Site icon Jardinier paresseux

Coup de cœur du jardinier paresseux

20150527ALes hacquetias (Hacquetia epipactis) sont présentement en fleurs dans mon sous-bois… et quelle floraison originale! On dirait une fleur à 6 pétales jaune vert lumineux avec un cœur jaune en dôme. En fait, cependant, les vraies fleurs, petites et jaunes, composent le disque central et les «pétales» sont des bractées. Leur coloration saisissant illumine les sous-bois où elles poussent comme des étoiles perçant la noirceur. La floraison commence tôt au printemps (à la mi-mai chez moi) et se poursuit très longtemps: jusqu’en juillet. Les fleurs s’élèvent à peine au-dessus d’une rosette de feuilles dense et symétrique de 7-10 cm de hauteur par 30 cm de diamètre. Les feuilles sont en forme de bouclier, avec cinq lobes profonds et à l’extrémité doucement incisée. Elles sont vert moyen et persistent tout l’été.

Hacquetia epipactis est une plante monotypique et est donc la seule espèce du genre Hacquetia, nommé pour le médecin botaniste autrichien du 19e siècle Balthasar Hacquet. Il est indigène aux forêts montagneuses de l’Europe centrale.

C’est un membre bien particulier de la famille des apiacées (ombellifères) qui ne semble avoir aucun proche parent. D’ailleurs, regardez sa photo: est-ce vous avez déjà vue une plante qui lui ressemble? Il est vraiment dans sa propre catégorie!

J’admets que c’est une plante de collectionneur, sans doute trop petite et trop verte pour la plate-bande de monsieur et madame Tout le monde… mais la Royal Horticultural Society l’a trouvé néanmoins suffisamment intéressant pour lui avoir accordé le prestigieux Award of Garden Merit, ce qui n’est pas peu dire.

Bizarre mais facile à cultiver

La culture du haquetia est des plus faciles. C’est une plante de sous-bois, tolérant le plein soleil au printemps, mais préférant la lumière diffuse passant à travers les arbres surplombants encore sans feuilles. L’été, le hacquetia préfère la mi-ombre et tolère l’ombre profonde, tant qu’il a eu sa part de soleil printanier. Offrez-lui un sol riche en matière organique et une certaine humidité en tout temps. Il tolère bien la présence de racines d’arbres (c’est une plante de sous-bois, après tout!), mais pas si elles assèchent le sol complètement. Si vous le plantez dans une situation convenable, il n’aura besoin d’aucun entretien

Grâce à son feuillage attrayant, le hacquetia demeure très joli tout l’été.

On laisse habituellement le hacquetia se multiplier tout seul, prélevant au besoin des semis spontanés pour planter ailleurs sur le terrain. Il est aussi possible de le diviser ou de récolter ses semences et de les semer.

Côté zone de rusticité, peu d’information est disponible. J’ai vu «zone 5» dans certaines publications, «zone 4» dans d’autres. Je ne pense pas qu’il ait été essayé en zone 3. Chez moi, en zone 4, il pousse depuis des années sans autre protection qu’une couche de neige.

Enfin, il existe aussi un cultivar panaché de haquetia, ‘Thor’, aux feuilles et aux bractées panachées de blanc… j’ai pu prendre sa photo en voyage, mais je ne l’ai pas encore vu en Amérique du Nord. Si vous connaissez une source pour cette plante, veuillez m’en informer!

Où le trouver?

Voilà le hic! Peu de pépinières vendent cette plante; il n’y à qu’Ô jardin d’Ô à Rawdon au Québec (qui fait des envois postaux, en passant). Ailleurs au Canada, Fraser’s Thimble Farms l’offre aussi par commande postale. Si vous en connaissez d’autres sources, laissez-moi le savoir et je corrigerai le texte (l’avantage d’un blogue par rapport à une publication papier est qu’on peut mettre le premier à jour).

Et voilà, une de mes vivaces préférées. Peut-être que j’ai le goût un peu dérangé, mais je l’adore!

Pour plus de renseignements au sujet du hacquetia, consultez le livre La bible des vivaces du jardinier paresseux, Tome 2.

Quitter la version mobile