Site icon Jardinier paresseux

La pelouse parfaite? Ce n’est plus dans l’air du temps!

Avec le Défi pissenlits qui est si populaire depuis deux ans, les adeptes de la pelouse parfaite deviennent de plus en plus minoritaires. Plus de 200 villes participent au défi et nombreux sont ceux qui ont compris que les pelouses uniformes ne sont pas très écologiques, car elles sont presque impossibles à maintenir sans produits de toutes sortes. En effet, pour conserver une monoculture de pâturin des prés, il faut utiliser des herbicides sélectifs qui tuent toutes les plantes à larges feuilles: trèfles, pissenlits, violettes, etc. À moins, bien sûr, de passer des heures à arracher les «intrus».

Il est pratiquement impossible de maintenir une monoculture sans herbicides sélectifs.

Les pesticides au Canada

Certains répliquent que tous les pesticides utilisés actuellement au Canada sont approuvés par le gouvernement. Cela ne veut pas dire qu’ils sont sans danger pour notre santé et l’environnement. Le glyphosate aussi est encore permis et il est pourtant clairement relié à des maladies graves comme des cancers, des troubles cognitifs et la maladie de Parkinson1.

Au Canada, l’homologation des pesticides est encadrée par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA). Mais le gouvernement ne fait pas de tests. Il se fie aux données fournies par l’industrie. Le fédéral vient même de donner carte blanche à l’industrie pour s’autoréglementer dans le cadre de la gestion des nouveaux OGM2! C’est-à-dire que le gouvernement va se fier à l’industrie des biotechnologies pour lui dire quels OGM sont sur le marché. Mettant ainsi en péril l’intégrité de l’agriculture biologique! 

Au Québec, c’est le Code de gestion des pesticides qui réglemente l’utilisation et la vente des pesticides. Celui-ci n’a interdit qu’une vingtaine de pesticides et seulement sur les pelouses publiques en 2003 et sur les pelouses privées en 2006. Ce règlement provincial est en révision actuellement et vise à s’appliquer à l’ensemble de l’aménagement paysager. Également, la liste des produits interdits devrait s’allonger.

Vers une règlementation plus sévère

Heureusement, plusieurs villes, comme Montréal, ont déjà adopté des règlements plus sévères en interdisant l’application de tous les pesticides à l’exception d’une courte liste de produits à faible impact, comme le savon insecticide. Mais est-ce que ces règlements sont vraiment appliqués? Les villes réagissent aux plaintes et il est souvent très difficile de prouver qu’un produit interdit a été appliqué.

En principe, le nom du produit utilisé devrait être écrit sur l’affichette qui doit obligatoirement être posée sur la pelouse après un traitement.

À nous de jouer!

C’est donc à nous, les citoyens, d’être vigilants et de poser des questions aux entrepreneurs qui s’occupent de nos pelouses. Tout d’abord, ce n’est pas une bonne idée de signer un contrat en plein hiver lorsque la neige recouvre encore le terrain. Un bon entrepreneur devrait faire un diagnostic de notre pelouse et donner de bons conseils d’entretien comme: ne pas couper l’herbe plus bas que 8 cm, faire de l’herbicyclage, sursemer les endroits dégarnis, etc. Ensuite, il devrait utiliser des engrais 100% naturels ou du compost. Il ne devrait utiliser des pesticides que si c’est vraiment nécessaire (pas pour tuer des pissenlits) et privilégier les pesticides à faible impact.

Passez un bel été loin des produits chimiques!

1https://www.quebecscience.qc.ca/sante/liens-clairs-pesticides-maladies/

2Ottawa s’associe au lobby agrochimique en pleine réforme controversée, 3 mai 2023 Radio Canada

Quitter la version mobile