Croisière horticole aux îles hawaïennes
Je viens tout juste d’arriver d’un superbe voyage: une croisière aux îles hawaïennes et j’ai pensé vous raconter le voyage dans ce blogue.
13 mars 2015
C’est le grand jour! Après une levée très tôt (3h), je rencontre les premiers voyageurs à l’aéroport de Québec, puis c’est le premier vol. Nous voyageons avec Westjet, une première pour moi. À Toronto, nous rencontrons les voyageurs d’Ottawa, partis sur un autre vol, puis, à Vancouver, les gens de Montréal, également partis sur un vol différent. Le groupe de 37 passagers est désormais complet et nous faisons la plus longue partie du vol ensemble, soit de Vancouver à Honolulu: un peu plus que 6 h.
En arrivant à Honolulu, il fait déjà noir. Donc, nous ne faisons que nous rendre à l’hôtel, à Waikiki, et prendre nos chambres.
14 mars 2015
Ce matin, expédition au centre de l’île d’Oahu, à la Dole Pineapple Plantation. Site de la première ferme de production d’ananas de l’île, la Plantation est maintenant un attrait touristique.
Nous faisons d’abord une tournée en petit train de la plantation d’ananas tout en admirant de petits vergers d’autres fruits tropicaux.
Après, je dirige les personnes intéressées vers le jardin ornemental où on présente plusieurs végétaux venant d’Hawaï et d’autres pays tropicaux. Il y a plusieurs sentiers qui vont dans différentes sections: le sentier des plantes indigènes, le sentier des hibiscus, etc.
Voici quelques plantes vues à la Dole Pineapple Plantation:

Arbre autographe (Clusia rosea): c’est un arbre épiphyte qui finit par étrangler son hôte.

Arbre autographe (Clusia rosea): on peut écrire son nom sur la feuille charnue de cette plante, d’où le nom commun arbre autographe.
Après la visite, temps libre pour manger au restaurant de la Plantation. La spécialité de la place: une délicieuse glace à l’ananas… et finalement, c’est tout ce que je mange pour dîner!
Ensuite, nous allons au Wahiawa Botanical Garden. Cette visite n’est pas incluse dans le circuit d’origine, mais nous avons le temps et c’est tout près de Dole. C’est un vaste jardin dans une vallée avec d’énormes arbres aux racines contreforts: Terminalia, Ficus, etc. Il fallait avoir des yeux tout autour de la tête: il y avait autant d’épiphytes dans les arbres que de plantes au sol.
Sans doute la plante la plus spectaculaire lors de notre visite était le griffe du diable (Mucuna bennettii), une liane indigène de la famille des légumineuses qui grimpait haut dans les arbres et qui était couverte de fleurs rouge vif de forme de griffe!
Il y avait aussi de superbes fougères épiphytes sur les branches massives des arbres: quel beau spectacle!
Après, nous nous rendons au port de Honolulu pour embarquer dans le navire de croisière Pride of America. Avec ses quelques 2500 passagers et ses 940 employés, c’est un véritable village flottant! C’est ma première expérience de croisière sur mer et j’étais surpris de la taille des chambres (plus grandes que je ne pensais) et de l’efficacité des services. Il y avait beaucoup de restaurants à bord et on pouvait manger à presque toute heure du jour, plus plusieurs piscines, des salles de spectacle, une bibliothèque, des salles d’exercice et beaucoup plus encore. C’est à la noirceur que nous prenons route vers Kahului, sur l’île de Maui. D’ailleurs, dans les croisières, le gros des déplacements se font pendant que les passagers dorment.
15 mars
C’est tôt le matin que nous arrivons à Maui, la deuxième plus importante des îles hawaïennes. Nous y resterons 2 nuits.
