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La vivace qui se prend pour une annuelle

La gaillarde à grandes fleurs (Gaillardia x grandiflora) est parmi les plus populaires de vivaces et avec raison, car cette plante fleurit tout au long de l’été et jusqu’au milieu de l’automne. Elle fleurit d’ailleurs abondamment pendant toute cette période, tellement qu’on peut dire qu’elle se comporte plus comme une annuelle, réputée pour sa floraison sans arrêt, qu’une vivace, qui ne fleurit habituellement que pendant une période relativement courte.

Photo: Carla Tomulescu's Images

La «fleur» d’une gaillarde est facile à reconnaître: elle ressemble à une fleur de marguerite, mais avec un disque habituellement rouge entouré de rayons rouges à pointe jaune et l’extrémité des rayons semble avoir été découpée avec des ciseaux à denteler. Il existe toutefois des gaillardes entièrement jaunes ou rouges et même des variétés orangées.

La plante pousse à partir d’une rosette basse ressemblant vaguement à un pissenlit, mais légèrement poilue. Les tiges florales sont assez hautes chez l’espèce (90 cm, parfois plus), mais plusieurs cultivars sont très nains, parfois mesurant moins de 30 cm.

Une origine hybride

La gaillarde vivace la plus connue (G. x grandiflora) n’existe pas à l’état sauvage. Il vient d’un croisement fait entre une espèce vivace, G. aristata, originaire de l’Ouest canadien et américain, et une espèce annuelle, G. pulchella, qu’on trouve plutôt aux États-Unis. D’ailleurs, c’est ce croisement vivace/annuelle qui explique le curieux comportement de G. x grandiflora. Car, si elle «fleurit comme une annuelle», c’est qu’un de ses parents est annuel. Et aussi, malgré que la plante soit vivace et est donc capable de survivre à l’hiver, elle vit rarement plus de 3 ou 4 ans. Encore, ses gênes d’annuelle semblent raccourcir sa durée utile. Pour éviter de la perdre, par contre, il suffit de la diviser aux 2 ou 3 ans: diviser une vivace la rajeunit et enlève les années de trop de son odomètre interne.

Photo: Marius Dumitrescu's Images

En passant, le nom Gaillardia est d’origine française, car le genre fut nommé en l’honneur de Gaillard de Marentonneau, un botaniste français amateur du 18e siècle.

Pas difficile à cultiver

La gaillarde se cultive facilement. Plantez-la dans un sol relativement riche qui conserve une certaine humidité, mais qui se draine rapidement des surplus d’eau après une pluie. Évitez les sols glaiseux, à moins de la cultiver dans une plate-bande surélevée et ainsi assurer un excellent drainage. La gaillarde tolère la sécheresse, mais préfère un arrosage occasionnel en période de sécheresse.

Plantez-la au soleil ou, éventuellement, à la mi-ombre. Au soleil, la floraison est nettement plus abondante. La plante a peu besoin d’engrais – une petite poignée de compost appliquée annuellement suffit. Elle est rarement atteinte d’insectes ou de maladies, mais à l’occasion vous pouvez remarquer un plant qui produit désormais des fleurs vertes plutôt que des fleurs colorées. Il s’agit alors de phyllodie, une maladie causée par des phytoplasmes – de minuscules micro-organismes apparentés aux bactéries – qu’on ne peut guérir. Si vous trouvez une gaillarde souffrant de cette maladie, mieux vaut la détruire, car la phyllodie peut être transmise à d’autres gaillardes par des insectes. On remarque surtout cette maladie lorsqu’il y a un champ de fleurs sauvages à proximité, moins fréquemment en ville ou en banlieue.

Gaillardia x grandiflora 'Oranges and Lemons'. Photo: Captain-tucker

Facile même par semences

Enfin, la gaillarde est très facile à produire par semences. D’ailleurs les graines semées à l’intérieur en mars donneront des plants qui fleuriront la première année… encore son côté «annuelle» qui ressort, car rares sont les vivaces qui fleurissent si jeunes!

Il y a d’excellentes variétés de gaillardes que vous trouverez dans toute pépinière. Je ne vous ferai pas de liste, préférant vous laisser choisir une plante à votre goût. C’est rare qu’on ait des regrets quand il s’agit d’une gaillarde!


Larry Hodgson a publié des milliers d’articles et 65 livres au cours de sa carrière, en français et en anglais. Son fils, Mathieu, s’est donné pour mission de rendre les écrits de son père accessibles au public. Ce texte a été publié à l’origine dans Le Soleil le 18 juin 2011.


  1. ?

  2. Voilà une belle que j’oublie
    Comme l’helenie qui fleurit longtemps
    Merci !

  3. Très belles fleurs ..toujours intéressant d’avoir des conseils .
    Merci!