accomplit juste avant la cuisson.

Pommes de terre qu’on fait sécher. Photo: www.ourstoneyacres.com

Maintenant, étalez les tubercules dans une boîte ou un récipient aéré en plein air (si vous êtes certain qu’il ne pleuvra pas), sinon dans un garage ou cabanon et couvrez-les avec un chiffon léger pour les protéger du soleil. Laissez-les s’assécher ainsi pendant environ sept à 14 jours, idéalement à une température fraîche (7 à 15 °C) et sous une forte humidité (85 à 95%). 

La conservation

Triez les pommes de terre avant de les conserver, retirant les tubercules meurtris, mous, décolorés ou montrant des blessures ou de la pourriture.

Si vous souhaitez conserver vos pommes de terre pendant seulement un mois ou deux, par exemple jusqu’à Noël, vous pouvez le faire à la température de la pièce (mais jamais sous une chaleur intense). Pour un stockage à plus long terme, jusqu’au printemps par exemple, vous aurez besoin de conditions nettement plus fraîches et humides. 

La cave à légumes est le lieu traditionnel de conservation des tubercules de pomme de terre. Photo: foodal.com

Évitez toutefois les endroits très froids, à moins de 4 °C, car les tubercules ont alors tendance à devenir anormalement sucrés et aussi, difficiles à cuire convenablement. Pour cette raison, le réfrigérateur n’est pas un endroit d’entreposage approprié: il est habituellement tenu à 4 °C ou moins. Et au-dessus de 15 °C, ce n’est guère mieux, car alors les tubercules commencent à se ratatiner. Il faut donc un endroit «frais, mais pas froid», toujours avec une forte humidité ambiante. Une cave à légumes est idéale, mais peu de gens en ont une. Vous pourrez peut-être trouver un endroit plus frais dans un sous-sol ou un garage, une entrée non chauffée ou peut-être dans un grenier.

Vous pouvez entreposer les tubercules en vrac dans des bacs ou des cageots, mais ils semblent se conserver plus longtemps dans des sacs en plastique perforés, probablement parce qu’ils bénéficient alors d’une plus grande humidité tout en ayant une circulation d’air raisonnable.

Les pommes de terre vertes, un problème causé par l’exposition au soleil, sont toxiques. Supprimez la partie verte avant la cuisson. Photo: indianapublicmedia.org

Et vous devez garder les tubercules à la noirceur. Les pommes de terre exposées à trop de soleil verdiront et les parties vertes sont toxiques!

Enfin, ne conservez pas les pommes de terre près des pommes mûres, car ces dernières dégagent un gaz toxique, l’éthylène, qui stimule une germination prématurée.

Une inspection périodique

Vérifiez vos pommes de terre environ une fois par mois. Recherchez en particulier tout signe de pourriture: un seul tubercule pourri peut faire pourrir toutes les pommes de terre autour. 

Quand les pommes de terre produisent des germes, il est temps soit de les manger, soit de les utiliser comme pommes de terre de semence. Photo: theconversation.com

À mesure que l’hiver avance, certains tubercules commenceront inévitablement à germer (produire des pousses), puis se ratatineront peu à peu. Apportez-les à la cuisine: ils sont encore comestibles et même très bons. 

Enfin, au printemps, quand vos derniers tubercules produisent des pousses, vous pouvez les découper en sections (chacune doit porter au moins un œil) et les utiliser comme pommes de terre de semence pour démarrer la prochaine saison de production!

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commentaire sur "Conseils sur la conservation des pommes de terre"

  1. Merci de ces précieux conseils!

  2. Merci pour tout les conseils

  3. Bonjour
    Si cela vous intéresse.
    Résidant en montagne, l’an dernier une partie de notre récolte a gelé à l’endroit où elle était entreposée.
    Du coup cette année on a décidé de ne rien faire.
    C’est à dire de ne pas les récolter.
    Ou plutôt de les récolter au fur et à mesure de nos besoin.
    Et donc de les laisser entre terre et foin à l’endroit où elles avaient poussé.
    À cet instant, fin décembre, la conservation est parfaite.
    Hormis les quelques unes que les limaces ont grignottées bien sur.
    La dernière vidéo en date sur le sujet
    https://www.youtube.com/watch?v=3O0tkN0uk9w&t=3s
    Cordialement

    • Merci! Même ici, dans une région très, très froide (températures de -35C l’hiver), les tubercules survivent parfois pour renaître au printemps. Par contre, même sous paillis, le sol gèle solidement, rendant la récolte impossible passée octobre.

      • Bonjour,
        Il est évident que ce type de conservation de cette manière là ne peut s’appliquer partout.
        Mais il semble que pour des températures acceptables (le minimum ici c’est -15) cela fonctionne.
        Et cela me semble une alternative qui peut s’avérer intéressante pour certains
        Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.

      • Bonjour
        Tiens comme quelqu’un a reposté du coup je peux donner quelques éléments supplémentaires.
        Le dernier post datait de décembre.
        Depuis nous avons progressivement tout récolté.
        La dernière vidéo de la dernière récolte n’est pas encore sortie.
        La conservation de juillet à mai s’est bien passée de bout en bout.

  4. Bonjour!
    En ces temps où il semble difficile de trouver des patates de semences dans les centres jardin, que pensez-vous de l’idée de planter les patates que l’on retrouve en épicerie? Vont-elle bien pousser?
    Merci!
    Véronique

    • Souvent, elles ont été “traités” pour ne pas germer. Mais si vous voyez des germes, vous pouvez les utiliser.

      • Merci de votre réponse! Il me vient une deuxième question. Dans notre récolte, vaut-il mieux sélectionner les pommes de terre à replanter au jardin selon leur grosseur? Autrement dit, y’a-t-il un lien entre la grosseur de la pomme de terre qu’on plantera au jardin et la grosseur des pommes de terre qu’elle fournira? Merci à l’avance!

      • Non. Chaque nouvelle plante part d’un “oeil” (bourgeon) et un bourgeon parti d’un petit tubercule a autant de chances de bien produire qu’un bourgeon produit par un gros. Il y a bien sûr une limite et si vraiment le tubercule est minuscule, peut-être qu’il ne produira pas de bourgeon du tout. Autrement, la taille n’a pas d’importance.

  5. Bonjour!
    Certaines patates oubliées repoussent l’année suivante, donc je me demandais si c’était une bonne idée de les plantes à l’automne?
    Merci!

  6. Bonjour, Mes plants de tomates ont jaunis très rapidement (mi-juillet). J’ai eu peu de patates et la majorité étaient petites. Qu’est-ce qui peut expliquer ce jaunissement hâtif?

  7. Bonjour Larry. Que me conseillez-vous pour lutter contre les doryphores? Pour le moment, je dois les retirer individuellement à la main à chaque fois qu’un plant de pommes de terre est infecté. Merci

  8. Bonjour,
    L’éthylène est au contraire un anti germinatif ! Martin M. « Éthylène : nouvel inhibiteur de germination naturel » – La Pomme de Terre Française – n° 578 – novembre-décembre 2011 – p.44-45 entre autre ! Merci

  9. oui d’ou la suggestion fait çi et là de mettre des pommes près des pommes de terres…