Ce voyage est différent de ceux que je fais habituellement. Plutôt que d’avoir le même autocar pour toutes nos visites, autocar que tous les voyageurs prennent ensemble, sur une croisière, les participants ont un vaste choix d’activités. Il y a des dizaines d’excursions sur chaque île. Pour cette raison, «mes» voyageurs se sont inscrits sur différentes excursions et je ne les accompagnais pas nécessairement. Ainsi certains visitent les centres commerciaux, d’autres des sites naturels et d’autres encore font de la plongée, un voyage en hélicoptère, prennent un bateau pour voir les baleines… ou se reposent sur le navire, tout simplement.
J’ai choisi inévitablement des excursions dans les sites naturels… et dans les jardins, bien sûr! Même là, il y avait plusieurs possibilités.
Cette journée, j’avais une conférence à donner dans la matinée alors que les participants devaient être de retour pour 17h30 pour un souper de groupe, ce qui ne me laisse pas de temps pour faire d’excursion organisée. À la place, je vais dans le village de Kahului faire de l’Internet et, par la suite, prend une bonne marche. J’ai trouvé pleine de plantes intéressantes (dont un superbe banyan indien tout de suite au port) lors de ma longue promenade.
16 mars
Aujourd’hui, j’ai plus de temps (au mois une demi-journée) et j’ai choisi de visiter le cratère Haleakala, le plus haut volcan offert parmi les excursions offertes. Voyez-vous, depuis des années je rêve de voir le célèbre silversword (Argyroxiphium sandwicense), une magnifique plante très argentée qui ne vit qu’au sommet de certains montagnes hawaïennes. C’était ma chance unique de voir cette plante alpine curieuse presque impossible à cultiver en dehors de son environnement habituel.
Et finalement, ma rêve était facile à réaliser, car le Parc en avaient planté au Centre des visiteurs, à peu près à la mi-hauteur du volcan. Là, la végétation était assez abondante et il y avait beaucoup d’arbustes (mais aucun arbre) à découvrir.
Continuation jusqu’au sommet. Le cratère est énorme: 9,5 kilomètres de longueur pour 3,5 kilomètres de largeur. Nous sommes au-dessus des nuages à cet endroit et c’est alors très désertique! Aussi, nous sommes à plus de 3000 mètres d’altitude: je vous assure qu’on manque rapidement de souffle quand on essaie de monter une pente!
Et là, il y avait, çà et là dans un paysage lunaire composé de roches volcaniques avec très peu d’autre végétation, des silverswords qui poussaient spontanément. J’étais comblé!
Le silversword est parfaitement adapté à son environnement. Il est couvert de poils blancs qui réfléchissent, d’un côté, le soleil trop ardent de haute altitude et protègent contre le froid, car le gel nocturne est fréquent. Sa croissance en rosette spiralée, les feuilles serrées les unes contre les autres, est aussi une protection quand le froid. D’ailleurs, les études démontrent que le silversword peut être 20?C plus chaud que l’air ambiant! Après 20 à 50 ans de croissance, la plante produit une haute tige florale (juillet à octobre) et des centaines de fleurs, puis les graines mûrissent, tombent au sol… et la plante-mèmre meurt! Ainsi la plante est considérée monocarpique.
17 mars
Changement d’îles au cours de la nuit: nous sommes maintenant à Hilo, sur la «Grande Île» (Hawaï), pour une seule journée.
Presque tout le groupe prend l’excursion «Volcanoes and Rainbow Falls», mais comme je dois être de retour tôt, je prends celle d’une demi-journée: Volcanoes National Park. C’est essentiellement la même tournée, la chute «arc-en-ciel» en moins, ce qui permet un retour plus hâtif.
Essentiellement, nous visitons le mont Kilauea, le volcan le plus actif de l’archipel. D’ailleurs, plusieurs secteurs sont fermés aux visiteurs à cause des coulées de lave.
L’excursion commence par une rapide tournée du très beau Kahului Park en face du bateau, dans la ville du même nom, où le chauffeur donne beaucoup de détails intéressants… et semble bien connaître les noms des arbres, du moins les noms hawaïens. Malheureusement, on ne quitte par le car et donc je n’ai pas de photo à vous montrer.
Après, arrêt assez nul dans une fabrique de biscuits (décidément, on se demande pourquoi on fait certains arrêts!)… sauf il y avait de beaux terrains dans les environs et je m’amuse à prendre des photos des plantes uniques qu’on y trouve.
Après, nous montons sur le volcan jusqu’au Musée Thomas Jaggar, entouré de spécimens de l’arbre le plus «typique» de Hawaï: le metrosideros polymorphe (Metrosideros polymorpha), appelé ohi’a par les gens de la place. Son feuillage coriace et ses fleurs plumeuses rouges (mais parfois aussi jaunes ou roses, d’où le nom « polymorphe ») sont caractéristiques. En altitude, c’est un arbuste, mais au niveau de la mer, il forme un grand arbre. On trouve cet arbre sur toutes les îles hawaïennes.
Du musée, on a une belle vue du cratère Halema-uma-u, encore en activité. La brume qu’on voit, c’est un genre de smog créé par le mélange d’humidité et de particules dégagées par le volcan, notamment de l’acide sulfurique. On ne remarque pas la lave fraîche le jour, mais il paraît que la nuit tout le cratère est illuminé par l’orangée de la lave brûlante.
Tout près, nous faisons un arrêt pour voir les fumerolles qui jaillissent du sol çà et là, à travers la végétation.
Aussi, un très bel arrêt pour voir un tunnel de lave. Évidemment, c’est un ancien tunnel de lave: la lave n’y coule plus depuis des millénaires. On peut passer dans le tunnel (éclairé par des lampes) sur environ 100 m: c’est comme une caverne ouverte aux deux extrémités. Paraît que le tunnel mesure au total 37 km de long, mais il est défoncé et donc à ciel ouvert à plusieurs endroits. Il y a de belles fougères qui pendent au-dessus de l’entrée.
Cet endroit est à assez basse altitude, ce qui a permis à une forêt luxuriante, avec de belles fougères arborescentes, de se développer. Je prends des photos de tout ce qui poussent avec l’intention d’essayer d’identifier les plantes plus tard.
Autrefois on pouvait faire un circuit complet en véhicule sur la route du parc, mais il faut maintenant retourner sur nos pas, la route ayant a été coupée par la lave il y a quelques années.
18 mars
Au cours de la nuit, le bateau s’est déplacé à Kona, de l’autre côté de l’Île de Hawaï. C’est une région réputé pour son café et plusieurs expéditions incluent la «visite d’une plantation de café». Plus tard, des voyageurs déçus m’informent qu’il n’y avait pas de plantation, ni même une usine de production de café, mais tout simplement une boutique où ils pouvaient goûter à divers cafés… et, bien sûr, en acheter. Honnêtement, les expéditions de croisière sont souvent très fortes sur les boutiques et très faibles sur l’information!
À Kona, il n’y a pas de quai assez long pour un bateau de croisière: il faut prendre un genre de bateau navette appelé tender. Le transfert se fait rapidement (peut-être 5 minutes), mais il y a de longues filées d’attente pour embarquer tôt le matin (l’heure la plus populaire pour quitter le bateau).
Personnellement, je me suis limité à une visite libre de la ville de Kona, car j’avais des engagements sur le bateau de croisière et ne pouvais pas aller très loin.
Il y avait plusieurs édifices historiques, dont l’église Mokuaikaua, la plupart entourés de beaux jardins.
L’arbre le plus à l’honneur à Kona est le plumeria ou frangipanier (Plumeria spp.) qui porte des fleurs en trompette parfumées blanches, jaunes, roses, orange ou rouges en bouquets à l’extrémité de ses branches épaisses. Curieusement, il fleurit soit à nu (sans feuillage) ou avec des feuilles… et parfois certaines branches du même arbre sont feuillues au moment de la floraison alors que d’autres sont nues! Tout dépend du cultivar. Ces fleurs sont couramment utilisées dans la fabrication de leis (guirlandes hawaïennes).
Il y avait aussi un petit marché public avec des produits locaux, dont des fruits, des fleurs coupées, des orchidées, de l’artisanat et plus encore.
19 mars
Transfert aujourd’hui à Kauai, l’île jardin, ainsi appelée à cause de sa végétation luxuriante, nourrit par une pluie abondante à l’année sur une bonne partie de l’île. D’ailleurs, le Mont Waialeale, avec ses 11,680 mm de pluie par année, est l’un des endroits les plus pluvieux de la planète.
Justement, le temps est douteux lors de la première journée de notre visite et il pleut à plus d’une reprise, parfois doucement (et cela, souvent sous un soleil radieux!), mais parfois en trombe. Heureusement, la pluie n’a pas dérangée l’expédition que j’ai prise: quand il avait de la pluie, on était toujours dans un autobus, bien à l’abri. Toutefois, quand j’ai voulu aller dans un café Internet dans l’après-midi, il fallait à la fois un poncho et un parapluie!
J’ai pris l’excursion «Journey to Waimea Canyon», d’une demi-journée, plutôt que la plus complète «Best of Kauai», d’une journée complète, populaire avec la plupart des autres voyageurs.
Nous avons commencé la journée avec le Spouting Horn, un genre de geyser provoqué par les vagues qui pénètrent dans un tunnel de lave, ce qui force l’eau salée à sortir en jet d’un trou dans la roche. Il fallait rester sur place quelques minutes, car le geyser maritime ne fonctionne que sporadiquement. Malgré tout, tout le monde a réussi au moins une photo.
Tout autour, il y avait des arbres et des plantes de grand intérêt, comme le filao (Casuarina spp.), appelé ironwood (bois de fer) par les Hawaïens à cause de son bois très dur. Le filao vient de l’Australie et ressemble à un pin grâce à ses longues aiguilles et ses petits cônes, mais en fait, il n’est même pas un conifère et ses aiguilles sont en fait des tigelles! Curieux!
Arrêt aussi chez un producteur de café, mais tristement, le guide n’a donné aucune explication de sa culture. Les caféiers (Coffea arabica) étaient pleins de boutons, mais il n’y avait pas encore de fleurs épanouies: d’ici quelques semaines ils seront couvertes de fleurs blanches parfumées.
Ensuite, arrêt le long de la route pour voir un premier canyon. Curieusement, la vallée formée dans ce sol volcanique me rappelait les vallées laissées par les glaciers au Québec!
En roulant, nous avons vu un phoque moine d’Hawaï (Monachus schauinslandi), le phoque le plus rare au monde, endormi sur une plage. Il est l’un des deux seuls mammifères indigènes des Îles hawaïennes, l’autre étant une chauve-souris. Même si j’ai pris la photo rapidement, à partir d’un autocar en mouvement, on le distingue assez bien.
Par la suite nous sommes montés assez haut dans les montagnes jusqu’au Waimea Canyon, appelé le Grand Canyon du Pacifique. C’est un énorme canyon aux parfois rouges qui mesurent 16 km long et jusqu’à 900 m de profond. Spectaculaire!
Évidemment, comme toujours, je profite de tout arrêt pour étudier la végétation locale. L’arbre dominant ici est le koa (Acacia koa), un arbre endémique des îles hawaïennes. Contrairement aux acacias d’Afrique plus connues, aux feuilles pennées très découpées, le koa n’a pas de feuilles véritables, mais plutôt des pétioles modifiés qui prennent la forme de faucilles aplaties, une structure spéciale appelé phyllode. Lors de ma visite, les koas étaient pleins de boules de fleurs plumeuses jaune pâle… rappelant, mais sans leur parfum sauve, celles du mimosa (Acacia delabata) tant apprécié dans le Sud de la France.
En soirée, de retour sur le navire, mon épouse et moi avons assistés à un souper teppanyaki, où le chef cuisine devant les convives avec d’habiles jeux de couteaux: très beaux… et délicieux!
20 mars
Aujourd’hui, c’est une grande journée, du moins pour moi, car l’expédition du jour, Jewels of Kauai, nous fait visiter un jardin célèbre, Allerton Botanical Garden. Il est situé tout près du McBryde Botanical Garden et les deux partagent le même Centre des visiteurs. Il y a en fait 4 jardins botaniques sur l’île de Kauai et ils composent, avec un 5e jardin à Miami, le National Tropical Botanical Garden, dédié à l’étude des plantes tropicales.
C’est le guide du jardin Allerton, Bob, qui vient nous chercher au navire avec un mini-bus. Nous commençons la visite au Centre des visiteurs, où il y a déjà une bonne collection de plantes et où j’ai pu me procurer quelques bons livres sur les plantes tropicales.
Par la suite, nous entrons dans Allerton Garden avec une vue plongeant du site à partir d’une falaise. Ce jardin figure dans plusieurs films (South Pacific, Donovan’s Reef, Parc Jurassique, etc.) et la scène devant nous a été utilisée par le film Pirates des Caraïbes 4.
Par la suite, nous descendons dans la vallée et Bob nous a fait une visite extraordinaire, arrêtons devant différentes plantes pour les voir, sentir, toucher et même goûter. Par exemple, il nous montre une des spécialités du jardin: l’arbre à pain (Artocarpus altilis). Cette plante a été apportée à Kauai par les Polynésiens il y a plus de 1500 ans et fut pendant longtemps un mets de base des Hawaïens.
Le jardin est nourri en eau par de nombreux ruisseaux, certains tombant en chute des parois de la vallée, et plusieurs exploités pour créer des jardins d’eau de grande beauté, généralement décorés de sculptures de style Art déco.
Les arbres sont denses et souvent couvertes de grimpantes et d’épiphytes, notamment d’aracées (plantes de la famille du philodendron) dont des Philodendron, des Monstera et des Epipremnum.
Au fond de la vallée, la Rivière Lawai rencontre l’Océan Pacifique. C’est l’endroit le plus prisé pour le tournage de films d’action.
La paroi de la vallée est dominée des deux côtés par de vastes étendues de bougainvillées (Bougainvillea cvs), certaines plantées sous les ordres de la reine Emma quand elle habitait les lieux. La variété magenta était sa couleur préférée.
Les énormes racines contreforts du banyan australien (Ficus macrophylla) fascinent les visiteurs. Dans le film Parc Jurassique, les enfants avaient trouvé des œufs de dinosaure à travers ces racines.
Après notre visite à l’Allerton Botanical Garden, nous avons rejoint notre mini-bus pour aller dans le jardin voisin, McBryde Botanical Garden. Si Allerton est surtout dédié à l’aménagement paysager avec les plantes tropicales, McBryde sert de collection de plantes indigènes hawaïennes (notamment toutes les espèces encore existantes de palmiers Pritchardia, le seul genre de palmier indigène aux îles hawaïennes) et de plantes économiques: plus de 41 cultivars d’arbre à pain (Artocarpus altilis), des collections d’agrumes (Citrus), de bananiers (Musa), de canne à sucre (Saccharum), de hélicons (Heliconia) et d’autres fruitiers, légumes et plantes utiles. Aussi, il y a une collection enthobiologique où les plantes apportés aux îles hawaïens par le peuple polynésien étaient en vedette.
C’est dans le jardin McBryde que nous attendait, sous une gloriette, un bon dîner. À la fin de la visite, nous sommes allés voir une petite chute qui tombe dans la forêt.
Très honnêtement, j’aurais pu passer des jours dans ces deux jardins, mais nous n’avions qu’une demi-journée. Lors de notre retour au bateau, la pluie a commencé, mais heureusement trop tard pour gâcher notre visite des 2 jardins!
En début de soirée, le Pride of America a fait une tournée spéciale au nord de l’Île de Kauai, le long de la spectaculaire Côte Na Pali, faite de chutes d’eau, de grottes, et de falaises tortueuses vert émeraudes façonnées par le vent et la mer depuis des millions d’années. Si vous vous rappelez de la scène du film South Pacific, où on voit au loin l’île mythique Bali Hai, vous avez déjà une image en tête de cette côte inaccessible par voie terrestre.
Mars 21
Au cours de la nuit, notre navire a gagné Oahu et donc, en début de matinée, le port de Honolulu: c’est donc la fin de la croisière… mais pas du voyage! Nous avons encore plusieurs visites à faire.
Nous sommes allés d’abord au Lyon Arboretum, dans la montagne derrière Honolulu… mais si la ville est du côté sec de l’île d’Oahu, Lyon Arboretum est du côté du vent, c’est à dire du côté pluvieux de l’île. Nous étions bientôt trempés! Les plus hardis, maintenant couverts de ponchos (1,50$ à la boutique du jardin) ou même de gaine foliaire de palmier, ont continué la visite: les moins braves sont vite retournés à l’autocar!
J’essaie tant bien que mal de faire une petite tournée du jardin pour donner des explications aux visiteurs, surtout entre deux sessions de pluie, et nous arrivons à voir une petite partie de ce beau jardin, qui contient l’une des plus vastes collections de plantes tropicales au monde, mais même moi, j’abandonne que la trombe recommence pour une 4e fois!
Parmi les rares photos que j’ai osé prendre (ne voulant pas endommager mon appareil photo!) est celle d’une énorme colonie de fougères corne d’élan (Platycerium bifurcatum) établie en épiphyte sur un tronc de palmier: jamais je n’ai vu une fougère épiphyte aussi spectaculaire!
Contraste saisissant au prochain jardin, Foster Botanical Garden. Il est dans le cœur-même de Honolulu, donc sous le vent, le côté moins pluvieux de l’île. Il est à peine 15 minutes de route, mais sous un climat chaud, ensoleillé et plutôt aride. Aucune pluie n’est venue nous déranger même s’il pleuvait toujours dans les montagnes tout près!
C’est le «grand-père» des jardins botaniques de l’État de Hawaï, datant de 1853, et plusieurs des arbres ont plus de 150 ans. De ce groupe, le plus spectaculaire est sans doute le baobab (Adansonia digitata), le plus gros à l’extérieur de son Afrique natale et portant une plaque l’identifiant comme un «arbre d’exception».
J’y ai vu, pour la première fois de ma vie, des fruits sur un coco de mer (Lodoicea maldivica), un palmier originaire des Seychelles qui produit le fruit le plus massif au monde, pouvant peser 42 kg à pleine maturité. Les fruits prennent 6 à 7 ans à mûrir et 2 ans à germer!
Dans l’après-midi, nous sommes allés au nord de l’île d’Oahu, à la célèbre baie Waialua, réputée à travers le monde pour le surf. Quelles vagues impressionnantes!
Mais nous n’étions pas là pour faire du surf, mais bien pour visiter un beau parc: Waimea Valley. Autrefois occupée par un village hawaïen, la vallée est d’une importance historique, culturelle et religieuse énorme pour les Hawaïens et souvent un lieu de pèlerinage.
Aujourd’hui, en plus de vestiges du village, la vallée est devenue un vaste jardin botanique contenant 35 collections différentes (Hibiscus, Heliconia, Begonia, fruits tropicaux et bien d’autres). Par exemple, dans la collection des bananiers (Musa spp.), il y a très rare Musa ‘Maa-maoli-koae’, un cultivar hawaïen ancien à feuillage et à fruits panachés. C’est aussi un refuge d’oiseaux reconnu à travers la planète et nous en avons plusieurs, de toutes les tailles et couleurs.
Dans la collection des Aracées (famille du philodendron ou, si vous préférez, du petit prêcheur), j’ai vu un spécimen immature de Monstera dubia qui, dans sa jeunesse, serre le tronc des arbres avec ses feuilles cordiformes, mais qui devient une liane «monstre» avec de grosses feuilles découpées à maturité. Quel changement de forme radical!
On monte graduellement par une route à pente douce (on peut aussi prendre une navette moyennant un paiement en argent) jusqu’à une chute avec un petit lac où on peut se baigner. Les amateurs de l’émission télévisée Lost (Perdus) se rappelleront de ces chutes.
Un jour j’aimerais passer toute une journée dans ce parc de 760 hectares: 1h45 ne suffit pas!
Ce soir, souper (pour ceux qui le voulait) dans le célèbre restaurant Oceanarum à Waikiki, où le fond de scène est un vaste aquarium où on voit non seulement de multiples poissons, mais aussi des plongeurs qui viennent les nourrir. C’est un buffet aux fruits de mer et quel choix de mets. Mais c’es aussi très coûteux (48$ US par personne).
Mars 22
Tour de ville ce matin avec Brigitte, une Française établie à Honolulu depuis plusieurs années.
Nous avons d’abord visité Pearl Harbor, un vaste parc commémoratif de l’attaque japonaise surprise qui a lancé les États-Unis dans la 2e guerre mondiale. Dans un parc gazonné décoré d’arbres, il y a plusieurs musées et un théâtre présentant un film fort intéressant, sans parler d’une boutique et d’un casse-croûte.
Le moment fort de la visite est toutefois le voyage en bateau au Mémorial de l’USS Arizona, un bâtiment qui semble flotter sur l’océan, construit au-dessus de l’épave du navire de guerre Arizona, tombeau de 1177 hommes. On voit bien l’épave sous l’eau.
Parmi les attraits horticoles du Parc, il y avait de spectaculaires palmiers royaux, des massifs d’arbustes indigènes et des talles d’oiseaux de paradis (Strelitizia reginae), mais j’étais le plus impressionné par les petits palétuviers (arbres qui s’enracinent dans l’eau salé et qui forment la célèbre «mangrove», cette forêt inondée qui longe la côte de tant de mers tropicales). À Hawaï, archipel très isolé, n’a jamais eu de mangrove naturelle, car les graines des espèces qui les forment n’avaient jamais pu gagner les îles d’elles-mêmes. Cependant, le palétuvier rouge (Rhizophora mangle) y a été introduit et semble maintenant vouloir gagné le littoral de Pearl Harbor, car les spécimens étaient très nombreux!
Après, nous sommes allé au cimetière National Memorial Cemetery of the Pacific, un mémorial en hommage aux hommes et aux femmes ayant servi dans les forces armées américaines dans les champs de bataille du Pacifique et situé dans le cratère Punchbowl à Honolulu. Il accueille 34 000 tombes de soldats.
Notre prochaine destination, le centre historique de Honolulu, offrede nombreux édifices et monuments d’intérêt, dont la statue de Kamehameha 1er, le Capitole de l’État d’Hawaï et le Palais Iolani.
Tout près du Civic Centre, il y a un superbe spécimen de banyan indien (Ficus benghalensis) dont les racines aériennes devient des troncs. Sous de bonnes conditions, un seul banyan peut couvrir jusqu’à 5 hectares!
Nous sommes retournés à l’hôtel au début de l’après-midi et tout le groupe est se baigner sur la célèbre plage de Waikiki… sauf moi! D’accord, je suis allé rapidement prendre quelques clichés, mais il y avait tellement d’autres choses intéressantes dans le secteur que je n’ai même pas mis le pied à l’eau!
Je suis plutôt allé au Zoo de Honolulu, à 5 minutes de notre hôtel à Waikiki. Je voulais à tout prix voir l’oiseau emblème de Hawaï, la bernache néné (Branta sandvicensis), car je savais qu’on y faisait l’élevage. Maintenant très rare, comme tous les oiseaux indigènes des Îles hawaïennes, il s’agit d’un proche parent de la bernache du Canada.
Il y a des centaines de milliers d’année, quelques bernaches du Canada, peut-être poussées par un ouragan, auraient atterries sur cet archipel et s’y sont établies, devenant avec le temps une espèce indépendante dont la caractéristique la plus spéciale est qu’elle vole presque jamais.
D’ailleurs, les 7 autres espèces d’oies indigènes d’Hawaï avaient perdues complètement la capacité de voler et, pour cette raison, ont été chassées jusqu’à l’extinction par les premiers Polynésiens, tellement qu’elles étaient faciles à chasser. Seule la bernache néné reste… et elle est presque éteinte à l’état sauvage.
Évidemment, il y avait beaucoup plus que des bernaches dans le Zoo de Honolulu. J’ai vu des flamants roses, des éléphants, des girafes, des lémurs, des tortues des îles Galapagos, des cigognes et beaucoup plus encore.
Et le zoo contient une excellente collection de plantes, dont plusieurs jardins de plantes indigènes, de grands arbres, des cannas, des héliconias et beaucoup plus encore.
En soirée, un souper-spectacle optionnel: The Magic of Polynesia. Dans une grande salle (je ne peux vous montrer que le décor, car il était bien entendu défendu de photographier ou filmer le spectacle), un magicien hawaïen, John Hirokawa, fait des tours de magie époustouflante (imaginez: il fait disparaître une Lamborghini et un hélicoptère sur scène!), le tout accompagné de musique et de danses hawaïennes, plus un incroyable danseur de feu de l’île Samoa. Réellement superbe: j’y retournerais n’importe quand!
Mars 23
Jour libre. Il nous a fallu quitter nos chambres pour 11h au plus tard, mais on pouvait laisser nos valises dans une chambre désignée pendant la journée. La plupart des gens sont allés sur la plage et visiter les nombreux magasins de luxe de Honolulu. Personnellement, cependant, j’ai été faire des visites.
D’abord, à l’Aquarium de Honolulu, car je suis fasciné par les poissons… et il y en avait beaucoup, de toutes les couleurs. Surtout des poissons indigènes, dont plusieurs ne sont trouvés nulle part autre au monde. En plus des poissons, des anémones et des coraux, il y avait un spécimen de phoque moine d’Hawaï (Monachus schauinslandi).
Après, j’ai été visité le Queen Kapiolani Garden, dans le même secteur. C’est un jardin public d’assez petite taille, essentiellement une projection vers l’est du Kapiolani Regional Park. Il est célèbre pour sa collection d’hibiscus, mais ces derniers, ayant récemment subi une taille sévère, n’étaient pas très florifères lors de ma visite. Étaient plutôt en vedette à la fin de mars, les plantes indigènes dont il y avait une très belle collection et dont plusieurs étaient tout à fait nouvelles pour moi.
Mars 23-24
Après ces visites, retour à l’hôtel pour prendre nos valises, car un autocar venait nous chercher à 19h. Après ça, le début d’un retour qui n’a abouti, pour moi, que 11h15 le lendemain soir, retour dans la neige et le froid… mais avec le coeur chaud de souvenirs de Hawaï.
Aloha!
Un retour l’an prochain
Si ce programme vous paraît intéressant, sachez que nous allons le répéter en 2016, du 9 au 20 mars. Allez voir les détails à Croisière dans les Îles hawaïennes sur le site Web jardinierpasseux.com.
Ont as pas la suite ?????
Excellent contre rendu de notre voyage
Merci!
Merci Larry pour ce bon résumé .
Merci!
Larry, lire cet article c’est me replonger dans l’atmosphère du voyage et me rappeler à quel point j’ai été chanceuse de vivre cette expérience avec un accompagnateur génial. Merci encore!
Merci!
J’adore, j’adore, quelle belle vie vs menez. Merci de partager vos visites, tout est si grand et merveilleux, vraiment incroyable tout ce que la nature nous offre en spectacle. Merci de tout cœur.